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2 novembre 2007 5 02 /11 /novembre /2007 09:12

Catégorie : III] Le capitalisme c’est déjà moyen, mais en abuser ça craint !

     Thème : 1) (Ab)us et coutumes

 

 

Fiche de visionnage n°13 :

Épisode 41 (saison 3, épisode 10) – Chinpokomon

 

 

 

Analyse philosophique des extrêmes : L’individu est-il noyé dans les tendances de masse ???

 

 

Les pros : les parents,

Les antis : les enfants.

 

 

Thèse : On ne peut lutter contre le rouleau compresseur manipulateur ;

Antithèse : L’individu est capable de prendre un peu de  distance ;

Synthèse : Le groupe c’est bien, en abuser ça craint !

 

 

Il était une fois à South Park, Cartman qui bloquait devant la télé en mangeant des beignets de poulet.

 

 

Introduction :

 

 

Le jeu est très important dans la vie de tout animal évolué, puisqu’il permet la socialisation, la connaissance de la force de chacun et le respect de certaines règles et limites à ne pas enfreindre.

 

Le monde du jouet et du jeu en général s’est consolidé autour de grands acteurs industriels qui se battent à coup de millions de dollars de matraquage publicitaire et de recherche en marketing et développement. Pour amortir ces sommes pharamineuses, ces compagnies se doivent de séduire un maximum de clients en lançant leurs propres modes et à les faire durer le plus longtemps possible en surfant sur le développement de l’offre dérivée et leur renouvellement par tranche.

 

Une personne, et encore plus un enfant, est influençable par les techniques modernes de communication, mais à force de manipulation a développé des armes de contrôle de ses pulsions d’achat, mais jusqu’à quel point ?

En somme, l’individu est-il noyé dans les tendances de masse ???

 

 

Thèse en faveur de la manipulation à l’insu de notre plein gré

 

Avec l’avènement de l’enfant-roi après la seconde guerre mondiale pour reconstruire un monde dévasté par les grands glands, les gamins sont devenus des cibles de choix.

Étant donné que les besoins fondamentaux vitaux sont moins difficilement pourvus depuis quelques décennies, une partie des revenus familiaux est plus généreusement octroyés à l’amusement des enfants. L’industrie du jouet s’est alors engouffrée dans cette brèche à grands coups de campagnes publicitaires et la concurrence acharnée a nécessité toujours plus de finesse dans la manipulation des esprits pour créer l’engouement sur certains produits.

