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1 avril 2009 3 01 /04 /avril /2009 17:01

Redressement : rétrécissement du bassin féminin alors qu’augmentation du volume du cerveau : accouchement prématuré pour faire passer un corps et un crâne plus gros par un vagin plus étroit. Le petit humain est le moins développé des nourrissons, il apprendra au fur et à mesure, mais est encore plus dépendante de sa mère qu’un autre animal

 

À l'origine des temps, l'existence de l'humain préhistorique était régie par les besoins biologiques immédiats : l'instinct sexuel était réglé selon une périodicité organique déclenchée par le signal des menstruations de la femelle auquel répondait la réaction instantanée du mâle, réponse arrêtée en l'absence du signal de l’œstrus. La vie et les conduites répliquaient la domination du principe du signe et du signal, c'était le temps de l'ère anale régie par le primat de l'odorat. Déposant, activement ou passivement, des traces odorantes, pisse ou merde, marquant son territoire, l'humain animal jouait et rejouait une scène immémoriale essentielle dans sa lutte pour la vie ou sa survie. Ainsi, il affirmait son indépendance à l'égard de l'Autre et, l'agressant olfactivement, dissuadait ses congénères rivaux de pénétrer sur son territoire en les faisant fuir, préservant l'économie d'un combat et épargnant une lutte à mort ; ou, au contraire, il invitait ses congénères en signalant sa présence, offrant des indices de sa disponibilité pour perpétuer l'espèce. De cette période anale et animale nous trouvons le témoignage chez l'enfant : il ne présente pas la moindre trace de l'orgueil qui par la suite pousse l'humain civilisé adulte à séparer sa propre nature de tout le reste du règne animal par une ligne de démarcation tranchée. Reconnaissant sans inhibitions ses besoins, l’enfant se sent davantage parent de l'animal que de l'adulte, qui est vraisemblablement énigmatique pour lui.

C’est au cours des deuxième et troisième années que l’enfant entre dans le stade anal, composé de processus psychiques mis en jeu par la découverte des zones érogènes anales.

 

 

L’esprit humain, qui a son siège au cerveau, doit être troublé et imprégné par des vapeurs issues des facultés inférieures pour abreuver d'eau l'invention et la féconder

 

 

 

L’humain se redressa quand il destitua son odorat au profit du regard et du visuel, quand ses bruits, ses cris, firent appel à l'Autre.

Le traumatisme spécifique de l'hominisation réside dans la catastrophe du renoncement anal, une des interdictions les plus puissantes de l'humanité, matrice immémoriale du refoulement. Lorsque l’humain se dressa pour la première fois au-dessus de la Terre-Mère, l’évolution a affecté l'attitude de la race humaine vis-à-vis des excréments.

 

Ce noyau organique du refoulement s’exprima à travers les phases successives de redressement, de station debout permanente, d’atrophie de l'odorat, de diminution des sensations olfactives, pour finir par le dégoût envers l’analité. En effet, de même que nous détournons avec dégoût notre organe sensuel (tête et nez) devant les objets puants, de même le préconscient et notre perception consciente se détournent du souvenir anal. C'est ce qu'on nomme refoulement, enfouissement psychique des pulsions animales de défécation.

 

 

L’interdit fut conçu comme l'effet d'un commandement originaire ouvrant à la culture et à l'Autre, par renoncement à la confusion anale. Ainsi se définit le passage d'une sexualité animale, régie par le cycle biologique des instincts (notamment l’œstrus, phénomène de fécondité et de reproduction limité dans le temps), à une sexualité humaine soumise à la permanence de la pulsion et régulée par la représentation dans le rapport à l'autre.

 

 

Or la Culture ou, plus exactement, le procès culturel, dans sa marche en avant vers le haut (les Superos), dans ses avancées sur les terres conquises sur le pulsionnel, les terres du bas (Achérontia), celles du sauvage, du primitif, obéissent à une autre loi, celle de la cumulation; et si cette avancée se présente comme un progrès, progrès de la civilisation, elle représente et matérialise aussi une menace, celle d'être cumulativement abstraite et cumulativement stérilisante.

 

 

Tout refoulement aurait un noyau organique dans la substitution, en quoi il consisterait, de sensations agréables en des sensations désagréables. Toutefois, les facteurs psychiques ne jouent pas encore de rôle dans ces refoulements organiques. Ainsi le refoulement organique ne suffit pas à répondre à la question du pas de l'hominisation, à saisir quelque chose de cet « acte fatal ». La raison de cette décision, ou plus précisément de cette contrainte au redressement, bref sa cause, c'est le commandement auquel « Ça » dût répondre pour se réaliser en tant qu'humain nouveau car redressé. Ce commandement de la culture était vécu comme le grand commandement individuel et collectif de l'existence humaine, seul passage par lequel son existence puisse être ordonnée, juridiquement et esthétiquement : c'est le commandement de la nécessité, l'Anankè, plus contraignant encore que les exigences d'Éros. Celui-ci retire une part du pouvoir créatif de l'individu pour le remettre aux mains de l'espèce.

 

Pour sortir de son existence animale (il serait plus juste de dire, pour y prendre pied) en se dressant au-dessus des autres, l’humain dut accepter de perdre une partie de lui-même, d'abord anale. Il répondit ainsi, sans qu'il ne puisse le comprendre au départ, à un protocole fixé ailleurs que dans son corps. À partir de là, il put percevoir ou éprouver les signes de reconnaissance ou de rejet venant du dehors lui permettant (ou non, ou dans la difficulté d'épreuves toujours recommencées) de s'identifier ou de s'exclure de ces règles et de ces rites qui signent l'adhésion à la culture. Cette perte c'est le prix à payer, une partie de la dette, pour entrer dans la culture humaine selon la Loi de l'espèce et de son Histoire.

 

 

Freud prévoyait déjà que la civilisation se dirige vers le primat de l'intellect et l'atrophie du sexuel. Ferenczi avait prévenu le sujet de la civilisation que "l'homme n'atteint à l'intelligence pure que par la mort ou, du moins, en devenant psychiquement insensible". Voulant éradiquer la violence, atrophier le pulsionnel, tout au moins dans l'affirmation manifeste de ses buts et de ses idéaux, l'action de la Culture ne serait-elle pas en passe de "naturaliser" l'Interdit, exigeant "ce qui serait de l'ordre" d'une aversion naturelle pour les choses proscrites, et de vouloir faire disparaître de la surface de la Terre, où qu'il se trouve, l'homme pulsionnel primitif, reconnu sous les traits de l'étranger, du barbare, du spadassin du Mal ou du terroriste... au profit de l'homme "civilisé" qui, faisant l'économie de la mise en tension du sauvage et de l'éduqué, comme s'il lui était donné de faire l'économie du refoulement originaire, n'aurait qu'un rapport pacifié au "Bien" puisqu'il n'y aurait, pour lui, plus de Mal à refouler, pour lui, l'homme désormais lobotomisé de son inscription dans l'Histoire, lobotomisé de son inconscient; cet "individu est pacifié" de sa coupure d'avec sa nature animale, de son rejet du primitif, de son surmontement de son ancienne position d'homme, ce sont des stades dépassés... Jusqu'à leur retour inattendu, mais violent, dans le Réel (comme l'histoire actuelle, malheureusement, le met en scène), violence brutale et non réfrénée, non régulée comme réponse à un Idéal, ou une contrainte trop dure et trop cruelle, celle des Volontés du Bien, vanité des Vanités

 

 

Les humains restent de misérables chiens toujours conduits par l'analité

 

Le stade anal est un concept de psychanalyse décrivant la deuxième phase de l'évolution affective d'un bébé humain. Il succède au stade oral et se caractérise par une focalisation de l'enfant sur la région rectale. Cette période se joue de 1 à 3 ans en moyenne. L'enfant découvre le plaisir que lui procure le fait de retenir les matières fécales (rétention) ou de les expulser (défécation). Rappelons que c'est aussi, à cet âge, la période d'opposition. Dans le stade anal, la perte des excréments est assimilée, par le jeune enfant, à la perte d'une partie de son corps; l'enfant peut en être angoissé. Le "fruit social" de ce stade anal est l'autonomie dans l'espace.

