Catégorie : III] Le capitalisme c’est déjà moyen, mais en abuser ça craint !
Thème : 3) La grande distribution c’est nous, petits consommateurs !
Fiche de visionnage n°17 :
Épisode 30 (saison 2, épisode 17) – Gnomes voleurs de slips
Analyse philosophique des extrêmes : Les petits c’est toujours bien et les gros ça craint ???
* Les pros : quasiment tous les south-parkois,
* Les antis : les enfants, la mère de Tweek, les gnomes voleurs de slips.
* Thèse : Tester c’est tromper : ne changeons rien, pas besoin d’aller voir ailleurs et de comparer car notre production artisanale nous convient !
* Antithèse : N°1 oblige : si ça marche, c’est que c’est bien !
* Synthèse : On ne parle pas de ce qu’on ne connaît pas et il faut goûter avant de juger : les grosses boîtes ne sont pas forcément mauvaises, comme les artisans ne sont pas forcément bons !
Il était une fois à South Park le professeur M. Garrison qui était menacé d’être viré car l’académie estimait qu’il faisait mal son travail de prof car il ne traitait pas assez de l’actualité (sauf celle des séries télé). On l’obligea alors à ce que sa classe présente un exposé sur l’actualité devant le grand conseil du rectorat. Les enfants furent mis avec Tweek pour traiter d’un sujet paru dans le journal. Si leur exposé n’est pas excellent, M. Toc se fera un plaisir de leur péter la gueule !
Les enfants se creusèrent la tête pour trouver un sujet d’exposé sur l’actualité de South Park. Tweek proposa de traiter des gnomes voleurs de slips. Tout le monde trouva l’idée conne comme la lune et eut peur de se faire saquer par M. Garrison.
Alors que les enfants étaient bien embêtés pour trouver un sujet qui ferait l’affaire, le père de Tweek leur suggéra d’expliquer comment les petites entreprises familiales sont absorbées par les grosses compagnies. Finalement, les enfants préférèrent partir sur le sujet des gnomes voleurs de slips.
Les gamins tournèrent et sautèrent dans tous les sens, complètement prodés à la caféine : boire du café c’est cool, voyez. Mais ils en devinrent vite accros, tournant même au seul café, en grain, encore disponible. Dur fut le mal d’estomac après 5h30 de trip moka. N’ayant pas avancé sur leur sujet, le père de Tweek leur donna un exposé tout fait, traitant de sa thématique sur la mort des petits commerces. Pendant que le père expliquait comment discourir l’exposé pour qu’il fasse mouche, les gnomes volaient les slips dans la commode; seul Tweek les vit faire et s’envoler en même temps ce si beau sujet d’exposé.
Introduction :
Dans tout système, il existe des gros leaders qui sont des locomotives, des moyens challengers qui veulent devenir calife à la place du calife, et des petits « suiveurs » qui n’aspirent qu’à continuer d’exister.
Pour autant, alors que tout le monde a le droit de se faire sa place sur le marché, il peut arriver que les consommateurs citoyens aient des choix à faire entre un envahisseur puissant et un petit artisan local. Certes, les deux types de structure ont des qualités spécifiques, sinon elles auraient déjà été sanctionnées par la dure loi du marché (la loi est dure, mais la loi est juste), mais peut-on pour autant stigmatiser et privilégier une forme par rapport à une autre sur les seuls critères de la taille, de l’enracinement local ou de l’humanisme des rapports mercantiles acheteur-vendeur ?
En somme, par chauvinisme ou protection des commerces locaux, peut-on systématiquement affirmer que les petits producteurs sont bien parce qu’ils sont petits (signe de qualité ?) et les gros entrepreneurs sont caca du simple fait de leur taille imposante (signe de seule quantité ?) ???
Thèse en faveur des petits artisans
Dans le monde capitaliste dans lequel nous vivons (pour l’instant, puisque aucun système n’est éternel), cela fait partie de la coutume que de racheter les concurrents pour asseoir sa position sur le marché ou permettre de faire des économies d’échelle (pour le vendeur, pas pour l’acheteur qui n’en bénéficie que peu au final, la marge justifiant les moyens).
