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T'es qui là ???

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Collectif des 12 Singes (Al LU-SINON)


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21 janvier 2005 5 21 /01 /janvier /2005 20:00

07 - Bonne nuit les petits
Télécharger le fichier : 07-Bonne nuit les petits.pdf


Esperanta et Moa arrivent à la place de la Fédération (ex nation), où furent enterrés dans un mausolée les Révolutionnaires morts durant les Trois Glorieuses des 27, 28, 29 juillet 1830.

• Esperanta : Forcément, tu ne pouvais pas habiter n'importe où à Paris !

• Moa : Bin non, je fais ce que je peux pour ne rien faire comme les autres.

• E : Belle philosophie. Et donc, cher guide touristique, où sommes-nous ?

• M : Ceci est la place de la Fédération, anciennement appelée nation.

• E : Toujours autant à fond de symbolique, c'est beau à voir.

• M : En plus, tous les matins, quand je me lève pour aller Participer (pas trop tôt quand même), ces monuments à la gloire des Anciens, morts pour cette chère Liberté enfin acquise plus de 150 ans après, m'obligent à être des plus honnête envers les autres et surtout moi-même.

• E : Euh, on reste dans la rue ou bien ?

• M : Non, bien sûr que non. Autant pour moi. Viens j'habite là, à l'étage.

• E : Evidemment il n'y a plus de code pour ouvrir la porte, on rentre comme dans un moulin.

• M : Evidemment, nous n'avons plus peur des gens ! Non seulement ça ne sert plus à rien, mais en plus on n'est plus emmerdé par ça.

• E : Porte non fermée à clés bien sûr aussi.

• M : Non, faut quand même pas abuser. Ton chez toi reste un lieu privé, même si tu n'en es pas propriétaire mais usufruitier (celui qui en a l'usage jusqu'à déménagement volontaire).

• E : Ok, comme ça c'est glop !

• M : Glop ?

• E : Ouais, glop glop comme le cri de joie de Pifou, le frère de Pif le chien.

• M : T'es exceptionnelle toi décidemment, tu es hors catégorie.

• E : D'accord, je vois le genre, je ferai gaffe si tu m'invites à un repas entre amis.

• M : N'importe nawak (tribu indienne d'Amérique). Voilou, je te présente mon modeste chez moi.

• E : Ouah, sympa. Louise Michel, Che Guevara, un beau gosse Révolutionnaire : je vois que tu es bien entouré.

• M : Eh oui, ni dieu ni maître, sauf eux (le début de la phrase est de Blanqui, le beau gosse qui passa 36 ans de sa vie derrière les barreaux, toujours au service de la Cause). L'enseignante Communarde / Partageuse au service des enfants du Peuple pour en faire des adultes Conscients et Critiques, le guérillero médecin international (Humaniste et jusqu'au boutiste de la Révolution aux mains du Peuple, d'où son abandon de Castro qui partait déjà en sucette pour exporter les Révolution – comme était censé le faire Napo au départ avant de partir lui aussi dans son délire) et le Révolutionnaire professionnel qui se sacrifie pour ses idéaux.

• E : Cool la déco un brin psychédélique, les spirales de toutes les couleurs. Excellent, le tag mural.

• M : Oui, c'est un pote graffeur qui l'a fait.

• E : C'est vraiment chanmé ce mélange des mythologies du monde. C'est ça non ?

• M : Oui, tout à fait. Ça représente l'origine du monde et les évolutions de l'Humanité selon les civilisations, avec toute la symbolique qui va autour.

• E : J'adore le mélange de sérieux et de déconne dans la customisation de ton appart. C'est tout toi ça ! Voyons ta bibliothèque, ça aussi c'est très représentatif de la personnalité. Pierre-Joseph Proudhon avec « Qu'est ce que la propriété » (c'est le vol du bien commun au profit des intérêts particuliers), Thomas More et l'exceptionnel « Voyage en Utopia », Paul Lafargue {gendre de Marx} avec son subversif « Droit à la paresse, réfutation du droit au travail de 1848 », Pierre Kropotkine et Bakounine (les princes russes de l'Anarchie), Emile-Pignot le Pacifiste avec « Le lendemain du Grand Soir », Colloque universitaire de Perpignan sur « La Commune de Paris de 1871 : Utopie ou modernité ? », James Guillaume et son « la Première Internationale », Maurice Agulhon (« Les Quarante-huitards », le printemps des Peuples), Daniel Guerin et sa « Lutte de Classes » (1793-1797). Le tout agrémenté de bouquins plus légers comme Gébé et son fabuleux « An 01 », « Utilisation rituelle du cannabis », la bible des toxs avec Jean-Pierre Galland et les deux tomes de « Fumée clandestine », le Kama-Sutra illustré (version poche, plus portable). Je vois que tu as de quoi agrémenter les longues soirées d'hiver.

• M : Et oui, il n'y a que dans les livres où on peut vraiment comprendre comment les systèmes sont (dans leurs aspects les plus complexes) et donc réfléchir puis élaborer des contre systèmes efficaces. Et après, je me détends les neurones en apprenant l'art de faire l'Amour, en fait à être en pleine communion avec l'autre, en son corps et esprit (et pour ça, la fumette amplifiant les sens, c'est du pur Bonheur).

• E : Ouais, enfin, j'espère que t'as quand même pas besoin du Kama Sutra pour savoir faire du sexe.

• M : Non bien sûr, je me suis fait mes propres expériences à côté. Mais ça aide à se « perfectionner » dans le sens où je suis plus à l'écoute des sensations / expressions de l'autre, dans le silence absolu des mots mais dans la profusion de dialogues des yeux et des sens. Le Kama-Sutra n'est pas un bouquin de cul, c'est un exposé sur l'art d'aimer et de s'étreindre, nuance.

• E : Certes, tout comme peut l'être le soufisme, courant de l'islam basé sur la communion avec Allah par le biais des plaisirs terrestres qu'il a lui-même créé (transe musicale, érotisme).

• M : Exactement. Tu souhaites un truc à boire ?

• E : Ouais, mais sans alcool : la fête sera plus folle. Je touche pas à ça moi.