 

Vers deux ans, l'enfant commence à maîtriser ses sphincters, et l'anus devient une zone érogène sous l'influence de l'exigence de propreté exprimée par les parents. L'anus, zone de passage entre l'intérieur du corps et le monde extérieur, est soumis à la volonté de l'enfant qui s'aperçoit qu'il peut empêcher l'expulsion et en retire donc un plaisir de rétention découlant de l'application de sa volonté. Il prend progressivement conscience du soulagement lié au fait de laisser sortir : c'est la découverte du plaisir d'expulsion. Il est fréquent que l'enfant s'intéresse à ses selles et les manipule, les explore ou les exhibe (comme il le fait également avec ses jouets).

Le boudin fécal stimule la zone érogène, et est perçu par l'enfant comme une partie de son corps qu'il perd. Cette partie est valorisée et peut donc servir de monnaie d'échange. Aimer signifie à ce stade donner et garder, la possessivité est l'un des aspects dominants du stade anal. L'enfant peut satisfaire sa mère en laissant sortir à l'endroit et au moment où celle-ci le souhaite. Il peut également s'opposer à elle en retenant, c'est le développement d'un sentiment de toute puissance chez l'enfant. C'est la mère qui imprimera la notion de saleté et le sentiment de dégoût, créant chez l'enfant l'assimilation de ses rejets à un plaisir défendu, à l'interdit. L'enfant peut concevoir la rétention comme une opposition à la mère. L'expulsion est une expression de l'agressivité.

C'est une transition vers un niveau affectif plus complexe durant laquelle l'enfant passe de l'expérimentation du clivage (succession / alternance de sentiments opposés vis-à-vis d'un même objet) à celle de l'ambivalence (mélange de sentiments opposés ressentis simultanément de manière entremêlée).

Abraham divise le stade sadique-anal, marquant nettement la différence entre le plaisir de déféquer, et celui de la rétention propre à l'enfant après apprentissage de la propreté. Il nommera le premier stade d'expulsion et le second stade de rétention. Ces deux sous-organisations du développement libidinal infantile seront fortement liées à l'aspect de destructivité inhérent au sadisme qui est le second penchant de ce stade

 

 

 

L 'archaïque le plus fondamental est celui de l'animal, celui de l'instinct et l'homme aura toujours le plus grand mal à supporter son origine animale; il la rejettera, la niera et la déniera pour la projeter sur l'autre pour mieux la combattre ou la détruire; comme Freud l'avait très bien repéré, toujours dans le "Malaise", "en dépit de tous les progrès accomplis par l'homme au cours de son développement, l'odeur de ses propres excréments ne le choque guère, alors que seule le choque celle des excréments d'autrui.

 

 

À la naissance, le petit possède des capacités olfactives et gustatives d’une grande finesse. Il reconnaît l’odeur de sa mère

 

 

Le noyau de l'Inconscient désigne ce que l'enfant porte déjà en naissant, c'est à dire un savoir instinctif, en grande partie sexuel, sorte d'activité mentale primitive. La sexualité comme moteur central de la constitution du psychisme est universelle, tout comme l’universalité du polymorphisme sexuel infantile (même si les différentes manifestations de ce polymorphisme sont dues aux particularités culturelles) et celle de la sexualité préœdipienne et œdipienne (même si les personnages entrant en jeu divergent, avec les mécanismes de défense qui s’y rattachent). La sexualité est importante dans la participation à la constitution du Surmoi (la transmission de la tradition culturelle), dans les mécanismes de défense du Moi (couche psychique du présent, du conjoncturel, de l'accidentel) et dans la structuration du système tensionnel du Ça (hérédité biologique et évolution génétique), sachant que ce sont les facteurs d’ordre culturel qui structurent différemment le système tensionnel du Ça.

 

 

Dans ce que l'autre nous donne à partager, on trouve la fantaisie et le mythe comme précipités de l'histoire culturelle des humains. Ces fantaisies primitives nous pouvons les appréhender comme une matière, ou un matériau transitionnel, trouvé/créé par le sujet dans la matrice immémoriale et qu'il module sans en être l'origine

 

Édification des forces psychiques qui se dresseront plus tard comme des obstacles sur la voie de la pulsion sexuelle et qui, telles des digues, resserreront son cours (le dégoût, la pudeur, les aspirations idéales esthétiques et morales). L’édification de ces digues est l'œuvre de l'éducation, et il est certain que l'éducation y contribue largement Cette évolution fut organiquement déterminée, héréditairement fixée et s'effectua sans le moindre concours de l'éducation, donc de l’humain culturel et actif.

 

Nous autres humains prenons pied dans notre nature animale, nous ne pourrons jamais devenir semblables aux Dieux... les obstacles se trouvent dans la constitution pulsionnelle et dans les intérêts de l'humanité", et rien ne serait plus destructeur que de se croire chargé d'une mission confié par ces "Superos", chargé de croisade..., sous le motif d'une croyance dans l'élévation culturelle qui s'aveugle sur l'illusion qu'elle représente, celle de ne plus rien avoir de commun avec l'autre présenté comme primitif et animal. On sait ce qu'il en advint d'Orphée lorsqu'il prétendit détenir le pouvoir de pacifier les bêtes sauvages... sous le mythe pacificateur, sous l'affirmation d'un idéal de paix, s'exprime une volonté perverse d'une extrême violence, celle de vouloir réduire l'autre à son propre désir, de lui refuser sa différence, et à ne lui permettre de survivre qu'en tant qu'appendice anal de soi-même

 

Derrière l'interdit œdipien une autre cause à la difficulté d'être Homme; cette cause il me semble la comprendre comme relevant du temps du refoulement premier, originaire, et liée au traitement de la question anale; elle naît de ce moment fondateur où viennent s'affronter le "Commandement" de la disposition à la culture (comme quand dans l'armée, pourquoi pas, par exemple, on se retrouve à la disposition d'un chef incontesté)

Et l'attachement à l'érotisme anal dans la jouissance de la confusion; conflit originaire entre deux positions ou dispositions psychiques: l'investissement de la vie de l'esprit et l'animalité résiduelle, l'analité. Et c'est d'ailleurs en rapport avec ce conflit premier qu'il me semble rencontrer, et comprendre quelque chose de la pulsion de mort comme révolte contre l'assujettissement au code de la culture et de la langue.

 

L’hominisation s’explique par le mythe, mythe concernant l'origine d'interdits fondateurs, postulés comme interdits réels à l'origine de l'espèce et se retransmettant de générations en générations.

Parmi ces interdictions, citons l'endogamie, liée au refoulement organique contemporain du redressement du singe vers l’humain. En effet, se redresser c'est se relever, se séparer de la Terre-Mère, trace du père primitif qui castrait ses fils.

 

 

Ainsi, pour raconter le passage à l'hominisation Freud invente un mythe articulant et nouant le redressement et l'Œdipe, l'interdit de l'inceste métaphorisé par la séparation d'avec la Terre-Mère, et

 

 

La phase prégénitale anale, une fois acquis le choix de l’objet d’amour définitif par l’accès à la génitalité. Une fois l’Œdipe résolu, les manifestations psychiques (traits de caractère, comportements, structure…), regroupées sous le vocable “analité”, qui relèvent de l’orientation du développement psychosexuel et de celle de la relation d’objet (relation du sujet avec ses objets, dont lui-même), développées au stade anal ?

 

 

 

La pulsion (2) ? Sa source, ou zone érogène partielle, est ici constituée non seulement par la muqueuse ano-rectale mais aussi par l’ensemble du tube digestif participant à la fonction d’exonération, qui est totalement investi de libido, tant au niveau orificiel que dans son intériorité. Son objet est la mère, qui sera manipulée comme les matières fécales, mais aussi ces matières mêmes, qui auront une fonction symbolique riche et structurante qu’il convient d’essayer de définir à grands traits :

– La selle est d’abord une excitante source de plaisir. La détente ressentie après une exonération satisfaisante est un avatar de l’érotisme anal.

Elle représente aussi une partie du corps qu’il est possible de garder ou de rejeter. C’est à ce titre que la domination de la fonction sphinctérienne constitue une étape fondamentale dans la constitution de la personnalité infantile. Elle correspond à l’élaboration d’un Moi indépendant en même temps qu’à la possibilité de communiquer avec l’entourage :

Donner et retenir s’exprime métaphoriquement par le contrôle de la fonction d’excrétion. Mais, au-delà de la communication, l’exonération fonde le concept de perte par l’abandon de ce “quelque chose” qui est une partie de soi rejetée à l’extérieur, faisant de l’angoisse anale la peur d’être vidé, dépossédé de son corps. De plus, conserver à l’intérieur ou rejeter au dehors permet l’acquisition essentielle de la distinction entre objet interne et objet externe.

