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21 janvier 2005 5 21 /01 /janvier /2005 19:55

L'Elysée, un lieu propice à la ressouvenance
Télécharger le fichier : 05-Ressouvenances et Grand Soir.pdf


• M : Ça te branche d'aller faire un tour, à moins que tu veuilles voir d'autres trucs ?

• E : Non, je suis bien motivée pour bouger. Vas-y, tu es mon « guide ». Je follow the leader !

• M : Alors qui m'aime me suive !

• E : T'arrêtes ! De toute façon j'ai pas trop le choix, il faut que je te suive, mais voilou.

• M : J'déconnes ! Aucun sens de l'humour. Tchuss Uttanka !

• E : Salut Uttanka, merci encore pour tout.

• Uttanka : Merci à vous d'être passés. Vous savez où j'habite si besoin est ! Bonne soirée.

• M : J'en ai un peu marre de marcher. Tu ne veux pas prendre l'aspi, ça ira plus vite ?

• E : Faut que je trouve un dico du parler Utopien, c'est quoi encore ce nouveau terme d' « aspi » ?

• M : C'est un tube dans lequel un aimant supraconducteur produit de l'anti-gravité. Du coup tu flottes dans l'air et un courant atmosphérique généré te propulse jusqu'à ta destination. Arrivée, il s'estompe doucement et l'anti-gravité diminuant, tu te poses délicatement sur le sol.

• E : Royal de luxe ton truc ! C'est clair qu'il faut que j'essaie ça. Et on va où avec ?

• M : Surprise ça ma chère [Moa à lui-même : en espérant que le lieu produise son électrochoc].

• E : C'est tipar ! Allons chevaucher le vent !

• M : Tiens bien ma main, ça envoi grave !

Après quelques minutes d'entubage, Esperanta et Moa arrivent au lieu dit. L'ambiance est entre chien et loup, quand tombe la nuit.

• E : Ça fait combien de temps qu'on a pris les champis ? Je commence à avoir un peu mal au ventre. Je me sens toute chose, un peu flagada Jones !

• M : T'inquiète, c'est normal et c'est bon signe : ça veut dire que le produit est en montée. Après environ 1 heure, ton corps réagit à l'intoxication alimentaire provoquée par les hawaïens. Ton estomac est perturbé par les substances du champi qui est digéré et les molécules qui se sont décomposées. C'est pour ça qu'il est important d'avoir le ventre vide, pour éviter de se sentir encore plus mal. No soucailles pour toi, ça va vite passer, c'est l'histoire de quelques minutes.

• E : Fatch !!! C'est chelou mais c'est plutôt sympa, je suis envahie de bouffées de chaleurs.

• M : Ça y est alors, tu commences à décoller ! Est-ce que tu ressens d'autres sensations spéciales ?

• E : Ouuuuaaaiiiiisss !!!! Je suis irrésistiblement attirée par les effets lumineux autour du bâtiment, je me sens toute légère.

• M : Je suis rassuré : vu le sourire jusqu'aux oreilles que tu arbores, ton voyage intersidéral est plutôt bien engagé. Et ma navette psychédélique est aussi sur la rampe de lancement ;-))))

• E : Arrive vite, c'est trop bon là-haut ! Mais ici-bas, on est où ?

• M : Ça ne te dit rien ?

• E : Beh, le lieu ne m'est pas inconnu, mais je serai incapable de le replacer dans son contexte, et encore moins dans le mien.

• M : C'est le Palais de l'Elysée.

• E : Comme les Champs ?

• M : Euh… oui, tout pareil d'une certaine façon. Elysée pour les anciens grecs, était le séjour des héros et des humains vertueux après leur mort (autant dire que dans l'autre monde, peu nombreux de ses résidents aurait pu y séjourner). II y régnait un printemps éternel.

