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2 avril 2009 4 02 /04 /avril /2009 16:02

Ciel et ses astres

 

Ce qui se passe dans le ciel, ce qui s’y crée, ce qui y meurt fait partie de l’histoire des dieux et de l’humain.

Cette voûte, à la fois infinie et éternelle, représente justement, par son immensité et sa pérennité, une force omniprésente, inaltérable, sur laquelle l’humain pourra toujours compter, qui existait avant sa naissance et survivra à sa mort.

 

Pour les Égyptiens, le Ciel est le ventre de la déesse Nout. Elle recouvre la Terre et son corps est parsemé d’étoiles. Le dieu Shou, dieu de l’air et de l’atmosphère, soutient de ses deux bras le ventre gigantesque. Chaque soir, la déesse avale le soleil par sa bouche pour l’enfanter à nouveau chaque matin par son sexe. Ailleurs, il s’agit d’une vache céleste du nom d’Hathor mais l’image reste la même : la voûte du Ciel est le ventre frémissant, scintillant, d’une divinité courbée vers la Terre.

Pour les Mésopotamiens, après avoir dépecé son ennemie vaincue, Mardouk plaça le Zénith (ciel) dans le ventre de Tiamat.

 

La nuit précède le jour, elle l’a même enfanté. A l’origine, la nuit représentait un phénomène angoissant, presque incompréhensible : cette mort apparente de la lumière, cette cessation de la vie et du jour allaient-elles durer toujours. Il fallut une longue accoutumance au phénomène, la certitude acquise qu’elle n’était qu’un obscurcissement passager du monde pour que s’allégeât enfin l’angoisse humaine devant l’arrivée des ténèbres. Les humains voyaient avec terreur la nuit couvrir l’horizon et l’horreur de la mort envahissait leurs cœurs tremblants. Dans l’agonie de leur désespoir, ils s’embrassaient tendrement.

Par la suite, la nuit a joué un rôle moins terrifiant. Elle apporte la fraîcheur et le repos après les fatigues du jour, elle est synonyme de rêverie, délassement, abandon.

Aux temps anciens, le Ciel vivait tout près de la Terre, contre elle, enlacé à elle dans une étreinte sans fin. Si cet enlacement n’avait jamais pris fin, le monde n’existerait pas, ni les humains. Mais un jour, cette étreinte passionnée cessa et les créatures vivantes purent enfin trouver place entre le ciel et la terre. Parfois, bien sûr, il fallut obliger le Ciel à se séparer de la Terre. C’est ce que fit le dieu Shou, en Égypte, en se glissant sous le ventre de Nout et en soulevant la déesse. En Grèce, il fallut que Cronos mutilât son père Ouranos pour l’obliger à s’éloigner de Gaia, la Terre. Mais ils cherchent toujours à se rejoindre : la pluie baigne le visage de l’épouse perdue, elle s’infiltre dans ses entrailles et les féconde. Les germes éclosent en sa matrice gigantesque et y vivent d’une vie larvaire en attendant de surgir à la lumière : pierres, plantes, animaux, humains et esprits fermentent ainsi dans ses chairs obscures. Puis, lorsqu’ils sont formés, la terre les engendre à la lumière, les fait croître, les nourrit jusqu’au jour où ils meurent et retournent à elle pour s’y dissoudre et reformer de nouveaux germes. Ainsi se succèdent sans fin, dans la terre et par la Terre, les cycles de la vie et de la mort.

Limitée au seul rôle d’épouse du Ciel, la Terre n’était encore qu’un être assez vague : l’informe fait déesse et l’indistinct fait femme. Elle engendre les êtres et les formes au hasard, en une création sans ordre, sans conscience, comme une sorte de ventre aveugle d’où sort un délire créateur. Elle est une déesse sans visage, aux entrailles gorgées de germes et d’embryons, elle est la matrice du monde.

A l’inverse du Ciel qui, en se retirant dans les hauteurs du firmament, s’éloignait par là-même des humains, la Terre n’a cessé de se rapprocher d’eux, de se muer peu à peu en être anthropomorphe. Elle devint femme, mais une femme gigantesque : sa chair est le sol, ses cheveux les plantes et les arbres, sa matrice les immenses cavernes souterraines où s’élabore la genèse des êtres. On retrouve, mais limitée ici à notre seule planète, la vision de l’Être primordial dont le corps morcelé a permis de construire l’Univers. La Terre enfante et nourrit à partir de sa propre substance, elle est une source inépuisable de vie et de richesses : Déméter et Cérès prennent la relève de Gaia, Rhéa, Tellus.