• M : J'ai pas mal de jus de fruits exotiques (histoire de se refaire la santé après un long voyage), ….je sais ce qui te ferait plaisir ! Laisse-moi faire.

• E : Ok, mais plus de drogue, j'en ai ras les neurones.

• M : T'inquiètes, c'était prévu comme ça. Faut pas abuser des bonnes choses, surtout que là tu as bien l'air sur pied. Tiens.

• E : Merci. Hum, c'est super bon. Ça me rappelle quelque chose. C'est quoi au juste ?

• M : C'est du jus de canne à sucre avec des glaçons, comme ce que tu peux trouver en Inde (ou plutôt aux Indes vu la diversité).

• E : Hum, c'est bon comme là-bas dit ! T'y es allé ?

• M : Non, mais je connais pas mal d'indiens, ils sont trop cools (sauf les brahmans, les prêtres, qui ont du mal à se séparer de leur domination castique plurimillénaire).

• E : Ah, les castes : une belle saloperie. C'est « fort » en tout cas comme système d'oppression : notre système de classes (dirigeants stratégiques, cadres opérationnels, ouvriers producteurs) rendu immuable par le poids de la religion. Si l'on est Dhalit (caste des non-humains), c'est que l'on a pêché dans une vie antérieure, donc faut fermer sa gueule dans cette vie de merde pour que la prochaine soit meilleure : ainsi personne ne peut remettre en cause le système, sauf les athées ou autres non craintifs de dieux hypothétiques (il n'y a que les Indisciplinés qui peuvent faire tomber la discipline). C'est bizarre, j'ai des flashs comme si j'étais allée là-bas.

• M : Heureusement, même ce système là est tombé sous les coups de la Révolution, enfin après tant de supplices injustes (et injustifiables) pour les pauvres.

• E : Attends, attends, …, j'ai un flash-back comme si je connaissais les Indes dans une vie antérieure !

• M : Tu crois à la réincarnation ?

• E : Non, pas du tout, c'est bien ça le problème, … donc ça voudrait dire que j'y suis réellement allée. D'où l'histoire avec Uttanka et Jaisalmer la forteresse dorée du désert. Je savais bien que tout ça me disait quelque chose, ne m'était pas totalement inconnu. Ouais, ça fait bien parti de mon rêve maintenant que j'y pense (et puis j'oublie, c'est la vie c'est la vie).

• M : C'est marrant (façon de dire) : toi t'as fais un rêve anté-prémonitoire dans le sens où il te permet de revivre profondément le passé plutôt que de voir furtivement l'avenir.

• E : Bin oui, pfff (énorme soupir), tel est mon cruel dilemme !

• M : T'inquiètes, on va arranger ça, à deux on est toujours plus fort !!!

• E : Quels sont tes sentiments, ceux qui inspirent ces propos ?

• M : Euh (tout rouge) … purs bien sûr !!! Je ne suis là que pour t'aider, et seul moi le peux.

• E : Vas-y explique !

• M : Hum (maintenant tout pâle)… dans le sens où nous sommes proches et que j'ai un côté chamane qui est bon pour toi et ce que t'as ;-)))

• E : Et qu'est ce que j'ai ? T'es relou à la fin, accouche !!!

• M : OK, j'envoi la purée ! C'est juste que je sais … que je peux imaginer et comprendre ce que tu as vécu et d'où tu viens. Du coup je peux te proposer des cocktails pour te requinquer !!!

• E : C'est clair que tes préparations étaient très … excitantes et propres à solutionner certains de mes problèmes. Ou plutôt à m'épauler dans la quête et la compréhension des bribes d'évènements qui parsèment mes mémoires (long terme, émotionnelle, physionomiste).

• M : Et donc tu étais aux Indes pour tourisme ?

• E : Non, je crois que j'y étais pour bosser pour la Cause. J'ai en résidu mémoriel un immense parc expo avec gavé de gens : une communion de cœur de toute l'Humanité, la réunion de 250 000 délégués venu du monde entier (dont un effort particulier de l'Afrique) avec leurs différences enrichissantes, leurs cultures envoûtantes, des performances artistiques exaltantes.

• M : Peut-être le Forum Social Mondial à Mumbai ?

• E : Sûrement ! Je me vois bien en altertouriste là-bas !

• M : Je vais me préparer une petite absinthe. Un peu de musique classique ?

• E : Euh ouais, du son en tout cas !

• M : Et c'est tipar pour Aphex Twin.

• E : Ça pulse ton truc, c'est bon ça ! Et t'appelles ça du classique toi ?

• M : Ben pour les gens d'aujourd'hui oui ; ça a 50 ans quand même, ce n'est pas tout neuf.

• E : Et les Utopiens écoutent quoi comme son maintenant ?

• M : Tu as deux grandes familles : les musiques électroniques et les acoustiques. L'électro englobe tous les sons à base de sampler, boîte à rythmes, table de mixage (tout ce qui est produit par l'électronique tout simplement), le spectre est large, tous les genres y sont retravaillés ; les musiques acoustiques quant à elles ont évolué avec l'invention de nouveaux instruments (qui jouent avec les vibrations du cristal, l'écoulement de l'eau, la force du vent, …), de nouveaux styles sont apparus ainsi que des résurgences de mélodies traditionnelles (troubadours, folkloriques, arabisantes, orientales) agrémentées de textes contemporains (ou mise en musique d'écrits du passé).

• E : Cool, faudra que tu m'inities, j'adore les nouveaux sons. Qu'est ce que tu fais avec cette cuillère et ce sucre ?

• M : C'est pour mon absinthe, la fée verte à consommer avec grande modération si on ne veut pas finir fou ou aveugle (car celle-là c'est pas le genre où l'on a neutralisé la thyone, qui attaque le système nerveux des consommateurs abusifs). Tu en mets un peu sur le sucre que tu enflammes, tu fais prendre feu le peu d'absinthe au fond du verre, tu mélanges les deux et tu coupes avec de l'eau bien fraîche, voila c'est prêt. Je ne suis pas un grand fan d'anis (même famille), mais vu que c'est bien sucré, c'est super bon.

• E : Ha, j'avais pas vu, tu fais pousser aussi. Ça ne m'étonne pas de toi.