• E : Pour sûr, c'est sympa comme résidence à vie, ou mort. Ce jardin à la française, avec son allée centrale dans l'axe de l'hôtel, ses parterres de broderies et ses allées de marronniers bordées de charmilles, complète plaisamment le palais. Ces splendeurs m'emplissent de joie, une profonde jouissance s'empare de moi, comme si j'avais le droit de goûter au Paradis. Cette plénitude de l'être, ce mielleux de Liberté acquis de hautes Révolutions, ce vinaigre de la servitude volontaire alchimié en Grand Cru de l'Egalité recherchée, ce bonheur de la communion Fraternelle avec l'autre, les autres.

• M : Ah la poésie sous champis, j'adore. C'est tellement beau de voir une individu s'orgasmer par la pensée, imaginant l'Emancipation de l'Humanité, si émue que tu en verses ta petite larme.

• E : Si je suis bouleversifiée par cette vague d'émotions, c'est parce que je crois bien que ce n'est pas ma psyché qui hallucine mais plutôt ma mémoire à long terme qui semble se réveiller.

• M : Tu crois que tu es déjà venue en ce lieu ?

• E : Ça me paraît de plus en plus clair : ces terrasses, bosquets, allées sinueuses et rivières aboutissant à un petit lac ; je crois pouvoir dire que j'y suis venue, que j'ai vue et que j'ai vaincue ! Mais qui, quand, quoi et comment ? pfut, lo no say, pas la moindre idée, mais je compte sur toi pour m'aider à me tirer les vers mémoriels du nez.

• M : Tu crois que je t'ai amené ici pour quoi ? Je pensais bien que tu devais du moins connaître ce lieu, mais si en plus tu y as vécu des évènements forts en émotions, ça ne peut qu'être plus rafraîchissant pour tes mémoires.

• E : T'es un malin toi !! Merci pour tout ce que tu fais pour moi Moa, ça m'aide vraiment. Et tes champis c'est pas des girolles ! C'est trop puissant comme ambroisie de l'esprit, au-delà de découvrir au fur et à mesure mes souvenirs, j'appréhende complètement différemment ma personnalité, je fais abstraction de bien des choses qui encombrent inutilement ou négativement ma pensée pour aller droit au but, à l'essentiel présent en chaque être. C'est trop bon de faire le vide en soi, même si ce n'est pas le néant, mais plutôt une notion de béance, un gouffre de plénitude, à l'abri dans un corps en harmonie, en communion avec l'extérieur via des sens ultra récepteurs qui amplifient le moindre stimuli pour en faire une source émotionnelle d'osmose absolue entre le Moi, le Sur-Moi non plus contre le reste du monde, mais avec et en lui.

• M : Je t'avais bien dit que c'était une expérience au-delà du réel ! C'est bien pour ça que les champis faut les Respecter, autant que soi-même !

• E : Certes, on se sent tellement extralucide (vision plus approfondie des choses), extrahumain (des sensations que le commun des mortels ne connaîtra jamais, sauf sous drogue), extraverti (empathie et symbiose avec toute l'Humanité), que la tentation est forte de vouloir remonter au 8ème ciel (le 7ème étant celui de l'orgasme sexuel, le niveau supérieur est la jouissance de toute sa machinerie humaine, en harmonie avec celle des autres et notre environnement).

• M : T'as tout compris, je suis épaté que tu tires de toi-même des conclusions de ce genre. Tu devais être une tox dans ta vie antérieure !

• E : Qui sait ? En tout cas, pas moi. Mais je sens vraiment que je suis sur la bonne voie pour me retrouver. J'ai pleins de flash étranges en regardant le jardin de l'Elysée, avec un grand benêt dégarni face à des journalistes qui lui posent des questions un peu « dérangeantes » (pas trop non plus, ce sont des journalistes tout de même, ils font parti du plan média de la pègre de la Correza Nostra).

• M : Tu dois sûrement parler de ce fourbe de Chirac, un arriviste de première.

