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23 novembre 2007 5 23 /11 /novembre /2007 12:55

Catégorie : V] La modification des états de conscience n’est pas une solution, mais de toute façon les drogues durent !

 

 

Fiche de visionnage n°28 :

Épisode 95 (saison 6, épisode 16) – Mon futur moi et moi

 

 

 

Analyse philosophique des extrêmes : La prévention justifie-t-elle la dramatisation et le mensonge ???

 

 

Les pros : Les parents, Motivation Corp,

Les antis : Stan, Butters, Cartman.

 

 

Thèse : Tout est permis pour lutter contre les paradis artificiels ;

Antithèse : On peut tromper une fois 1000 personnes mais pas 1000 fois une personne ;

Synthèse : Il faut parler franchement et non esquiver par la ruse !

 

 

Il était une fois à South Park tous les garçons qui sont réunis dans les bois autour d’un joint laissé là par des lycéens.

 

 

Introduction :

 

 

La drogue est un phénomène culturel qui se retrouve à toutes les époques dans toutes les sociétés, mais souvent encadré par des règles de consommation !

 

Tôt ou tard, un jeune sera amené à être en présence de la drogue et on lui proposera d’y goûter ! Le meilleur moyen de ne pas tomber dans la dépendance est bien évidemment de ne jamais commencer à se droguer ! Pour cela, devant la banalisation croissante de certains produits stupéfiants, les médias et les parents sont prêts à tout pour dissuader la première prise !

 

La dramatisation des conséquences de la prise de toxique est sûrement le moyen le plus efficace, mais il peut facilement se retourner contre ceux qui l’ont utilisé, décrédibilisant ainsi sur le long terme tous leurs discours par trop moralisateurs !

En somme, la prévention justifie-t-elle la dramatisation et le mensonge ???

 

 

Thèse en faveur du « pour la prévention, tout est bon ! »

 

La télévision est un puissant vecteur de communication, l’un des meilleurs moyens de matraquage informatif avec son association son et image et sa pénétration dans les foyers.

Tout le monde, et en particulier les jeunes, regarde la télévision et s’en sert comme source principale d’information crédible. Ainsi, plus que tout autre média, il suffit d’avoir vu dans le journal, dans un documentaire ou une pub, un message de prévention pour que celui-ci marque tout de suite les esprits. En outre, de par son audience, même ceux qui n’auraient pas vu les images en seront directement informés le lendemain même de leur diffusion.

Alors que les garçons de l’école sont pétrifiés devant un joint qui traîne, abandonné en pleine forêt par des lycéens, Kyle pousse Clyde à le jeter, mais celui-ci se refuse à y toucher, enjoignant celui qui dit de le faire. Quand Stan arrive, Kyle lui explique le problème, surtout si des enfants trouvent ce joint (ce qui est le cas puisqu’ils n’ont que huit ans !). Pour Stan la chose est simple, il suffit de le jeter, mais personne ne veut y toucher ! Kyle explique qu’ils ont dit à la télé que si on s’en met sur les mains ça peut conduire aux drogues dures ! Pour Craig, vu à la pub, en fumant on peut devenir terroriste, et Clyde a même vu une pub où deux enfants fument et y en a un qui tue l’autre ! Tout ça fait bien peur !

 

C’est bien naturel, les parents sont morts de trouille face à l’épineux problème de la drogue auquel sera tôt ou tard confronté leur enfant !

Afin de s’assurer un maximum de réussite dans leur entreprise de prévention et de dissuasion, les parents sont prêts à tout. Quand on sait qu’une image choc vaut mieux que de longs discours, le plus simple et le plus efficace est de montrer les conséquences de ces actes toxicomaniaques. On peut le faire en regardant un documentaire scientifique montrant comment la drogue intervient sur le fonctionnement du cerveau pour le détraquer et créer de toute pièce des effets très spéciaux, en visualisant un reportage sociologique sur la vie des toxicomanes et leur lente mais « sûre » descente aux enfers.

Les parents de Stan ont choisi une autre option : mettre en scène le futur de leur fils dans l’hypothèse où il se droguerait ! Alors que papy regarde le journal, le présentateur annonce que la  police de South Park recherche un dément qui a terrorisé la ville. L’homme disait venir du futur et courait tout nu en criant « Le passé ! Mon Dieu, c’est le passé ! », ce qui est logique pour un homme venant du futur. A peine cette annonce faite qu’on sonne à la porte des Marsh. Un homme chelou se présente en tant que Stan, disant que c’est le passé et reconnaissant sa mère, puis son père ! Le père du vrai Stan lui dit qu’ils ne le connaissent pas et que lui ne les connaît pas non plus. Il lui conseille de foutre le camp sinon il appelle la police. A ce moment arrive notre Stan habituel qui se demande qui est cet enfoiré de sa race, s’en suit un imbroglio pas possible entre le passé et le futur des Stan en présence. Pour preuve de sa bonne foi, le futur Stan déballe tout ce qu’il sait sur son père et sa mère, puis sur sa propre enfance ! Tout le monde est bluffé, mais la mère de Stan aimerait bien savoir pourquoi il est revenu à cette époque. En réalité il n’en sait rien : ce dont il se souvient c’est qu’il s’endormait dans la ruelle, derrière chez son dealer, après s’être shooté à l’héro, quand il y eut une sorte d’orage électromagnétique où il s’est retrouvé à poil dans son propre passé, à la manière de Terminator. Il croyait à un bad trip, mais en redescendant, il était toujours là. Le Stan actuel se dit qu’il n’aurait pas dû toucher à la marijuana. Heureusement, la famille est là pour l’aider à s’en sortir ! Reconnaissant ses potes à l’arrêt de bus, Cartman hallucine que Stan devienne ce sac à merde de futur Stan ! Ce dernier explique qu’à l’adolescence il a plongé dans la spirale infernale des dogues ! Kyle voudrait aussi savoir ce qu’il deviendra dans le futur, mais le Stan de 32 ans l’ignore : Kyle et Cartman ont été moins cons que lui et ne ce sont pas drogués, du coup ils se sont perdus de vue quand Stan est entrée en maison de redressement ! Cartman saute de joie que seul Stan soit devenu un clodo ! Les choses ne sont pas mieux chez Butters, qui lui aussi héberge dans sa chambre son futur lui. Sa mère doit lui donner des pilules pour le foie car il est alcoolique et a une cirrhose du foie depuis le lycée. Mais en réalité, tout ceci n’est qu’une vaste supercherie : des acteurs apprennent par cœur l’histoire de la famille et les moindres recoins de la maison, puis imaginent l’avenir de la victime à soigner. Stan surprend la livraison du fils du futur à des parents, qui ressemble beaucoup à leur Kevin. Il dira qu’on l’a viré de l’école et envoyé en prison pendant 8 ans, où on l’a sodomisé dans l’anus. La mère est persuadée que cela empêchera leur Kevin de se droguer ! Pour faire plus vrai, un faux orage sera déclenché et un faux journal télévisé sera diffusé que le fils devra regarder ! Les parents sont ravis, ils vont bien s’amuser ! Stan hallucine : c’est une arnaque, et ses parents lui  mentent depuis le départ !!! Butters a du mal à comprendre, mais ce sont des acteurs engagés par leurs parents pour qu’ils bossent mieux à l’école et qu’ils ne se droguent pas !

 

Même si c’est discutable, on peut considérer que tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins, surtout si les résultats sont là et probants !

Le but ultime de toute prévention est d’éviter que la personne prenne une mauvaise direction par la valeur de l’exemple à ne pas suivre ! Mais si en plus la méthode a tellement marqué le coup que l’individu fait de son mieux pour progresser dans la voie opposée, celle bénéfique, alors l’opération sera une réussite totale et sans appel !

Stan remercie Butters pour ses cours de soutien, même si celui-ci s’étonne que l’école intéresse tout à coup Stan. Mais c’est tout simplement qu’il ne supporte pas son futur-moi et fera tout pour ne pas devenir une loque comme lui : s’il bosse, il ne deviendra peut-être pas lui et il se cassera ! Toujours est-il que Butters a bien compris qu’étudier est la clé d’or de l’imposante porte du succès, même s’il doit continuer à apprendre à être plus sage ! En tout cas, le traitement semble agir sur Stan, son futur-moi le terrifie ! Malheureusement, par la suite, il sait que c’est une supercherie. Mais son père sait retourner cela à son avantage : comme Stan ne peut pas être sûr que son acolyte ne vienne pas du futur, autant croire qu’il l’est et ne jamais fumer de marijuana. Sa mère renchérit sur l’avenir qui l’attend si jamais il y touche ! S’il veut se débarrasser de lui, il ne doit jamais toucher à la drogue et à l’alcool !

 

Antithèse en faveur de « y a que la vérité qui compte »

 

Tout le monde connaît la fable de Pierre et le loup : à force de mentir quant à la présence d’un loup parce qu’il s’ennuie en étant seul à surveiller les moutons, le jour où l’animal arrive pour de vrai pour le dévorer, Pierre a beau crier au loup personne ne le croit et ne se déplace !

Il en va de même au sujet de la prévention : si l’on ment trop concernant les effets dévastateurs de la drogue, si on en rajoute à l’excès pour définitivement faire passer l’envie d’y goûter, si la personne se rend compte par elle-même qu’il y avait beaucoup d’exagération, elle pourra alors remettre en cause une grande part de ce que les menteurs lui ont enseignée, ne sachant plus faire le tri entre le mensonge et la vérité !

La mère de Stan en est bien consciente, elle pour qui c’est vraiment bizarre de devoir mentir à son fils. Mais le PDG de Motivation Corp estime que, en tant qu’ultralibéraux, pour protéger les enfants de la drogue, on peut mentir. La fin justifie les moyens. Prenant l’exemple du tabac, rien ne prouve que le tabagisme passif tue mais mentir est justifié car des gens arrêtent de fumer ! Donc ils mentent sans état d’âme chez Motivation Corp, disant aux enfants que la marijuana finance le terrorisme ou qu’un seul ecstasy va les tuer. Ce n’est pas nécessairement vrai mais la fin justifie les moyens ! Pour les parents de Stan tout ceci est sensé : quand tout sera fini, leur fils leur dira merci ! Bien évidemment, les choses ne vont pas se dérouler ainsi. Alors que ses parents se justifient qu’ils voulaient juste qu’il comprenne que les drogues sont dangereuses, Stan ne sait plus quoi et qui croire après qu’on lui ait dit des tas de choses sur l’herbe, mais qu’il ait découvert que les trois quarts étaient bidon ! Son père reconnaît que la marijuana ne fera sans doute jamais de lui un assassin, comme il y a peu de chance qu’elle finance le terrorisme. Mais elle fait qu’on se sent bien quand on s’ennuie, alors que c’est justement dans ces moments-là qu’il faut étudier certains auteurs, découvrir de nouvelles sciences, être créatif. Si Stan fume de l’herbe, il va grandir et découvrir un jour qu’il  n’est bon à rien ! Stan aurait vraiment préféré qu’on lui dise ça dès le départ plutôt que de monter un bateau pas possible ! La mère de Stan a compris la leçon : si on ment et qu’on exagère les choses pour empêcher les enfants de se droguer, ils finiront par ne plus rien croire de ce qu’on leur dira ! Le père de Stan, plutôt que de se remettre également en question, en veut au responsable de tout ça : Motivation Corp ! Résultat : de la merde est étalée sur tous leurs murs ! Cartman, l’auteur de ce méfait, aura au moins réalisé avec ces histoires de futur-moi qu’il doit faire gaffe à prendre plus soin de lui et à penser à ce qu’il veut devenir ! Arrive à ce moment-là son moi du futur : il vient lui dire que c’est précisément ce jour-là que tout a changé pour lui : il a arrêté de se goinfrer, il a maigri, il a bossé à l’école, il ne s’est jamais drogué et il est devenu PDG de sa propre société de voyages temporels. Feintant la joie de savoir qu’en bossant il réussira, il envoie finalement son futur-moi se tripoter la    teub : il n’est pas si con ! Rien que pour ça, il passera son enfance à manger et à se droguer quand il voudra : il n’en a rien à foutre, il fera ce qu’il veut ! Sauf que là c’était vraiment vrai, et son futur-moi réellement venu du futur se transforme instantanément en plombier grassouillet !!!

 

A force d’avoir été bercés par la télé, les enfants ont acquis un certain sens critique par rapport aux messages qui y sont diffusés !

A être manipulé par le marketing et la communication, lorsqu’on se rend compte que l’on a été trompé, la méfiance s’installe, durablement ! Surtout que les enfants, bien plus que les adultes, parlent beaucoup entre eux : qu’un gamin se soit fait roulé dans la farine après avoir été séduit par un spot publicitaire, l’info de l’arnaque sera très vite connue le lendemain dans la cour de récré et se propagera comme une traînée de poudre dans toutes les chaumières !

A contrario des autres qui croient encore tout ce qu’on leur dit à la télévision, Stan sait bien que la pub contre les drogues est exagérée ! A la décharge de Token et autres, ils ne peuvent pas savoir puisqu’ils ne se sont jamais drogués ! Pour Stan, l’herbe est juste une plante débile qui rend con, et on ne risque rien si on y touche ! Cartman le poussant alors à montrer sa bravoure en mettant le joint dans le sac, Stan le fait. Voilà, il y a touché mais n’est pas devenu un terroriste et n’a pas envie de se droguer. C’était rien !