Pour autant, peut-on considérer qu’une entreprise, avec ses employés et ses clients, est un bien comme un autre qu’un plus gros peut acheter sans vergogne du moment qu’il a de l’argent ? Il faut tout de même prendre en compte qu’un établissement (et d’autant plus un petit) est un micro-univers dans lequel des personnes évoluent, s’épanouissant dans leur travail (pour ceux qui ont de la chance et pour qui tout ce passe bien avec la direction et les autres membres du personnel) ou ayant leurs petites habitudes d’achat par rapport à la qualité des conseils prodigués ou à l’ambiance générale qui fait que l’on aime faire ses emplettes à cet endroit.
Ainsi, lorsque le représentant des cafés Harbucks propose de racheter le fond de commerce au père de Tweek, celui-ci répond de suite qu’il ne doit pas y compter car sa boutique n’est pas à vendre ! Malgré le fait que la compagnie soit prête à faire une offre extrêmement généreuse, qu’elle propose un attaché-case tout en cuir, avec quatre compartiments et serrures codées vide à la première tentative ou complété avec 500 000 $, le père de Tweek refuse que sa boutique représente beaucoup pour lui. Quand son père a ouvert cette boutique il y a trente ans, une seule chose comptait pour lui : faire le meilleur café de la ville ! Pour le père de Tweek (et encore plus pour sa femme), même si le rachat de la boutique représente beaucoup d’argent, il y a des choses plus importantes que ces liasses de billets : les habitants de South Park comptent sur lui pour leur préparer leur première tasse de café chaque matin !
A partir du moment où l’on est confronté au choix de lutter ou d’abandonner, il est nécessaire de bien réaliser quelles vont être les opportunités et les menaces qui pèsent sur son activité.
Dans cette bataille du pot de fer contre le pot de terre, nous retrouvons l’allégorie du combat biblique de David contre Goliath. L’issue de l’affrontement n’est pas fixée, mais en économie il faut savoir comment se différencier suffisamment pour se créer une valeur ajoutée que celui qui est mieux armé ne pourra pas forcément mettre en œuvre, et bien définir sa stratégie pour avoir le temps (et les ressources vitales suffisantes) d’affirmer sa spécificité dans son positionnement actuel ou dans les nouvelles orientations prises pour affronter le danger de la banqueroute.
Le père de Tweek est de fait dans une sacrée panade : le café Harbucks ouvrira juste à côté de sa boutique un établissement gigantesque, créant le risque d’une faillite ! Ces salopards lui mettent les couilles dans un étau, mais comme lui répond le représentant Harbucks : « on est dans un pays capitaliste mon pote, faudra vous y faire » ! La lutte sera âpre entre sa petite cafétéria et cette grosse compagnie multimilliardaire en dollars qui va s’installer à côté et essayer de récupérer ses clients. Il sait déjà qu’il risque de mettre les clés sous la porte et de devoir vendre son fils comme esclave !
L’une des critiques les plus virulentes (à raison) contre le communisme marxiste était qu’il imposait une centralisation absolue, entre quelques mains (officiellement dans celles de ceux qui savent, « pour le bien du Peuple » « ignorant »), des outils de production.
Le problème avec le capitalisme « moderne » est qu’il était censé favoriser la liberté d’entreprise pour encourager la diversité et développer ainsi l’esprit de compétition dont les consommateurs devaient être les grands bénéficiaires, mais que le pouvoir sur les fournisseurs et la puissance commerciale lui ont fait tourner la tête de gondole. A la manière des dealers ou des mafias en général, on s’aperçoit qu’actuellement la mode est plutôt à la concentration des acteurs d’un secteur (voire même d’un éparpillement, par rachat, sur des marchés qui n’ont pas forcément à voir avec l’activité principale de la compagnie) afin de se renforcer et de pouvoir imposer sa loi et ses prix. Les monopoles de fait, puisqu’il ne restera que quelques petites structures sur des marchés de niche, sont bel et bien en route, alors que la loi anti-trust de 1890 devait pallier à ce genre de phénomène (le Sherman Anti-Trust Act est la première tentative du gouvernement américain de limiter les comportements anticoncurrentiels des entreprises : le droit de la concurrence moderne était né. Le sénateur Sherman s’éleva contre le pouvoir émergent de certaines entreprises constituées en quasi-monopoles : « Si nous refusons qu’un roi gouverne notre pays, nous ne pouvons accepter qu’un roi gouverne notre production, nos transports ou la vente de nos produits ». L’expression d’ « anti-trust » vient du fait que la proposition de loi visait à contrer les agissements d’un groupe pétrolier, la Standard Oil fondée en 1870 par Rockefeller, qui était constitué en trust et non sous la forme d’une société dont les droits étaient, à l’époque, limités – en 1911 la Standard Oil est obligée d’éclater en 30 firmes).