Ce que l’humain tirait de la Terre (eau, métaux, céréales), appartenait à la Terre. Alors que les nomades des steppes se sentent autant dépendants du ciel que du sol, les sédentaires vouaient à la déesse un énorme culte. D’où les multiples rites consistant à se concilier les forces d’abondance et de fertilité encloses dans le sol, avant de le blesser avec le soc agraire lors des plantations ou avant de lui ravir les produits qui lui appartiennent avec les moissons.

 

Pourtant, en s’éloignant par force de la terre, le ciel s’éloignera par là-même des humains, de leurs soucis, de leurs besoins. Il deviendra un dieu si lointain qu’il semblera désormais insensible aux prières des humains et que ces derniers l’oublieront. Ces dieux souverains et suprêmes, naguère synonymes de puissance, en reculant aux limites de la voûte céleste, cessèrent d’intéresser les humains : ils ne pouvaient plus rien pour eux. Ouranos, ciel en tant qu’entité cosmique et souveraine (haut et infini, principe dominateur), la voûte céleste par opposition à la croûte terrestre fut remplacé par Zeus, le ciel changeant, fécondateur et trépidant, qui vit, s’agite, change, dieu plus actif et plus proche de l’humain.

Il n’en pas de meilleur façon, pour lier les vaincus aux vainqueurs, que de réconcilier ou de marier leurs dieux : ainsi naissent des ciments spirituels plus solides que les entreprises des rois.

C’est pourquoi d’autres dieux célestes les remplacèrent, plus jeunes, plus impétueux, tour à tour bienfaisants et terrifiants. Ce furent les dieux d’un ciel plus proche de la terre, celui où gronde le tonnerre, où se déchainent les éclairs, où tombe la pluie. Ces dieux-là n’oublient pas la terre, et la terre ne les oublie pas. Leur vie, idyllique ou tourmentée, intéresse directement celle de l’humain et reste à son image : ils aiment, ils souffrent, ils se mettent en colère. Ce sont des dieux tout-puissants, mais humains. Ils éprouvent plus d’intérêt pour cette terre, pour ses beautés et ses douceurs, que pour les espaces infinis où ils vivent.

Seconde génération issue de Cronos et Rhéa : Hestia (foyer des dieux), Déméter (la terre et sa fertilité), Héra – que Zeus épousa secrètement dans le jardin des Hespérides (les épouses et les couples) –, Poséidon (les mers et les eaux) et Hadès (les Enfers et les morts). Par la suite, une troisième génératio de dieux, tous nés des amours de Zeus, viendra s’adjoindre à eux : Apollon et Artémis (soleil et lune), Perséphone (fille de Déméter), Héphaïstos (dieu du feu), et Arès (dieu de la guerre). Les dieux de la fécondité ne s’intègrent que tardivement au panthéon traditionnel. À ces dieux premiers s’ajouteront encore, mais plus tardivement, Hermès (fils de Zeus et de la nymphe Maia), et Dionysos (fils de Zeus et de la mortelle Sémélé). Avec eux s’achève le panthéon classique des dieux grecs, en y ajoutant deux déesses qui vinrent au monde sans avoir eu de mère : Aphrodite, qui naquit de la semence d’Ouranos qui féconda la mer où elle tomba (déesse Anadyomène, Née des vagues) ; Athéna, qui sortit du crâne de Zeus après qu’il y dévoré sa mère Métis (la prudence).

 

 

Soleil : il brille et chauffe, poursuit dans le ciel une course régulière, il ne s’éteint jamais. Ce simple cycle, ce continuel passage de l’ombre à la lumière (à l’Est) et de la lumière à l’ombre (à l’Ouest), avec toutes ses phases successives (l’aube et ses promesses de vie, le zénith et sa force brûlante, le crépuscule et ses angoisses de mort), était perçu comme divin.

C’est qu’au cœur de ce cycle de lumière et de ténèbres résident justement une force et un destin équivoques : le soleil chauffe, apporte sa lumière et la vie, mais il peut aussi brûler, apporter la sécheresse et la mort. Il vit, il circule, il éclaire, mais il doit interrompre sa course le soir pour se reposer au royaume des ombres, où sa force et sa lumière sont menacés de mort.