• E : Quel pommier desséché. J'ai un flash où justement ici dans ce jardin, lors d'une garden party du 14 juillet 1998, un des présentateurs télé (celui à sa solde en plus, un gars des bétonneurs et laveurs de cerveau de TF1), avait demandé à quoi pouvait bien servir le président de la république, suite à sa dissolution ratée de 1997 et l’arrivée des socialistes au gouvernement. Un silence pesant s'installa durant de longues secondes d'embarras, puis Chichi balbutia quelques explications à deux euros sur sa nécessité en tant que garant des institutions (lui, le plus grand escroc qui devait être en prison, l'opposé d'Arsène Lupin le gentleman cambrioleur, lui qui prend aux pauvres pour se le redonner à lui-même, déjà riche : vraiment du foutage de gueule). Il se devait de valoriser le président, pour donner une certaine image : une grandeur … de roi (la Vè étant une république monarchique avec sa cour et ses courtisans).

• M : Ça fait plaisir à entendre, tes souvenirs se mêlent à ta fougue, j'aperçois tout doucement la véritable Esperanta.

• E : Oui, je sais pas pourquoi, mais je sens que je tiens le bon bout avec ce grand guignol de Chichi la Malice. Il me semble même que c'est « grâce » (ou plutôt à cause de lui) que les Citoyens se sont (enfin) véritablement pris en main. Notre président de la république était indubitablement le plus indigne des Citoyens (et pourtant ses potes de la Chi'Rac Ademy – faut que le Peuple en chie et qu'il raque, tout en fermant sa gueule, on est là pour 5 ans et on tiendra coûte que coûte jusqu'au bout – n'y allaient pas avec le dos de la cuillère en argent), mais tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse (ou nous la brisons) !

• M : Mouais, c'est clair qu'avec Chirac le système montrait bien qu'il était incapable de s'occuper concrètement des problèmes des petites gens. Et quand enfin il s'attelait à la tâche, c'était pour casser le peu de droits sociaux restant pour finaliser la bascule entre une Vème république (de sortie de guerres de décolonisation et de parachutage despotique d'un certain général en 1958) post-industrielle moribonde, et un capitalisme sauvage où les frêles règles de protection des véritables moteurs de l'économie, ceux qui produisent et non les dirigeants, ne servaient qu'à assurer leur survie (et non leur développement et épanouissement).

• E : Tiens moi la main, je sens que ça vient !!! YYeeess, je retrouve la plénitude jouissive du Grand Soir ! Je me souviens maintenant que tu m'as dit tout ça !

• M : Très bien ça, pour une bonne nouvelle, c'est une bonne nouvelle. Mais encore ?

• E : Je revois la scène, la veille du Grand Soir : Super Menteur était passé le mardi au journal de 20 heures, en diffusion sur toutes les chaînes françaises et analysé par tous les habitants du village planétaire (tout se sait très vite), toujours curieux et espérant des Révolutions Françaises, de ce pays de la Liberté et des Droits des Humains. Je me rappelle qu'il nous avait fait un discours à la Castro, sermon d'une heure – qui en paraissait trois – sur la nécessité que certains cessent la Grève et reprennent le travail, dans l'intérêt de tous les Français (mais bien sûr ; surtout de certains, les gros possédants). Il disait « Françaises, Français, je vous ai compris ! », sauf qu'à nous on nous l'a fait pas 3 fois (on peut tromper 1 fois 1000 personnes mais pas 1000 fois 1 personne, ni 1000 fois 1000 personnes) : notre beau parleur / gaffeur national nous avait déjà fait le coup en 1995 avec la fracture sociale, après le séisme du 21 avril 2002 où il se voulait fédérateur et impulseur d'une nouvelle forme de politique (on a bien vu laquelle, celle de nous la mettre encore plus profond et en étant bâillonnés !) puis après la claque des élections régionales de 2004 (seule une région à droite, qui préfère rester anonyme).

• M : Pour sûr, le vieux usé et fatigué avait l'art de la sémantique et d'embobiner les foules (même si c'est surtout sa fille / sa conseillère, Claude, qui lui marketingait ses discours évocateurs). Et j'imagine que les médias lui avaient préparés le terrain, qu'ils donnaient les informations qu'ils voulaient bien dévoiler, tout en les présentant sous un jour favorable ou en mentant par omission.

• E : Oui, on avait droit aux mêmes discours politico-médiatiques, qui passaient en boucle, appelant à la raison et stigmatisant les très rares écarts (il y a des cons partout, mais là ils étaient très surveillés et empêchés par les Révolutionnaires eux-mêmes).