On le voit clairement avec Cartman qui scotche littéralement devant la télé quand il regarde le dessin-animé Chinpokomon. Non seulement il singe les mimiques du héros bridé, mais il répond aussi à la voix-off qui s’adresse à lui. Il devient comme un robot écervelé : « Tu aimes les Chinpokomon ? / Oui ! // Maintenant, tu peux acheter le tien ! / Faut que j’achète un Chinpokomon ! ». Cartman se doit de devenir Grand Maître Chinpoko extra-mon en achetant tous ces super jouets numéro un. Du coup, Founix, Donkeytron, Pingouin, Chaussure, Lambtor, deviennent tous top priority sur sa shopping liste ! Dans le magasin de jouet, la mère de Stan a beau se demander ce que les enfants leur trouvent de si amusant et la mère de Cartman les considérer comme étranges, le vendeur justifie que c’est la dernière folie au Japon. Ils sont forts ces Japonais pour vendre aux enfants ! Même dans le magasin, la télé diffuse ses messages mercantiles poussant à la surconsommation avec l’achat de tous les Chinpokomon, les meilleurs amis des enfants, pour devenir un Grand Maître Chinpoko extra-mon ! Il suffit que le spot clame haut et fort qu’il veut être Grand Maître Chinpoko extra-mon pour que les gamins récitent en chœur qu’ils doivent acheter tous les Chinpokomon. Le paroxysme est atteint avec l’ouverture du camp Chinpokomon, où le matraquage joue sur la corde sensible du « il faut en être » : « Venez tous, ça va être Chinpoko fun ! Tu dois acheter ton ticket. Acheter, Acheter. C’est samedi et dimanche. Tu dois être impatient. » Toute cette communication à outrance ouvre la porte à un monde parallèle avec ses propres codes et son univers fantasmagorique. L’idée générale est d’avoir tous les Chinpokomon pour accomplir le premier méga-objectif, à savoir détruire le pouvoir obscur. Devant l’incurie de Kyle qui n’est pas dans le coup, Cartman lui explique que ce pouvoir, très obscur au demeurant, se révèle quand un Grand Maître Chinpoko extra-mon réunit tous les Chinpokomon. Victime de la mode, Stan enjoint Kyle à vivre avec son temps. Il s’y plie enfin au camp, où tous les enfants veulent être Chinpokomon dans leurs cœurs ! Mais les gamins sont tellement dans leur bulle que les adultes ne les comprennent plus. Quand M. Garrison demande en classe (alors que c’est le bordel, mais il recommencera autant qu’il le faudra) combien font 6 fois 3, tous les enfants répondent en chœur,  avec des yeux de manga frit, ju hachi ! Puisque le prof s’énerve, Stan lui traduit que ju hachi, c’est 18, Garrison San. En ayant marre de se faire traiter de « Garrison San » et sa marionnette de « Toc San », puisqu’on n’est pas au Japon, il exige qu’on lui parle dans une langue qu’il comprenne ! Cartman lui balance alors une phrase, que Stan traduit par « Garrison San sabushii da na ! » (M. Garrison est incompétent, ce qu’on savait depuis moult temps !) et les autres gamins enchaînent avec un « so desu ne ?! » (c’est le cas, n’est-ce pas ?!). Cartman ajoute « Minasan ! Kite kite churi » (tout le monde, écoutez !) et balance un gros prout qui fait bien rire tous les élèves. Même Wendy la studieuse s’y lance avec un mélange culturel d’avec « Terrance et Philip » par un « Dare ga pu shita no » (qui a pété ?). A la mairie, tous les parents n’en peuvent plus de ce décalage génératio-culturel. Pour M. Garrison, il faut interdire ce camp Chapokomon (ah le vieux, il n’y entend rien, même pas le nom du jouet). La mère de Stan se plaint de ne plus comprendre son fils et le prêtre Max estime que ces Japonais essaient de corrompre l’esprit de la jeunesse américaine ! Les boss de l’entreprise viennent tenter de désamorcer la colère en pratiquant la langue de bois en disant que leur humble compagnie de jouets est toujours très préoccupée de satisfaire ses clients.

 

Au-delà de la manipulation mentale mercantile de la jeunesse, le besoin de faire partie d’un groupe et d’y être reconnu est un des fondamentaux humains et animal au sens large.

Tout individu se positionne par rapport à sa tribu, d’origine ou d’adoption de mœurs, et ressent le besoin intrinsèque de se valoriser auprès des autres afin d’affirmer son statut social et ainsi gravir les échelons de la reconnaissance pour s’approcher des cercles d’influence des leaders ! Se mettre en avant est ainsi une démarche de hiérarchisation pour être bien noté par ses congénères.

Cartman est bien évidemment le stéréotype même de ce type de positionnement communautaire. Dès qu’il voit la pub à la télé, il lui faut ces Chinpokomon et presse instamment sa mère d’aller au magasin de jouets. Les figurines Chinpokomon viennent de sortir et il en est tout retourné, sautant dans tous les sens. Alors que sa mère prépare le déjeuner, sa passion dévorante n’écoute déjà plus son bidon : il doit absolument être le premier à avoir un Chinpokomon pour frimer à l’école ! Sa mère, tendre naïveté qu’elle est peut toujours demander si ça ne peut pas attendre le lendemain, mais non : si Cartman n’est pas le premier à en avoir, il ne pourra pas frimer à l’école. Comme d’habitude, Mme Cartman ne peut rien refuser à son rejeton et ils y vont. Cartman se réjouit d’avance que tous les autres seront jaloux en voyant son Chinpokomon.

 

Il suffit de gratter un peu sous l’apparence de la surface pour voir que l’animal ne dort que d’un œil en nous ! Et qu’il ne demande qu’à se réveiller de la torpeur civilisationnelle pour reprendre ses droits naturels.