 

L’idée maîtresse de la prévention est de rendre si peu ragoûtant un produit ou un comportement, que la tentation même, que ce soit par curiosité ou par défi de la loi/morale, se dissipe !

L’humain étant un animal curieux de nature, on pourra discuter des heures durant sur la nocivité d’un produit, beaucoup seront tout de même tentés d’essayer, ne serait-ce que pour se faire leur propre opinion de la chose si décriée ! Mais si en plus ceux qui ont tenté l’expérience en reviennent avec le sourire aux lèvres et des étoiles plein les yeux, il est évident qu’on écoutera davantage ceux qui ont fait un beau voyage que ceux qui diabolisent sans savoir de quoi ils parlent !

Jimmy explique qu’une fois il a essayé l’ecstasy et qu’il a fait l’amour toute la nuit à sa petite amie. Kyle lui demande où, pensant à un endroit, mais Jimmy lui répond qu’il lui a fait l’amour dans son vagin ! Plus tard, Stan et Butters se rendent chez Motivation Corp. Butters est tout fou car il se réjouit de vivre une aventure. Sauf qu’une fois sur place il ne trouve pas l’endroit très sûr ! Mais pour Stan les endroits interdits font aussi partie de l’aventure !

 

Synthèse

 

Il est convenu de rendre la drogue responsable de tous les maux, mais il n’y a pas qu’elle qui influence dans le mauvais sens !

Certes la télévision peut être utile pour délivrer des messages et divertir, mais elle est également largement responsable de la crétinisation des esprits. En cela, vu son impact en masse sur les téléspectateurs, on peut décemment considérer qu’elle influence nettement plus négativement que n’importe quelle drogue ! Que ce soit par ses séries grossières ou ses reportages trash et voyeuristes, la télévision n’est pas toujours l’ami rêvé de l’éducation.

On le voit très bien avec le show Les Osbourne (émission de télé réalité consacrée à la vie quotidienne d’Ozzy Osbourne – ex chanteur de Black Sabbath – et de sa famille, diffusée sur la chaîne musicale MTV depuis 2002) dont le vocabulaire est des plus outranciers : « Les mecs, p... faites ch... Vous em... votre mère ! Mais, papa, b..., c’est cette p... qui me casse les c... ! ». La mère de Stan a bien raison de lui interdire de regarder ce programme qui risque de le rendre débile. Pour autant, lui trouve ça drôle et estime ne pas être assez c... pour parler comme ces en... : ils ne l’influencent pas !

 

Le dialogue est la première et la plus importante source de prévention : si le débat est serein, il permet de mettre calmement les cartes sur la table et de mieux comprendre les interrogations et motivations de chacun !

Personne n’a dit qu’il était facile de discuter avec un enfant, et encore moins avec un ado, mais toujours est-il que cela est des plus nécessaires ! La discussion permet de se rendre compte de la réalité des faits plutôt que de se faire une montagne à partir de pas grand chose. Outre le fait que cela permet de savoir concrètement ce qu’il se passe dans la vie de son enfant, cela rend également plus facile l’adoption de solution adaptée à un problème plus ou moins cerné. Autrement, ne sachant rien, on peut vite surestimer les choses et en arriver à des réponses par trop radicales, qui souvent auront en plus l’inconvénient d’être contre-productives voire décrédibilisantes au regard de parents paranos !

Au siège de Motivation Corp, Stan hallucine sur des employés en train de définir des adultes ressemblant à des enfants par portait robot. Devant des parents qui ne savent pas comment parler de la drogue à leur fils, le PDG leur explique qu’ils n’auront pas le faire grâce à leur fils du futur : ça prendra environ un mois pour obtenir l’effet escompté, mais ils seront très satisfaits du résultat. Au courant de la tromperie, Stan souhaite fuguer avec Butters, jusqu’à ce qu’il tombe sur une annonce : « Ras-le-bol des parents ? Vous voulez vous venger d’eux ? Appelez le Centre de Vengeance Parentale, pour une consultation gratuite. Résultats garantis. » Rendez-vous est pris ! Mais ô surprise, c’est Cartman qui est le fondateur de cette boîte ! Stan est déçu et est sur le point de partir, mais Cartman le rattrape avec son habileté commerciale. En effet, ce serait renoncer un peu vite à faire payer leurs parents pour leur mauvais comportement : si Stan et Butters sont là, c’est que c’était lourd ; ils devraient au moins étudiez les divers services proposés ! Stan explique que leurs parents leur ont menti avec des futurs-nous, pour qu’ils ne se droguent jamais, et c’est d’ailleurs pour ça que Cartman a monté cette boîte. Les parents ne respectent plus leurs enfants, alors qui respectent-ils ??? Ils ne comprennent qu’une chose : les conséquences. Ils doivent donc voir les conséquences de leurs actes. La société de Cartman inflige donc ces conséquences aux parents de façon directe et très concrète. Il commence alors par Butters, pour qui il a trouvé un moyen génial pour se venger de ses parents : il attendra qu’ils sortent de leur maison et ira enduire tous les murs de merde, histoire de bien leur mettre les boules ! Il ne reste plus qu’à choisir une couleur dans le nuancier à merde afin de trouver la mieux adaptée à la vengeance de Butters contre ses parents. Devant tant de choix, Cartman lui propose de partir sur une merde vert bébé dans tout le salon, et un brun classique pour la chambre de ses parents. Pour Stan, Cartman a un plan très subtil : ses parents lui mentent sans états d’âme et avec arrogance, donc sa vengeance doit le refléter. Pendant leur absence, il badigeonnera tous les murs de merde. Non seulement c’est comme chez Butters et ce n’est donc pas personnalisé, mais en plus Stan trouve que ce n’est pas assez extrême ! Pour lui, ce n’est pas une leçon de tartiner leurs murs de merde, il veut qu’ils admettent que c’est mal de lui avoir menti ! Cartman, qui a bien d’autres idées en réserve, lui propose alors d’attirer ses parents dehors, de les tuer et de les faire bouffer par un chien ! Sauf que là c’est quand même un peu trop extrême ! Au moins Butters est satisfait, ça sent très mauvais chez lui : tu m’étonnes, 1 200 kilos de merde, ça ne peut pas sentir la rose, mais ça rend bien ! Ses parents auront vraiment les glandes ! Stan de son côté, ne croyant vraiment pas qu’il a un futur-moi décide pour en être sûr de se couper la main : si c’est son futur-moi, sa main disparaîtra ! Essayant de déjouer son plan, ses parents lui disent qu’il ne peut pas vivre avec une seule main, mais Stan est prêt à tout, car cette main roulera peut-être son premier joint ! Lorsqu’il se la coupe, son père ampute discrètement celle du futur-moi « prouvant » ainsi qu’il est bien le Stan venu du futur ! Sauf que la main que Stan s’est coupée ... était fausse ! Son père essaye bien de recoller le morceau, mais là c’est un peu trop gros !

 

L’une des premières choses que des parents apprennent à leur enfant, car c’est aussi une des premières facultés qu’il développe, est que mentir est mal !

Pour autant, les parents sont les premiers à enfreindre cette règle, souvent pour se débarrasser d’une question embarrassante ! Mais le problème est bien qu’il n’y a pas de petit et de gros mensonge : une duperie est une tromperie sur la marchandise intellectuelle : De toute façon, que ce soit par le biais d’autres adultes ou via ses copains, un enfant se rendra tôt ou tard compte de la supercherie, et la déception due au mensonge laissera alors place à la consternation face au « fait ce que je dis, pas ce que je fais ; moi c’est moi et toi tais-toi ! ».

Quand Stan et Butters se rendent compte que leurs parents leur ont menti, ça les met grave en colère ! A un point tel que Butters voudrait vraiment que le Professeur Chaos, qui sème désordre et destruction, soit là et les fasse payer ! Stan veut donner une leçon à leurs parents, car ils n’ont pas le droit de jouer avec leurs émotions comme ça ! Butters décide alors de révéler son terrible secret à Stan, non pas qu’il soit gay comme le pense Stan avec cet accoutrement bizarre trop chargé en papier alu, mais qu’il est le Professeur Chaos ! Mais Stan préfère   fuguer : il est trop déçu par cette arnaque élaborée par des gens qui ne le respectent pas beaucoup. Lui pense que pour motiver quelqu’un, il suffit d’être direct et honnête avec lui, alors que toute cette mascarade sent le mensonge, et mentir ça fait mal passer les messages ! Sa décision est prise : leurs parents  n’admettront pas qu’ils ont été nuls et que ce qu’ils ont fait était mal, ils ne changeront jamais ! Malheureusement, juste avant de prendre le maquis les parents de Butters arrivent. Son père attend ses explications mais sa mère pense que c’est peut-être leur faute ! Effectivement, en y réfléchissant, son père concède qu’ils n’ont que ce qu’ils méritent pour avoir menti ! Sa mère explique qu’ils ont voulu protéger Butters de la drogue en lui faisant peur au lieu de lui dire la vérité : on dit que la fin justifie les moyens, mais c’est faux ! Finalement, ses parents ont honte d’eux !!! Quand les parents de Stan arrivent, sa mère tente d’expliquer que Butters a aussi un moi du futur car les failles temporelles expulsent parfois plusieurs ... Stan la coupe : il est au courant pour Motivation Corp ! Tout ce qu’il voulait c’est que ses parents admettent qu’ils lui avaient menti et que ça craint !

 

 

Conclusion :

 

 

Voyez, on se couchera moins bête car on a appris un truc  aujourd’hui : dans la prévention, comme pour tout, le maître mot est dialogue et surtout pas esquive des sujets sensibles par le mensonge ou la dramatisation !

 

La drogue est un sujet trop sérieux pour ne pas prendre le temps d’y consacrer une discussion saine et sereine ! Certes la télévision nous montre les conséquences néfastes des abus de drogues, et l’on peut estimer qu’en faisant peur on fera passer l’envie de se droguer en motivant au contraire le travail à l’école pour ne pas devenir une loque humaine ! Mais c’est oublier un peu vite que la drogue est partout dans nos sociétés et que des parents ne peuvent éviter éternellement une vraie discussion à ce sujet ! Autrement, ce sont les camarades qui le feront à leur place, et leur voix sera toujours plus crédible à ceux de leur âge que celle des adultes qui veulent toujours tout empêcher, et surtout de s’éclater !

 

C’est bien connu : plus on diabolise, plus les jeunes veulent se faire leur propre idée de la chose si décriée ! Il est donc important d’expliquer calmement, avec de vrais arguments, que la drogue peut être dangereuse car c’est un produit très attractif qui permet de s’évader de soi. On peut y toucher pour goûter et se faire plaisir, mais personne n’a besoin de ça pour être bien dans sa vie, sinon c’est qu’il y a de vrais problèmes derrière cette prise de drogue, et cela peut mener à la dépendance !

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5 novembre 2007 1 05 /11 /novembre /2007 10:14

Catégorie : V] La modification des états de conscience n’est
   pas une solution, mais de toute façon les drogues durent !

 

 

Fiche de visionnage n°26 :

Épisode 17 (saison 2, épisode 4) – Le zizi de Ike

 

 

 

Commentaire d’épisode : Les drogues, c’est mal ? Pourtant, à consommer avec modération, ça n’a pas l’air, sinon pourquoi tant de gens en prennent ???

 

 

Il était une fois à South Park M. Mackey qui, en tant que conseiller, vint parler aux enfants de la drogue, de l’alcool et de leurs méfaits.

 

 

Introduction :

 

 

Certains autres animaux se droguent, tels des singes en mâchant des feuilles contenant de la strychnine (alcaloïde très toxique extrait de la noix vomique, utilisé comme stimulant à très faibles doses), mais aussi des cerfs se délectant de l’urine de leurs congénères ayant mangés des champignons amanite tue-mouches (hallucinogènes également à faible dose). En outre, depuis les temps les plus reculés, l’humain utilise des plantes autant pour se soigner que pour triper.

 

Regardant les cycles tolérance / répression qui caractérisent le regard social et légal sur les drogues, après les abus hippies et leur sanction, vinrent la Glasnost des années 80-90 mais force est de constater que nous rentrons à nouveau dans une phase de pénalisation à outrance. Pour autant, l’usage des drogues n’a jamais été autant démocratisé.

 

Nous allons voir ici comment et en quoi l’information des plus jeunes est utile pour éviter tout dérapage dans la surconsommation de produits stupéfiants, tout en sachant bien que l’état et la société n’ont que peu de moyens de pression sur le comportement toxicomaniaque des adultes. Le problème de fond restant, comme dans beaucoup d’autres domaines mais à un degré moindre, la possibilité de discuter sereinement, sans tabou et encore plus sans idée préconçue, des enjeux sanitaires sans pour autant omettre la Liberté de chacun de se mettre la tête à l’envers.