• M : Putain de médias de masse ! Ils jouaient toujours sur la division pour mieux régner, stigmatisant Paris la Cité Rebelle (qui a toujours le vent de la Liberté en poupe !), lui jetant l'opprobre pour valoriser la vraie France, celle qui travaillait ? (France rurale, France de la honte, dixit Gambetta)

• E : Non, là où c'était magnifique, contrairement à bon nombre d'autres Révoltes et Révolutions que le pays ait connue, c'est que toute la France s'est levée à l'unisson du ras-le-bol général. Enfin, les divisions culturelles et régionales, que l'état avait crée et / ou entretenu pour mieux régner, tombèrent (sans pour autant renoncer au juste droit à la différence) tels des murs de Berlin intérieurs.

• M : Il disait quoi dans son allocution Chirac pour se mettre comme ça tout le monde à dos ?

• E : La même rengaine éternelle en temps de crises profondes en France : que des éléments agités, violents, manipulés par des agents extérieurs, se livraient à des orgies et s'enivraient puis volaient et pillaient tout ce qu'ils pouvaient, et brûlaient le reste. Toujours cette peur irrationnelle du spectre noir (le rouge étant lorsque les Révolutionnaires croyaient encore changer de vie « juste » en rasant les bases politiques mais au profit d'une nouvelle classe oligarchique économique), hérité de la sanglante Révolution bourgeoise de 1789 (faîte grâce et avec le petit Peuple, puis ce dernier fut muselé dans le sang).

• M : Ça avait malheureusement sauvé l'ordre (bourgeois, mais pas le Populaire, bien au contraire) en Mai 68 lorsque De Gaulle fit ce genre de discours et dissout l'assemblée nationale, la contre-révolution déferla dans les urnes. Cela engendra une contre-réaction toute aussi radicale. J'espère que cette fois-là le Peuple n'était pas aussi bêtement tombé dans ce panneau très simpliste des choses !

• E : Aucune chance, nous avions atteint le point de rupture, de non-retour : trop de foutage de gueule tue le foutage de gueule !!! Même les attentistes qui travaillaient encore, malgré la désinformation constante sur les motivations profondes des Révolutionnaires et leur nombre (60% d'acteurs et de sympathisants au sein de la population ; 20% ne s'exprimant pas mais n'en pensant pas moins, 20% de gros possédants qui se terraient et préparaient la contre-attaque dès que possible) furent choqués par le discours apocalyptique mais sans arguments solides du président : ils descendirent dans la rue du moins pour discuter avec ces Révolutionnaires si « dangereux » (pour le pouvoir, pas pour les personnes et les biens) et voir ce qu'il en était réellement, si ce n'est pour carrément venir grossir la masse des Contestataires. Les chiens de garde, médias de tous types de support, aboyaient désormais dans le vide, plus personne n'y accordait le moindre crédit, puisqu'il n'y avait plus de téléspectateur devant le poste. Nous prîmes donc les choses en main, nous rendant maîtres des structures de communication et de (dés)information : la manipulation propagandiste du système capitaliste bourgeois fut éradiquée, aux intérêts de la Conscience Citoyenne. Alors que la télévision (comme nous le confirme Patrick Le Lay, boss de TF1) servait à lobotomiser le public pour qu'il con – somme (soit con, consomme et tais-toi), pour la première fois, les Citoyens ont pus avoir accès à de vrais programmes de réflexion, de développement, d'analyse. Le Peuple évoluait de la passivité consommatrice (encéphalogramme plat, mort intellectuelle), à l'activité réflexive et constructive (donc Subversive) !

• M : Et comment avez-vous achevé la bête immonde, l'état, source de tous vos malheurs ?