– La selle représente, enfin, une monnaie d’échange entre l’enfant et la mère, puis le monde adulte (d’où l’analogie avec le cadeau, l’argent).

 

 

But de la pulsion anale : Une phase expulsive, caractérisée par un auto-érotisme narcissique et un aspect sadique : objet détruit et abandonné, la selle expulsée “vectorise” le détachement agressif vis-à-vis du monde extérieur.

– Une phase rétentive, caractérisée par un auto-érotisme masochiste actif une fois acquise la capacité de retenir. La sémantique défécatoire s’enrichit dès lors d’un nouveau champ d’expression métaphorique : expulsée, la selle peut être offerte comme cadeau ou marquer la défiance ; retenue, elle peut aiguiser le narcissisme ou supporter un geste d’hostilité.

 

Voyons maintenant en quoi l’érotisme anal modèle la relation d’objet, c’est-à-dire en quoi et de quelle manière ce “mythe de communication (3)” fonde tel ou tel type de comportement vis-à-vis du sujet lui-même mais aussi de son monde extérieur, à savoir l’autre. Avant d’aller plus avant, il faut souligner une caractéristique essentielle de cette relation d’objet : l’existence de couples d’opposition

– Le sadisme et le masochisme. M. Houser (1) définit le sadisme comme “une agression chargée de plaisir contre un objet”, et le masochisme comme “le but passif d’arriver au plaisir par des expériences douloureuses.”Détruire l’objet extérieur ou le garder pour exercer sur lui un contrôle témoigne de la double possibilité d’expression de l’érotisme anal et de son agressivité. Par ce double exercice, l’enfant découvre le pouvoir qu’il a vis-à-vis des autres. Il s’ensuit l’émergence d’un sentiment de toute-puissance : l’enfant peut maîtriser et donc posséder ; libre à lui de disposer comme il l’entend de cette richesse.

L’ambivalence relève du vécu paradoxal que le sujet a vis-à-vis de ses matières, tantôt repoussées avec dégoût, tantôt conservées comme un bien précieux. On rejoint le “mythe de communication”, la selle étant alors un modèle des rapports à l’autre que l’on peut agresser – “je t’emmerde” – ou, à l’inverse, choyer, remercier. Le cadeau “matières” peut ainsi prendre un sens négatif ou positif

– La bisexualité est un déterminant d’ordre anal (5), l’ano-rectum étant susceptible d’excitations actives masculines et passives féminines. À ce titre, elle est un composant commun à tous les hétérosexuels dont la “métabolisation” dépendra de l’histoire de chacun.

– Les couples d’opposition sont caractéristiques de l’analité: l’opposition activité-passivité mais aussi – toujours dans le cadre de la communication – les oppositions “gentil-méchant,beau-laid, grand-petit et, par-delà, subjuguer-être subjugué, dominer-être dominé (1)”.

– Reste une dernière caractéristique de l’érotisme anal : le narcissisme, conséquence de l’auto-érotisme. Une fois établie de façon définitive, la vie génitale, les motions pulsionnelles de l’érotisme anal auront à s’effacer devant le primat des organes génitaux et survivront par le biais des mécanismes de refoulement ou de sublimation. Leurs expressions, pour variables qu’elles soient, participent à définir une autre modalité d’être de l’analité.

 

En tant que productions de l’inconscient, les concepts d’excréments, d’enfant et de pénis sont traités comme équivalents. L’enfant, comme la selle, est “quelque chose” qui se sépare du corps.

L’expression “donner un enfant” renvoie au cadeau qu’est l’excrément que l’enfant peut “céder” en tant qu’objet d’amour. Quant au pénis, il est, comme “la verge d’excrément ”et l’enfant, un corps solide qui excite, en y pénétrant ou en s’en retirant, un conduit de membrane muqueuse. La représentation fantasmatique “pénis-selle” et “vagin-intestin”

Formations réactionnelles contre des motions érotico-anales et sadiques : obsession de lavage et de pureté, mesures préventives contre des préjudices que les autres auraient à redouter

 

Relations entre la selle et le fantasme de castration – équivalence entre bol fécal et pénis –, si bien que l’abandon de la selle en arrive à symboliser la castration. Ainsi, “l’amour narcissique que chacun a pour son pénis n’est pas sans recevoir une contribution de l’érotisme anal

Les caractères ordonnés, économe et obstiné relèvent de la composante érotique anale. Ces particularités de comportement proviennent des excitations anales prégénitales qui, détournées de leurs buts sexuels prégénitaux après la fin de l’Œdipe, se dirigent vers d’autres buts (non sexuels) par sublimation. Ainsi, l’attention à la propreté corporelle, la scrupulosité (être ordonné), le sens de la thésaurisation, l’amour de l’argent, voire l’avarice (être économe), la tendance à l’emportement (être entêté) sont l’expression, après sublimation, du détournement des pulsions érotiques anales. Dans d’autres cas, la défense contre les excitations anales s’exprimera sous la forme de formations réactionnelles comme la honte, le dégoût, le moralisme.

En conclusion, nous avons vu que le développement de la libido passe par une organisation prégénitale structurante et maturante au cours de laquelle s’édifient des modalités de relation à soi et aux autres. Une fois l’enfance passée, ces particularités connaîtront un destin variable que Freud (8) schématise ainsi : une partie seulement des excitations anales servira à la vie sexuelle, une autre partie sera dirigée vers des buts désexualisés par sublimation, une dernière partie sera l’objet de formations réactionnelles.

 

 

 

 

Besoin de savoir par soi-même.

Ainsi peuvent-ils s’approprier des connaissances rares, mus par le refus d’acquérir les savoirs officiels, leur souci de se démarquer des goûts de leurs parents et assez souvent une curiosité insatiable née à leur insu des secrets de famille et des énigmes que recèlent leurs histoires familiales.

Le secret, mot qui apparaît au XVIe siècle dans la langue française, désignait aussi les lieux d’aisance (segreta) et l’on sait qu’étymologiquement il dérive du latin « cerno » qui désignait l’opération du tamisage du grain que l’on retrouve aussi par exemple dans discernement. Ex-cerno signifiait évacuer par criblage et a donné le mot français excrément... peut-on mieux définir la proximité du secret et de l’analité ?

Le secret a aussi comme effet de générer l’inhibition intellectuelle et l’impossibilité de savoir, « inhibition, symptôme et secret » pourrait-on dire. Cette entrave intellectuelle se traduit fréquemment par l’échec scolaire, l’enfant mettant son intelligence en veilleuse par mesure de protection.

 

Réaliser un désir d’enfant est la condition du bonheur de l’adulte

Le besoin de savoir débouche sur une intellectualisation non créatrice de la pulsion d’emprise

Chez d’autres on a l’impression d’avoir affaire à une authentique sublimation de la Bewaltigung (désir de maîtrise); pour le dire autrement plus que du côté du sexuel phallique, le destin de la pulsion épistémophillique ne nous renvoie-t-il pas plutôt aux avatars de l’analité ?

 

 

Je vous mange tous, je vous emmerde tous. Et maintenant tu me laisses tranquille. Il faut que j'aille vomir.

 

Dans le développement de la personnalité, le déclin du complexe

D’Œdipe marque, entre autres choses fondamentales (comme la constitution des différentes instances intrapersonnelles:Moi, Surmoi, Idéal de Moi…), l’installation du primat de la zone génitale, divisant ainsi l’évolution de la libido en deux grandes étapes : une organisation prégénitale (définie par les stades oral, anal et phallique), puis une organisation génitale.