• M : Et oui, on n'est jamais mieux servi que par soi-même, comme d'hab. Je n'ai jamais eu la main verte pour les légumes car j'aime moyennement ça, mais quand il faut faire des efforts pour du cannabis, une plante qui le vaut bien, je suis d'autant plus motivé. Et c'est si beau de voir une graine grandir au fur et à mesure (la vie dans toute sa splendeur), puis de goûter les têtes et voir comme la Nature défonce bien :-)

• E : En parlant de ça ...

• M : Je vois que tu ne perds pas le nord toi ! C'est dans la boîte en bois là-bas.

• E : Ouah, c'est la boîte de Pandore ton truc : le parfait atelier de toxage ! Beuh, shit, feuilles, cartons, briquet, souris pour tasser (filtre de cigarette).

• M : Beh eh, bon vivant rime avec prévoyant. J'ai horreur d'être en panne de quoi que ce soit.

• E : Je comprends bien. Par contre t'as pas de clopes ?

• M : Non, à Utopia il n'y a plus que des feuilles de tabac. Les cigarettes étaient trop trafiquées par les fabricants avec de l'ammoniaque pour te rendre accroc à la nicotine. Ici, on fume nature !

• E : Ok ! Beuh ou shit ?

• M : Beuh, indica de préférence.

• E : Ouais, ça m'ira très bien : être zen avant d'aller au dodo c'est le top.

• M : Comme ça tu pourras bien évacuer ta dure première journée Utopienne.

• E : Un peu physique c'est sûr, mais très instructive.

• M : Globalement ça va, l'atterrissage n'a pas été trop rude ?

• E : Non, franchement ça le fait. C'est complètement inattendu mais je suis plus que ravie.

• M : Alors c'est cool.

• E : Par contre, demain, je risque fort de te saouler car la nuit aidant, j'aurai plein de questions à te poser.

• M : No sushis, je suis à ta dispo.

• E : Tiens.

• M : Ça va oui ? Qui roule bamboule (allume le pet), c'est la règle.

• E : Beh merci.

• M : Beh de rien.

• [(blanc) }… croa …} croa …}… croa } ……]

• M : Et euh … sinon, comment ça t'es venue l'idée de partir aux Indes ?

• E : Aussi loin que je me souvienne, il me semble que c'est après avoir vu une copine de mon voisin, qui revenait d'un trecking dans les montagnes indiennes du Cachemire.

• M : Magnifique région, … avec tout ce qu'il faut en plus :-) Et le FSM ? Tu te rappelles comment tu es arrivée là-bas ?

• E : Beh … c'est sûr que j'ai pas atterrie comme ça au hasard. Euhhh … il me semble que c'est après avoir passée trois jours en plein cagnard avec Astérix.

• M : Pardon ?

• E : Je sais pas plus, je te dis comme ça vient.

• M : Ah, je vois. Ce ne serait pas le Larzac en août 2003 ? Et Astérix : José Bové ???

• E : Bingo, mais oui, mais c'est bien sûr ! T'es trop fort je t'assure. J'y vois à nouveau clair. Tout me revient maintenant. En fait, je gravitais depuis longtemps autour de courants alternatifs, voire underground (« sous-terrains »), ne me sentant pas spécialement à l'aise avec les carcans des partis où la direction sait et la base suit. J'étais montée avec un pote au contre-G8 d'Annemasse (rassemblement contre le sommet des 8 pays les plus industrialisés pour définir la suite des événements, sans mandat de l'ONU et encore moins des Peuples), plus pour être en réflexionnite détendue avec les gens que pour me prendre des gaz lacrymaux dans la gueule. Nous avions la chance de nous être installés à l'embouchure du chemin pour aller dans le village intergalactique (celui des « institutions », partis et associations) alors que nous étions dans le Village AutoGéré Anti-Guerre (celui où il y avait de l'ambiance et où l'Anarchie montrait toute sa capacité d'organisation : du désordre naît l'ordre – et l'inverse est tout aussi vrai héhé). Je fus toute retournée par cette expérience, avec 20 000 militants de toute l'Europe (et même d'ailleurs : pause Contestation durant leur voyage !), je voyais tout le contre-pouvoir que pouvait représenter les Altermondialistes en général et les Contestataires de nos civilisations inégalitaires et suicidaires en particulier.

• M : Tu as effectivement l'air toute retournée.

• E : Beh oui, il y eu vraiment un avant et un après G8. Dès lors, de par ma prise de conscience, j'étais déjà perdue pour le système. J'avais voué sa perte, ou du moins (puisqu'on ne peut décider seule de faire une Révolution, sinon c'est un coup d'état) je ne me casserai plus le cul pour cette bête immonde. Je suis une femme Libre, je ne supporte pas la mise en moule : y avait basta de cette prison sans chaînes ! Déjà pour mon anniversaire de quart de siècle, j'avais décidée que c'était bien beau de critiquer l'Occident mais que ça restait limité : donc il fallait voir là-bas, en Orient comment ça se passe, histoire d'avoir deux points de vue pour se faire une opinion nuancée.

• M : Sage démarche.

• E : Tiens le pet, il met une bonne claque. J'ai déjà les yeux bien lourds !

• M : Merci, héhé, tu crois quoi ? J'ai du bon tabac dans ma tabatière !!!

• E : C'est le moins qu'on puisse dire.

• M : C'est de la beuh de l'an dernier, très bonne récolte. Et donc, comment t'as organisé ton truc ?

• E : C'est relativement simple, du moins logique. Ne pouvant plus supporter de travailler dans un boulot où je guettais l'heure du gong de fin de labeur, je résolus que je ne pouvais pas être Révolutionnaire le week-end (même si c'est très sympa, mais bon, ça va pas très loin) et me faire chier au taf la semaine. Je décidais donc de demander très gentiment à mon boss si il ne pouvait pas me virer afin que mon voyage soit subventionné par l'état (chômage), pour que j'effectue ma formation anti-étatique (l'arroseur arrosé, utilisation du système pour le détruire).

• M : Et ?