• E : Aussi loin que je me rappelle, après le spot publicitaire de Chirac pour la république bourgeoise que nous rejetions, des affiches ont été placardées dans toute la France : « Démobilisation Générale ! Mercredi, personne ne va à son travail (sauf services prioritaires genre pompiers et hôpitaux bien sûr), on s'immobilise, on regarde autour de soi, on parle avec les autres. On discute, sous un angle pratique, de la possibilité de tout arrêter en ne gardant que les activités vitales. On élabore le programme d'études et de réflexions destiné à remplacer les activités stériles, on fixe la date de l'exercice suivant. » C'était fin avril, entre les deux tours de la présidentielle, il faisait beau, les gens débattaient dans les rues, c'était la Grève Générale.

• M : Mais les forces de l' « ordre » (plutôt les forces du capital et de la bourgeoisie) ne sont pas intervenues ? Parce qu'en mai 68 les Révolutionnaires étaient dans la même logique d'idées que vous, et nos représentants n'avaient pas hésités à envoyer les robocops (les CRS, crées sous le régime de Vichy pour empêcher la chute du gouvernement en même temps que celle de son protecteur allemand, mais préservées par la suite, tout comme les renseignements généraux). De Gaulle s'était même tâté pour envoyer l'armée, même si son rôle institutionnel est la défense du territoire, pas l'attaque de civils en milieu urbain.

• E : Officiellement du moins, car les CRS étaient déjà à mi-chemin entre le soldat et le flic bavuriste. Depuis 2002 et les désastres de l'armée russe à Grozny (Tchétchénie), le commandement de la doctrine et de l'enseignement militaire supérieur (CDES) avait défini de nouveaux modes opératoires, testé des équipements spécifiques et édité des manuels à destination des différentes forces interarmes (infanterie, « génie », blindée) afin d'être opérationnel lors de guerre civile à caractère urbain.

• M : Ça me donne envie de vomir. Professionnalisation des armées et changement stratégique d'objectif : finie la guerre conventionnelle (à l'extérieur), place à la guerre civile (à l'intérieur). Et comment ça s'est passé ?

• E : La France étant le pays des guerres civiles et des Révoltes plus ou moins Révolutionnaires (Jacquerie paysanne de 1358, Fronde parlementaire de 1648, Révolution bourgeoise de 1789, Commune Insurrectionnelle de Paris de 1792, Trois Glorieuses de 1830, Révolte des Canuts de 1831, Révolution Sociale Démocratique et Universelle de 1848 – Printemps des Peuples, LA Sociale de la Commune de Paris de 1871, Grève Générale de 1936, Révolution des mœurs de 1968 – à défaut d'être achevée au moins sous la forme de VIème république), les forces de répression étaient bien préparées et suréquipées. Sauf que nous n'avons pas marché dans leur jeu !

• M : Vas-y, enchaîne Kool Shen, qu'est ce que vous avez fait alors ?

• E : Les gens en débattant eurent l'idée (pour protéger le mouvement Contestataire) de faire des pique-niques partout dans le pays devant les casernes des forces d'oppression et les représentations du pouvoir (centralisé ou non). Il y avait des centaines de personnes mangeant devant les grilles des commissariats et autres gendarmeries, les préfectures, les mairies, sans oublier (on ne sait jamais) les casernes militaires. Des tours de garde et de surveillance des côtés obscures de la force furent organisés. Du coup, la plupart des manifestations du mercredi se sont passées dans le calme vu qu'il n'y avait pas de provocation policière. Des services de sérénité s'étaient auto-organisés pour protéger les manifestants et les biens publics et privés. Nous étions là pour montrer notre désaccord et notre volonté de changement, pas pour piller des magasins ou détruire pour le « plaisir ».

• M : Et comment vous avez eu la tête de l'état, puisque c'était votre objectif ? Puisqu'à l'Elysée, il y a une protection permanente du pouvoir.

• E : Certes. Dans le cas de Paris, après avoir prit possession des bâtiments publics institutionnels comme l'assemblée nationale, l'Hôtel de Ville, le sénat, la préfecture de police de la Seine et autres ministères, nous avons conduit les personnalités administratives à Notre-Dame.

• M : Pourquoi Notre-Dame ?

• E : Car cette église est énorme, bien située en plein cœur de Paris sur l'île de la Cité, donc difficile (même pour des troupes d'élites) d'y faire une opération coup de poing pour récupérer les « otages du Peuple ». Pour Chichi c'est sûr que c'était différent.