 

 

Érotisme anal : excrément=argent=cadeau=enfant=pénis

Fréquence des thèmes ressortissant à l'analité, découvre l'importance du coït anal

Contrairement à la vulve et au vagin, l’anus et le rectum ne sécrètent pas de lubrification naturelle facilitant le rapport sexuel. Cependant, l'anus est une partie du corps, pour les hommes comme pour les femmes, particulièrement innervé, dont la sensibilité est similaire à celle des parties génitales [réf. nécessaire], source d'un possible plaisir pour le receveur. La sensation de va-et-vient chez la femme et la prostate chez l'homme peuvent conduire à l'orgasme pour le partenaire passif

La sodomie peut également être une alternative à la pénétration vaginale pour ne pas rompre l’hymen de la femme avant le mariage ou éviter la fécondation, où elle a longtemps été fortement recommandée comme un moyen de contrôler les naissances

Pratique considérée comme déviante puisque ne menant pas à la reproduction, entourée des tabous liés aux fonctions excrétrices (l’anus étant concerné), surtout dans les civilisations où ces fonctions naturelles sont jugées honteuses

On a relevé l'existence de la sodomie chez certains animaux, notamment chez des primates comme les chimpanzés ou les bonobos, les chiens.

Le fixé anal, c'est-à-dire celui dont l'analité n'a pas été complètement intégrée et reste le facteur prédominant de sa structure. Cette prépondérance, c'est-à-dire la disproportion entre ses investissements énergétiques et libidinaux proprement dits, deviendra la source d'une distorsion radicale du sens de la réalité et conflictualisera dans la même mesure sa position.

Il en résultera un certain sentiment d'insécurité que l'anal compensera par l'appui qu'il prendra sur ses relations sociales, sur la société comme telle. (L'agressivité témoignera dans ce cas d'un échec partiel de cette compensation.) L'anal choisit spontanément cette mesure de compensation car la nature de sa relation dominante l'y prédispose d'emblée.

Il ne cherchera pas à aimer et à être aimé, mais à dominer et à être dominé. Il s'insérera d'autant plus facilement dans la collectivité qu'il n’investira pas sa propre essence qui pourrait souligner son unicité et l'isoler des autres, mais déplacera le poids de ses investissements sur le facteur énergétique, élément éminemment impersonnel, qui lui ouvre, précisément pour cette raison-là, le chemin vers les autres relevant de la même orientation énergétique que lui.

Au lieu de se sentir affaibli par sa position conflictualisée en tant qu'individu, il sentira sa force et sa sécurité décuplées par le fait de ressembler sur ce point capital aux autres auxquels il s'additionne ainsi en quelque sorte. L'opération - apparemment arithmétique - possède d'ailleurs les caractéristiques d'une progression géométrique (vue confirmée par certaines lois électorales qui offrent une prime au parti le plus fort).

Le fait qu'il ignore les valeurs liées au contenu et n'investit que les facteurs énergétiques nous explique, par ailleurs, pourquoi l'anal s'entendra plus facilement avec un autre anal à tendance (idéologique) différente, voire opposée, qu'avec quelqu'un qui poursuit le même but que lui mais sur un mode qui tient davantage compte des investissements libidinaux et narcissiques.

L'insertion de l'anal dans la société ou dans n'importe quel groupe organisé fera de l'anal la base même de cette organisation, sa structure étant la seule qui investisse électivement l'organisation en tant que telle, indépendamment de son contenu (il organisera et dirigera avec le même plaisir un bureau de statistiques qu'un magasin de chaussures), toute organisation étant avant tout un mode de maîtrise.

Cette insertion dans l'organisation sera toujours basée sur une hiérarchie de plus en plus poussée, étant donné que la relation objectale anale - comme nous venons de le voir - est construite, par définition, sur un système d'oppositions, unique dans le couple, mais devenant une chaîne de couples d'oppositions dans la pyramide hiérarchique.

Le caractère complémentaire des couples d'oppositions, et qu'on retrouve - multiplié - dans la chaîne, prête à la pyramide hiérarchique une très grande solidité (c'est pourquoi tout élan de rénovation, sociale ou autre, commence par la volonté d'effacer les discriminations, mais se révèle utopique par la suite et cède fatalement la place, une fois l'organisation mise en place, à une hiérarchisation de plus en plus poussée).

La hiérarchie comprendra donc des membres à maîtrise à la fois positive et négative ou active et passive, chacun étant en même temps le supérieur et l'inférieur de quelqu'un jusqu'au membre assis sur la pointe de la pyramide (l'image n'est pas gratuite), qui lui-même admettra d'être soumis à une force ou instance suprême quelconque, expression de la maîtrise ou de la toute-puissance absolue (Dieu, ou autre idée mystique).

Comme cependant l'anal a besoin d'un ennemi absolu, propre à recevoir ses projections, il y aura toujours dans les sociétés strictement organisées une catégorie d'objets qui occupera la base de la pyramide, inférieure à toutes les autres et traitée en paria, c'est-à-dire en excrément. (Dans le système hindou de castes, les individus appartenant à cette catégorie inférieure sont appelés - probablement pour cette raison-là - les « intouchables », leur contact étant considéré comme une souillure.)

Cette double orientation (être à la fois supérieur et inférieur ou, dans le registre de la perversion, « victime et bourreau », comme le souhaitait Baudelaire) satisfait à la fois la maîtrise négative et positive du sujet et consolide sa place et sa sécurité dans le système. Il s'identifie d'ailleurs, en outre, aux autres éléments de la hiérarchie jusqu'au principe même de la maîtrise absolue, personnifiée par la divinité ou le « chef charismatique ».

Une certaine déformation caricaturale du système a été appelée par les Allemands « tempéraments de cycliste », le dernier terme désignant la position de ceux qui, exagérant cette double dépendance, courbent la nuque devant leurs supérieurs et donnent des coups de pied à ceux qui se trouvent en dessous d'eux.

Car, il ne faut pas l'oublier, qui dit analité dit ambivalence et si, d'une part - en fonction de l'enchaînement des couples d'opposition actif et passif - l'anal est le soutien et le ciment de la société, les collectivités fortement organisées sont le siège de tensions inter-organismiques et interindividuelles, surtout si le besoin de maîtrise active (et passive) ne trouve pas l'occasion d'être abréagi sur un mode collectif. Si, sur un certain plan, les anaux sont égaux, « il y en a toujours » - comme disait Alphonse Allais - « qui sont encore plus égaux ». Et voici comment ce processus glisse vers la détérioration à laquelle je viens de faire allusion. Une société anale peut se comparer à une ruche laborieuse bien organisée et fonctionnant selon des règles strictes autant qu'implacables.

Les crises de l'analité peuvent également profiter de cette comparaison, mais dans ce cas il s'agit d'une ruche affolée. L'analité liée par toute la structuration de la ruche jusqu'à sa substance même, par son organisation, par l'activité ordonnée de ses habitants et par la discipline même qu’ils subissent et imposent à la fois, se libère et se retourne contre eux, parce qu'ils n'ont jamais appris à l'intégrer sur un mode authentique et personnel, ni à la sublimer.

C'est donc la panique, la débandade et la lutte aveugle de tous contre tous. L'anal - à ce moment-là - perd son sentiment de sécurité, ne collabore plus ; il voit au contraire son ennemi en tous et partout : « Es-tu avec moi, ou bien dois-je te détruire, te couvrir d'ordure et te piétiner? » (Brandys). On comprend qu'assistant à un spectacle quelque peu analogue lors de l'écroulement de la monarchie austro-hongroise après la guerre de 1914-18, Freud ait pu être tenté par l'idée d'un « instinct de mort.

Le but que je me suis assigné dans ce travail était de quitter le domaine de la pulsion pour celui de la relation objectale dont la pulsion est en quelque sorte la base et le support biologique. J'espère que la délimitation de ce concept contribuera à préciser les notions qui découlent également de l'analité, comme l'érotisme et le caractère anal, le masochisme et le sadisme, et surtout la haine et l'agressivité.

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1 avril 2009 3 01 /04 /avril /2009 16:54

L'attitude à l'égard du sexe résulte de l'interaction complexe des développements physiques et mentaux.

 

 

Si l'on entend par inceste le fait d'établir une relation sexuelle potentiellement reproductive avec un proche parent, cette pratique est en règle générale évitée dans le monde animal. Les stratégies d'évitement diffèrent selon les classes d'animaux et les espèces. Elles sont souvent sophistiquées.