Lorsque les enfants font leur exposé devant des inspecteurs du rectorat, ils (enfin le père de Tweek, vu que c’est lui qui a tout écrit) sont bien conscients que les grosses compagnies font disparaître inexorablement les petits commerces en Amérique, se demandant même ce qu’il adviendra de l’esprit d’entreprise des familles américaines. En effet, non seulement il n’y aura plus que des grosses compagnies et c’est dommage pour le pays, mais cela risque surtout de ruiner l’économie.
Antithèse en faveur des grandes entreprises
Certes on peut critiquer les grandes entreprises, mais il faut bien comprendre que leur puissance (tout comme celle de Rome) ne s’est pas construite en un jour.
On peut même dire que c’est plus que facile de taper sur les grosses compagnies car l’humain a toujours peur des titans qui peuvent vite devenir des tyrans, ne serait-ce que grâce à leur taille imposante. Mais c’est oublier un peu vite que tout a commencé modestement un jour (comme tous les pros ont débuté en tant que novices et que les seins aussi démarrent leur carrière petits – certains deviendront du 100E et d’autres resteront au stade 85B) et que si certaines sociétés en sont là où on leur reproche d’être c’est en grande partie grâce ou à cause de nous, les consommateurs, qui faisons nos achats chez elles pour des raisons divers et variées, ou par la faute des investisseurs qui ont confiance en la structure pour se développer, par le biais du chiffre d’affaires que lui engendre ses clients et ainsi son pouvoir d’achat de plus petites entités.
Comme le mentionne Stan, sur l’exposé que les enfants ont écrit suite à leur visite chez les gnomes voleurs de slips, les cafés Harbucks étaient au début une petite entreprise, mais comme ils faisaient un excellent café et qu’ils savaient très bien gérer leurs affaires, ils ont réussi à se développer vachement jusqu’à devenir la boîte qu’on connaît aujourd’hui.
Nous sommes depuis des millénaires (notamment avec l’apparition de l’agriculture) dans des civilisations de l’avoir plutôt que de l’être.
Au-delà de l’idéologie économique, ce qui est vraiment important de savoir est si l’on a besoin ou non de grosses entreprises. En la matière, force est de constater que nous sommes dans une culture matérielle d’hyperconsommation, où nous « nécessitons » une grande quantité de produits à renouveler régulièrement sous l’effet des modes et des innovations technologiques.
Pour Kyle, les grosses sociétés sont une bonne chose, parce que sans elles on n’aurait pas de voiture, pas de soupe en boîte et pas d’ordinateur. Il est en effet évident que la consommation de masse nécessite des infrastructures et des modes de production industrieux, sans lesquels les produits seraient beaucoup plus inaccessibles (chers et difficiles à trouver car rupture partout et stock nulle part) et les progrès moindre car chaque petite entité réinventerait l’eau chaude ou n’aurait pas les capacités de développer de vastes programmes de R&D.
Finalement, l’important dans toute cette histoire est bien qu’il puisse y avoir débat serein afin que chacune des deux parties expriment librement ses arguments et que les cibles choisissent en toute connaissance de cause chez qui elles préfèrent boire leur café.
Malheureusement, sur des thématiques aussi houleuses que celle de la défense des petits commerces locaux face aux invasions barbares des grosses compagnies, il est plus que difficile que chacun défende son projet, sans préjugé (ni pour l’un ni pour l’autre) ni manipulation des masses.