• M : Pour sûr, je t'écoute, je suis tout ouïe !

• E : Comme tu le penses bien, l'Elysée était le seul endroit où nous n'avions pas pu bloquer les forces de l'ordre. Comme toutes nos manifestations, celle qui arriva devant ce cordon immense de tous les uniformes coercitifs que la république peut avoir à sa solde pour matraquer les Révoltes justifiées, était Pacifique, se déroulait dans la bonne humeur aux sons des trompettes et autres tambours, composée de toutes les différences qui font la diversité de la France (femmes, hommes, familles, jeunes, vieux, blacks, blancs, beurs et autres). Arrivée 200 mètres devant ce barrage, un général nous indiqua par mégaphone que si nous avancions encore il ferait feu avec des gaz lacrymogènes puis avec une artillerie plus lourde genre jets haute pression.

• M : « Normal » ! ou plutôt il fallait s'y attendre !

• E : Pour bien montrer que nous faisions une manifestation pacifique et que nous ne voulions que nous en prendre aux institutions, pas aux personnes, le million de Révolutionnaires que nous étions fit une holà inversée en s'asseyant dans un silence absolu. Démonstration était faite que nous étions non-violents, que nous entendions bien rester là tant que l'état ne serait pas déchu (représenté par la mise sous scellés du président de la république – que nous ne voulions plus – Jacques Chirac), mais surtout que nous n'avions aucune peur de la force, étant donné notre union Pacifique et Fraternelle.

• M : C'est fort ça, c'est sûr que ça en impose ! Les gorilles allaient-ils succombés au respect que cela peut et doit inspirer ?

• E : Tu le sauras à la fin de mon histoire ! Une femme, les mains en l'air avec un mouchoir blanc (signe de trêve), s'avança tout doucement vers le cordon. Filmée par un pote à elle, elle brandit un mégaphone et s'arrêta à 50 mètres des soldats :
« Chers frères, nous sommes ici en tant que Citoyens Démocrates, tout comme vous l'êtes à n'en pas douter (en dehors de votre travail, dès que la matraque est au vestiaire). Notre manifestation Pacifique a pour seul objectif de faire appliquer la Constitution, selon l'article 25 des Droits de l'Humain qui stipule que la souveraineté réside dans le Peuple; elle est une et indivisible, imprescriptible et inaliénable. Las de ne pas être écoutés par nos représentants politiques, déçus que rien ne change par souci de préserver les intérêts particuliers de quelques uns au détriment du bien général, nous sommes ici pour récupérer notre pouvoir trop longtemps délégué. Notre Constitution indique : un Peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer sa Constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures. La Résistance à l'oppression est la conséquence des autres Droits (articles 28 et 33) ; nous comptons bien faire valoir notre légitimité : quand le gouvernement viole les Droits du Peuple, l'Insurrection est pour le Peuple, et pour chaque portion du Peuple, le plus sacré des Droits et le plus indispensable des Devoirs (article 35 de la Constitution de 1793, inappliquée car la plus Libertaire).
Les chars communistes chinois se sont arrêtés devant un seul homme à Tien An Men en 1989, l'armée portugaise à fait sans aucun coup de feu la Révolution des Œillets en 1974 (dépose du dictateur Suarez) : les défenseurs du Pays de la Liberté et des Droits de l'Humain oseraient-ils tirer sur une Révolution Pacifique et avant tout Légale/Constitutionnelle ??? Personne ici ne veut s'accaparer le pouvoir, nous savons trop bien les désastres et sinistres qui peuvent en découler. Nous sommes tous des Citoyens Responsables et allons remettre l'autorité étatique aux mains, non d'une nouvelle forme de dictature, mais de tous les résidents français selon le droit du sol.
Nous n'avons aucune haine ou esprit de vengeance envers vous, vous avez obéit aux ordres jusqu'ici (même si on peut justement vous le reprocher). Ne commettez pas l'irréparable, ne soyez pas anticonstitutionnels et fratricides, ne prenez pas le risque de lancer une guerre civile. Comme vos illustres aïeux qui lors de la Commune de 1871 ont su écouter leur fort intérieur quand leurs commandants leur ordonnaient de tirer sur la foule qui défendait ses droits : CROSSE EN L'AIR NOS FRERES !!!
Notre désir le plus cher est de donner l'exemple en faisant la première Révolution Constitutionnelle et vierge de tout sang de l'Histoire ! Ne parjurez pas votre fidélité envers le Peuple Français et le monde entier qui vous regarde.
Rengainez vos armes, cadenassez les : ni vous ni nous, n'en auront besoin !!! »