 

 

La prévention est la clef de voûte de la lutte antidrogue

 

Qu’on le veuille ou non, tôt ou tard tout individu sera plus ou moins directement en contact avec une drogue, quelle qu’elle soit. La meilleure défense étant l’attaque, le mieux est de prévenir plutôt que de guérir une dépendance lourde déjà installée depuis un certain temps !

Ainsi, il est important de faire de la prévention pédagogique auprès d’enfants qui ne se sentent certes pas concernés mais qui seront un jour confrontés au problème et où ils devront réagir à bon escient, en fonction de ce qu’ils savent du produit et avec le recul de ce qu’ils jugent bon pour eux. L’important est bien sûr de ne pas diaboliser, mais de bien faire rentrer dans les petites têtes "blondes" quels sont les tenants et aboutissants de la consommation de drogue et comment cela peut entraîner des drames si on les considère comme des médicaments au vague à l’âme : un potentiel consommateur averti en vaut deux !

M. Mackey, le conseiller de l’école, est tout à fait dans son rôle pédagogique et préventif quand il vient parler aux enfants de la drogue, de l’alcool et de leurs méfaits. On peut toutefois lui reprocher son manque de didactisme, puisque dire que fumer c’est mal donc il ne faut pas fumer, que boire de l’alcool c’est mal donc il ne faut pas boire d’alcool, que se droguer c’est mal donc il ne faut pas se droguer, est une introduction plus moralisante que pédagogique avec de vrais arguments ! Il s’améliore quelque peu en faisant tourner un tout petit échantillon de marijuana, qui se reconnaît à son odeur très particulière, justement pour que les enfants sachent quand quelqu’un fume de la marijuana à côté d’eux. Pendant que le produit circule et que les enfants s’imprègnent bien de cette flagrance pas forcément agréable,
M. Mackey enchaîne avec les risques qu’entraîne l’alcool, notamment la perte de contrôle de soi. Il passe ensuite au LSD, drogue rendue célèbre par John Lennon et Paul Mac Cartney. Oups, boulette : quand
M. Mackey demande si tout le monde a senti la marijuana, il semble que celle-ci ait été perdue (enfin pas pour tout le monde). Évidemment, le conseiller est convoqué chez la principale Victoria pour se justifier et se faire sanctionner comme il se doit ! À juste titre, son acte était loin d’être stupide (mais aurait dû être mieux contrôlé), puisqu’il pensait, avec raison, qu’il était important que les enfants connaissent l’odeur de la marijuana. Il a peut-être cru bien faire, mais toujours est-il que tous les enfants ont été fouillés un par un et rien n’a été retrouvé. Les élèves vont bientôt sortir et l’un d’entre eux va rentrer chez lui avec une dose de jamaïcaine à cause de lui. Il a beau être désolé, cela n’arrangera pas ses affaires : la principale Victoria est dans l’obligation de le démettre de ses fonctions. Se demandant s’il est viré, la principale confirme qu’en langage adulte c’est ce que ça veut dire ! Pour autant, lorsque toute cette affaire sera un peu oubliée, elle lui trouvera peut-être une place d’homme à tout faire pour nettoyer le vomi des élèves dans la cour. Évidemment, le coup est dur, voyez (pleurant à grandes eaux de vie qui bascule). Après sa cure de désintoxication et sa réintégration en tant que conseiller, M. Garrison fait témoigner M. Mackey de son expérience de sale drogué repenti et d’ancien alcoolique. Il fait alors son coming-out et parle à présent de prévention par rapport à ce qu’il a connu, non plus au regard de ce qu’on lui a dit de dire ou qu’il a lu sur des fiches "pédagogiques". Se droguer c’est mal, lui avait vraiment touché le fond, il était une loque. Même l’argent n’avait plus d’importance !
(M. Garrison secoue la tête dans un signe désapprobateur et navré).Il gâchait sa vie en faisant n’importe quoi. Les enfants s’en fichent et discutent de qui fera son bris milah (cérémonie juive du coupe-coupe du casque du petit soldat) en premier, mais se font rappeler à l’ordre par
M. Mackey car c’est important d’écouter ce qu’il dit : ce qu’il leur raconte pourrait leur sauver la vie plus tard !!! Comme il le leur disait (avec toujours autant de "pédagogie argumentée"), se droguer c’est mal donc il ne faut pas se droguer. S’ils se droguent, c’est mal, parce que la drogue c’est mauvais, voyez. C’est mal de consommer de la drogue alors ne vous droguez pas ! Aucune drogue, voyez, parce que c’est mal. La drogue c’est mauvais, voyez !

 

La drogue c’est mal, pour les enfants, pas pour les adultes

 

Pour autant, il faut bien reconnaître que la société tient un double langage : d’un côté elle terrifie les enfants avec des messages moralisateurs sur le caractère malin des drogues, de l’autre elle accepte l’alcool (qui tue des milliers de personnes chaque année, directement et indirectement) et ferme plus ou moins les yeux sur d’autres substances pourtant illicites.

Il est évident que la loi ne peut pas tout, elle ne peut même que très peu face à la responsabilité de chacun et aux envies (voire besoins, malheureusement) des Citoyens. Tout comme la religion sert à apaiser les âmes face à leurs tourments dans la dure réalité quotidienne, les drogues ramènent le "paradis" de l’état d’hypothétique à celui de bien réel, même si artificiel et passager. Ainsi, même si ce n’est pas une solution, les substances stupéfiantes sont une récréation de l’esprit, qui ont toujours fait et feront toujours partie de la culture humaine, en placard de manière cachée ou en extérieur au vu et au su de tout le monde.

On ressent bien l’ambiguïté de la chose dans le sermon de Chef aux enfants. Alors que d’habitude c’est eux qui répondent qu’ils vont mal, cette fois-ci c’est lui, étant au courant de ce qui s’est passé à l’école. Il espère bien que ce n’est pas l’un d’eux qui a volé cette vilaine marijuana, ce que confirme Stan puisqu’elle n’est pas arrivée jusqu’à eux ! Alors que Chef rappelle qu’on ne dira jamais trop que se droguer c’est mal, Stan en a bien conscience vu que tout le monde n’arrête pas de le leur dire. Et quand Chef demande si les enfants savent pourquoi c’est mauvais, Kyle récite que c’est mal parce que c’est une façon de régler ses problèmes qui provoque des dégâts physiques et intellectuels aux conséquences plus graves que ses prétendus bénéfices ! Très bon résumé, mais il n’a pas la moindre idée de ce que ça veut dire, ce qui est une preuve flagrante de l’inefficacité des messages appris par cœur. Il n’y a que Cartman pour avoir compris le sens profond de la chose, mais avec son interprétation scabreuse habituelle : pour lui c’est fastoche, se droguer c’est mal parce que si on se drogue on devient un hippie et les hippies ça craint ! Pour remettre les pendules à l’heure, Chef n’a qu’une chose à dire aux enfants concernant la drogue : ils ne doivent pas y toucher ! Il y a un temps et un endroit pour chaque chose, et ça s’appelle le collège (enfin plutôt l’université, ce à quoi correspond le mot en anglais, mais en français ça fait un peu tôt quand même, avec des ados en pleine puberté). Alors que les enfants sortent du bus qui les ramène chez eux, Stan se plaint de s’être fait fouiller, ce que confirme Cartman qui en a encore mal aux fesses qui font bravo ! Kyle se demande bien d’ailleurs pourquoi on les a fouillés eux alors que cette Marie Juivana n’est même pas arrivée jusqu’à eux. Cartman se demandant qui l’a chouré, la réponse se trouve ... chez M. Garrison ! Il est affalé dans son canapé, avec les yeux bien lourds et un sourire de benêt, et regarde les Télé Tubbies en riant comme un défoncé. On voit également que la drogue peut être un palliatif à la misère sociale quand M. Mackey dort dans la rue, avec seulement des journaux comme couverture. Il a trop froid et n’arrive pas à dormir. Un SDF juste à côté de lui (il n’avait pas vu que ces poubelles étaient occupées) lui propose alors un truc qui le réchaufferait. M. Mackey s’empresse de dire que la marijuana c’est mal, ce qui surprend le SDF. M. Mackey récite sa morale comme quoi la marijuana transforme les gens en véritable loque, ce à quoi le SDF lui envoie dans les dents la question de savoir s’il n’a pas l’impression d’être déjà une loque ? (sachant qu’on lui avait pochetronné la tête juste avant dans le bar du coin). M. Mackey tire alors une énorme latte sur le joint. Il se plaint, à moitié désabusé par rapport à tout ce qu’il a toujours dit aux élèves, de ne ressentir aucune différence ... jusqu’à ce que ... oh, il entend de la musique psychédélique. Il refuse un temps l’évidence en déclarant que ce truc ne lui fait rien du tout, puis se laisse emporter par la vague euphorique en trouvant la rue géniale, avec toutes ces couleurs et ces belles lumières ! Ça troue le cul du SDF. Le lendemain, après avoir erré toute la nuit, il a le mal de crâne du soifard de la veille et se demande bien où il est. Il se trouve en fait au milieu des bois, quand deux junkies se rapprochent de lui. Un des gars (avec un t-shirt « Legalize everything ») le reconnaît en tant que conseiller de l’école primaire. M. Mackey explique qu’il ne va pas très bien puisqu’on la chassé de la ville pour usage de drogues, ce en quoi le gars répond qu’eux aussi. Son pote enchaîne en indiquant que c’est M. Mackey qui les avait coincés aux chiottes en fumant un tarpé et qu’ils se sont donc fait renvoyer. Destin cruel, M. Mackey se demande pourquoi il se moque de lui ? Le premier type lui dit qu’il faut réagir et lui propose un bon acide qui éclaircit la tête ! M. Mackey rechigne, indiquant que prendre du LSD c’est mal, mais tenant en main un flacon avec une pipette doseuse de bonne aventure, il se lâche sur la goutte. Il se demande alors qui lui a mis du coton dans la bouche ? Sa tête, naturellement énorme car trop serrée par sa cravate, gonfle à vue d’œil comme un ballon d’hélium. Sa tête, telle une montgolfière, se détache de son corps et flotte dans les airs. Sa tronche s’envole, il fait le trip de sa vie : « Ouais, super cool, le monde devient tout petit ! Je suis Libre !!! Je suis Libre !!! ». Quand il passe au-dessus de l’arrêt de bus des enfants il salue les jeunes gens et espère qu’ils sont sages et ne font pas de bêtises. Pour sa part, lui va continuer à flotter encore quelques heures ! Après être redescendu sur terre et avoir rembarré Jimbo, une fille dans le recoin d’un passage trouve que ce qu’il lui a dit était super cool. Elle lui demande si ça le brancherait de venir chez elle faire de la peinture sur soi. Chez la fille, avec des peintures – ou plutôt tâches et traces de main psychédéliques de couleurs – au plafond, M. Mackey philosophe : « Quelque part, c’est comme si tu passais ta vie à croire que tu n’es qu’une individualité, tu vois. Et puis tu réalises que tu es bien plus que ça, tu vois ! On forme tous une seule grande individualité, tu vois !!! ». La fille n’en peut plus et lui propose de se marier et d’aller passer leur lune de miel en Inde ! Pour lui c’est ok, c’est bat, c’est in : il enlève sa cravate et sa tête se dégonfle comme une baudruche. Comme un hippie qu’il est devenu, M. Mackey part avec la fille en Inde. Devant les merveilles qu’ils contemplent, M. Mackey est en Harmonie avec la nature environnante, il ne fait qu’un avec les animaux, avec la Terre ... et la fille ne fait qu’une avec lui. Il entame alors une sérénade : « Célébrons aujourd’hui l’Amour qui nous unit. Une nouvelle vie s’ouvre à nous ... »

 

On ne peut parler sereinement des drogues, si ce n’est de l’alcool (qui n’en est pas considérée comme une)

 

On le voit ici, certaines drogues sont loin d’être le mal incarné, à condition bien sûr d’être consommées avec modération, comme tout. C’est un peu facile de jeter la pierre à quelqu’un qui plane pourtant gentiment et atterrira tout autant en douceur.

Mais le problème est bien que les politiques moralisateurs ont tellement mis toutes les drogues dans le même sac en pointant du doigt certains comportements compulsifs et outranciers, qu’il est des plus difficile de débattre tranquillement des drogues sans vite retomber dans les stéréotypes. D’autant plus que beaucoup parlent de choses qu’ils ne connaissent pas, si ce n’est par le canal biaisé de la désinformation d’état, soi-disant pour protéger les consommateurs qui seraient assez stupides pour ne pas connaître les dangers du feu avec lequel ils jouent.