La jalousie, l’appropriation par tous les moyens, sont des instincts animaliers destinés à favoriser la survie alimentaire d’un individu mais aussi sa reproduction par la force de son statut social obtenu aux poings. La culture et l’éducation nous apprennent à mettre un couvercle sur ces pulsions, mais chassez ce naturel et il reviendra au galop, comme on peut le voir lors des soldes ou de la sortie du premier/dernier ceci cela.

Quand Cartman arrive tout fou au magasin de jouet (estampillé « oui nous avons des Chinpokomon ici ») il est loin d’être le premier sur place et les autres gamins se livrent déjà bataille pour avoir tel ou tel jouet siglé. Stan après avoir vu la pub en a déjà récupéré trois (Roostor, Lambtron et Chaussure), mais Cartman veut Pingouin, le plus cool. Comme c’est son préféré et qu’il n’y en a plus, il tente de le voler à Kenny qui a pris le dernier. Il revient à la charge le lendemain à l’arrêt de bus en faisant une proposition échangiste : Chu Chu Nézumi contre Pingouin. Sauf que l’échange selon Cartman n’est pas basé sur un accord, mais sur une obligation, mais Kenny ne se laisse pas faire. Pour obtenir gain de cause dans sa manie Chinpokomon (autant pour les jouets que pour le camp), Cartman est prêt à tout, même à se les geler derrière une guitare de merde à jouer comme un connard de hippie pendant tout un week-end (même si au final il ne récupère aucune thune, normal vu sa chanson mal chantée : « Allez mes frères et mes sœurs. Unissez-vous et soyez cool. Cotisez-vous et donnez-moi les sous pour que je m’achète des Chinpokomon. Je chante aussi pour la Paix »).

 

Antithèse en faveur du temps de cerveau pas forcément dispo

 

A l’approche de Noël et de Pâques (dans une moindre mesure), la télévision est encore plus envahit par les publicités pour des produits dérivés de séries et dessin animés que d’habitude dans les tranches horaires où les enfants regardent sans trop de surveillance (le matin avant la classe, en fin d’après-midi après la classe).

Face à ce déferlement mercantile et aux troubles que cela provoque chez les enfants, les adultes ne doivent pas rester impassibles devant des jouets qui ont pour but d’être ludiques et permettre de passer de bons moments à jouer entre amis. En outre, comme pour les images violentes ou rudes, ils doivent avertir leur enfant, remettre les choses dans leur contexte imaginaire/irréel, voire interdire si cela marque trop certains publics trop sensibles.

Ainsi, la mère de Stan se donne la peine de regarder ce que visionne son fils afin d’essayer de comprendre pourquoi il adore ça et si la série lui enseigne de bonnes valeurs morales (qui ne doit être qu’un complément à la préparation citoyenne et au sens critique inculqués par les parents, la famille, l’école et la société). « Mettons-le dans ce sac où il mourra ou vivra selon son destin. / Est-ce une bonne idée ? / Les Roostors sont plus braves que les Chu Chu Nézumis ! » Les parents hésitent à savoir si ce sont de bonnes valeurs morales, puisqu’ils n’y comprennent rien ! « Lambtron ! Tu dois remporter ce combat ! / Son niveau lui permet une revanche. Gagnera-t-il ? / Je suis triste, Lambtron va se sentir seul. II reste si peu de Lambtron. Trouvera-t-il un ami ? ». « Tu es Roostor. Je ne t’ai pas encore acheté. Mais je pari que je peux te transformer en Rootiger si tu trouves le diamant 7 ». Même en y prêtant plus d’attention, ça n’a toujours aucun sens, et on ne sait même pas si ce sont des animaux, des robots ou autres. Toujours est-il que la série a bien été calibrée puisque le père de Stan ignore tout également de leur nature mais a envie de tous les acheter. La mère de Stan propose d’interdire cette série à leur fils à titre préventif : même si ce n’est ni vulgaire ni violent, c’est stupide et ça peut être pire pour l’esprit d’un enfant ! Souvenons-nous toujours des dégâts qu’a pu engendrer « La petite maison dans la prairie » sur toute une génération !!! Les parents de Stan réunissent alors les autres parents pour leur demander leur avis, ne sachant pas trop quoi en penser. Bien sûr, Cartman a le droit d’aller au camp Chinpokomon (mais sa mère est tellement permissive et manipulé – pour elle il ne s’agit que d’une mode inoffensive – que ce n’est pas une référence), Kyle ira aussi puisque pour être sûr il a fait tous ses devoirs à l’avance. Pour une fois le père de Stan fait preuve de bon sens en pensant que tout ce mercantilisme à outrance est mauvais pour les enfants.