• E : Et il a été très très gentil !!! En fait je tombais bien, car lui aussi voulais me parler de mon efficacité au travail. Tu m'étonnes, depuis des mois où je voyais l'impossibilité organisationnelle (donc des chefs) de faire correctement la tâche pour laquelle j'étais payée (au lance-pierre), j'occupais mon large temps libre au boulot pour lire les classiques de la Contestation constructive. Proudhon, Thomas More, des dossiers sur la société actuelle, tout y est passé. Donc virée avec 2 ans de chomdu et 2 semaines de vacances offertes. On obtient beaucoup de choses en demandant gentiment !

• M : C'est ce que je vois, il a été super cool avec toi, Respect.

• E : Oui, il a apprécié que je fasse le premier pas, parce qu'il n'allait pas tarder à venir me voir. Et donc là c'était parti pour le FSM, Mumbai j'arrive.

• M : Et tu as fait quoi là-bas ?

• E : En fait, le fond du truc c'est que j'en avais marre de bosser pour un patron qui me jettera 1000 malheureux euros à la fin du mois en guise de tout ce que je me suis fait chiée pour que Môsieur ait une belle ouature. Donc autant mettre le peu de connaissance que j'ai eu la chance (et la sueur) d'acquérir au service de gens qui côtoient la misère tous les jours et qui ne s'en plaignent pas (d'abord ils pensent à manger).

• M : C'est tout à ton honneur.

• E : N'en fais pas trop : c'est juste que je voulais joindre l'utile d'être volontaire à l'élaboration du FSM à l'agréable d'être au chaud en plein hiver avec une culture complètement différente et donc super enrichissante. Et j'ai pas été déçue du casse-croûte, j'en ai appris des trucs. Et ça m'a coûté trois mois de bonne dépression bien intensive.

• M : Oh ?

• E : Bin ouais, c'était la première fois que je partais comme ça dans un pays lointain sans pap & mum. Même si c'est pas facile tous les jours de vivre comme musulmane en France, aux Indes c'est d'autant plus difficile. Alors que le Coran stipule clairement que tous les êtres humains sont Egaux devant Allah, le livre fut adapté (comme dans chaque pays) aux mœurs et cultures locales : beaucoup de femmes portaient des burka noires (des fantômettes, le drap obscure de la honte sur la tête, avec seul un petit grillage pour « voir » le monde extérieur) et ils avaient même adopté le système des castes (plusieurs niveaux d'humanité). Pourquoi pas picoler et manger du porc aussi, bande de mécréants.

• M : Il me semble qu'aux Indes (comme dans beaucoup de pays du monde) la société était encore frustrée sexuellement. Les mariages étaient arrangés ou fortement soumis à approbation parentale, la virginité était obligatoire puis l'acte sexuel – que dis-je, uniquement reproducteur – se devait avec son mari, et avec lui seul durant toute la vie (pas de divorce possible, si ce n'est par la mort). C'est bien parce que les hommes ne savaient pas maîtriser leurs pulsions, qu'ils avaient besoin de cacher leurs femmes et sœurs. La gente féminine adoptait aussi le voile pour plus se faire emmerder par les chauds de la bite.

• E : C'est clair. Dans beaucoup de pays musulmans, les femmes vivaient tranquillement pendant longtemps, elles faisaient presque comme elles voulaient. Puis des gros machos, obsédés ou prudes (même cheminement mental), demandèrent de cacher ces seins qu'ils ne sauraient voir. Ils n'avaient qu'à pas regarder à ce moment-là (surtout qu'il fallait bien mater pour voir quelque chose transparaître) !

• M : Pour sûr, on ne voit que ce que l'on regarde, et ce que l'on veut bien voir.

• E : Ça c'est bien vrai mon p'tit gars ! C'est plus facile de cacher les beautés vénusiennes que de faire en sorte que les mecs arrêtent de penser avec leur bite !!!

• M : Exactement. C'était la négation des charmes pour mieux supporter les vicissitudes et vices masculins sexuels. N'oublions pas non plus, qu'en Europe pendant longtemps les femmes avaient aussi de longs vêtements, se baignaient presque habillées (ou la cabine descendait jusque dans l'eau pour qu'on ne voit rien du maillot de bain) mais encore plus souvent étaient aplaties des seins par un corset (une torture pour le dos et la poitrine mais la paix sexuelle était à ce prix là). Les dames devaient même jusque dans les années 60 avoir l'autorisation de leur mari pour ouvrir un compte en banque, sans oublier que de nombreuses femmes portaient un foulard pour cacher leurs cheveux et la nuque. C'est « marrant », en fait les mœurs masculines ont toujours interdites aux femmes de laisser transparaître la nuque, les oreilles et les cheveux : du coup les visages ne montraient plus rien de la féminité (comme les femmes tondues, même principe d'humiliation).

• E : Eh ouais, heureusement les Européennes ont lancé le mouvement en 68 avec la libération des mœurs, puis les musulmanes ont, bon an mal an, de hautes Luttes, conquis certaines Libertés fondamentales qui ouvrirent des brèches (alors qu'à certaines époques elles étaient au même niveau que les autres, mais l'homme est rétrograde par cycle, tout comme rien n'est linéaire dans l'Histoire).

• M : Et tu ne m'as pas dit. Tu bossais dans quoi pour que ça te saoule tant ?

• E : Euh, hum, j'étais commerciale pour vendre du contenu rédactionnel sur les sports mécaniques auprès de services multimédias.

• M : Ah ouais, bien. Je te voyais bien dans ce genre de taf mais pas sur ce secteur là.

• E : Oui, beh faut bien bosser pour pouvoir bouffer. Du moins fallait ... jusqu'à ce que je décide que j'avais suffisamment travaillée (depuis 4 ans mais depuis 10 avec les boulots d'été et les stages) pour bien mériter une année sabbatique (en fait deux, tellement c'était bon) tous frais payés. Mais c'était pas pour rien faire, au contraire : c'était pour faire des choses qui me tenaient à cœur, qui pouvaient aider les gens, le tout dans une bonne ambiance si possible. Il fallait que je voie si ça me plairait de bosser dans une association, sur le terrain.

• M : Et ton expérience indienne alors ?