Ainsi, quand M. Mackey erre dans les rues, les passants l’interpellent depuis leur voiture, l’un lui demandant s’il lui reste une dose sur lui, son petit de quatre ans ayant besoin d’un fix, l’autre sachant enfin ce que lui et Homer Simpson ont en commun, à savoir la défonce ! M. Mackey se fait harceler de tous les côtés, et il rentre alors dans un bar pour se mettre à l’abri. Évidemment, lui qui considère à juste titre que l’alcool c’est (LE) mal, n’a jamais mis les pieds dans un bar, mais il ne sait plus quoi faire ayant perdu son travail. Alors que les autres drogues sont décriées, le serveur compatissant avec la difficulté d’être chômeur sait ce qu’il lui faudrait : une bonne bière bien fraîche ! M. Mackey a beau préciser qu’il ne boit pas, le dealer embouteilleur revient à la charge en arguant qu’il se sentira mieux après (exactement la technique de base de tout revendeur de drogue pour hameçonner un client potentiel et le rendre ensuite accro). Mais M. Mackey connaît ses cours parfaitement et lui rappelle que boire c’est mal. Pourtant, le diable (« tentateur » en grec) apparaît sur son épaule, reprend le discours du serveur et l’incite à boire cette bière, ça le détendra et il verra la vie autrement ! Même son ange gardien, qui apparaît sur son autre épaule, en rajoute en disant que, sans déconner, c’est juste une bière et qu’il ne doit pas jouer les gonzesses ! Quand le serveur lui demande comment il se sent, après un bon rot de bièreux, il répond qu’il est comme avant. Le dealer met alors en place la vraie théorie de l’escalade (puisque pour les autres drogues elle est loin d’être avérée) en lui disant qu’il lui faut donc un truc plus costaud et sort une bouteille de whisky. Avec ce genre de produit et son inexpérience, M. Mackey chante et titube en rentrant chez lui. Ayant du mal à trouver le trou (de la serrure ici, mais ça peut être aussi un autre genre quand il y a trop de grammage), puis la clé n’y tournant pas, il croit s’être trompé de maison. En réalité, c’est le proprio qui a changé la serrure : étant donné qu’il a été renvoyé de son travail parce qu’il « vendait » de la drogue aux enfants, ce beauf ne lui loue plus cette maison. M. Mackey essaie de s’expliquer puisque ce n’est pas du tout ce qu’il s’est passé, le proprio ne veut rien entendre : la drogue c’est illégal, un point c’est tout, et n’ayant jamais pris de drogue, il garantit que ça ne sert à rien du tout ! M. Mackey a beau se justifier qu’il ne se drogue pas (sauf ce soir-là à l’alcool mais on lui a forcé le coude), le proprio se vante de n’avoir jamais pris de drogue et d’être quelqu’un de sain (mouais, c’est vite dit ça). Devant l’impossibilité de discuter calmement, le proprio enjoint à M. Mackey de quitter sa propriété avant qu’il ne perde son self-control et qu’il ne le tue ! Il se saisit alors d’une pierre et la jette sur M. Mackey en lui criant dessus « Sale drogué ! Fous-moi le camp d’ici, sale drogué !!! » et continuant à jeter des pierres sur M. Mackey en lui courant après. Plus tard, M. Mackey devenu un pur baba (mais pas au rhum) se balade dans la rue quand Jimbo, l’oncle de Stan, lui rentre dans l’épaule quand il le croise. Jimbo lui lance que ce hippie de merde n’a qu’à changer de trottoir, mais M. Mackey ne se laisse pas faire, n’ayant pas à subir son dictat fasciste et réac !!! Pour lui, Jimbo est comme ceux qui sont au gouvernement : d’une main ils n’arrêtent pas de persécuter les gens comme lui, et de l’autre ils approuvent les milices d’autodéfense ! Jimbo, blasé, quittant le lieu, se défend tant bien que mal en lui disant qu’il n’a qu’à aller voir un concert de Grateful Dead (groupe de rock psychédélique américain, créé en 1965 à San Francisco, dont les morceaux ressemblent à des "collages" musicaux faits pour l’hallucination), ce à quoi M. Mackey répond qu’il ne peut pas puisque Jerry Garcia est mort (en 1995, victime de ses abus d’alcool et d’héroïne) ! Au-delà de ces attaques de bas étage, les proches sont toujours persuadés qu’il faut agir pour le bien du drogué, qui serait fatalement pris dans un cercle vicieux où les plaisirs du début seraient forcément remplacés par la lente descente aux enfers. Ainsi, alors que M. Mackey est en Inde avec sa nouvelle femme et qu’il est tout heureux de leur nouvelle vie qui s’ouvre à eux, l’Agence Tous Risques débarque, lui tombe dessus, le tabasse et l’emmène avec elle dans la fameuse fourgonnette noire conduite par Jimbo. Quand M. Mackey demande ce que cela veut dire, Jimbo explique que c’est pour son bien, qu’ils vont l’emmener se faire désintoxiquer, alors que pour M. Mackey tout va bien, il n’a pas besoin de décrocher puisqu’il n’a plus rien pris depuis une semaine (preuve qu’on peut se faire plaisir un temps puis passer à autre chose, l’amour étant une drogue naturelle chimiquement engendrée par notre cerveau – le plus gros dealer au monde). Alors que M. Mackey s’énerve en vociférant qu’il n’a pas besoin d’être aidé, comme des totalitaristes qui pensent savoir ce qui est bon pour celui qui ne le sait pas, M. Garrison (le voleur de dope du début) le rassure car ils veilleront à ce qu’il ait toute l’aide qu’il lui faut. Au moins, la principale Victoria demande pardon, reconnaissant qu’elle avait eu tort de le chasser. Quand elle affirme que toute l’équipe de l’école aurait dû réaliser qu’il avait besoin d’aide, M. Mackey rappelle qu’il ne demande rien à personne, mais la principale n’entend rien (tellement prise dans sa quête d’expiation et son rôle de sauveuse d’âme égarée) et lui renvoie qu’il les remerciera plus tard. À la clinique de désintoxication Betty Ford, une responsable sermonne M. Mackey qu’il doit admettre son addiction, sinon elle ne pourra rien faire pour lui. Mais le problème est bien, sincèrement, qu’il ne croit avoir aucun problème ! La responsable a beau dire que son problème a engendré la perte de son travail, elle n’en sait rien puisque M. Mackey l’a perdu avant de se droguer ! Pour la responsable, M. Mackey doit se comporter en adulte (les fournisseurs de LSD rencontrés dans les bois, en section Réhabilitation, sont scotchés comme des benêts devant les Télé Tubbies), le problème avec la drogue étant que les gens n’arrivent plus à s’arrêter (alors que lui s’est sevré tout seul). Mais il y a un temps et une place pour chaque chose, et ça s’appelle le collège (ou plutôt l’université, encore une fois) ! À présent, la responsable veut que M. Mackey répète après elle « se droguer c’est mal », ce qu’il fait mais sans trop de conviction. Elle le relance une seconde fois, mais il reste toujours hésitant. À force de matraquage d’une formule qu’il connaissait par cœur, il est maintenant complètement guéri. Lobotomisé par la morale, il ne pourra jamais assez la remercier de sentir qu’il est redevenu comme il était (ennuyeux à mourir) ! La responsable rajoute une dernière chose (après lui avoir resserrée sa cravate, sa tête se regonflant) qu’il ne doit pas oublier : il peut rester sobre ! Chose que promet deux fois M. Mackey, voyez !!!

 

 

Conclusion :

 

 

Voyez, on se couchera moins bête car on a appris un truc aujourd’hui : les drogues sont partout parmi nous. Pour ne pas tomber dans leurs (nombreux) travers, il faut être conscient des risques potentiels mais surtout de ses propres limites.

 

Tout comme une arme, les drogues ne sont pas dangereuses en soi, tout dépend de qui se cache derrière. Après avoir été suffisamment informé des modes de consommation, avoir bien assimilé les consignes de sécurité du vol intérieur à respecter pour ne pas se crasher à la première dépression lors d’un passage dans un trou d’air, celui qui veut s’assurer d’être heureux d’avoir fait un beau voyage (comme Ulysse) se doit d’être en phase avec lui-même. À partir de là, si la drogue est consommé petit à petit et pour son rôle de récréatif plutôt que de médicament au vague à l’âme, dans un contexte mental et social/amical sereins, il n’y a fondamentalement pas de raison de bad-triper (sauf si on a acheté ça à n’importe qui n’importe comment et n’importe où : la règle d’or est d’acheter autant que faire se peu à ceux qui ne vendent
pas – on galère plus à trouver, mais quand on chope, c’est un produit de conso perso donc testé et approuvé par le dépanneur plutôt que par un dealer pour qui il n’y a que la maille qui lui aille). Le jour où nous arriverons sereinement à parler des drogues autres que l’alcool que beaucoup consomment, les dealers de vrais toxiques disparaîtront et on pourra se faire plaisir sans crainte ni du gendarme ni de la réprobation sociale contre ceux qui se font du bien sans faire de mal à qui que ce soit.

 

Il est évident que personne n’a fondamentalement besoin de se droguer, mais que beaucoup le font tout de même. Le nier ou le combattre est une futilité stupide qui ne sert qu’aux mafias et à diminuer la qualité des produits que l’on consomme. Se faire plaisir avec sa machinerie corporelle, elle-même nous manipulant à grosses doses d’hormones (autre nom pour les drogues organiques telles que l’adrénaline, la dopamine, la sérotonine, etc. ...), est un droit et une Liberté absolue. Mais il ne faut jamais oublier que qui veut aller loin doit ménager sa monture, que les drogues ne sont pas une solution pérenne aux problèmes existentiels, et que ni le corps ni le cerveau ne sont une poubelle où tout est recyclable, loin de là !!!

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1 novembre 2007 4 01 /11 /novembre /2007 07:53

Catégorie : V] La modification des états de conscience n’est pas une solution, mais de toute façon les drogues durent !

 

 

Fiche de visionnage n°27 :

Épisode 52 (saison 4, épisode 4) – Timmy

 

 

 

Analyse philosophique des extrêmes : Dans le dressage éducatif, cacheton ou punition ???

 

 

Les pros chimie : le conseiller d’orientation de l’école M. Mackey, la principale Victoria, le médecin et le pharmacien, les enfants et leurs parents,

Les antis : Chef, le prof M. Garrison.

 

 

Thèse : Si c’est pour le bien de tout le monde, et de bien sûr les enfants en priorité (hum) ;

Antithèse : Y a pas moyen, la drogue est trop dangereuse, seule une main de fer dans un gant de velours est un bon moyen de coercition face aux récalcitrants agités pour les faire rentrer dans le rang ;

Synthèse : D’accord, mais avec un accompagnement personnalisé pour ceux qui en ont besoin, et sinon une bonne pédagogie pour expliquer que c’est dans l’intérêt de l’enfant de faire des efforts (mais s’il ne comprend pas, il doit savoir que les parents ont les moyens de le faire travailler par la méthode douce des gros yeux et de la punition privative de ce qu’il aime).

 

 

 

Il était une fois à South Park Stan qui demande à Kyle s’il a pu faire ses devoirs, ce en quoi il se voit répondre que oui, mais M. Garrison en a tellement donné qu’il n’a fini qu’à 2h du mat’.

 

 

Introduction :

 

 

Depuis un certain nombre d’année, la chimie a tendance à remplacer le psy et le dialogue lorsque les choses ne tournent pas comme la norme et la société le voudraient.

 

Autant les enseignants que les parents et les enfants se prosternent de plus en plus devant la solution de facilité que peut apporter un médicament dont l’efficacité semble prouvée. Pour autant, au-delà des superprofits engrangés par les multinationales pharmaceutiques, on peut se questionner sur les effets à long terme d’une telle distribution massive de comprimés loin d’être de simples pastilles à sucer.

 

Est-ce bien raisonnable de se contenter de traiter les conséquences de l’hyperactivité plutôt que de passer beaucoup plus de temps à comprendre et travailler sur ses causes ? On peut se poser la question quant au remplacement de la punition par des cachetons.

En somme, dans le dressage éducatif, cacheton ou punition???

 

 

Thèse en faveur de la camisole chimique

 

Certains enfants ont l’hyperactivité qui saute à la figure. Ils n’arrivent pas à rester en place plus de cinq minutes d’affilée, se détournent de ce qu’ils étaient en train de faire pour un rien, bref n’arrivent pas à se concentrer.

Pour ceux-là, si un médicament peut aider à focaliser leur attention sur ce qui est à faire, il est évident que cela leur sera plus qu’utile pour suivre une scolarité normale, voire par la suite dans leur vie professionnelle. Pour eux le Ritalin tient effectivement lieu de béquille sans laquelle ils trébucheraient sans cesse sur les obligations de sérieux nécessaires dans tous les domaines de la vie, et notamment ceux de l’apprentissage, quelques fois fastidieux.

On le voit ainsi avec Timmy, où M. Garrison a l’impression qu’il se moque de lui. Du coup, il l’envoie chez la principale Victoria, qui ne sait vraiment plus quoi faire de lui : il a de très mauvais résultats scolaires et son professeur se plaint de son manque d’attention en classe ! Cette dernière lui colle même un avertissement pour lui apprendre à respecter les adultes (pour info, Timmy est handicapé mental). Heureusement, M. Mackey prend sa défense en signalant qu’il se pourrait que Timmy souffre de ce qu’on appelle un déficit aigu de l’attention, un DAA, ce qui est assez fréquent chez les enfants de son âge (et l’on peut voir d’ailleurs Timmy filer comme une fusée sur son fauteuil roulant). Un médecin effectue alors un test pour savoir si Timmy est atteint de DAA. Il lit un livre durant 7 heures. M. Mackey et la principale Victoria s’endorment alors que Timmy reste éveillé, puis le médecin demande à Timmy : dans le chapitre 17, quelle marque de voiture Gatsby conduit-il ? Timmy, ne sachant prononcer que quelques mots, répond benoîtement « Timmy ». Pour le médecin c’est très clair, hurle-t-il (ce qui réveille Mackey et la principale Victoria) : ce jeune homme a sans doute un déficit aigu de l’attention ! Il lui prescrit alors du Ritalin.