 

Tout individu est indivisible autant que duel ! Ses goûts dépendent de sa culture, de son environnement et de ses affinités propres !

Le marketing essaye de détecter le plus grand dénominateur commun aux envies des enfants, puis la communication fait tout pour standardiser les goûts qui dépassent et les faire rentrer dans le moule de l’offre industriel packagée. Toutefois, il n’en reste pas moins qu’il est très délicat de faire aimer tout par tout le monde : certains ont essayé, ils ont eu des problèmes ; mais les professionnels de l’entertainment, c’est vous qui voyez !

Ainsi, après que Kyle ait réussi à expliquer à ses parents pourquoi il lui fallait absolument un Chinpokomon, alors qu’il ne savait même pas ce que c’était concrètement, ni pourquoi il lui en fallait un, arrivé chez le magasin de jouet, il tombe d’accord avec le vendeur : aucun des deux ne sait ce que les enfants leur trouvent !

 

Malgré cet exemple, force est de constater que les enfants savent depuis leur plus tendre enfance ce qu’ils aiment (les frites et les pâtes) et ce qu’ils détestent (les légumes et la soupe) !

En-dehors des phénomènes de masse, l’individu est plus difficilement manipulable à sa guise car son sens critique n’est alors plus annihilé par l’euphorie communautaire où être différent signifie être exclu du troupeau. Ainsi, tous les efforts et ressorts psychologiques, marketing et promotionnels ne pourront rien si un enfant n’accroche pas sur un produit.

La démonstration est flagrante au laboratoire de recherches commerciales. Des professionnels montrent aux enfants quelques pubs, où ils doivent préciser le jouet qu’ils préfèrent. On leur présente alors – avec tout l’enrobage habituel – le vélo super dingo : difficile à conduire, presque impossible à manœuvrer, il brille dans le noir ! Comme le précise la pub, on a beau essayer toute la journée, on va se ramasser. Bien sûr les enfants trouvent cette idée naze (pfff, ces marketeux voudraient vraiment faire prendre des vessies pour des lanternes !). La pub suivante indique que si on aime les Chinpokomon, on va forcément adorer Alabama Man. Lui au moins, c’est un mec : on doit l’emmener au bowling prendre une cuite, puis le faire jouer au bowling et picoler ainsi que chiquer du tabac toute la soirée. Si sa femme lui demande où il était, Alabama Man lui éclate la tête (avec un « très galant » « Ta gueule, morue ! » comme argument commercial). II bat sa femme et va pioncer. Pour info, la femme d’Alabama Man est vendue séparément. Heureusement le message publicitaire précise quand même que tout le monde ne bat pas sa femme en Alabama, mais le mal est fait puisque les gamins dans la réclame trouvent qu’Alabama Man est « un exemple pour la jeunesse ». L’honneur est sauf quand, même Cartman, trouve ce jouet complètement naze.

 

Synthèse

 

L’adolescence, et même un peu avant, marque la rupture définitive du cordon ombilical avec la famille et le monde des adultes au sens large. Le jeune, certes encore en construction, affirme son identité de futur grand.

Qui dit sortie du cocon par l’ex-poupon, entraîne recherche de nouvelles affinités du papillon auprès d’un groupe correspondant au style de vie qu’il souhaite expérimenter. De fait, au-delà des spécificités individuelles, les jeunes se créent leur propre univers, avec des codes particuliers relatif à cette communauté générationnelle, que les parents ou les adultes ne sont pas censés décryptés et encore moins faire leur !