• E : Beh, en fait, c'était vraiment l'arrache complet. Les Indiens étaient trop fiers d'eux, du moins la majorité, venant des divers partis communistes locaux : genre vieux de la vieille, procéduriers et ordonnateurs. Tout ce que je hais, des vrais cocos quoi ! En plus, c'est toujours les mêmes gens qui interviennent, des universitaires ou syndicalistes (des têtes) et qui traitent des mêmes sujets alors que ceux que ça concerne restent dans la salle (mêmes si ils posent de bonnes questions et participent beaucoup aux ateliers de réflexion et autres formes de développement d'idées). Et surtout, j'ai moyennement digéré les énormes buffets des ONG internationales qui luttent contre la misère toute la journée et se gave en rentrant le soir dans leur hôtel quatre étoiles (même si la chambre y coûte le prix d'une nuit en Formule 1, mais c'est une question de principe). Mais sinon c'était la pure éclate avec les autres volontaires, venant des quatre coins du monde (surtout des coins de l'Europe). Et j'ai rencontré un tas de gens extraordinaires qui pensent globalement et qui agissent véritablement localement.

• M : Et niveau taf, ou occupation plutôt, après ton retour ?

• E : Hum, j'ai donc déprimé trois mois à mon retour, parce que les Indes ça bouleverse les convictions et la vision de la réalité autant que l'on voit vraiment ce qui est réellement important. Puis j'ai réfléchie à pleins de projets alternatifs qui pourraient marcher et me plaire en même temps.

• M : Genre ?

• E : Genre une coopérative socioculturelle où toutes les tranches d'âge et les goûts pourraient trouver une ambiance culturelle à leur convenance. Je pensais le truc avec trois dance-floors (électro, ethnique, divers) mis aux ambiances de la soirée, un restaurant bio / équitable original et à pas cher, avec une salle où l'on pourrait acheter les produits consommés à table (pour la plupart provenant de champs de paysans voisins) et un hall d'exposition artistique. Le tout bien évidemment fonctionnant sur les principes d'Eco-Développement (panneaux solaires, économie d'eau associé à récupération des pluies, isolation en chanvre – bonne tenue acoustique et thermique, mini-éoliennes, etc. …).

• M : Excellent comme projet !

• E : Le meilleur étant pour la fin : cela se voyait comme une Coopérative, donc Collectiviste et Anarchiste pour la gestion des activités : pas de chef, tout se décide par tous en Assemblée Générale, pas de salaire mais des retours sur bénéfices égaux pour tous.

• M : Tout ce que j'aime. Et ça a donné quoi ?

• E : Beh, pas grand monde pour me suivre. Peut-être que c'était trop en avance sur mon temps et sur l'individualisme régnant en ce début de millénaire.

• M : En tout cas, tu peux être sûr qu'aujourd'hui ton projet serait accueilli avec grande joie. D'ailleurs il existe quelques endroits un peu dans le genre, mais pas aussi complet que ça.

• E : (Bâillement) Ouais, beh tu me montreras ça. Par contre, c'est hallucinant : pendant les 5 heures du voyage (que je n'ai absolument pas vue passées), je n'avais vraiment pas faim, mais là elle se réveille d'autant plus. Surtout qu'en plus à part ce matin, je ne sais pas du tout depuis quand je suis à jeun.

• M : Tu m'étonnes, avec les champis on n'a plus de notion du temps (c'est ça qui est bon) et la faim aussi est au ralentie. Mais il ne faut pas confondre les signaux du corps tel que la sensation de satiété (avoir la dalle) et le niveau réel de réserve de tes organes. Dans ton cas, c'est sûr qu'il est grand temps de manger. Il y a du jambon dans le frigo et du pain au pavot (mais celui-là, il ne fait rien de mal).

• E : Quoi ? Du halouf ? T'es malade ou quoi ? Hum, excuses moi de te demander ça, mais Moa tu m'as bien dit que c'était le diminutif de Moïse-Œdipe-Akhenaton non ?

• M : Oui, et ?

• E : Beh Moïse … t'es juif donc.

• M : Citoyen du Monde, Utopien et accessoirement juif (dans le sens où c'est une caractéristique privée) ! Mais sinon c'est vrai : de toute façon j'aurai du mal à le cacher avec mon nez, que dis-je, mon cap, ma péninsule.

• E : Comment peux-tu manger du porc en tant que juif ?

• M : Ben parce que c'est bon ! Forcément tu n'es pas au courant : ici, on s'en fiche pas mal des interdits religieux de ce genre. Mais si ça te dépasse, j'ai aussi de la choucroute. Vu ton voyage intersidéral et la faim des champis qui va avec, je pense que ça pourra te plaire et bien te caler.

• E : Mouais, je vais plutôt partir sur ça alors.

• M : Je ne te propose pas de bière avec, même si c'est le couple classique.

• E : Merci, mais effectivement, non merci.

• M : Je propose, tu disposes.

• E : (Enooorme bâillement) J'en peux plus. Je commence vraiment à piquer du nez. Je vais pas tarder à aller me coucher.

• M : Tu as bien raison, une bonne nuit de sommeil te fera le plus grand bien. Demain sera un autre jour. Tu apprécieras d'autant plus Utopia. Ne bouge pas, je vais te préparer ton lit.

• E : Et toi, tu dors où ?

• M : Juste là, sur le divan.

• E : Tu rigoles où quoi, t'es chez toi, je vais quand même pas t'ôter le lit du dos !

• M : Tu es mon invitée donc ne fais pas de chichi, c'est comme ça. C'est tout de même la moindre des hospitalités.

• E : Bon, beh, … merci alors.

• M : De nada, you're welcome.

• E : Gracias.

• M : Prego ! :-)

• E : Euh, par contre …

• M : Ah oui, j'imagine que tu n'as pas amenée ton pyjama durant ton voyage. Tiens, voilà un long t-shirt et un caleçon propre. Ça t'ira ?

• E : Nickel chrome, merci.

• M : Tu as la salle de bain qui est juste là-bas.

• E : Merci, je vais aller me changer.

• M : Prend ton temps.