 

A l’heure actuelle, et d’autant plus par la suite avec la semaine de 4 jours, les enfants ont beaucoup de mal à suivre le lourd programme pédagogique qui leur est imposé.

Si en plus, avec le genre de test que prodigue le médecin où peu de gens seraient capables de donner la bonne réponse, ils sont tous diagnostiqués ayant un déficit aigu de l’attention, le Ritalin peut alors leur être utile. Évidemment, les parents ne souhaitent qu’une chose, que leur enfant réussisse sa scolarité.

Comme le dit le père de Stan, les enfants en ont besoin pour écouter à l’école, ce en quoi Chef ne peut que répondre qu’il sait que les parents ne font ça que pour aider leur progéniture à démarrer dans la vie sur de bonnes bases, avec toutes les connaissances nécessaires, quitte à en passer par la solution médicamenteuse du Ritalin.

 

Au-delà du manque d’attention en classe qui peut caractériser une enfance débordante de vitalité, il faut également prendre en compte leur aspect naturellement chahuteur.

Il est évident que pour bien assimiler les contenus scolaires, il est non seulement nécessaire d’être attentif en terme de concentration, mais aussi de ne pas être dissipé en classe en se chamaillant avec ses camarades. Il en va tant du bon déroulement de la classe que de la socialisation des enfants et l’apprentissage du Respect d’autrui.

Alors que Stan ne veut pas prendre son Ritalin, Cartman lui dit qu’il devrait essayer, comme ça après il est cool (ce que confirme Kenny, avec une emphase de défoncé). Lorsque les gamins vont à la cantine, Chef leur pose la traditionnelle question à savoir comment ils vont aujourd’hui, ce en qui les enfants lui répondent en chœur qu’ils vont très bien, alors que d’habitude, ils répondent que ça va mal. Ils lui retournent alors la question et Chef répond que pour lui aussi tout va bien, et demande pourquoi. Stan se vante qu’ils soient sous Ritalin, Kyle précisant qu’ils ont tous un déficit aigu de l’attention, d’où leur prise médicamenteuse. Cartman, à son habitude, en remet une couche en disant que c’est vraiment trop top et que Chef devrait essayer ! Dans le même registre de pharmacopée utile, en classe, parce que d’habitude c’est un peu le bordel, M. Garrison demande le calme. Les enfants le regardent avec de gros yeux. Le professeur ne plaisante pas, il veut du silence, qui est déjà bien là vu l’état amorphe des enfants complètement prodés / défoncés au Ritalin ! Du coup, pour mettre l’ambiance, il décide de parler de la reproduction chez l’être humain : « On va parler de vagin, de pénis, de testicules ... Bordel de merde Eric (Cartman), tu n’as pas une remarque intelligente à faire ? ». Cartman répond dans un calme inhabituel « Et quel genre de remarque intelligente devrai-je faire M. Garrison ? ». Décidemment, M. Garrison ne supporte pas de voir ces sales petits cons être aussi sages, ils finiront par le rendre dingue (ce qui arrivera effectivement bientôt, dans un autre épisode). Mais il faut dire qu’il n’y a pas que les enfants qui se calment au Ritalin : alors que Chef les a tous réunis pour les sensibiliser au problème de l’addiction en leur montrant une cassette de pédagogie alternative, les parents répondent que la vidéo a de jolies couleurs. Chef demande s’ils sont tous sous Ritalin et les parents répondent en chœur que oui avec un sourire jusqu’aux oreilles !

 

Antithèse en faveur de la dangerosité du Ritalin et de l’opportunité d’autres solutions

 

Lorsque l’on touche par voie médicamenteuse à certains aspects du fonctionnement psychique, cela peut avoir des conséquences sur tout le reste des états de conscience.

Comme on le voit avec les parents, le Ritalin peut avoir des effets sur l’humeur qui se rapprochent assez de certaines drogues (flasher sur de jolies couleurs est souvent un des effets des psychédéliques types LSD ou champignons hallucinogènes). Ainsi, en plus du fait de se faire plaindre car on est « malade » de son déficit aigu de l’attention (ou de la tension comme l’épisode joue aussi sur ce jeu de mot) et être exempté de certaines tâches inhérentes aux apprentis-adultes en phase d’apprentissage, certains peuvent alors tomber dans la contemplation voire la fuite de la réalité par cette drogue légale et même encouragée pour la tranquillité scolaire.

Alors que M. Garrison espère que Timmy a fait tous ses devoirs, il lui tend une note de la principale Victoria indiquant que Timmy doit être dispensé de toute question et de tout devoir car il souffre de déficit aigu de l’attention ! Pour le prof, c’est une feinte, Timmy étant assez malin pour avoir réussi à rouler la principale et le conseiller de l’école ! Il se voit alors obligé de s’incliner. Kyle voit ainsi une ouverture et croit alors que lui aussi a un discrédit aigu de l’attention (et tous les autres enfants en chœur !!!). A la clinique, le médecin fait passer le même test de suivi de lecture à tous les enfants de l’école : ils dorment tous à moitié et Kenny se tape la tête contre les murs. Après des heures de lecture, le médecin pose une question à laquelle personne ne peut répondre (dans le chapitre 9, de quel genre de bouteille Mme Von Kampen veut-elle parler ?). Tous les enfants sont diagnostiqués souffrant de DAA et soupirent hourra après cette épuisante lecture/audition. Du coup, « Allé, Ritalin pour tout le monde ! ». Le médoc devient la solution à tout : les pères de Kyle et Stan sont heureux d’être sur la même longueur d’onde que leurs enfants (quand Chef arrive avec sa limonade, et casse cette belle entente paternelle, mais artificielle), Kyle relève que M. Garrison semble stressé, et lui propose donc de prendre un peu de Ritalin. M. Garrison vide la boîte et Cartman le réconforte en lui disant qu’à présent tout va aller pour le mieux.

 

Comme tout médicament, et encore plus avec des substances psychoactives, le Ritalin agit au-delà de ce qu’il lui est demandé.

Ainsi, des effets secondaires existent toujours, avec plus ou moins d’impact selon la personne et à des niveaux de nuisance différents selon la nature de la molécule active et son dosage pour traiter une pathologie précise.

Stan en est conscient puisque quand Cartman demande à ses potes s’ils sont pris leur Ritalin, il lui répond clairement que non, il ne va prendre ce produit qui craint ! Preuve en est quand la mère de Cartman demande s’il y a des effets secondaires, le pharmacien lui répond qu’il y aura éventuellement une légère baisse d’énergie et peut-être aussi que Cartman verra des monstres avec la tête de Christina Aguilera, mais ça c’est tout à fait normal (mais pas très rassurant pour autant, les hallus nécessitant un minimum de préparation mentale pour pouvoir revenir à la réalité et bien se rendre compte que les monstres à tête d’Aguilera n’exista pas – enfin si, elle !). Plus tard, quand Stan et Kyle se seront laissés convaincre (plus par le boycott des devoirs que par les effets du Ritalin), Chef comprend vite que c’est à cause de ce produit que les enfants ont tous l’air d’être devenus si ennuyeux (M. Garrison est tout autant outré que Chef, constatant les mêmes dégâts sur le peps des enfants en se confiant à sa marionnette M. Toc), ce en quoi Kyle est tout fier de dire que c’est exact. Chef est malade de ces connards de psychologues qui prescrivent des tas de saloperies aux enfants sans se soucier un instant des effets secondaires ! Mais Stan prend la défense du produit (comme tout « bon » drogué dépendant) en clamant haut et fort qu’il n’y a pas d’effet secondaire ! Sauf que c’est justement à ce moment-là, que Cartman voit pour la première fois, mais il enchaîne pastille sur pastille, un monstre araignée avec une queue et la tête de Christina Aguilera). Pour autant, il ne faut pas se voiler la face : les enfants regardant la télé ne rigolent même plus devant les blagues des pétomanes Terrance et Philip, c’est pour dire leur état de légume ! Ils zappent sur une chaîne gonflante mais ça leur plaît davantage. On y annonce que le groupe de Timmy s’est séparé et que c’est le chanteur solo qui fera la première partie avec Phil Collins. Cartman propose d’aller voir Phil Collins en concert et les autres sont emballés (ils sont vraiment tous trop défoncés). Cartman voit alors le monstre à tête d’Aguilera sur l’épaule de Kenny et lui assène un grand coup de poêle dans la tête, tuant Kenny. Normal, comme dans chaque épisode, sauf que les répliques habituelles ont aussi été modifiés par la prise de substance toxique : Stan s’écrit « Bonté divine, tu as tué Kenny ! » (au lieu de : oh mon dieu, ils ont tué Kenny) et Kyle répond tranquillement, d’un air détaché « Galopin ! » (au lieu de : espèce d’enfoiré). Quand les enfants viennent demander à Chef d’aller avec eux voir le concert de Phil Collins, il n’en croit pas ses oreilles, surtout quand Kyle dit que ces jolies mélodies leur plaisent énormément ! Il décide d’aller dire un mot à ces connards de pharmaciens, qui se comportent comme des dealers de rue, se réjouissant que les actions Ritalin ont grimpé de 10 points, leur permettant de se faire 20 000 $ de plus (alors qu’ils tiennent déjà une belle liasse de billets verts en main, qu’ils cachent vite fait quand Chef toque à la porte). Pour Chef, cette intoxication juvénile ne peut plus durer : toute la ville est remplie d’enfants zombies de la planète Zandor, et partout dans le pays ces connards et leurs confrères mettent les enfants sous Ritalin. Le médecin aussi en prend pour son grade, puisque grâce à lui les enfants aiment Phil Collins ! Il n’en revient pas, Chef argumente de plus belle sur le fait que ce médecin les a tous rendus tellement mous et ennuyeux, qu’ils vont tous aller voir Phil Collins en concert ! Lui comme les pharmaciens se rendent alors compte de leur terrible erreur, mais pour inverser les effets du Ritalin il va falloir les convaincre d’arrêter d’en prendre, ce qui va être dur car les gamins sont accros ! Se rendant au concert, Chef et les apprentis-sorciers mettent un antidote anti-Ritalin dans de la limonade alors que tout le monde s’extasie devant la nullissime prestation scénique de Phil Collins. Alors que Cartman se débat avec le monstre à tête d’Aguilera, Chef lui donne de sa potion magique et la bête immonde disparaît. Tout rentre à nouveau dans l’ordre naturel des choses quand le public se met à siffler Phil Collins.

 

Même si les choses s’arrangent finalement, il n’en reste pas moins que le problème soulevé à la base est toujours présent et qu’il ne se réglera pas d’un coup de tablette magique de comprimés.

On ne le dira jamais assez, mais la drogue n’est pas un médicament et il suffit de la rencontre d’un public (les enfants), ayant un certain problème (le manque d’attention en classe), avec un contexte délicat (M. Garrison est un mauvais prof) pour créer une dépendance ! Avant le Ritalin, les profs avaient la discipline, l’enseignement didactique et pragmatique ainsi que l’autorité (si chère à Cartman), maintenant la solution de facilité est la pharmacopée. Mais il est évident que ce n’est pas en droguant les enfants, quitte à ce qu’ils aient ensuite besoin de cette béquille à vie dans leur métier (comme les pubars avec la cocaïne, ou les policiers embouteillés pour supporter la réalité), qu’ils apprendront à se concentrer. Car même si c’est loin d’être évident, il faut en chier mais ça s’apprend pour pouvoir ensuite y faire face sereinement, même en grommelant !

Chef a bien raison de s’emporter quand il dit aux enfants qu’ils n’ont pas besoin de se droguer pour bien travailler à l’école ! De son temps quand on travaillait mal, on avait tous droit à un coup de pied au cul, mais maintenant ils veulent tout soigner avec des drogues ! C’est bien pour ça qu’il réunit les parents des enfants car il pense à raison qu’ils font une grave erreur en mettant leurs enfants sous Ritalin. Il met alors une cassette pour montrer qu’il y a d’autres méthodes pour traiter les DAA. Un docteur présente une méthode « révolutionnaire » : trois enfants sont hyper-agités, le médecin met une claque à l’un des enfants en lui gueulant dessus « tais toi et travaille ! ». La gamine ouvre son bouquin et ne pipe plus mot. Son camarade hurle et gigote de même, et quand il prend sa claque, il pleurniche : « t’arrête de chialer et tu te mets au boulot ! » ; évidemment, le troisième enfant ouvre de suite son livre (ah la valeur de l’exemple chez les autres !!!). Le médecin finit la vidéo en présentant une brochure « soit tu te calme tout de suite, soit tu reprends une tarte dans la gueule ! » Bien sûr la violence n’est pas une solution, c’est même un aveu d’échec face à son autorité et la discipline qui a échoué à être mise en place, mais cela montre qu’on peut faire autrement qu’en lobotomisant les enfants.