En parlant de cette mode des Chinpokomon et du camp, la mère de Kyle a bien raison de dire que plus on leur interdira et plus ils aimeront ça ! La mère de Stan se range à cet avis : il faut laisser faire, les enfants finiront par s’en lasser ! Alors que la compagnie japonaise donne les instructions pour attaquer Pearl Harbor, les parents déjouent avec ruse ces plans, tout simplement en se rangeant du côté de leurs enfants. Stan hallucine : « Nan da kore ? » (Qu’est-ce qu’il se passe ?). Son père lui répond, avec les mêmes yeux bridés que lui : « Chinpoko ga dai suki   yo ! » (J’aime les Chinpokomon !). Même M. Garrison les adore, ils sont si chinopoko-géniaux, lui qui a Chaussure. Quand la mère de Cartman lui propose une bataille Roostor contre Donkeytron, il décline l’offre, dégoûté. Le père de Stan enfonce définitivement le clou avec son autocollant sur le pare-choc de sa voiture (« My kid is a Chinpokokid »), que Stan trouve loin d’être cool ! Comme par magie, les jouets le gonflent et il part tuer des fourmis, suivi en cela par Cartman qui en a ras-le-cul de ces fringues militaires de merde. Tous les enfants balancent leurs Chinpokomon et marchent dessus. Comme le pensait la mère de Stan, les enfants détestent ce qu’aiment leurs parents : tout ce que les vieux aiment devient instantanément nul ! M. Garrison transmet alors par télégraphe le point faible à tous les parents pour se débarrasser de ces enfoirés.

 

Tout comme l’Histoire, la mode n’est jamais qu’un éternel recommencement sous des visages différents ! Pour autant, dans notre civilisation actuelle, les cycles sont de plus en plus courts.

Que ce soit parce que les consommateurs sont toujours plus exigeants et veulent encore et encore de la nouveauté, ou parce que les industriels ont besoin de se différencier et lancer de nouvelles tendances pour contrer les attaques de leurs concurrents, toujours est-il que les modes défilent à vitesse Grand V devant les vaches à lait que sont les consommateurs, et d’autant plus les jeunes par essence versatiles et enragés d’être leaders et non suiveurs (enfin pas tous heureusement, il reste de l’espoir).

Ainsi, quand Kyle débarque à l’arrêt de bus, il se demande bien ce que peut être le jouet de ses potes. Cartman en déduit de suite qu’il n’est pas à la page, ce qui n’est pas une nouvelle. Lui vient plutôt d’acheter un Cyborg Bill, ce qui est top ... ringard ! Kyle est vert de rage qu’on ne lui dise jamais rien. A présent, il faut des Chinpokomon ! Quand il en a enfin un, les figurines ne sont plus du tout dans le coup. Maintenant qu’il y a le jeu vidéo, il faut une manette spéciale Chinpoko. Lorsqu’il l’a, Cartman le supplie d’arrêter d’être à la masse et de suivre le programme : le jeu Chinpokomon n’est plus du tout tendance ; les enfants ne pensent plus qu’au camp où les créateurs organisent des stages pour apprendre à détruire le pouvoir obscur. Quand Stan lui demande s’il était au courant, Kyle balbutie affirme qu’il le savait, hum, il les testait. Il a du coup hâte d’y être pour devenir le plus balaise des Grand Maîtres et est sûr qu’ils rigoleront moins. En s’en allant, il leur dit « Ayit » comme Lauryn Hill, mais plus personne ne dit ça, depuis au moins ... 8 jours ! Alors que tous les enfants abandonnent leurs jouets, Kyle a encore un avion de retard et veut s’envoler pour bombarder Pearl Harbor. Encore une fois, Stan est obligé de lui dire que les Chinpokomon sont dépassés, Cartman précisant que c’est devenu un truc de vieux. Mais Kyle reste sur sa lancée, pensant que ses potes sont justes jaloux qu’il soit un Grand Maître Chinpoko extra-mon ! Comme l’avaient compris bien plus tôt les parents, il était inutile de paniquer : certes ces Chinpokomon sont un vrai problème, mais les enfants sont versatiles. Il suffit de lancer une nouvelle mode avec un nouveau jouet qui fera fureur.

 

Pendant leur voyage au « Pays des Lanternes » (de l’autre côté de celui des vessies), Panurge (compagnon de Pantagruel, le fils de Gargantua : personnages de Rabelais) se querella, en mer, avec le marchand Dindenault. Pour se venger, il lui acheta un de ses moutons, qu’il précipita dans la mer. L’exemple et les bêlements de celui-ci entraînèrent tous ses congénères et le marchand lui-même, qui, s’accrochant au dernier mouton, se noya.