Moa se retrouve seul, ça gamberge sec : cette petite muslim lui plaît bien, elle a un pur style, elle est cultivée et en plus elle est belle (charmante et petit cul gros seins, comme notre ami les aiment :-). Mais fidèle à ses principes, il n'encouragera rien et ne fera rien de spécial : un plan est une liste de choses qui n'arriveront pas ! Notre ami n'est pas un chasseur (enfin ça dépend des jours), mais plutôt un romantique en tourment face au sexe fabuleux.

Esperanta de son côté ne sait pas trop quoi faire non plus. Elle se parle dans le miroir, demandant si elle a bien fait d'accepter cette offre à dormir à domicile, mais comment aurait-elle pu faire autrement, ne connaissant personne à Utopia. En plus, il est bien, c'est un bon petit youpin, mais ce n'est pas pour autant qu'il doit s'imaginer des choses, notre amie n'est pas le genre de fille … quoique, ici c'est un autre monde, soyons folle. Ne sachant pas comment gérer la chose, elle décide de laisser venir, elle improvisera en fonction du feeling.

• Esperanta : Je suis toute foutue. Je vais dormir comme une masse.

• Moa (à l'autre bout de la pièce, sur son divan inconfortable) : C'est sûr. Bon, beh, comme on dit chez nous : Schlaffen Sie gut und traumen Sie süss !!!

• E : Hum, merci, mais ça veut dire quoi ?

• M : C'est de l'alsaco. Ça veut dire : bonne nuit et fais de beaux rêves.

• E : Ok d'accord. Beh, tout pareil pour toi alors.

• M : Merci. Allé, j'éteins la lumière. Reposes toi bien.

• E : Merci de même Moa, t'as assuré aujourd'hui.

• M : Je t'en prie, je n'ai fait que ce qui était bon pour toi.

• E : C'est vrai, et je t'en suis d'autant plus reconnaissante. De notre temps, peu de gens auraient réagi ainsi en se montrant si serviable, prêt à dépanner.

• M : Ni pense plus, c'est du passé maintenant. Tout cela est bien loin à présent.

• E : Mouais, pour toi peut-être. Pour moi c'est comme si c'était hier.

• M : Je comprends ce que tu ressens. Ce n'est pas évident à gérer cette faille temporelle. Mais bon, c'est tellement mieux ici.

• E : Tu as bien raison. Sur ce …

• M : Ouaip. Tchuss.

Après 5 minutes de silence, Esperanta se tournant dans tous les sens dans son grand lit, ayant du mal à trouver le sommeil :

• Esperanta : Hum, Moa ? Tu dors ?

• Moa : Même pas d'un œil. Pourquoi ?

• E : Euh, (putain je vais passer pour une conne, bon tant pis, qui ne tente rien n'a rien), … je me sens pas bien toute seule dans ce grand lit froid. J'ai peur de faire des cauchemars cette nuit.

• M : T'inquiète, je suis là, tout près. Tu veux que je te mette une veilleuse pour ne pas que tu flippes trop dans le noir.

• E : Eh !!! Je suis plus une gamine !

• M : C'est pas ce que je voulais dire, c'était une boutade.

• E : Oui, bin hein … tu sais où… Non, sérieux, tu veux pas dormir à côté de moi, je me sentirais plus rassurer.

• M : Pourquoi pas, si il n'y a que ça pour te faire plaisir.

• E : Beh t'emballe pas non plus, c'est en tout bien tout honneur.

• M : Je l'entendais bien de cette oreille.

• E : (grrr il m'énerve avec son petit sourire narquois) Bon alors ça va (sourire tout aussi faussé).

• M : Hum, tu peux juste me faire un peu plus de place s'il te plaît, je sais bien que je ne suis pas épais, taillé dans une biscotte, mais quand même.

• E : Sieur est exigeant en plus.

• M : Et ouais, fallait pas m'inviter, héhé !

• E : Gros naze !!!

• M : Bon allé, il y en a qui veulent dormir ici.

• E : Tu manques pas d'air toi !

S'en suit une bataille de polochon, des chatouilles sans dessus dessous. Après une lutte hardie, se retrouvant face à face, plongeant leurs regards dans les yeux de l'autre :

• Esperanta : Qu'est ce qui nous arrive ? … je voudrai pas que tu crois …

• Moa : Je ne crois rien, je laisse faire les choses comme elles viennent.

• E : Tu sais, ce n'est pas si facile pour une fille comme moi … musulmane.

• M : Pourquoi ? Tu as l'air Libre pourtant, tu fais ce que tu veux.

• E : Oui bien sûr, mais c'est pas ça …

• M : Tu ne vas pas me dire que c'est parce que tu as peur de coucher avec l'ennemi, l'occupant ? D'une tu n'es pas palestinienne et je ne suis même pas israélien. Et de deux, ici personne ne te tondra la tête car ce temps là est bien révolu : aujourd'hui tout le monde vit en paix.

• E : Je sais, pardon c'est vraiment stupide comme réaction.

• M : No soucailles, je sais comme nous étions formatés en l'autre monde, donc je comprends ta manière de voir. Mais c'est du passé tout ça, nos peuples frères sémitiques se sont enfin réconciliés. Je te propose un simple baiser, tu en disposes !

