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20 janvier 2005 4 20 /01 /janvier /2005 23:53

La Grande Dépression de 1873 à 1896

Télécharger le fichier : 03 - Les crépuscules des dogmes


La Grande Dépression débute le vendredi 9 mai 1873 à Vienne où la Bourse s’effondre en réaction à la faillite du Kreditanstalt, krach qui affecte peu de temps ensuite la Bourse de New York. La période de crise rompt avec le développement relativement continu de l’activité économique depuis le début du XIXe siècle en remettant en cause les mécanismes du marché. Ceux ci étaient rendus possibles jusqu’alors par la multitude des structures de petites et moyennes tailles et l’absence d’organisation salariales. La naissance des syndicats et le développement des très grandes firmes ont compromis cet équilibre en rigidifiant les variables du marché : les prix et les salaires. Les grandes banques d’affaire venaient de connaître un développement sans antécédent, leur inexpérience contribuant à l’irrationalité financière et à l’apparition de bulles spéculatives à l’origine des krachs. Un premier black Friday le 11 mai 1866 avait déjà secoué la Bourse de Londres.
La crise affecte en particulier le secteur sidérurgique en Europe et les chemins de fer aux États-Unis, où plusieurs grandes compagnies comme la Northern Pacific font faillite. La crise se renforce ensuite au début des années 1880. La spéculation sur les chemins de fer en France et aux États-Unis provoque des krachs, respectivement en 1882 et 1884, entraînant de nouveau la disparition de certaines banques d’affaires. Enfin en 1890, une des plus célèbres banques britanniques, la Baring (qui ne disparaît pas pour autant), dépose le bilan du fait de mauvaises spéculations à l’étranger.

La dépression économique durera jusqu’au milieu des années 1890 : 1893 ou 1896 selon les références. Cette longue stagnation - il ne s’agit pas ici d’une chute de la production comme dans les années 1930, mais d’un marasme économique - s’accompagne de crises plus brèves liées en partie aux détournements des banques vers les placements de court terme. Face à la crise, les grandes entreprises se concentrent afin de maintenir leurs profits, formant des cartels en Allemagne, des trusts aux États-Unis. Cette stratégie est fortement encouragée en Allemagne, pays connaissant une certaine prospérité et comblant son retard, dépassant la France et rattrapant le Royaume-Uni au plan industriel. Aux États-Unis la constitution de ces trusts sera combattue dès la fin de la crise par la législation du Sherman Anti-trust Act (1890).
À part la concentration, l’autre conséquence majeure de la crise est l’arrêt soudain de la première expérience de libéralisation des échanges internationaux. Depuis le traité de libre-échange de 1860 entre le Royaume-Uni et la France, les pays industrialisés d’Europe occidentale multipliaient les traités de libre-échange bilatéraux, tout en s’accordant la clause de la nation la plus favorisée (qui rendait finalement les traités multilatéraux). Pour protéger leurs entreprises dans un contexte de crise, les états relèvent leurs tarifs douaniers : les tarifs Méline en France calment les agriculteurs ; le tarif Mac Kinley élève les tarifs américains à 49% (57% en 1897). Seul le Royaume-Uni, terre promise du libéralisme, conserve unilatéralement le libre-échange. Pour trouver de nouveaux débouchés, les nations européennes se lancent dans une nouvelle vague de colonisation. Jules Ferry l’explique à la Chambre des députés, « la politique coloniale est fille de la politique industrielle ».

La crise de 1873-1896 s’inscrit par ailleurs dans le mouvement des cycles économiques longs décrits par Kondratiev et expliqués par Joseph Schumpeter en 1911 dans sa Théorie de l’évolution économique : des cycles courts de 6 à 11 ans, imbriqués dans des cycles plus longs de 20 à 25 ans, généralement marqués par deux phases, une phase de croissance puis de récession.
Les innovations de la précédente période de croissance, dans la métallurgie, les chemins de fer ou la chimie, ne suffisent plus à assurer les profits des entrepreneurs. Toutefois de nombreuses inventions sont porteuses d’espoir d’innovation pour une future période de croissance : électricité, automobile, pétrole, premiers essais de l’aviation.

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