 

 

Synthèse

 

La question de fond est finalement de comprendre pourquoi les enfants ne sont pas assez attentifs à l’école. Tant qu’elle ne sera pas traitée, rien ne sera solutionné !

A force de vouloir trop apprendre de choses aux enfants, le savoir finit par rentrer d’un côté et à ressortir illico presto de l’autre : trop de connaissances tue la connaissance !

Quand Stan demande à Kyle s’il a pu faire ses devoirs, ce dernier lui répond oui, mais qu’il y en avait tellement qu’il les a finis à 2h du mat’. Il faut dire que les questions de M. Garrison portent sur les pages 32 à 624.

 

Au-delà de la surcharge de travail, n’oublions pas que nous avons affaire à des enfants, qui par nature sont turbulents, agités, sautent partout et courent dans tous les sens !

L’une des joies d’être gamin est de déborder d’énergie, même si pour les parents et les adultes c’est difficile à gérer, car ils auront ensuite toute leur vie pour manquer de punch et d’envie de faire des choses (pas ce soir, je suis fatigué ; j’irai bien faire ça, mais là je ne suis pas motivé). Un enfant part à la découverte du monde et de lui-même, et sa curiosité le pousse toujours à aller – comme Coubertin et ces Jeunes Octanés (justement parce qu’ils n’ont pas encore assez de plomb dans la tête pour réfréner leurs pulsions de vie à 200 à l’heure) – plus vite, plus haut, plus fort !

Lorsque tous les parents se retrouvent à la pharmacie pour acheter du Ritalin, la mère de Stan discute avec la mère de Kyle à propos du fait que leurs deux enfants ont un déficit aigu de l’attention et affirme qu’elle aurait du s’en douter, car tout devient clair pour elle maintenant : Stan n’arrive jamais à se concentrer quand son grand-père lui raconte des histoires de sa jeunesse (c’est surtout qu’il radote et que ça n’intéresse que lui les « c’était mieux avant » et les « de mon temps on n’avait pas ... »). Pour la mère de Kyle, les choses sont pareilles : il est parfois tellement énervé qu’il court partout en criant comme un gamin de huit ans ! Ce que confirme l’intéressé, il a bel et bien huit ans !!!

 

Pour autant, il serait bien dommage de ne pas utiliser ce produit s’il peut servir à certains à suivre une scolarité normale.

Tous les enfants n’ont pas la même capacité de concentration et d’apprentissage. Toute la question est de savoir qui en a besoin et dans quelle proportion. Pour cela, il est nécessaire de discuter avec les enfants, de voir ce qui coince dans leur scolarité (si effectivement quelque chose pèche vraiment par des lacunes évidentes), et de définir une thérapie médicamenteuse adaptée donc bien dosée.

Comme le remarque à très juste titre Chef, pour un seul enfant à qui ce serait nécessaire, on en refile à des milliers qui n’en ont pas besoin ! Le médecin de la clinique a beau s’esquiver en disant à Chef de ne pas lui dire comment faire son travail, celui-ci s’énerve et il le lui dira d’autant plus que le médecin a la tête dans le cul !

 

 

Conclusion :

 

 

Voyez, on se couchera moins bête car on a appris un truc  aujourd’hui : la pharmacopée moderne peut s’avérer utile pour certains, si elle est utilisée à bon escient et après avoir pris les précautions d’usage. Mettre tout le monde sous Ritalin (ou autre) est certes facile, mais cela n’arrangera rien aux problématique de fond sur la pertinence des enseignements et des méthodes pédagogiques : la solution médica-menteuse est une fausse bonne idée si elle est généralisée !

 

Nous devons toujours garder à l’esprit qu’une solution chimique n’est jamais qu’une partie de la résolution du problème, et qu’elle ne peut ni ne doit être appliquée à tout un chacun sans discernement. Pour reprendre le mot de Clémenceau à propos de la guerre et des militaires : la thérapie pharmaceutique (qui plus est avec des enfants), est une chose trop sérieuse pour la laisser aux seuls médecins et pharmaciens (en plus des industries chimiques toxiques) !

Bien sûr que la violence n’est pas une solution non plus, mais un professeur (comme un parent) doit savoir faire respecter son autorité et instaurer une discipline consentie (ne parlons pas d’ordre, à la façon des instituteurs du XIXè siècle et de leurs coups de règle sur les doigts voire sur les fesses).

 

Un enfant est un adulte en devenir et il doit apprendre et comprendre que la vie consiste à faire des choses rébarbatives qu’on n’a pas forcément envie de faire, mais que l’on se doit de faire tout de même, que ça plaise ou non ! Certains ont plus de difficultés que les autres (ils comprennent « vite », mais il faut leur expliquer longtemps), qu’à cela ne tienne : soit on leur fait bénéficier d’une pédagogie spécifique (par des cours de soutien ou de l’entraide entre camarades de classe), soit – si c’est vraiment nécessaire – on les assiste médicamenteusement mais après évaluation de leurs besoins réels.

Sauf si l’on veut avoir la prochaine génération avec des individus incapables de prendre sur eux et  se surpasser, obligés de se proder pour être « efficace » (ce que l’on voit déjà venir dans bon nombre de secteurs, à cause du stress et de la pression de rentabilité), nous devons apprendre aux enfants à se discipliner pour faire ce qu’ils n’ont pas envie de faire mais qui est nécessaire !!!

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24 octobre 2007 3 24 /10 /octobre /2007 18:52

Catégorie : V] La modification des états de conscience n’est pas une solution, mais de toute façon les drogues durent !

 

 

Fiche de visionnage n°29 :

Épisode 139 (saison 9, épisode 14) – Bloody Mary

 

 

Analyse philosophique des extrêmes : Un alcoolique est-il un malade comme un autre ???

 

 

Les pros : le père de Stan et les AA (Alcooliques Anonymes),

Les antis : Stan.

 

 

Thèse : C’est pas ma faute à moi, je suis malade, complètement malade,

Antithèse : Quand on veut on peut, tout est question de discipline,

Synthèse : L’alcool est une drogue accrocheuse, à consommer avec beaucoup de modération et de précaution !

 

 

Il était une fois à South Park le gros Ericosan qui faisait n’importe quoi au cours de Ichi Ban Karate.  Alors que les enfants font des mouvements d’entraînement avec les poings en répétant « Ichi » après le prof, Cartman ne peut s’empêcher de faire différemment en disant « Ichi banzaï », mettant un peu de bonzaï dans ses mouvements car il estime être meilleur que tous les autres ! Le prof le rappel à l’ordre en lui disant qu’il doit suivre ce qu’il dit et en lui indiquant (ce que personne ne peut contester, étant donné l’autorité qu’il a sur sa mère) qu’il manque de discipline !!! Le prof s’adresse ensuite à tous les autres en leur prodiguant le conseil éclairé que « la vraie discipline, elle vient de l’intérieur ! »



Introduction
:

 

 

Les boissons fermentées font parties de la culture humaine depuis des millénaires puisque les Égyptiens faisaient déjà de la bière dans des brasseries industrialisées vers le -Vè millénaire, sachant en outre que certains autres animaux se délectent des fruits en cours de pourrissement se qui signifie que leur sucre se transforme en éthanol.

 

Pour autant, lorsque certaines tribus proposaient à d’autres (qui ne connaissaient pas l’alcool) de trinquer avec le verre de l’amitié, ces dernières croyaient que l’on tentait de les empoisonner avec un liquide qui fait tourner la tête et vomir ses entrailles. Ainsi, depuis une date très reculée, on sait que l’alcool est une boisson enivrante dont il ne faut pas abuser, les Grecs ayant même défini des normes sociales très strictes sur qui, à quel âge, à quelles occasions et en quelle quantité, avait le droit de boire quoi. Pour autant, comme pour n’importe quelle drogue, il y a toujours des gens qui savent gérer le produit pour ne pas aller plus loin que là où ils veulent aller, et d’autres qui se laissent emporter par l’euphorie des paradis artificiels, parfois jusqu’au perchage à vie, voire la mort.

 

Certains alcoolo-dépendants sont salement empêtrés dans leur alcoolisme ; malgré des cures de désintoxication à répétition, ils continuent d’enchaîner rechute sur rechute. A ce niveau-là, faut-il les traiter comme des malades « incurables » ?

En somme, devant tous les désastres que peut provoquer l’alcool au niveau sanitaire et social, doit-on considérer les alcooliques comme des malades qui s’ignorent ???

 

 

Thèse en faveur de la pathologie alcoolique

 

Une partie de la définition d’une maladie mentale est que le patient n’est pas forcément conscient,  ou nie, l’existence de la pathologie incriminée et son infection par celle-ci.

Ainsi, on peut considérer que l’alcoolisme est bel et bien une maladie mentale car pour certaines personnes, qui savent bien sûr qu’elles boivent, leur consommation élevée n’est pas le fruit d’une pathologie mais plutôt un attrait, immodéré, pour les boissons fermentées. De fait, tant que la personne ne ressentira pas les symptômes du manque (ce contre quoi elle se bat sans cesse), elle ne pourra se considérer comme folle d’alcool, jusqu’à ce que la cirrhose ou autres dégénérescences liées aux abus d’éthanol ne se manifestent.

Par exemple, pour le père de Stan (lors de sa première réunion des Alcooliques Anonymes) son seul problème est qu’il aime beaucoup la bière (nous aussi d’ailleurs). Lorsqu’une personne lui dit qu’il doit admettre qu’il est alcoolique, celui-ci rétorque qu’il n’est sûr d’être réellement un alcoolique. Quand une femme lui demande alors pourquoi il est là, il répond simplement que c’est parce qu’il a été arrêté saoul au volant et qu’il est obligé d’assister aux réunions des AA pendant deux semaines. Pour lui, il a fait une connerie un soir, il a trop picolé et a conduit une voiture : c’était débile, et il ne le refera plus jamais, point final le débat est clos. C’est Michael, le leader des AA qui lui indique qu’il ne pourra réduire sa consommation tout seul. En effet, pour lui, le père de Stan doit être conscient d’une chose : il a une maladie ! Comme pour la plupart des maladies, il ne pourra se soigner tout seul, alors que cette pathologie est mortelle. Lorsqu’il apprend cela à Stan, celui-ci se demande bien si ce n’est pas une fausse excuse et lui pose tout de suite la question de savoir si son père est bien allé à la réunion des AA. Le père confirme que oui, ajoutant que c’est d’ailleurs là-bas qu’il l’a appris : lui qui croyait pouvoir arrêter de picoler tout seul, il devait à présent admettre son impuissance face à cette terrible pathologie !

 

Une des raisons pour lesquelles ont boit (trop), est de se sentir à l’aise avec les autres, mais surtout d’oublier (oublier quoi ? Je sais pas, j’ai oublié justement !).

Une chose est certaine, et tout le monde a malheureusement pu l’expérimenter à titre personnelle  ou par tiers interposé, c’est que l’alcoolisme est un mal qui tel la maladie d’Alzheimer s’attaque aux capacités de réflexion de quiconque en use et abuse. Au-delà des troubles du langage, de s’emmêler les pinceaux dans ce que l’on voulait dire et surtout ne pas dire, l’alcool rend bête, annihile un certain nombre de capacités intellectuelles, voire rend fou furieux pour rien. La raison en est que l’éthanol, la molécule principale de l’alcool, est une substance très fine qui passe à travers les parois sanguines pour noyer le cerveau, lui faire tourner la tête jusqu’à en perdre la boule. Plus le niveau d’éthanol monte au crâne, plus les fonctionnalités qui ont mis des millions d’années à évoluer sont court-circuitées par ce jus assommant, jusqu’à ce que les fonctions primaires tel que l’équilibre s’en trouve touché et que l’on s’effondre comme une merde. La sensation du lendemain d’avoir les cheveux qui poussent vers l’intérieur est ainsi les restes non recyclés de la veille alors que le niveau d’éthanol redescend doucement et remet à nouveau le cerveau en cale sèche.