Esperanta, emportée par la fougue qui l'entraîne, rassurée par toutes ces belles paroles et le personnage de Moa en général, se jette sur ses lèvres et lui ventouse la bouche.
De langoureux baisers transcendent ces êtres épris l'un de l'autre par une passion fulgurante et intense.
Moa promène ses mains, de façon très décente mais tout de même des plus sensuelles, le long du cou d'Esperanta, remontant en massant la nuque et en caressant les cheveux.
Moa entreprend en toute finesse un massage du buste : prenant le visage d'Esperanta dans ses mains, il continue ses manœuvres tout en pérégrinant vers la splendide poitrine de la gente damoiselle. Cajolant délicatement ses seins à travers le t-shirt, il prend pour cible le téton droit qu'il malaxe avec attention entre ses doigts agiles.
Toute envoûtée par ses émotions et puisque les jeux de l'Amour sont ouverts, Esperanta a la première le geste « déplacé » (mais bien placé au final) donnant le ton à la suite des évènements. Parcourant le torse légèrement musclé de Moa, elle descend jusqu'à l'entrejambe afin de tâter l'effet qu'elle lui fait. Force est de constater que Moa a les corps spongieux méchamment dilatés : il arbore un joli gourdin sous son caleçon.
Esperanta, sentant la chaleur du « vice » qu'elle a dans la peau (mais au moins elle se l'avoue), ne peut plus supporter ce t-shirt qui l'étouffe de chaud (tout autant qu'il indispose Moa dans sa gestuelle).
Miss Topless s'allonge sur le côté, notre bel étalon embrasse passionnément ces lèvres pulpeuses au goût si suave.
La sensualité de la peau de la belle et tendre, amène la langue de la luxure vers la zone érogène du lobe de l'oreille. Les lents mouvements du troisième sexe (le premier étant le cerveau, l'autre le chibre), tout aussi humide que sa verge hypertrophiée, sur ce petit lobe aux multiples cellules sensitives, affolent Esperanta de plaisirs et de gémissements torrides. En faisant un passage par le cou sucré, Moa ayant échauffé de ses doigts agiles les tétons chocolatés de Vénus, ses caresses labiales arrivent à point nommé pour apaiser ces deux magnifiques Monts Chéris éructant des intenses chaleurs de la Mère. Pendant que la bouche anti-incendie s'occupe du feu qui couve sur le sein gauche, la main apaise par des caresses sensuelles le sourire de la base du mamelon droit.
Esperanta est totalement submergée par ces sensations bilatérales : s'envolant de jouissance, elle saisit l'ancre du meneur de barque directement dans son caleçon pour s'arrimer au sol.
Une main masculine étant sous-utilisée, cette dernière contre attaque en lançant une offensive pacifique, un tir ami, vers le triangle des Bermudes de la forêt humide. En phase d'approche, le pouce frôle délicatement la grande lèvre supérieure, la première de la zone pubienne. Progressant vers son objectif, la petite lèvre supérieure est mise à l'index, doigt qui la cajole doucement pour montrer son attitude bienveillante envers elle.
Toute émoustillée par cette infinie béatitude multipolaire, Esperanta répond en tournevissant le phallus dur comme du béton et chaud comme la braise.
Moa, en transe chimique hormonale des neurones, déploie son pouce et décapuchonne le clitoris, à l'intersection des deux lèvres supérieures, et son majeur vers l'antre du plaisir. En faisant patiemment de petits cercles, le sphincter vaginal (le petit muscle dont il faut se faire l'ami pour pouvoir entrer en l'autre) se détend et autorise à plus si affinité. Les « bulbes du vestibule » (structure symétrique autour du vagin) se gorgent également, pour d'autant plus de plaisirs clitoridiens.
Esperanta n'en peut plus, elle arrache le caleçon afin de pouvoir saisir toute l'ampleur du phénomène, jusqu'aux boules.
Après avoir alterné bouche et main pour s'occuper de chaque sein, Moa, enclenche la seconde. Suite à une série de nœuds gordiens (l'infini grec « ∞ ») comme pour dire à tout à l'heure aux Monts divins, le onzième doigt descend le long de la médiane pour atteindre la cicatrice ad vitam eternam de notre venue au monde, stimulant ce berceau très sensible pendant que les mains caressent les hanches de la fécondité. Tout en finesse, la langue du mâ(a)l(e) approche du triangle pubien et, n'écoutant que son instinct, suit le lapin rose en dégageant le tissu protecteur du temple du plaisir et de la vie (les deux intimement liés). Esperanta ayant laissée lever l'ancre, s'accroche aux draps pour rester sur terre avant de vraiment s'abandonner au 7è ciel.
Le cunnilingus (cunni, con, sexe de la femme, forme latine signifiant lapin ; lingus, langue) réchauffe le bouton gelé, clitoris, de l'amazone pendant que les mains envoûtent en les massant les deux parois labiales. Caressant un peu le périnée, peau très fine et ultrasensible entre la vulve (ou base du pénis chez l'homme) et l'anus, Moa ressent clairement l'effet qu'il produit en cet être délicieux. Le bouton du clitoris (à l'instar de son équivalent le gland, tout deux corps spongieux ultrasensibles) étant très stimulé, diminue de taille pendant que le reste du clitoris (interne) se gonfle de sang puis le bouton devient plus proéminent qu'avant (important à noter car c'est l'inverse de chez les hommes où quand ça se ramollit c'est fini, alors que là les choses sérieuses commencent). Cette dernière, pour le remercier de ses bienfaits, le gratifie de son nectar, la cyprine lubrifiant les va-et-vient sexuels.
Esperanta, encore tremblante de son expérience linguistique, remonte la tête de Moa entre ses mains. Après un langoureux baiser aux seins pour leur dire re-bonjour, ces lèvres charnues embrassent à pleine bouche passionnelle les lèvres pulpeuses de l'enthousiasmante aimée.

• Esperanta : T'as ce qu'il faut ? (murmure-t-elle à l'oreille)

• Moa : Plus besoin, aujourd'hui il y a un vaccin et j'ai pris ma pilule. La joie du sexe insouciant est revenue.

• Esperanta : Bon alors c'est glop glop glop.