Chez nos cousins germains chimpanzés et bonobos, la jeune femelle qui approche de la puberté s'écarte peu à peu du centre de gravité de sa troupe natale, puis s'en va rejoindre une autre troupe. Chez les macaques et bien d'autres espèces, c'est le jeune mâle qui s'en va. Le risque d'inceste est donc écarté. Il n'est pas complètement éliminé, cependant. Ainsi les jeunes mâles chimpanzés ou bonobos qui restent dans le groupe natal pourraient être tentés de forniquer avec leur mère ou leurs sœurs. Ils n'en font rien. Même chez les bonobos, où les relations entre la mère et son fils sont intimes, l'évitement de l'inceste s'établit tôt.

Chimpanzés et bonobos, tout comme les humains, évitent de forniquer entre parents proches. La raison d'être du tabou tient aux effets délétères de la consanguinité.

Dans la plupart des sociétés traditionnelles, c'est soit la fille, soit le garçon qui s'éloigne de sa famille natale. La règle la plus fréquente est le départ des filles, ce qui nous rapproche des chimpanzés et bonobos.

L'inceste reproductif entraîne un effet statistique appelé la dépression de consanguinité. Chez les êtres sexués disposant comme nous de deux jeux de chromosomes, le risque qu'un gène délétère récessif se retrouve sur les deux chromosomes et produise donc ses effets négatifs est d'autant plus grand que les partenaires sexuels sont proches parents. Pour prendre un exemple fourni par le livre d'Olivia Judson : « Un gène récessif tapi chez une personne sur cent a sept fois plus de chances de rencontrer son jumeau chez l'enfant fait avec un cousin germain qu'avec un partenaire pris au hasard dans une foule. Pour l'enfant d'un frère et d'une sœur, le risque est vingt fois supérieur. Du moins si le gène est commun. S'il est rare, disons présent chez une personne sur dix millions, le risque pour l'enfant d'une sœur et d'un frère est multiplié par 2,5 millions [3].» Face à ce genre de risque, la sélection naturelle a tranché.

Des actes incestueux étaient perpétrés avant la puberté.
Chez le bonobo, il n'y a pas d'inceste pour des individus pubères, néanmoins on a remarqué des attouchements, notamment de la mère envers ses petits avant qu'ils ne soient pubères.
Ce qui aurait tendance à faire penser que seul est considéré comme contre nature l'inceste qui pourrait avoir des conséquences sur l'évolution.

 

Protozoaires et vers utilisent la reproduction asexuée, quelques insectes la parthénogénèse (reproduction unisexuée), les animaux hermaphrodites l'autogamie (autofertilisation).

Ce qui frappe dans c type de reproductions, c'est leur caractère étonnamment inusité tant chez les végétaux que chez les animaux, confirmant la règle générale de la reproduction biparentale. La signification biologique d'une telle reproduction est l'accroissement de la variété au travers de la recombinaison du matériel génétique.

Or, l'exogamie apparaît comme un corollaire essentiel à l'utilisation positive de la reproduction biparentale dès qu'apparaissent des liens interindividuels durables, la reproduction consanguine aboutissant au niveau le plus bas d'autofertilisation : il s'agit moins là du risque négatif d'accroissement des tares au niveau des relations consanguines (non prouvé) que de l'avantage sélectif positif provoqué par le brassage génétique maximal.

Pour les espèces chez lesquelles il existe des liens d'attachement interindividuels stables, l'évitement de l'inceste est la règle, hormis dans les espèces où l'humain est intervenu (domestication et enfermement en zoo).

De plus, les régulations biologiques conduisant à l'évitement des relations consanguines sont polymorphes et relatives. Plusieurs variables interfèrent dans l'expression de l'inhibition ou de la levée de l'inhibition : la domestication, la promiscuité, la polygamie.

On constate un effet de seuil en deçà duquel les inhibitions sont levées, rendant l'inceste probable. dans d'autres cas, seule est libérée une des trois combinaisons possibles d'inceste : frère-sœur, mère-fils, père-fille. L'inceste père-fille est fréquent dans les groupes de primates polygames.

Complexité du problème quand on aborde les solutions concrètes trouvées par chaque espèce pour réguler la pratique de l'exogamie en fonction des particularités des liens interindividuels et sociaux de ses membres.

mécanismes de dissolution familiale : par une distanciation  définitive des individus familiers; par un changement de l'objet d'attachement sans rupture définitive des liens avec les familiers, mais inversion du schéma de l'enfance (rapprochement de l'objet familier/évitement des objets étrangers se transformant en rapprochement des objets étrangers/évitement de l'objet familier); par abduction de la femelle (dans toutes els structures où les deux sexes vivent ensemble dans un état conjugal permanent, le problème de l'inceste père-fille émerge : chez les animaux monogames, très rares, les femelles adolescentes s'émancipent activement comme les mâles, chez les animaux polygames, elles sont retirées du harem paternel par de jeunes mâles - avec ou sans conflit avec la mère, selon l'âge auquel elles sont retirées et selon l'espèce); par expulsion provoquée par les adultes familiers (le plus souvent l'adulte du même sexe).

suppression de la sexualité intrafamiliale : par la menace du mâle dominant contrecarrant les relations sexuelles des autres membres du groupe; par inhibition liée à une position basse dans la hiérarchie; par un phénomène de répulsion (chez les chimpanzés, alors que les jeux sexuels entre jeunes sont habituels, une jeune femelle venant d'atteindre la maturité sexuelle se mit à développer un intérêt sexuel aigu et varié pour les mâles occasionnels; à l'opposé, elle se mit à repousser frénétiquement les avances de ses frères alors qu'elle n'y faisait aucune objection quelques temps auparavant).

 

Chez l'humain, il existe des facteurs variés où jouent des tendances endogènes à la dissolution familiale lors de l'adolescence, ainsi que des mécanismes endogènes de suppression de la sexualité intrafamiliale.

Kibboutzim : 7 à 9 enfants sont réunis par groupes d'âges autour d'une seule et unique femme qui a rôle d'éducatrice et qui reste la même tout au long de leur évolution. Dès leur plus jeune âge, les enfants ont toute licence pour réaliser des jeux sexuels intensifs dont ils ne se privent pas. C'est seulement vers 10 ans qu'apparaissent spontanément les premières inhibitions sexuelles et les premiers signes de pudeur. Aucun couple ne se forme à partir de partenaires faisant partie du même groupe dans l'enfance, sauf si l'un des partenaires s'est absenté du groupe pendant un laps de temps suffisant, avant l'âge de 6 ans (une séparation survenue après 6 ans n'a jamais supprimé l'inhibition semblant jouer dans le choix d'un partenaire ultérieur).

Il s'agit là d'un phénomène d'empreinte sexuelle (comme chez les oiseaux ou d'autres)

L’émergence de l’instinct sexuel au cours de l'enfance s'accompagne de l'acquisition de la classe à laquelle devront appartenir le ou les objets sexuels ultérieurs, avec exclusion de l'objet précis sur lequel s'est réalisée l'empreinte.

Mais on peut toujours enfreindre une régulation biologique, ou de l'inhiber, certes au prix de plus ou moins grandes perturbations (ex : la future fiancée est prise par la famille du futur mari dès l'enfance, ils sont donc élevés comme frère et sœur; ce type de mariage aboutit à des mésententes sexuelles conduisant les partenaires respectifs à l'adultère, au concubinage ou au recours à la prostitution).

 

Émergence du désir sexuel, qui ne peut qu'être incestueux, non pas par rapport à une connaissance objective de liens de consanguinité, mais bien du fait d'une identité habituelle et suffisamment fréquente entre les individus consanguins et les individus côtoyés pendant l'enfance. Ici, le savoir-faire phylogénétique procède régulièrement de la sorte pour se repérer dans l'environnement. D'autre part, la reconnaissance de processus automatiques d'inhibition ne devient plus antinomique de l'hypothèse du déclenchement d'un instinct sexuel dans l'enfance, puisqu'elle le présuppose justement.

Cette inhibition survient au niveau de l'objet du désir, acquis dans l'ontogénèse (développement progressif d'un organisme depuis sa conception jusqu'à sa forme mature). De plus, l'édification de cette empreinte "négative" se constitue avant 6 ans, c'est-à-dire au moment de la phase phallique et de l'acmé (point extrême d'une tension) du conflit œdipien.