L’humain est un animal ambigu, autant grégaire (tendance à chercher le contact avec ses semblables, forme la plus simple de comportement social ; à distinguer de la foule, rassemblement qui se produit sous l’effet de stimuli environnementaux) qu’individualiste. Apprendre à gérer ses deux tentations sociales permet d’éviter les phénomènes de masse où l’on fait quelque chose parce que l’autre le fait (sans savoir pourquoi, mais bon, c’est comme ça) et limite également les risques de mise à l’écart.

Alors que Kyle négocie auprès de son père un Chinpokomon car tout le monde en a un et que son Cyborg Bill craint, son père fait son juif justement parce qu’il vient juste de lui payer sa figurine  à présent jugée ringarde. Son père lui explique alors que ce n’est pas parce que tout le monde a quelque chose qu’il faut acheter la même chose, car les modes vont et viennent (et que ça vient, ça va). Kyle n’est pas obligé de suivre cette nouvelle mode, qui vient s’ajouter à tant d’autres ! Il serait même plus fort en disant à ses camarades « Je refuse de suivre cette mode, je ne suis pas un mouton ».  Tout ceci est bien beau en théorie, mais le père de Kyle ne connaît rien au monde réel : en pratique, si Kyle a un Chinpokomon, ça va, mais s’il est le seul à ne pas en avoir, on se moquera de lui et on lui cassera la gueule ! Son père est scotché par son fils si fort et lui file 10 $, et même 20 $ pour en prendre un pour son petit frère Ike. Malgré cet exemple, Stan a appris que tout ce délire Chinpokomon est arrivé parce qu’ils ont suivi le groupe et la mode. Et voilà les dégâts ! Mais Kyle a décidément un problème pour s’affirmer (ce qui est étonnant de sa part, d’habitude c’est plutôt Stan) : il ne devrait plus aimer les Chinpokomon, comme les autres ; mais du coup ce serait encore suivre le groupe (tout comme le slogan : « Just be yourself » : ouais, comme tout le monde quoi !). Ne voulant pas être un mouton, il décide tout de même d’aller à Pearl Harbor. Stan revient alors sur ce qu’il a dit : des fois, suivre le groupe, ça a aussi ses bons côtés ! Kyle est tout embrouillés mais lâche finalement l’affaire ne sachant plus quoi faire ni penser de tout ça. Content que tout soit fini, Stan s’excuse d’être devenu fou et demande 5 $ à ses parents pour un ballon. La raison l’emporte ... sauf qu’un peu plus tard, à l’arrêt de bus, Stan lance l’idée d’aller chez le marchand de jouet pour acheter des vignettes Spaceman, mais Kyle a eu sa dose des modes, et Cartman va à présent choisir lui-même ses jouets !

 

 

Conclusion :

 

 

Voyez, on se couchera moins bête car on a appris un truc  aujourd’hui : l’humain a souvent tendance à attendre l’avis du groupe pour savoir ce qu’il doit penser. Toutefois, il reste capable d’exercer son libre arbitre, mais cela nécessite de prendre du recul par rapport au phénomène supra-dominant.

 

En tant qu’animaux sociaux, il nous est difficile de nous exclure par nous-mêmes du groupe en ayant une ligne de conduite ou un mode de pensée trop à contre-courant de la majorité. Nous avons besoin des autres, mais les autres n’ont pas forcément besoin de nous ! L’équilibre entre la tendance de fond d’une communauté et les principes d’un individu est un subtil mélange de « reniement » et de respect de soi : nous devons savoir faire des compromis, mais être capable aussi de mettre le holà quand ces compromis deviennent compromettants pour notre identité propre !

 

Même si le groupe peut amener à faire des choses qu’on ne ferait pas tout seul (en bien comme en mal), l’important est toujours de se respecter assez pour ne pas se laisser embarquer dans des histoires qui contreviennent à nos principes supérieurs, ceux qui font que chaque individu est unique ! Et comme on dit : un groupe trop sectaire de perdu, dix plus ouverts de trouvés !!!

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