• M : Belle preuve de courage Révolutionnaire !

• E : Absolument pas. Nous étions dans notre droit, il n'y a pas de notion de courage quand on veut faire appliquer la loi, seulement la détermination de ce que Justice soit rendue.

• M : Dis moi, ce ne serait pas toi la femme qui s'est avancée par hasard ?

• E : P't-être bin qu'oui, P't-être bin qu'non !

• M : Et beh, l'arabe a bien adoptée la Normand'touch.

• E : Bien sûr, nous sommes tous des fruits multiculturels !

• M : Ce n'est pas moi qui dirai le contraire. Et finalement, comment ça s'est terminé cette histoire ?

• E : Les soldats se sont un peu tâtés, les généraux (pas généreux pour un sou) continuaient de gueuler « A mon commandement, armes à l'épaule ». Pour être un peu plus « sûr » que tout se passerait pour le mieux (c'est-à-dire sans effusion de sang), spontanément, un groupe d'une trentaine de femmes avança également avec les mains en l'air (comme pour montrer qu'elles étaient otages de la force, de l' « ordre »). Elles avaient dans leurs mains des fleurs : chrysanthèmes blanches si ça tournait mal, rose rouge de la passion si les robocops restaient sages. Les premiers à « fléchir », ou plutôt à réfléchir (chose rare dans leur métier), furent les jeunes recrues : elles ne voulaient pas être mêlés à un éventuel et tragique bain de sang, alors que le Peuple leur semblait plus responsable que ses dirigeants (comme bien souvent, mais avant ils se trahissaient en faisant appliquer des lois inadaptées). Eux aussi en avaient marre d'être les protecteurs d'un état qui les regardait de haut : même eux, tout autant que les gendarmes qui n'ont aucun droit de grève et d'expression car militaires, se rebellèrent en 2001 contre le gouvernement pour avoir une meilleure reconnaissance de leur employeur, l'état.
Lorsque les premiers eurent cédés (la raison l'emportant heureusement sur l'ordre hiérarchique), les femmes leur jetèrent des roses agrémentées de vigoureux baisers, puis la foule les acclama. Les derniers à plier furent évidemment les moustachus qui voulaient casser du rouge (puisque eux, le rouge, ils le préfèrent en bouteille). Devant la liesse des femmes, les roses qui pleuvaient et les hourras de la foule pour les gentils robocops, le côté obscur de la force ne pouvait plus que s'incliner devant la puissance de la Volonté Populaire. Les femmes se précipitèrent pour alors mettre des roses au bout de leurs fusils à pompe, leur titillant la moustache pour finalement leur claquer la bise à eux aussi, ils étaient un peu bourrus mais pas si méchant que ça, au fond, bien au fond.

• M : Le Peuple avait regagné sa Liberté ! Enfin, après moult Révolutions, vous aviez réalisé le Grand Soir, celui où l'état tomberait pour qu'émerge une nouvelle société, réellement basée sur la Liberté, l'Egalité et la Fraternité.

• E : Ouaip sieur, on s'est pas dégonflés et surtout on s'est pas laissés impressionner par les Dark Warriors de tout crin, protecteurs du système. Nous avons marqué la chute finale de cet état décadent en prenant Chichi en « otage du Peuple ». Ses anciens miliciens, retournés à la Lumière de leurs Sœurs et Frères Citoyens, entourés de la foule calme, sortirent Chirac du palais de l'Elysée avec les menottes aux mains.