D’autres facteurs jouent dans l'apparition des désirs incestueux et dans leurs inhibitions. Les relations frères-sœurs, père-fille, mère-fils, ne s'organisent pas de la même manière, les faits de dominance intervenant dans l'inceste parental : la prohibition de l'inceste garçon-mère est beaucoup plus systématique que la prohibition père-fille. Importance de la dominance dans les relations incestueuses et leur inhibition chez certains primates. Phénomènes de rivalité dans le désir de conquête de l'objet incestueux.

La fille doit changer d'objet d'attachement amoureux au cours de son enfance.

Chez l'humain, les inhibitions peuvent déborder largement l'objet infantile, initial, du désir et se reporter justement sur des situations ultérieures vécues comme étant de nature incestueuse.

Il a été donné à l'individu de jouer dans l'enfance une partie essentielle de son désir sexuel en-dehors de ses géniteurs.

Oedipe-roi : deux ordres de référence qui vont cheminer dans le temps et dans l'espace, d'abord violemment séparés, puis violemment réunis.

La mère était souvent une femme jeune et par sa jeunesse même, la femme (mère) ne peut qu'être l'image naturellement désirée et donc naturellement interdite.

Si dans l'enfance les comportements d'appétence (appétit) surviennent tant au niveau de la conquête sexuelle que de la rivalité, le seul comportement consommatoire alors possible est la masturbation. Or, pour l'inconscient, les fantasmes de coït incestueux sont reliés au fantasme de meurtre du rival (le père), comme si ce rival se tenait en un lieu où il était indélogeable auprès de l'objet désiré. [les mouvements de pariade - État des perdrix, lorsqu’elles cessent d’aller par compagnies, pour s’apparier avec un congénère; Formation des couples qui précède la période de reproduction - sont souvent précédés de combats entre rivaux. ces comportements de conquête sexuelle apparaissent comme des réorientations ritualisées de ces comportements agressifs. habitude étonnante chez les petits chimpanzés de ne pas supporter l'accouplement des adultes et de les importuner en tentant de les séparer. chez l'humain, les équivalents de ces mouvements instinctifs sont mis en scène au niveau des représentants psychiques (angoisse de la "scène primitive"].

L’inconscient ne connaît ni père ni mère : ce qu'il perçoit c'est un rival parental et un objet d'amour parental vis-à-vis desquels il régit selon les lois du processus primaire.

L’enfant n'éprouve encore rien de cet orgueil propre à l'adulte culturel qui trace une ligne de démarcation nette entre lui et tous les autres représentants du règne animal. Il considère sans hésitation l'animal comme son égal.

Si l'angoisse de castration est bien la connotation subjective du stade phallique où se fondent l'expression du désir et l'exclusion fondatrice de l'objet visé initialement, elle n'est pas la cause de l'origine (chez la fille) ou de la terminaison (chez le garçon) de ce stade.

Loin de dissoudre l'Œdipe, la crainte de la castration signifie la fixation au stade phallique, la permanence de ses effets.

La constatation de la différence anatomique entre les sexes ne se joue qu'au niveau de la présence ou de l'absence du phallus : le garçon ne voit chez la fille qu'absence (le phallicisme, au sens de croyance à l'existence d'un seul organe sexuel n'est que mieux maintenu, cette absence signifiant la castration [la fille qu'il observe, le garçon la désire déjà : il s'agit bien d'une expérience nouvelle, pas une expérience perceptive, mais expérience du désir]

A ce stade, l'expérience du désir passe par cette expérience perceptive, reliée, de plus, à la constitution de l'empreinte sexuelle qui, elle, fait appel à d'autres traits du corps que le pénis. La castration peut être tout à la fois réalisée et déniées à ce niveau

 

L’héritier du complexe d'Oedipe, dépositaire des interdits parentaux, qu'est le Surmoi n'est pas un simple résidu des premiers choix d'objets pour le ça : il a la signification d'une formation destinée à réagir vigoureusement contre ces choix.

Deux facteurs biologiques excessivement importants : l'état d'impuissance et de dépendance infantile, et l'interruption en elle-même du complexe d'Oedipe par la période de latence. Or, de la même façon que le complexe d'Oedipe est un phénomène déterminé par l'hérédité, établi par elle et qui conformément au programme doit passer lorsque commence la phase de développement qui lui succède, la période de latence est une disposition héréditaire à la culture.

Cela ne le dispense pas, bien au contraire, de suivre la façon dont ce programme inné est exécuté, et la manière dont les coups du sort tirent parti de la disposition. Or c'est à ce niveau qu'est perceptible l'extrême développement du Surmoi chez l'humain, qui déborde largement par ses effets les régulations élémentaires de l'empreinte sexuelle.

La loi de la prohibition de l'inceste peut avoir des niveaux de régulations divers, dont certains sont étroitement programmés, et d'autres dépendent de facteurs familiaux plus ou moins singuliers, ainsi que de faits de société et de civilisation, d'où le besoin de renforcement de la prohibition par une loi.

Il existe pour l'Oedipe des phénomènes de redondance et de démarcation dans ce que le programme génétique s'attend à trouver au contact de l'expérience et de ses lois.

 

 

Chez les mammifères, la différence de taille entre le mâle et la femelle (dimorphisme sexuel) est en général associée à l’organisation en harem (comme chez les lions, les loups, les cerfs, etc.). Les mâles combattent entre eux puis le vainqueur devient dominant et s’approprie toutes les femelles du groupe. Pour autant, les femelles opèrent un tri sélectif sur le ou les partenaires, et le ou les élus doivent déployer bien des atours, la force n’étant pas la meilleure vertu. Ainsi, les babouins, à la réputation de mâles dominateurs, se révèlent d’habiles séducteurs : un jeune adulte use de démonstrations physiques impressionnantes pour s’imposer auprès des autres mâles, mais déploie des stratégies d’approche particulières pour séduire une femelle.

Chez les gorilles ou les singes hamadryas, le dimorphisme sexuel est très prononcé et la structure en harem est la norme. Les gorilles forment des groupes polygynes composés d’un mâle reproducteur et de quelques femelles non apparentées. Ce mâle a souvent le dos argenté, signe de maturité sexuelle (un mâle au dos noir – souvent le fils du dominant – peut aussi être présent dans le groupe, mais il ne dispose pas des mêmes privilèges de reproduction que le dos argenté).

Chez les orangs-outans, les mâles adultes occupent un grand territoire qu’ils patrouillent à la recherche de femelles en période de fertilité, les relations entre les mâles et les femelles étant plutôt limitées à la reproduction. Le mâle possède un sac laryngé qui lui permet de faire entendre un long cri puissant. Les mâles subadultes qui habitent le même territoire ne développent pas de caractères sexuels secondaires (comme le long cri) tant que le mâle à qui appartient le territoire y demeure. On a ainsi vu chez cette espèce de jeunes mâles violer des femelles lorsqu’ils sont sans territoire.

 

Chez les chimpanzés, la vie est organisée en petites sociétés patriarcales et hiérarchisées, ils pratiquent également la chasse collective avec un sens aigu de la collaboration et du partage, ainsi que de la justice, de la consolation, de la réciprocité, de l’altruisme, etc. Pour autant, même si le dimorphisme y est moins fort, un mâle dominant s’assure un accès privilégié aux femelles du groupe. Lorsque les femelles sont fertiles, une période de quelques mois tous les quatre ou cinq ans, elles exhibent alors des enflures sexuelles qui signifient l’arrivée prochaine de leur ovulation.

Toutefois, le mâle chimpanzé dominant n’a pas toujours l’exclusivité sexuelle et, s’il s’efforce de contrôler l’accès aux femelles, celles-ci s’autorisent des comportements parfois audacieux qui, en d’autres circonstances, seraient réprimés. Ainsi, les femelles sexuellement réceptives s’arrangent d’une manière ou d’une autre pour donner des rendez-vous galants au mâle qu’elles désirent, copulant souvent avec plusieurs mâles successivement. La chimpanzé se cache pour tomber dans les longs bras du premier venu qui peut être un second ou un jeunot, pendant que les mâles (tous apparentés père-fils-cousin-oncle-grand-père-neveu) sont prêts à s’arracher les bourses pour devenir « alpha », le premier, le chef. Les femelles chez cette espèce sont généralement exogames, c'est-à-dire qu’elles quittent leur groupe lors de la maturité sexuelle (essentiellement pour éviter la tentation de l’inceste père-fille).