Dans le ciel d’Égypte, constitué par le ventre de la vache céleste dont les deux cornes atteignent l’une l’Orient et l’autre l’Occident, le soleil a toujours joué un rôle essentiel. Face aux fantasmes de la nuit et aux angoisses de la mort, le soleil apporte, outre la vie et la chaleur, la lumière qui chasse les ombres : c’est la puissance d’un dieu triomphant chaque jour, par sa présence radieuse, des forces de la nuit. Le soleil se lève à l’aube : en sortant de la vache céleste, il prend l’apparence d’un veau d’or qui grandit avec les heures du jour pour devenir à midi un grand taureau du nom de Kaméphis qui féconde sa propre mère, le soir, pour renaître à l’aube suivante.

Lorsqu’il est homme, il lui faut une barque pour naviguer sur l’océan céleste. Les étoiles forment son équipage et tous les dieux l’escortent car cette barque gouverne à elle seule l’Univers. Le dieu solaire, à tête d’homme le jour et à tête de bélier la nuit (Khnoum), est assis au centre, sur un trône.

En Grèce, le soleil suit dans la journée la route tracée par les animaux du zodiaque, semée d’écueils avec notamment ces fauves. Il est entouré de divinités en rapport avec le temps.

En Mésopotamie, l’épouse de Shamash, le Soleil, s’incline devant un taureau. Comme taureau, le soleil s’agrandit aux dimensions du ciel, comme oiseau, il plane tout le jour sur la terre. Il domine et surveille l’étendue des cieux et des planètes : il est un œil, l’œil immense du Ciel dardé en permanence sur les humains (la Lune s’en chargeant la nuit). S’il se lève les humains vivent, s’il se couche, ils meurent. Il est la durée de la vie, il est ce qui donne la vie.

Mais au dieu lumineux s’adjoint, comme une ombre nécessaire, le destin nocturne et tourmenté d’Osiris, fils de Geb et de Nout, dieu de la mort et de la résurrection.

La Lune, plus proche de la Terre, plus petite, rayonnant d’une lumière plus faible (blafarde et sans chaleur), ne brillant que la nuit et nantie d’un visage couvert de taches, dispose du pouvoir de commander aux formes. Elle-même, à la différence du soleil, ne reste jamais intacte dans le ciel : chaque mois elle diminue, change de forme, se mue en un fin croissant aux cornes menaçantes et disparaît pendant trois jours. Quand elle réapparaît, fragile et minuscule, c’est pour retrouver sa forme première et recommencer le même cycle de disparitions et de réapparitions sans fin. Elle gouverne à la fois la Mort et l’Immortalité. Elle intervient dans la vie et les visions des humains mais par les voies du fantastique, de l’ombre et de la confusion, commandant aux forces nocturnes, créant sur la terre une atmosphère d’angoisse et d’irréalité. Elle est une lumière qui meurt pour renaître, créant au sein du ciel une alternance de deuil et de joie. Ce cycle se retrouvera, sur la terre, dans les passions tourmentées des dieux et héros qui meurent et renaissent (Osiris, Attis, Adonis, Zagreus, Dionysos, Penthée). Connaissant à la fois les angoisses de la mort (pendant les trois jours de sa disparition) et les joies de la renaissance, elle devient l’astre qui gouverne les initiations des humains ainsi que de la sagesse et des révélations qui en résultent. Ce que la lune perd en grandiose par rapport au soleil, elle le retrouve en savoir, en sagesse.

En Égypte, la Lune est présente sous une forme plus nuancée, plus secrète et sous les aspects successifs d’Hathor, de Thot (sous sa forme humaine) et de Khonsou (taureau brillant de l’éclat de la pleine lune puis bœuf vieillissant rayonnant l’ombre en son dernier quartier), voire d’Osiris qui, comme la Lune, meurt pour ressusciter le troisième jour ou l’œil d’Horus, cet œil étincelant dont la lumière baisse peu à peu car Seth lui jette un sort, mais renaît en pleine santé. Comme l’a fait la Lune, l’œil d’Horus triomphe des épreuves et des maléfices.