• M : C'est un symbole fort ! Enfin, celui qui devait être en taule depuis au moins 2001 (date où sa corruption était la plus flag', même si depuis qu'il était maire de Paris – 1977, le premier maire de Paris depuis la Commune de 1871 – il s'en était mis pleins les poches), l'état (et les socialos qui n'ont rien fait pour appliquer la loi) ayant montrer son injustice évidente (tous égaux mais certains plus que d'autres), le Peuple prit cette Justice en main, de façon impartiale et digne.

• E : Les seules agressions envers Chirac furent des oranges et des pommes jetées, pour agrémenter son incarcération.

• M : Ça partait plutôt d'un bon sentiment alors, hihi ;-)

• E : Nous nous adressions aussi au monde pour lui montrer qu'une république pouvait, et se devait, de déclarer son propre système étatique aboli et interdit (une des rares choses qu'il ne soit pas interdit d'interdire, bien au contraire !) : l'état était désormais persona non grata, système non bienvenue !

• M : Pour que souffle un vent de Liberté sur le village planétaire. Ça devait être magnifique de participer à cet élan Révolutionnaire qui venait couronner de succès 5 000 ans de Luttes contre le système dogmatique de la tragique trinité : religion, état, monnaie.

• E : C'est clair, j'en tremble encore à cette simple évocation. Tu ne peux pas imaginer le feu d'artifice de liesse populaire, le sentiment étrange mais jouissif de la communion parfaite des êtres, l'Harmonie de tous les esprits avec tous les corps dans cette fête orgiaque (façon de parler, même si tout le monde s'aimait ce soir là, ça n'a pas fini en partouze non plus, du moins pas pour tous). Le Grand Soir est incontestablement la meilleure soirée de toute ma modeste vie.
Cette extase orgasmique de la Révolution, cette espérance … TEMPS MORT : c'est énooorme, cet espoir des lendemains qui chantent, mais c'est bien sûr !!!

• M : Quoi, qu'est ce qu'il dit mon marin ???

• E : NADIA, je m'appelle Nadia !!!

• M : Joli prénom. Beaucoup de gens ont pris ce prénom à Utopia, en souvenir d'une légende urbaine.

• E : Merci, ça veut dire « Espoir », en arabe, slave, russe, allemand, italien.

• M : (petit clin d'œil avec gros sourire) Voilà une pierre angulaire à ta personnalité que je suis heureux que tu ais retrouvé.

• E : Je suis trop contente, c'est un gros poids en moins. Toutes ces ressouvenances et good vibes, c'est grâce à ce good trip aux champis. Merci de m'avoir permit de vivre ça avec moi-même et encore plus avec toi, sans qui je ne serai pas allée aussi loin dans mon exploration fabuleuse de mes Mois.

• M : Je t'en prie, c'est toi qui as fait tout le travail pour retrouver tes mémoires.

• E : Oui mais sans le guide et fil d'Ariane que tu as été pour moi durant ce voyage psychédélique, je n'aurai pas pu triper aussi à l'aise avec moi-même et ma psyché. Et je tiens à t'en remercier ! un point c'est tout.

• M : Ok boss !

• E : Et toi, ton vol intersidéral ? Heureux ?

• M : Mouais.

• E : Ouh, c'est un petit oui ça. Tu veux qu'on en parle Bob ?

• M : Beh en fait j'ai un peu bad tripé en repensant à ce que c'était…. à comment devait être la vie là-bas, dans ce monde-là en ce temps-là. Je n'aime pas trop remuer la merde du passé.

• E : Je comprends, ça ne doit pas être gai pour toi d'entendre les misères du monde d'avant. Surtout quand on voit comme c'est … l'Elysée des vivants ici !!!

• M : Et oui Miss, c'est un autre monde ici, c'est pour ça que je m'y sens si bien.

• E : Mais qu'est ce qui a fait qu'on en arrive là, à cet état de saturation par rapport au vieux monde, justement à ce moment-là, je n'arrive toujours pas à m'en rappeler.

• M : Ah ça, je crois bien que je peux t'aider !

• E : Encore une fois !!! Envoi la sauce alors !

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