Ainsi, le bouchon est de suite poussé trop loin lorsque le père de Tweek se sert d’enfants de huit ans pour son profit, alors qu’ils ne comprennent rien à ce qu’on leur fait dire. Ce dernier essayera bien de se justifier en disant que les enfants ça attire plein de gens de son côté, mais (comme le fait remarquer sa femme) c’est honteux d’utiliser des enfants dans un spot publicitaire uniquement parce que c’est plus vendeur ! Qui plus est, ce clip publicitaire en faveur du Prop 10, message de l’association pour virer légalement les cafés Harbucks de South Park à coups de pompes dans le train, est une manipulation sans foi ni loi des esprits. On y entend les enfants ressasser ce qu’on leur a appris (eux qui feront l’avenir de l’Amérique, au-delà de l’argent gagné et des conquêtes), en mentionnant que le Prop 10 est pour les enfants et que donc si on ne vote pas oui, c’est qu’on est contre les enfants et que ça serait égal aux citoyens que leurs visages soient brûlés vifs. De même, lors du débat télévisé sur le Prop 10, le présentateur présente les enfants comme cinq jeunes garçons aux yeux innocents (ce qui est déjà assez fallacieux, les connaissant), issus de l’Amérique profonde, mais discrédite de suite le gros porcs puant (aussi appelé M. Trou de balle ou M. Tête de cul) d’une grosse compagne de New-York (sous les bouhouh du public). Lorsque celui-ci tente d’exposer ses arguments comme quoi l’Amérique est fondée sur la liberté d’entreprise et qu’Harbucks est une société qui a pour point d’honneur de servir un excellent café, il se fait sans cesse interrompre et ne peut pas se faire entendre. De leur côté, alors que les enfants ne savent pas trop quoi dire, Cartman lance que l’autre là, c’est un connard (en pointant du doigt – ce qui n’est pas poli – le représentant des cafés Harbucks), le public est en liesse devant cet argument imparable et ils remportent le débat. Dans la même veine, le café Harbucks étant sur le point d’ouvrir, une manifestation s’agite et une femme lance que des sociétés comme celle-ci sont le déshonneur du pays alors qu’au contraire elles devraient en être la fierté car l’entreprise marche très bien et exporte même son concept à l’étranger.
Synthèse
Lorsque le débat n’est pas possible, on peut vite en arriver à des extrêmes toujours déplorables car justement les mots n’ont pu apaiser les maux et les incompréhensions qui en découlent.
Ainsi, chaque camp peut être amené à mettre en place des actions pour faire entendre sa voix en-dehors d’un débat serein et argumenté. De fait, lorsqu’on ne veut pas écouter l’autre tout en le forçant à se plier à ses exigences, le boycott peut être une arme redoutable (s’il est suffisamment promu puis suivi). Mais une entreprise ne peut laisser faire sans réagir, et son besoin continuel en espèces sonnantes et trébuchantes peut l’amener à de nouveaux excès en élargissant son marché sur de nouvelles cibles non encore touchées par la vague de mise à l’index (ou autre doigt, peu importe en définitive).
C’est dans ce cas que le représentant d’Harbucks, voyant que personne ne veut prendre son café chez lui, décide de cibler une clientèle plus jeune. Alors que des manifestants défilent lors de l’ouverture de son méga-[st]ore (de maison du café), il se déguise en homme sandwich ridicule pour courtiser des esprits plus perméables à sa propagande. Ce Jo le chameau aime par-dessus tout le bon café qui lorsqu’il en boit le met en super forme. Il propose à un gamin le nouveau Kiddiccino, plus sucré, avec du lait et de la chantilly, sachant qu’il contient autant de caféine qu’un double expresso bien serré. Heureusement, la mère du petit arrive, taillant un short au dealer qui devrait avoir honte de faire des choses pareilles, se déguiser en chameau pour rendre les enfants caféinomanes !
L’origine de tout ce méli-mélo n’est autre que le refus de la nouveauté, les south-parkois préférant se satisfaire de ce qu’ils ont sans chercher à voir plus loin que le bout de leur bouche.
Mais comment peut-on juger et encore plus sanctionner quelqu’un ou quelque chose sans savoir concrètement de quoi il retourne ? Les south-parkois réagissent vraiment comme des gamins qui diraient qu’ils n’aiment pas les choux de Bruxelles alors qu’ils n’y ont même pas goûté (après on aime ou on n’aime pas, mais on « sait » pourquoi – même si les goûts évoluent aussi avec l’âge).