Chez les Australopithèques (il y a quatre millions d'années), le dimorphisme sexuel est encore fort et net, indiquant une organisation sociale proche de celle des grands singes (harem ou droit de cuissage prioritaire), avec vraisemblablement un mâle dominant et une grande importance donnée à la force physique.

Alors que le chimpanzé (Pan troglodytes), brutal et colérique, forme une société dominée par des mâles politiques et agressifs, le bonobo (Pan paniscus) vit selon d’autres règles, notamment parce que les femelles jouent un rôle central dans les groupes. Nos demi-frères bonobos, sensibles et nerveux, remportent ainsi la palme de la perception et de la communication sociale et possèdent, plus que tout autre primate non-humain, la capacité de se mettre à la place des autres. Ainsi, plus méthodiques dans notre brutalité que les chimpanzés et plus empathiques que les bonobos, l’humain est de loin le grand singe bipolaire par excellence, l’un des animaux les plus intérieurement conflictuels ayant jamais marché sur Terre, tel un Janus dont chacun des visages regarderait dans une direction opposé.

Les bonobos, ces « singes Kama sutra » (les plus proches représentants des premiers Australopithèques), font usage du sexe dans toutes les circonstances (beaucoup de comportements sexuels en dehors des périodes de réceptivité) et dans toutes les positions (de face – les seuls avec nous à faire ainsi – ou en acrobatie) pour réguler les tensions sociales. On observe ainsi une activité hétérosexuelle entre adultes, des actes de tribadisme (c'est-à-dire des frottements génitaux entre femelles : comme chez le chimpanzé, les femelles changent de groupe lorsqu’elles atteignent la maturité ; afin d’être acceptées dans un groupe, elles approchent une femelle dominante du groupe avec qui elles auront des comportements sexuels et se toiletteront), les mâles pratiquent des joutes de pénis ou de postérieurs, les adultes et les enfants font l'amour ensemble (en fait, les petits sont souvent initiés par leur mère, sachant que le seul tabou s'observe entre mères et fils de plus de six ans). Le sexe est une composante naturelle de l'enfance chez les bonobos, et il va de pair avec les jeux et les soins qui accompagnent la croissance. Le sexe chez les bonobos paraît être une activité rapide, fonctionnelle et décontractée qui sert de ciment social, sachant qu’on a pu observer une synchronisation des cycles menstruels pour que toutes les femelles soient réceptives en même temps, histoire de bien délimiter le sexe-plaisir et le sexe-reproduction. On a d’ailleurs constaté chez elles l'insertion d'objets variés dans le vagin en vue de provoquer le plaisir sexuel.

 

Concernant la sexualité du genre humain, la bipédie a joué un rôle prépondérant en permettant le face à face (la vision étant fondamentale et modifiant véritablement les comportements) et une première induction de la sexualité (déduire des lois par généralisation des observations).

Ayant quitté la protection des grandes forêts, les bandes de grands singes marchaient sans relâche dans les savanes. Cette bipédie entraîna beaucoup d’accouchements prématurés (néoténie : le petit naît juvénile, sans musculature, les os fragiles). Les femelles durent alors protéger et nourrir leurs chétives progénitures pendant des mois, des années. Elles s’installèrent dans des espaces protégés, cessèrent de chasser, devinrent dépendantes des mâles pour obtenir de la nourriture. Pour s’attirer leurs faveurs, attouchements génitaux répétés, sexualité de circonstance, devinrent peu à peu plus fréquents, hors cycle d’ovulation, bientôt quotidiens.

Pourtant, les premiers hommes chassaient peu, pratiquant le charognage et la cueillette en famille, femmes, enfants participant, disputant leur pitance aux hyènes et aux vautours.

Dans une savane infestée de grands carnassiers, la pacification des bandes des premiers Homo s’imposait : il fallait des guetteurs, une défense collective, une unité de groupe. Mais si les mâles passent leur temps à s’affronter dès qu’une femelle connaît les chaleurs, les prédateurs profitent de ces fautes d’inattention pour raison sexuelle, comme c’est le cas chez tous les autres primates. Les femelles durent s’adapter : la tendance à satisfaire plusieurs partenaires pour éviter les affrontements (comme chez les macaques de Barbarie, les babouins et les bonobos), puis à contenter un mâle habituel (essentiellement le dominant, ou un ayant-droit autorisé) avec des orgasmes réguliers, l’aurait peu à peu emporté. Cette « conjugalité nécessaire », mais relative, où mâles et femelles protègent ensemble les petits, se dispersent moins après les coïts, partagent la nourriture, survient d’ailleurs chez les chimpanzés en situation de menace. Quant aux gratifications sexuelles régulières, aux caresses continues, elles renforcent la cohésion sociale (comme chez les bonobos, dont nous sommes très proches). Au gré de ces contacts gratifiants, de cette sexualité inédite scandée par les décharges d’endorphines des orgasmes (qui nous accrochent au plaisir), un territoire Homo plus pacifié, car plus érotisé, serait apparu en même temps qu’une sexualité « toujours prête et disponible » se serait installée.

Concernant la morphogenèse corporelle et organique, rappelons que les lèvres vulvaires sont une innovation des primates les plus évolués, la vulve des quadrupèdes étant des plus « rudimentaire », faite au maximum de deux bourrelets bordant l'orifice vaginal. La position verticale de la femme bipède appelle ainsi le regard masculin sur le milieu de son corps, de dos comme de profil, la vision étant primordiale dans l'acte sexuel. Ni postérieur, ni totalement antérieur, l'organe sexuel externe féminin est donc à cheval sur le bas-ventre et l'entrecuisse dans une situation originale qui permet à la femme d'en montrer une partie tout en cachant le reste. Ainsi, les lèvres buccales des femmes seraient devenues aussi épaisses et colorées pour ressembler aux grandes lèvres sexuelles.

 

Quant aux petits tétons des femelles primates, ils auraient prospéré jusqu’à devenir de beaux seins féminins, enflant pendant le coït, afin d’offrir à la vue du mâle un second et excitant derrière. Les fesses elles-mêmes auraient pris volume et rondeurs, se seraient dégarnies de leur fourrure, pour préserver l’apparence du « cul rouge » chargés d’effluves des chimpanzés, escamoté aux regards par la station debout. La rotondité culière serait ainsi devenue un clignotant sexuel décisif : au code « je suis prête au printemps » des boursouflures saisonnières aurait succédé le code « je suis prête à tout instant » du fessier ballonné. Cette exacerbation érotique confirmerait la thèse de la sélection naturelle des femelles les plus attractives, condition de leur survie.

Les Vénus préhistoriques à la croupe imposante témoignent de cette érotisation générale de la lignée Homo.

Par comparaison avec l'humain moderne, les autres singes ont de minuscules organes génitaux mâles, les femelles n’ont pas de seins et sont velues. Mais ils sont facilement en mesure de distinguer les sexes parce que les mâles peuvent peser jusqu'à trois fois plus que les femelles.

L'humain, en revanche, est beaucoup moins facile à distinguer en fonction de la taille. Ainsi, les organes génitaux masculins et les seins féminins ont évolué pour faciliter la reconnaissance de l'autre sexe sur des créatures de taille et de forme similaires.

Si le pénis humain est plus grand et plus visible que celui des autres singes (sachant que chez eux ce sont les testicules qui sont plus gros), cela est dû à la pression féminine et à la volonté de virilité qui auraient permis l'allongement du pénis, mis en valeur par la bipédie et par la présence de poils principalement au niveau des organes sexuels.

 

 

La pilosité du sexe féminin (qui est propre à l'humain) est l'indice optique le plus flagrant chez la femme, sachant que le plaisir visuel, facilité par la bipédie, tient un rôle majeur dans les comportements sexuels.