La Lune gouverne aussi les végétaux. Elle fait monter la sève dans leurs tiges, elle aide à leur croissance lorsqu’elle est dans son premier quartier. La fascination qu’elle exerce sur l’imagination humaine se retrouve dans cette ivresse qu’elle procure, par la sève fermentée des plantes qui lui sont soumises.

Parallèle entre le cycle astral de la lune et le cycle menstruel de la femme. Ce rythme vital, imposé pendant des millions d’années aux animaux marins, a continué d s’exercer sur les organismes qui en dérivèrent, une fois abandonnée la matrice de l’océan primordial. En persistant dans le corps de la femme, il la marquait (en regard de l’homme) d’un signe particulier qui l’associait plus étroitement que le mâle aux rythmes de l’eau et du ciel. La lune, quand elle est une déesse, communique son propre destin à la femme : toutes deux subissent une loi identique, celle du cycle mensuel.

Comme il arrive quelquefois que la lune soit masculine, il s’ensuit que le dieu joue alors le rôle du mari qui féconde la femme, il devient le « Seigneur des femmes » puisque innombrables sont les mythes et légendes narrant la séduction d’une femme ou d’une jeune fille par le dieu-lune. Lorsque la Lune est une déesse, c’est elle alors qui séduit les hommes ! Les mythes, dont celui du grec Endymion, ne se comprennent qu’à la lumière de cette inversion des rôles qui attribue toujours à la Lune, mâle ou femelle, la tâche de séduire les mortels.

Le pouvoir de la Lune, si agréables que séduisantes que soient ses amours, risque d’être fatal à celui qui lui est soumis. Ainsi, on enfermait les jeunes filles les nuits de pleine lune pour que l’astre ne les ravisse, ne vienne leur faire des enfants appelés lunatiques, êtres inconstants et blafards, porteurs d’un charme dangereux et qu’on croyait capable d’envoûtement.

Parfois, c’est le soleil lui-même qui dévore la lune. Ce n’est là, transposée dans l’ordre et le désordre célestes, qu’une simple scène de la vie conjugale, puisqu’en général le soleil et la lune forment un couple (mari et femme ou frère et sœur, ce qui peut se confondre, les étoiles étant leurs enfants), qui ne se voit guère que lors de la nouvelle lune et des éclipses (ces dernières étant l’occasion d’un mariage sacré entre les deux astres). En effet, la lune le trompe sur la terre, pendant les trois jours où elle s’absente du ciel et le soleil (ne brillant jamais la nuit) ne s’aperçoit de rien. Un dieu charitable l’instruit alors de son malheur et, furieux, le soleil poursuit la lune et la frappe à coups d’épée ou la mutile, c’est pourquoi on la voit diminuer. Les autres dieux s’interposent à temps et le soleil se laisse amadouer : la lune peut croître à nouveau … et recommencer le mois suivant.

On retrouve le thème de la fileuse ou de la tisseuse. Présidant à la mort et à l’immortalité, elle se trouve ainsi associée au destin, si souvent comparé à un fil, un voile, symbolisant la durée de l’existence humaine.

Les Sumériens et les Babyloniens, au contraire, ont accordé à la Lune, sous les noms de Sin et parfois d’Ishtar, un rôle infiniment plus grand que celui de Shamash, le soleil. La lumière la plus brillante était celle de la lune, puisqu’elle changeait la nuit en jour.

Alors que le soleil rayonne sa lumière, répand jusqu’aux extrémités du monde ses flammes bienfaisantes, la lune attire à elle les choses et les êtres qui lui sont soumis. Tout ce qui subit un rythme, un cycle, fut très tôt associé à la lune : les eaux (en raison des marées), les plantes (leur croissance correspond souvent à celle de la lune), les femmes (avec leurs menstruations sur un cycle lunaire), la mort et l’immortalité. Ces symboles font de la Lune un astre essentiel au devenir du monde : elle gouverne l’eau, la lumière du ciel nocturne et tout ce qui apporte à l’humain la fraîcheur et la vie. Au-delà des eaux, c’est la fécondité des choses, c’est le destin des humains qui sont en son pouvoir. Le dieu Sin, quittant la profondeur des eaux célestes pour régir la terre et les humains, quitte aussi son apparence de barque pour prendre la forme du taureau, aux forces inépuisables, aux cornes d’abondance.