Outre le fait de prendre la voiture en étant bourré (ce que nul ne peut ignorer être dangereux, il suffit de lire les faits divers du dimanche/lundi), alors que Stan reprend son père en lui rappelant qu’il est défendu de boire en conduisant, son père manque de maturité en lui indiquant qu’il ne boit pas en conduisant, mais qu’il conduit en buvant, nuance de taille (sic) ! Seul Cartman trouve ça normal en disant « Bien sûr, rien à foutre ! ». Lorsque le père de Stan se fait arrêter par la police, l’énormité de son lapsus (très révélateur dans ce cas) le trahira : « Est-ce qu’il y a un agent monsieur le problème ? » (dit-il avec des tout petits yeux). Évidemment, le policier lui demande de descendre du véhicule pour passer le test de sobriété (il descend, avec le futal débrayé et la braguette ouverte en grand ; heureusement que le policier le tient, sinon il tomberait comme une merde). Lorsque celui-ci lui demande de lever les deux bras et de les mettre en croix, cet ivrogne bête à brouter de l’herbe de bison Zubrowka, se vante d’avoir réussi sans aucun problème (mouais, enfin presque) alors que ce n’est que le début de l’exercice. Quand le policier lui demande de toucher son nez avec son doigt, non seulement il ne comprend pas la question, mais en plus il déclare que ce n’est pas humainement possible ça. Le policier lui montre que c’est facile, mais (relevant fièrement le défi) plus il tente, moins il réussit mais plus il se ridiculise, en allant jusqu’à perdre son pantalon ! Bien sûr la police l’embarque, mais lui ne comprend pas ce qu’il a pu faire de mal. Dans le même registre, ayant appris qu’à l’église de Bailey (hum, avec deux autres tiers de liqueur d’orange – type Cointreau ou Grand Marnier – et de cognac, un délice) la statue de la vierge Marie saigne par son cul et que le divin sang de son cul aurait un pouvoir de guérison pouvant soigner mon alcoolisme, il s’apprête à conduire en étant bourré. Lorsque Stan lui explique qu’il n’a pas le droit de conduire parce qu’on lui a retiré son permis, et qu’il risque alors dix ans de taule, son père n’hésite pas une seconde à imposer à Stan (son unique espoir de guérison) de conduire jusque là-bas (alors qu’il voit à peine au-dessus du volant, ah stupidité éthylique quand tu nous tiens).

 

Une dernière preuve que l’alcoolisme est une maladie, est que malgré toutes les souffrances morales (voire des fois physiques) infligées à son entourage (tant familial que professionnel), la personne ne se prend en charge que grâce à une thérapie de choc.

Si nous parlons de trouble ou de toute autre gêne, très souvent la pression des proches suffit à faire prendre conscience des torts que l’on fait à ceux que l’on aime ou avec qui on travaille, et force la personne à se prendre en main pour changer ou du moins améliorer la situation. Dans le cas de l’alcoolisme chronique, on peut malheureusement se rendre compte que trop souvent même un drame ne suffit pas à la prise de conscience des efforts à faire pour s’en sortir (puisqu’à ce moment-là  les alcooliques se noient encore plus dans la boisson pour oublier tout le mal qu’ils ont pu commettre, justement à cause de l’alcool, cet « ami » qui vous fait croire qu’il vous veut du bien alors qu’il fait en sorte que vous fassiez le mal autour de vous).

Ainsi, le leader des AA, Michael, nous apprend qu’il avait perdu son travail et sa famille à cause de son addiction. Mais avec l’aide des AA et leur programme en douze étapes, il est sobre depuis dix ans maintenant ! Il explique bien au père de Stan qu’il n’a pas la capacité de prendre cette décision [ne plus conduire en état de débri(été)] : La seule chose qui fonctionne, c’est le traitement de choc grâce au programme en douze étapes ! Étape numéro 1 : Admettre qu’on est impuissant face à son problème de boisson ! Ce n’est qu’ensuite qu’il pourra aller vers les autres étapes, telles que tourner sa vie vers dieu (étape 3) et humblement le prier de le débarrasser de ses faiblesses (étape 7), faire un inventaire moral (étape 4), s’amender directement auprès des personnes à qui l’ont a fait du tort (étapes 8 et 9), continuer à faire son inventaire personnel et lorsque l’on a tort l’admettre immédiatement (étape 10), chercher par la prière et la méditation à améliorer son contact conscient avec dieu, priant seulement pour la connaissance de sa volonté pour lui et la puissance de porter cela dehors (étape 11) et enfin, après avoir eu un réveil spirituel comme résultat de ces étapes, essayer de diffuser ce message aux alcooliques, et de pratiquer ces principes dans toutes les affaires de la vie quotidienne (étape 12).

 

Antithèse en faveur d’une drogue engendrant la dépendance

 

Étant donné que l’alcool est une drogue (et des plus vicieuses en plus), on ne peut pas considérer que l’alcoolisme est une maladie (au mieux, on pourrait envisager que c’est un symptôme, la partie émergée d’un problème plus profond mais moins visible).

Quelle que soit la drogue, il y a des habitudes et des quantités de consommation à partir desquelles s’installe la dépendance. Certains, ne pouvant admettre leur alcoolo-dépendance, utilise l’excuse d’une maladie pour justifier leurs TOCCs (Troubles Obsessionnels Compulsifs de la Cuite). Ainsi, plutôt que de chercher à se prendre en main par eux-mêmes ou grâce à un alcoologue, certains alcooliques pensent pouvoir se soigner facilement suivant on ne sait quel traitement miracle, comme si en prenant des cachets les problèmes de fond qui ont mené à la surconsommation allaient disparaître et les maux (de tête, de ventre) liés avec !

Preuves que l’alcool est une drogue, lorsque Kyle demande au père de Stan s’il est sûr de pouvoir conduire, celui-ci répond que ça va aller car il a tout un minibar rempli de bières pour l’empêcher de redescendre (enchaînant dans la voiture binouze sur binouze). Idem, quand Stan et son père font la queue pour accéder au miracle de la Bloody Mary (vodka, jus de tomate, et généralement d’autres épices tels que la sauce Tabasco, du sel de céleri, de la sauce anglaise – Worcestershire – et du jus de citron) Randy se plaint de la lenteur car il risque de tomber à court de bière ! Peu avant, alors qu’il est déjà bien attaqué en plein après-midi, comme un toxicomane qu’il est (sans vouloir, ou oser, se l’avouer), il demande à Stan d’aller lui chercher une autre bière. Évidemment Stan lui répond qu’il n’a pas besoin d’une autre bière, mais même s’il en est bien conscient, ce besoin plutôt qu’envie provient de cette saleté de maladie (qu’il hait) qui le bouffe ! Dans le même registre, lors de la réunion des AA, un certain Bill déclare que depuis qu’il est sobre il ne fait plus de turluttes à des inconnus sur Callfax avenue pour se payer sa vodka ! Le père de Stan est complètement à côté de la plaque quand il estime que son addiction est du même niveau que la maladie de ceux qui attendent d’être soignés par la statue de la vierge et son hémorroïde miraculeuse. Le premier malade qu’il croise lui dit qu’il y a on lui a diagnostiqué une tumeur au cerveau et qu’ainsi la statue est son dernier espoir d’être sauvé. Le père de Stan ne trouve rien de mieux à dire qu’il comprend ce que ce malade incurable ressent, lui étant atteint d’alcoolisme (sévère certes, mais il faut savoir proportion garder). Voyant un habitant de South Park plus loin dans la file d’attente, il se hisse à son niveau. Quand la personne lui demande ce qu’il fait dans un fauteuil, il dit que qu’il est tombé malade, d’alcoolisme, et que c’est vachement grave. Voyant que la fille du monsieur fait de l’éléphantiasis (comme elephant man), son manque de lucidité lui fait dire que finalement elle et lui sont pareils, ce qui paraît plus qu’alambiqué pour quelqu’un à jeun comme Stan et les autres personnes de la file. Il faut dire que les AA lui ont retourner le cerveau, comme ce gars qui en a trop pris qui dit à Stan (venu voir ce qu’on avait bien pu dire à son père pour qu’il soit comme ça) que l’alcoolisme est une maladie parce que c’est une dépendance physique et que c’est pour ça que c’est une maladie ! Bien sûr Stan rétorqua que le cancer est une maladie, que son père  doit juste boire moins, et qu’il ne faut pas raconter des conneries comme ça à son père, parce qu’il est genre hypocondriaque ! Et c’est vrai que le père de Stan se considère vraiment comme malade, et on ne peut pas nier qu’il tousse et crache ses entrailles comme un malade en phase terminale. A un point tel que dans l’après-midi il prit le fauteuil du roulant du grand-père, se justifiant auprès de Stan qu’il devait à présent y aller doucement. Il alla même jusqu’à la salle de bain (record le nombre de grammes qu’il avait dans chaque bras), levant les mains haussant le ton vers le ciel (enfin le plafond) et s’écriant « C’est trop injuste, pourquoi vous m’avez donné cette maladie ??? » Il se tondit alors, histoire de vraiment être comme un pathologué pathétique bouddhiste. Pour lui, s’il ne s’en remet pas entre les mains d’une puissance divine, cette maladie finira par le tuer ! Comme il le dit lui-même, dans son délire, nous avons bien peur que la seule chose qui puisse le soigner ce soit un miracle ! Il est persuadé qu’il peut crever s’il attend trop longtemps ! Pour lui, il a besoin d’un miracle bien plus que tous les gens dans la file d’attente, il est alcoolique, donc il ne « peut pas » lutter contre ça ! En plus il est conforté dans ses hallucinations par un policier anti-resquilleur qui le comprend parce que son frère aussi est alcoolique. Le faisant passer devant  tout le monde, le père de Stan ne manque pas de se justifiant en criant « Alcoolique, y a urgence ! ». Mais preuve ultime qu’il s’agit bien plus d’une addiction à forte dépendance qu’une maladie, alors qu’il se croyait soigné par le sang de la statue de la vierge la télévision relaya (lors d’une soirée AA dans un pizzeria) l’information du pape déclarant que le sang ne venait pas du cul de la vierge Marie, mais plutôt qu’il venait de son vagin, ce en quoi il conclut, nous citons, qu’« une gonzesse qui saigne du vagin ce n’est pas un miracle, les gonzesses saignent du vagin tout le temps ! ». Pour le père de Stan le coup fut dur : cela signifiait pour lui qu’il n’était pas soigné, qu’il avait encore cette maladie ! Sa pulsion addictive de destruction reprit immédiatement le dessus et il se devait alors de boire, éclatant sa chope de limonade par terre. Il commanda alors : trois Martini, deux petites bouteilles de vodka, trois bouteilles de bière et des cacahouètes ! Le tout ponctué d’un élégant « Maniez-vous le cul bordel ! » à destination du barman (manque oblige). Malheureusement, le père de Stan se retranche à nouveau derrière le prétexte de la maladie en déclarant que c’est le pape qui l’a dit ! Le pouvoir de dieu ne l’a pas soigné, il est de nouveau impuissant ! Tous les autres AA ont alors une subite remontée d’impuissance et se précipitent pour dévaliser le bar.

 

On le voit bien avec ce dernier exemple, chassez le naturel et il revient au galop ! Les AA qui n’ont pas solutionné leurs problèmes de base sont toujours « malades », ou plutôt porteurs sains chez qui la moindre occasion peut engendrer une rechute dans la toxicomanie.

Pour palliez à ça, il faut prendre pleinement conscience des méfaits de l’alcool sur sa santé mais aussi sur ses actes et sa dépendance au produit. Sans faire cela, toute thérapie ou autre soin ne sera jamais qu’un sparadrap sur une gueule de bois. Tant que l’on ne veut pas admettre que l’on a un sérieux problème de boisson, on ne saura prendre les dispositions qui s’imposent pourtant et on ne fera que reculer une échéance inéluctable et dramatique, que ce soit la cirrhose, le platane (ou un gamin traversant la rue), voire la violence.

Comme le disait le père de Stan avant d’être embobiné par les AA, il faut qu’il réduise sa consommation d’alcool, et surtout qu’il ne conduise plus jamais bourré ! Sage résolution, qu’il faut s’efforcer de tenir malgré les pressions culturelles.

 

Les tentations sont multiples et variées dans nos sociétés où l’alcool coule à flot, où l’on est regardé de travers si l’on dit que l’on ne boit pas du tout (ah bon ? Même pas une petite bière ou un verre de vin ? C’est pas de l’alcool pourtant ! Allé, je te fais un cocktail super léger, tu m’en diras des nouvelles !!!).

A partir du moment où la personne sait qu’elle a un problème avec l’éthanol, elle doit s’imposer des règles de bonne conduite afin de ne pas retomber sans cesse dans les excès de la consommation abusive de liquides stupéfiants. Pour éviter de se tortiller la tête mais éviter quand même le mal de crâne des lendemains qui déchantent, plutôt que de se prendre en main et de lever le pied sur le levé de coude, on attend un miracle. Mais au-delà de la prise de conscience de ses fragilités et faiblesses envers le produit, il faut surtout s’appliquer une discipline stricte afin de garder la mainmise sur sa consommation, qui (autant pour les drogués que pour les simples joyeux drilles) se doit toujours d’être modérée, autant pour préserver son corps (qui veut aller loin ménage sa monture) que son image et ses relations sociales.