 

L'évolution morphologique entre Singes et Humains, est également marquée par une nouvelle répartition des poils. Si leur perte est un désavantage, car elle induit une déperdition thermique, elle serait compensée par les vêtements de peaux (les premiers humains ont vécu nus tant que le climat le permettait ; il y a 60 000 ans environ, le refroidissement du climat obligea les humains de nos régions à protéger leur corps du froid et, constatant que les animaux qu'ils chassaient étaient mieux protégés par leur fourrure, ils eurent l'idée d'utiliser cette dernière pour en couvrir leur corps), et serait surtout la conséquence de la sélection sexuelle, qui dépend de l'avantage que certains individus ont sur d'autres de même sexe et de même espèce, sous le rapport exclusif de la reproduction. La sélection sexuelle serait à l'origine de la perte des poils chez la femme, dans un premier temps, car en l'absence de poils l'attirance des hommes pour les femmes est supérieure. Dans un second temps, les hommes auraient perdu leurs poils, à moindre mesure, à l'image des femmes. Une pilosité peu développée permet de prouver plus facilement à un partenaire que l’on n’est pas – ou peu – victimes des parasites (poux, puces, sachant que l’épouillage est une activité sociale marque de respect, d’amitié, de hiérarchie et de services rendus), et que l’on incarne de ce fait un reproducteur en bonne santé (la présence de parasites dénotant une mauvaise hygiène ou un manque de partenaires attentionnés à notre égard). Cette évolution ne fut possible que grâce à l’émergence de l’intelligence : l’humain étant capable de résister au froid en faisant du feu ou en se vêtant des peaux de ses proies, sa fourrure avait perdu de son utilité. Sauf en certains endroits précis : les poils pubiens ont survécu car ils servent à transmettre les odeurs à caractère sexuel émises depuis une zone moite et chaude, très riche en glandes émettrices de sueur.

On évoque également un système de reconnaissance du partenaire spécifique par perte des poils, sauf au niveau des organes sexuels (imberbes chez les autres singes), dans le but de faciliter cette reconnaissance. En ce qui concerne les attributs sexuels toujours, la bipédie, en masquant la turgescence (gonflement d'un organe dû à un afflux de sang) de la région génitale chez la femme, aurait induit le développement d'un signal sexuel compensatoire par la nudité des seins et des fesses. Le développement des fesses permettrait, de surcroît, le stockage d'énergie en grande quantité, sans gêner les mouvements bipèdes, le pouvoir reproductif de la femme étant lié à la quantité de graisse dans le corps. Les seins auraient par la suite « imité » les fesses devenues des objets sexuels.

 

Chez les babouins de savane, comme chez toutes les espèces, les relations sexuelles se limitent aux périodes d’ovulation des femelles, les exceptions étant très rares, comme chez les chimpanzés et les bonobos (ils règlent leur sexualité par leur mode de vie ; néanmoins, leur sexualité est davantage de l'ordre de la civilité).

Ce qui fait la spécificité de la sexualité humaine par rapport à celle des autres grands singes, c'est la perte de l'œstrus (état hormonal de réceptivité sexuelle commun à tous les mammifères). Cette disponibilité des humains a aussi ses limites car, bien que parmi les primates anthropoïdes l'homme soit doté du pénis le plus volumineux et long (le pénis humain est un peu plus important, relativement à la masse corporelle, que celui des autres mammifères), il est le seul à ne pas disposer d'un os périnéal ou pénien (l’anatomie du pénis humain se distingue de celle du pénis de la plupart des autres mammifères par l’absence de baculum, un os qui sert à ériger le pénis, ainsi l’homme – comme les étalons – ne peut pas rétracter son pénis dans son corps), et la femme est la seule anthropoïde à connaître une ménopause. Le sexe, dont l'exercice permanent dans notre espèce fut un jour rendu possible par les caractéristiques de la sexualité féminine, a permis la régulation des comportements, rendant possibles d'autres activités (dont le travail).

Les bonobos sont assez pacifiques, leur sexualité, très développée, leur servant à surmonter les crises dans une communauté commandée par les femelles. Chez les chimpanzés, qui passent leur temps en luttes de pouvoir qui se traduisent par des conflits violents, ce sont les mâles qui commandent.

 

Les premiers couples de courte durée sont apparus avec la nécessité de s’occuper ensemble de la progéniture pendant au moins quatre ans.

Avec la marche debout (plus de 3 millions d’années), les mères ont dû porter leurs enfants dans les bras plutôt que sur le dos. Leurs bras occupés, former un couple temporaire leur serait devenu indispensable. Puis l’évolution s’en est mêlée : le cerveau grandissant, les bébés sont nés plus tôt pour que l’accouchement soit possible, les petits ont été assistés plus longtemps, et le temps de l’adolescence s’est allongé, de quoi inciter à rechercher des partenaires à plus long terme. Chez les autres mammifères, dans la plupart des cas, la femelle est instinctivement attachée au rejeton, le nourrit et s’en occupe jusqu’à l’autosuffisance. Un pas de plus dans l’évolution : le mâle entre en jeu et assume des responsabilités. Dans des sociétés sans médecine efficace, plus qu’à la dispersion sexuelle, le succès reproducteur était lié à la survie des enfants à laquelle la présence du père contribue ! De plus, l’œstrus (période de fécondité) n’étant pas visible chez la femme, la plupart des rapports sexuels n’étaient pas fécondants ! Ceux qui restaient avec les femmes avaient alors plus de chance de les féconder ! Ce qui était avant tout instinctif pour la mère devient maintenant éthique pour le père et le fruit d’un jugement plus ou moins conscient portant sur l’obligation de responsabilité. Nos fonctions psychiques représentent un saut existentiel et qualitatif. La reconnaissance de la responsabilité du mâle se traduit alors par un engagement contractuel et une forme de famille. Il fallait évidemment pour en arriver là comprendre le rapport entre la copulation et la génération, ce que l’homme a saisi assez tôt et a tendance à oublier. L’être humain est polyvalent et a un goût prononcé pour les extrêmes : pour se dépasser, il est près à conquérir l’espace et percer les secrets les plus profonds de la nature. Une fois qu’on eut compris et donc qu’on eut pu couper tout lien entre sexualité et fécondité, tout était permis. On n’eut plus à tenir compte des sexes. La course aux trésors du plaisir était lancée. L’espèce s’est prêtée à ce petit jeu de la versatilité à partir de son agressivité, de son instinct de possession, de son goût de la domination. La pulsion sexuelle, dont il est ici question, n’y échappe pas. La copulation ne suffisant pas, l’humain inventa la sodomie et la fellation, voire tenta ponctuellement la zoophilie. L’exploration est au cœur de l’espèce, pas toujours à son honneur.

Voyant qu’elle semblait plus prolifique, l’homme institutionnalisa assez tôt la copulation. L'acte sexuel avait un caractère spirituel pour le préhistorique, soumettant ainsi le commerce des sexes à de véritables rites, donnant naissance au contrat marital social avec serment, bénédiction, festivités, formes de famille et de mariage. L'idée même d'une réglementation (spi)rituelle exclut l'idée contraire de la promiscuité, du tout mélangé et indifférencié. Le refoulement de la sexualité, qui nous impose ainsi de renoncer à certaines formes de satisfaction pulsionnelle et d’abandonner nos premiers objets sexuels, constitue la mutilation la plus sanglante imposée au cours du temps à la vie amoureuse de l'être humain.

De nécessité, le couple est devenu chez nous modèle social, mais il n’en est pas pour autant un stéréotype obligatoire !

Pour certains, l’homme serait volage car ses ancêtres préhistoriques devaient courir les jupons pour répandre leurs gènes, tandis que les femmes s’attachaient à un mâle protecteur qui subvienne aux besoins de sa progéniture. En réalité, hommes et femmes sont tout aussi volages, toujours dans cet esprit de survie et d’amélioration génétique de l’espèce, mais les hommes aiment croire qu’ils sont plus infidèles que les femmes, et celles-ci sont bien contentes qu’ils y croient !

D’ailleurs, l'adultère aurait constitué un levier puissant d'évolution de l'espèce humaine. La démonstration est à peu près la suivante : si l'on considère dans une société officiellement monogame par exemple trois groupes de fitness (disons par exemple les beaux et forts, les moyens, et les peu gâtés et faibles), chaque groupe, pour des raisons de choix mutuel, pratiquera l'endogamie interne, et ces groupes se perpétueront plus ou moins à travers le temps. Si en revanche une tendance à l'adultère se manifeste vers les groupes jugés à tort ou à raison comme plus enviables selon divers critères (goût du risque, modération, raisonnement), alors leurs gènes se répartiront mieux dans la société en question ! De fait, la communauté sera plus équilibrée en beaux forts intelligents, en moyens multidisciplinaires ainsi qu’en peu gâtés faibles mais explorateurs.

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