Alors que le père de Tweek reconnaît qu’il met peut-être plus de temps qu’ailleurs pour servir son café et qu’il ne vend pas de mélange fantaisie, l’important pour lui est qu’il fasse ses cafés avec amour, toujours moulus à la main à partir de grains soigneusement sélectionnés : c’est simplement du café comme on l’aime en Amérique. Pour le père de Tweek, le représentant Harbucks a encore beaucoup de chose à apprendre sur l’art de faire le café, ce en quoi l’intéressé lui répond que son café a le goût d’une diarrhée passée à travers une chaussette ! Finalement, c’est la propre femme de l’artisan qui lancera un vrai pavé dans le marc de café en pointant que les gens manifestent et se plaignent, mais sans qu’un seul d’entre eux ait seulement songé à goûter le café de chez Harbucks, qui ont réussi à grandir parce qu’ ils sont les meilleurs. Lorsque la masse essaye d’y goûter, elle se rend compte que ce café est vraiment très bon, qu’il n’a pas cet espèce d’arrière goût dégueulasse d’eau de vaisselle comme chez Tweek, ce que lui-même admet en déclarant que le café Harbucks est excellent (car torréfié en Colombie nous indique le représentant Harbucks), subtil et délicat comme les premiers rayons de soleil d’avril. En somme pour lui, ce café est une féerie de saveurs (comme quoi, il n’y a que les imbéciles – ignorant tout du sujet – qui ne changent pas d’avis) !
Que peut-on et doit-on faire dans ce genre de situation ? Il est évident que les choses ne peuvent rester en l’état car les esprits sont trop échauffés (et esprits bouillus, raison foutue) pour s’apaiser d’un coup de touillette magique.
La solution, après bien sûr avoir discuté puis testé ce que chacun proposait, est de faire un choix personnel et de l’exprimer citoyennement. En effet, les individus ont la possibilité (et même le devoir) de faire part de leur opinion, tant de consommateur que de citoyen. C’est ce qu’on appelle la Démocratie, en complément ou en amont des chiffres que donne le marché par la fréquentation de l’un ou l’autre établissement.
Alors qu’une des inspectrices (après avoir assistée à l’exposé des enfants) est à la mairie pour dire à la mairesse que les gamins veulent que le café Harbucks soit détruit (alors que ce n’est que son opinion personnelle), et au plus tôt, la première magistrate de la ville indique à raison qu’elle n’a pas le droit de le faire détruire étant donné que c’est un pays libre. Devant l’argument « même s’il ruine notre ville vous ne ferez rien ? », la mairesse propose de faire un référendum en 10 propositions, nom de code Prop 10. Les citoyens voteront et si la majorité est pour, ils pourront le détruire.
Conclusion :
Voyez, on se couchera moins bête car on a appris un truc aujourd’hui : les préjugés, qu’ils soient favorables ou défavorables, ont la vie dure. Pour autant, on nous a toujours appris qu’il ne fallait pas parler de ce qu’on ne connaissait pas.
En effet, comment peut-on juger quelque chose, en bien comme en mal, sans s’être fait sa propre opinion par soi-même ? Si nous ne nous basons que sur des impressions ne reposant que sur des rumeurs et ouï-dire non vérifiés et mais vérifiables avec un peu de bons sens et de volonté, nous prenons non seulement le risque de passer à côté de grands moments d’émotion, mais en plus d’entrer dans une dictature de la pensée de masse. Arrêtons de nous voiler la face : il y a des artisans qui font de la merde, et des industriels qui font de très bonnes choses !
Même si l’on déteste le capitalisme (et il y a de quoi, par bien des aspects de sa doctrine), en matière de qualité et d’adéquation avec les attentes des consommateurs il ne fait que reproduire la sélection naturelle : on tente tout (voire n’importe quoi) et que le mieux adapté gagne ! Si un produit ou un service n’est pas en phase (car trop précurseur pour les mentalités/usages, pas assez ceci ou trop cela), tant pis pour lui : il aura été essayé, ça n’a pas marché, essayons de comprendre le pourquoi du comment et faisons en sorte de faire mieux la prochaine fois. L’important est de laisser sa chance à tout le monde, les clients reconnaîtront les siens qui vont bien !