Alors que le père de Stan avait pourtant dit qu’il n’allait plus boire autant, son fils le trouve au milieu de l’après-midi bourré comme un coing, rond comme une queue de pelle. Lorsqu’il fait sa rechute après avoir entendu à la télé que la statue de la vierge n’était pas miraculeuse, Stan le rappelle à l’ordre en lui disant que rien ne l’oblige à picoler, que c’est lui qui a le pouvoir (la preuve, il n’a rien bu depuis qu’il a vu la statue). Si la statue n’était pas miraculeuse, ça veut bien dire que c’est lui qui l’a fait, qu’il a tenu sans boire pendant cinq jours rien qu’avec sa volonté ! Il comprend alors enfin que si ce n’est pas dieu qui l’a empêché de boire, alors … c’est lui, et qu’il pourra peut-être se forcer à ne plus jamais picoler de sa vie. Pour Stan la solution est plus nuancée : il suffit juste que son père arrête de boire autant. Pour autant, peut-être que son père est le genre de personne qui a besoin d’avoir tout ou rien ! Stan lui enseignera encore une fois la voie de la sagesse, la voie du milieu : tout ou rien c’est facile, mais savoir boire un petit peu, responsablement, ça c’est de la discipline ! La discipline, elle vient de l’intérieur ! Étant donné que son père aime bien boire, il peut boire un verre de temps en temps, même deux ! Mais si tout au long de son existence il s’interdit complètement un truc qu’il aime, alors ce truc contrôlera sa vie et il n’apprendra jamais à être discipliné ! Stan a vraiment eu un excellent prof ... de karaté ! Le père et le fils laissent alors la voiture sur place et rentrent chez eux pour regarder le match. Le père boira peut-être une petite bière ou deux, voire même trois (Stan dit que ce n’est pas trop grave s’il les espace), ou bien alors quatre (là il pousse un peu). Testant les limites de sa discipline, il demandera s’il peut boire une vingtaine de binouzes, ce qui bien sûr n’a plus rien à voir avec de la modération, et s’interrogera même pour savoir si la vodka compte ! Sacré pochetron va !!!

 

Synthèse

 

Le vrai malheur par rapport à l’alcool est qu’il n’est pas considéré dans nos sociétés occidentales comme une drogue. On parle toujours de la consommation excessive de drogue et d’alcool, sans vouloir s’avouer que l’éthanol en fait partie et ne devrait donc pas être mis à part.

Pour bon nombre de personnes, le simple fait qu’une seule lichée ne suffise pas (contrairement au café Maxwell) à ressentir de vrais effets est un signe que ce n’est pas une drogue. Pour ces gens-là, une drogue se caractérise par le fait qu’on en est dépendant quotidiennement (ce qui peut déjà être le cas du « ch’ti canon » de rouge à chaque repas), admettant alors que seuls les jeunes se comportent comme des toxicos en heures creuses, soirs et week-end. Mais il suffit de voir comment se déroule un apéro puis le repas pour bien voir que la modération est rarement de mise quand l’alcool est convivial, qu’il rend les dîners de cons vivables.

Pour le père de Stan, un mec, un vrai, doit apprendre certains trucs et astuces avant de conduire, tel que pisser dans une bouteille alors qu’on est au volant plutôt que de sagement s’arrêter sur le bord de la route. Pour lui, l’explication est toute simple : il y a bien une raison si dieu nous a fait la bite en forme de tuyau, et c’est justement pour pouvoir purger la binouze sans faire de pause pipi ! Idem, alors qu’on lui a imposé d’aller dans les écoles raconter son expérience et les dangers de l’alcool, il minimise ses abus de la veille en indiquant qu’il a bu très peu, un ou deux verres avant de conduire, et que cette sanction est bien lourde pour un petit écart, lui qui ne se considère pourtant pas comme un alcoolique ou un fou du volant (alors que bien sûr il n’avait pas que sucé quelques glaçons, mais s’était bien pété la ruche). Pour lui, il ne faut pas abuser de l’alcool parce que ça entraîne  … plein d’ennuis (mais seulement avec la police à ses dires, sans prendre trop en considération les risques sanitaires et sociaux), notamment le fait de passer la nuit en prison (ce qui est toujours mieux que perché en-haut d’un arbre avec la rate explosée). Enfin bref, il conseille aux enfants de ne pas boire ... mais s’ils doivent boire (pression sociale et imitation des phénomènes de groupe « obligent »), surtout qu’ils ne conduisent pas (enfin une vraie parole sensée).

 

Le problème fondamental de l’alcool est bien que ce soit une drogue socialement acceptée (ou tolérée selon les cultures occidentales) car jugée « acceptable » par rapport aux autres (qui font pourtant souvent moins de dégâts sanitaires et sociaux), mais quelle est humainement et relationnellement décevante et déplorable !

Alors que le cannabis rend tout mou et bête à fumer du foin (ce qui ne dérange pas trop les gens alentour puisqu’il suffit d’aller voir ailleurs d’autres personnes), que l’ecstasy rend tout love mais sans trop importuner autrui, la cocaïne rend trop sûr de soi (on masterise, on gère, mais qu’est-ce qu’on peut être mégalo) et l’alcool rend pénible les conversations, transforme l’ivrogne en boule de billard cognant contre les bandes et les personnes, voire susceptible et agressif pour un rien (les champignons, eux, en quantité raisonnée, ont très peu d’inconvénients sociaux, si ce n’est qu’on veut que tout le monde rit et soit aussi énergique que soi ; mais si les personnes en face ne réagissent pas, t’en pis pour elles, on va pas se gâcher son plaisir et on va s’exciter ailleurs avec d’autres).

A la sortie du cours de karaté, les gamins sont pressés car ils veulent voir le dernier épisode de Lost. Non seulement le doute s’installe pour savoir s’il est au courant qu’il doit tous les raccompagner, mais il fait vite place à la déception de Stan que son père ne les ait pas regardés comme les autres parents (eux lisaient le journal ou se faisaient chier, alors que lui a rencontré son pote Nelson et ne pouvait résister aux Margarita à deux dollars – question de priorité dans la vie). Le père de Stan continuera ses méfaits en foutant la honte de sa vie à son fils, déjà en l’écœurant en lui refilant une bouteille toute chaude pleine de pisse quand il se fait arrêter par les flics, en perdant son pantalon dans l’arrestation, puis en vomissant son quatre heure à force de souffler comme un dingue dans l’éthylotest au poste de police. Évidemment, les gamins jugent tout ça super lourd, eux qui sont rentrés chez eux à deux heures du matin, ce qui a vraiment cassé les couilles à Cartman. Alors que Stan leur demande d’éviter de parler de la veille, bien sûr Cartman ne comprend pas pourquoi mais de toute façon son plaisir de révéler l’affaire sera gâché. En effet, avant de continuer la leçon sur l’économie, Mme Garrison propose d’écouter un discours de motivation ! La police leur a envoyé quelqu’un qui va tout leur dire sur les dangers de la conduite en état d’ébriété, le père de Stan (qui arrive tout penaud) ! Stan n’en peux plus et colle sa tête sur la table pour ne pas voir ni cette déchéance paternelle ni le regard moqueur de ses camarades de classe. Évidemment, Mme Garrison enfoncera le clou : « Nous avons tous appris une importante leçon, n’est-ce pas les enfants ? Si vous ne faites pas les bons choix dans la vie, vous pourrez devenir de gros loosers comme le père de Stan ! Il faut être con pour boire au volant, personne ne veut finir comme le père de Stan je suppose !!! Je veux que vous regardiez très attentivement le père de Stan en vous disant « est-ce que je veux ressembler à ça dans trente ans ? », prendre des PV et aller dans les écoles élémentaires pour dire que je suis pitoyable ! ». Plus tard, après la réunion des AA où la « maladie » fut diagnostiquée, Stan rentre de l’école et voit son père cloîtré tourner à la binouze, emballé dans une couverture comme un vieux débris de boisson. Le fils s’en indigne : « Pa’ sans déconner, qu’est-ce que tu fais ? T’es encore déchiré ! Mais arrête maintenant !!! »

 

Pour finir, le malheur des uns fait le bonheur des autres. En-dehors des centres médicaux spécialisés dans le traitement de l’addiction alcoolique, il existe une kyrielle de gens de « bonne volonté » prêts à vous aider moyennant beaucoup de finances.

Les pires escrocs, les charlatans, les médecines douces (sauf pour le portefeuille), n’attendent tels des vautours qu’un pigeon bourré pour se jeter sur le reste de son liquide qui n’est pas parti dans la soif. Il en est ainsi du mouvement des Alcoolique Anonymes, que peu soupçonnent de faire l’apologie d’un dieu dont le sang du fils est représenté par du vin chaud que le prêtre boit dans un calice jusqu’à la lie, alors que ceux que les AA sont sensés aidés boivent le même type de vin jusqu’au lit.

Ainsi, comme beaucoup de personne, le père de Stan s’étonne que les AA soit un truc religieux, ce en quoi Michael (le leader) rétorque maladroitement que ce n’est pas religieux mais qu’il faut seulement admettre qu’il y a disons un dieu qui a un pouvoir sur nous, se tourner vers lui et lui demander de nous pardonner ! Pour lui, c’est la définition de leur programme en douze étapes, pas d’une religion ! Voici justement le programme. Étape numéro 1 : Admettre qu’on est impuissant face à son problème de boisson ! Ce n’est qu’ensuite que l’on peut aller vers les autres étapes, comme croire que seule une puissance supérieure, dieu, nous fera arrêter de boire (étape 2), et donc tourner notre vie vers dieu (étape 3) et humblement le prier de nous débarrasser de nos faiblesses (étape 7) ! Étape 4 : Faire un inventaire moral ; Étape 5 : Admettre devant dieu la nature exacte de nos erreurs ; Étape 6 : Être prêt à ce que dieu nous éloigne de nos défauts ; Étape 8 : Faire une liste des personnes à qui l’ont a fait du tort et développer la volonté de s’amender auprès d’eux tous ; Étape 9 : S’amender directement auprès de ces personnes ; Étape 10 : Continuer à faire son inventaire personnel et lorsque l’on a tort l’admettre immédiatement ; Étape 11 : Chercher par la prière et la méditation à améliorer notre contact conscient avec dieu, comme nous l’avons compris, priant seulement pour la connaissance de sa volonté pour nous et la puissance de porter cela dehors ; Étape 12 : Après avoir eu un réveil spirituel comme résultat de ces étapes, essayer de diffuser ce message aux alcooliques, et de pratiquer ces principes dans toutes les affaires de la vie quotidienne. Un membre nommé Harry, sobre depuis maintenant cinq ans, a appris à ne boire que du thé et qu’être plus impliqué dans sa relation avec dieu est bien plus amusant que de faire la fête ! Une fois qu’il a accepté qu’il était impuissant à contrôler son addiction et sa vie, il l’a remise entre les mains de dieu et maintenant il s’éclate en venant à ces réunions. Tant mieux pour lui si ça l’a guéri, mais bon quand même; Quand Stan vient voir par lui-même ce qu’il en est de cette association, il demande à voir le responsable, ce en quoi Michael lui répond qu’il n’y a pas de responsable, ils sont tous impuissants, et que par conséquent son père ne peut pas s’arrêter tout seul, personne ne le peut ! Il lui faut une intervention divine, de la spiritualité ! Il essaye alors de refourguer son programme en douze étapes, mais Stan n’est pas dupe, il connaît un truc ou deux sur les sectes puisqu’il en a même dirigé une ! Malheureusement son père n’est pas aussi futé (quoique géologue quand même, mais la faiblesse d’esprit n’a rien à voir avec les diplômes). Il se balade désormais avec la bible à la main, scandant que cette journée superbe est encore une bénédiction de dieu ! Il insiste alors pour que tout le monde loue dieu (nous ne savions pas qu’il était dispo en location), refusant même d’aller chez Kyle regarder le match des Broncos, alors que les papas de Kenny et Kyle pensaient qu’il viendrait. Dans son délire sectaire, il ne peut se rendre chez des gens qui boivent, lui qui a de nouveaux amis maintenant, les AA, qui eux aussi ont foi en une puissance supérieure !

 

 

Conclusion :

 

 

Voyez, on se couchera moins bête car on a appris un truc  aujourd’hui : l’alcool est un phénomène de société, très ancré dans notre culture occidentale. Toutefois, sa surconsommation peut rapidement mener à l’alcoolisme, qu’il soit de situation (dès que l’on est trop ceci ou pas assez cela) ou chronique (tous les midis avec le repas, tous les week-ends en boîte de nuit ou à chaque partie de pétanque).

 

Que l’on considère l’alcoolisme comme une maladie ou comme une dépendance addictive, l’important est bien évidemment de ne pas en arriver là ! On ne le répétera jamais assez : il ne faut pas abuser des « bonnes » choses, quelle que soit l’innocuité qu’on lui prête. Trop d’alcool, c’est franchement pas cool !

 

Au-delà des problèmes de santé et les troubles que tout excès peut avoir sur ses relations sociales, il est important de garder à l’esprit qu’aucune dépendance n’est bonne en soi, puisque par définition cela signifie que le sens critique a été anéanti par une substance, une activité, une personne ou un type d’individu, que l’on appréciait au départ jusqu’à ce qu’on éprouve une certaine rancœur envers cette chose dont on ne peut plus se passer. Comme le disait Balavoine : « Qui pourra remplacer le besoin par l’envie, Et comment retrouver le goût de la vie ? Et chaque nuit le peuple danse, En douceur, Croit qu’il peut exorciser La douleur, Puis lentement quitte les transes, En douceur, Alors revient dans sa conscience : Sa douleur ! ». Si nous avons besoin d’alcool, c’est que notre amour ou nos amis, la musique ou autre, ne suffisent plus à combler notre vide et notre mal-être intérieur ! N’oublions jamais que l’alcool, comme toute drogue, n’est pas un médicament, et que le prendre en tant que tel conduit tôt ou tard à une forme d’autodestruction et de suicide mental ou social !!!

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