Moa profite de cette interruption pour mettre un autre son, plus en phase avec le langoureux de l'Amour en tant qu'acte physique de partage de sensations. Ce sera de la musique brésilienne, bien salsa, mais paisible quand même.
Visiblement emportée par les sons exotiques (Brasil c'est chaaaleur, c'est plaisiiir – footcheball on s'en fout), caressant le membre pour le stimuler et vérifier sa rigidité - même si il n'y avait pas de doute à avoir à ce sujet (même si une panne est si vite arrivée et que la partenaire n'est pas en faute), la luxuriante Esperanta introduit la verge, telle en saillie, dans son vagin chaud et humide telle une tarte aux pommes.
Moa, allongé sur elle, l'embrasse et caresse tant sa chevelure et son front que ses hanches et ses cuisses, pendant qu'Esperanta palpe les formes toniques des fesses masculines en action de déhanché du bassin et coup de rein.
Afin d'augmenter le taux de pénétration vaginal, notre serviteur des sensations fortes saisit un coussin qu'il place sous les fesses de la belle pour rehausser son bassin. Se lassant très vite du sempiternel et ultraclassique Missionnaire, Moa se redresse sur les bras et place les jambes d'Esperanta autour de sa taille pour quelle puisse contracter ses cuisses et en même temps ses muscles vaginaux (ceux qui font qu'une femme peut avoir plusieurs orgasmes). Puis s'agenouillant sur les tibias, il ramène les jambes de sa bien-aimée sur ses épaules, de part et d'autre de la tête, puis les deux d'un côté. Passant les jambes sur l'autre épaule, il se baisse pour embrasser cette bouche suave si mordue de plaisir, tout en faisant ainsi reposer le bas tronc surélevé d'Esperanta avec ses fesses à elle sur ses cuisses à lui (et ses jambes à elle qui lui touchent presque sa tête).
Il lui prend les bras et la hisse à sa bouche en manque de brassage de langue tout autant que son être en manque d'admiration de ce splendide visage et de ces yeux qui en disent si long.
Opérant un flip-flap en serrant bien le corps voluptueux d'Esperanta, Moa se retrouve sur le dos, sa position préférée. Son pénis étant sorti de la matrice (pas forcément par accident), notre petit malin cherche à tester les « vices » de la belle. En voulant remettre la verge dans le droit chemin, il se « trompe » et effleure très délicatement le nunus de la dame. Celle-ci se trémousse et caresse seins contre tétons son partenaire avec un petit sentiment de gêne et de plaisir mêlés, et reprend les choses en main en cajolant les bourses et réintroduisant le phallus au chaud du vagin.
Empoignant les fesses d'Esperanta, il les amène puis les repousse vigoureusement pour amplifier la force et profondeur de pénétration. Elle se redresse en poussant un de ses petits cris de jouissance exaltée, Moa appuie sa main sur son bas ventre. Cela fait frotter le point G (deuxième phalange vers le haut en entrant dans le vagin) avec le gland.
Esperanta, si émoustillée qu'elle en perd ses forces, tombe comme une masse sur la bouche de son partenaire pour le gratifier d'un baiser qui symbolise tout le bien qu'ils se font mutuellement.
Moa ralentit le rythme, fait de petits mouvements circulaires lents du bassin pour que sa verge en fasse de même, tout en amenant doucement son gland vers la porte de sorti et lorsque c'est presque le cas, renfonçant rapidement et à fond son pénis. Il tire alors la langue car Esperanta se redresse de plaisir et son torse et ses seins remontent sur la langue immobile.
Moa alterne par la suite avec des va-et-vient rapides où le corps d'Esperanta est alors parallèle au sien et le bout de ses seins frottent délicatement sur son torse tout frissonnant d'excitation. Il en a la chaire de poule.
Encore une fois, ses mains descendant en caresse le long du dos de Miss Tinguette, pétrissant ses fesses, titillant le périnée et la partie basse de la vulve, ses doigts s'égarent vers le nunus d'Esperanta. Elle fait mine de rien en commençant à malaxer les testicules comme des boules chinoises (pour calmer l'impatience) puis va chercher la main baladeuse de Moa pour l'apaiser avec ces seins qu'elle aime tant.

• Esperanta : T'arrêtes ?

• Moa : Quoi ???

• E: Vade retro Satanas anus horribilis ! De caresser mon nunus, j'aime moyennement ça (elle y réfléchit à deux fois en se disant que le doigt qui effleure ça va plutôt bien, mais pas plus).

• M : Ce n'est pas sale (et en plus c'est annus : année horrible). T'as déjà essayée ?

• E : Oui, une fois, mais il a fait ça comme un porc et ça m'a fait mal.

• M : Et si je te dis qu'avec moi ce sera différent et que tu devrais apprécier si je ne m'abuse, est-ce que tu aurais assez confiance en moi ?

• E : A voir ! (tout en se disant que pour l'instant il fait les choses plutôt bien, donc faudrait voir à lui laisser sa chance)

Moa commence une manœuvre de souplesse. Il soulève une jambe d'Esperanta pour se dégager et, en maintenant le corps de sa dulcinée dans l'axe, passe derrière. Il étreint d'abord langoureusement Esperanta dans ses bras, en l'embrassant par-dessus l'épaule, ses mains en croix sur ses seins. Il descend une de ses mains pour aller caresser le clitoris pendant qu'il introduit sa verge dans le vagin rehaussé et resserré par cette position. Il ondule son bassin contre les fesses d'Esperanta alors qu'elle saisit son autre main, peu active pour l'instant, pour pétrir plus vigoureusement ses seins en même temps qu'elle sucette l'un des doigts.
Afin de vérifier par elle-même ses envies, notre belle pas si ingénue que ça, caresse délicatement son nunus et devant les effets jouissifs combinés, ne dit mot mais fait tout comprendre à Moa. Ce dernier, toujours occupé par un doigt à enflammer le clitoris, dégage son autre main en saluant les seins, puis en excitant les flancs et enfin la croupe de cette splendeur de la Nature venue des sables, pour finir par utiliser son pouce puis son index pour solliciter l'aimable autorisation de cet autre sphincter gardien de l'intimité anale. Ce dernier délivrant un avis favorable, Moa prend la main d'Esperanta afin qu'elle guide et gère la pénétration du phallus dans le vase postérieur en fonction de son ressenti. Ainsi elle est rassurée car maîtresse de la progression de la chose. En y allant très doucement, par petits cercles concentriques, et avec des rentrées-sorties pour surexciter tout le rectum, Moa continuant à masser le clitoris et le reste de la vulve, Esperanta ressent une profonde chaleur agrémentée d'intenses plaisirs.

Nos deux comparses sont, en même temps, au firmament de leur jouissance et de leurs extraversions. Quel feu d'artifices ce fut !!! Ils se couchent l'un à côté de l'autre, Moa mettant sa tête sur la poitrine d'Esperanta, se faisant de petits baisers de fatigue mais de grands sentiments, caressant en effleurant délicatement les mains ou autres peaux sensibles de l'autre. Ils sont trop mignons à voir, mais laissons les dormir, ils l'ont bien mérité.

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