 

Si la Lune donne la mort, c’est qu’elle dispose, sur elle, d’un pouvoir total, c’est qu’elle en connaît les secrets. Pendant les trois jours de sa disparition, on croyait qu’elle visitait le royaume des morts et qu’elle en revenait pour renaître. C’est pourquoi elle « patronne » tous les dieux qui descendent eux aussi aux Enfers, tous les dieux triomphateurs de la Mort : Osiris, Dionysos, Perséphone, Inanna/Ishtar. Elle devient alors le séjour des morts, où les âmes se rassemblent pour y demeurer ou pour attendre un autre lieu de résidence, dans les espaces du ciel.

« Ceux qui ont vaincu le monde par le sacrifice, le don, lorsqu’ils brûlent sur le bûcher funéraire, ils entrent dans la fumée de la nuit dans la quinzaine sombre du mois lunaire, de la quinzaine sombre dans les six mois où le soleil descend vers le sud, de ces mois dans la lune. Lorsque c’en est fini de ce séjour, ils retournent dans l’éther, puis dans le vent, puis de la pluie à la terre. Ayant atteint la terre, ils deviennent à nouveau nourriture : à nouveau ils sont versés en offrande dans le feu de l’homme et de là, ils naissent à nouveau dans le feu de la femme.

 

Croissant (comme une barque) et cornes (comme le taureau) de la lune. Il est le fils aîné d’Enlil, le père dieu-lune qui vogue vers Ur, ville natale de Sin.

 

Chez les indo-européens, elle est la sœur du soleil et elle partage avec lui, équitablement, l’empire de la lumière et du ciel.

 

L’étude scientifique du ciel, commencée très tôt par les Sumériens, devait révéler des faits évidents : la mobilité des planètes, leur retour périodique aux mêmes points du ciel, la rotation des étoiles selon les heures de la nuit, et leur déplacement, selon les saisons, par rapport aux lignes de l’horizon et au pôle céleste. Très tôt, les planètes apparurent comme des êtres à part, des dieux plus essentiels parce que plus visibles et plus vivants que les étoiles, et, parmi elles, Vénus. Les Sumériens, la voyant briller, le soir, à proximité du disque lunaire, l’associèrent très vite à la lune. Elle devint Inanna/Ishtar, la fille du dieu-lune, appelée au plus haut destin parmi les cieux. Elle épousera en effet le dieu du ciel, ce qui explique son importance parmi les divinités céleste et la splendeur de son éclat au crépuscule. Les étoiles, enfants de la lune et du soleil, étaient le troupeau du dieu-lune, les brebis que garde le dieu-berger. On les voit paître à tous les coins du ciel où le chien de l’aube les rassemble pour les laisser se reposer pendant le jour.

Inanna/Ishtar brille le soir, sous l’apparence de la planète Vénus et son apparition, à l’aube et au couchant, marque pour les humains les cycles de travail et du repos. Elle est la déesse de la fertilité et de l’amour, de l’énergie bénéfique et régénératrice du monde, celle qui réside dans la graine, dans la terre et dans le sang de l’humain, qui permet aux êtres et aux choses de s’épanouir et de (se re-) produire.

Inanna enfreint, telle Prométhée, la loi divine et vole à Enki les bienfaits qu’il tenait secrets. Reine du ciel et déesse tutélaire d’Uruk, elle voulait que les habitants de cette ville sortent de leur état primitif. Séduit par sa beauté, Enki, le dieu de la sagesse, la fait asseoir près de lui et lui offre un somptueux festin. Tous deux boivent en abondance de la bière et, dans l’euphorie du repas, Enki offre à Inanna les soixante-huit lois divines, fondement de la civilisation, dont la royauté, l’art, la prostitution, les joies du cœur, la métallurgie, la justice, l’écriture, etc.

 

Tammouz, jeune amant, dieu de la végétation printanière, tué par un sanglier et prisonnier du royaume des ombres. En le faisant réapparaître à la lumière, elle redonne à la terre et aux humains les joies du printemps. Destin dramatique de ce couple divin que la mort même ne parvient pas à séparer : descente aux Enfers d’une déesse abandonnée et retour à la lumière des forces du printemps.

 

 

La Grande Ourse (ce terme n’est pas le plus ancien) est visible en toute saison dans l’hémisphère boréal, marquant le pôle céleste. Les mythes imaginés par les Grecs pour expliquer l’existence d’une ourse dans le ciel sont d’anciens récits concernant Artémis, déesse lunaire par excellence. Une de ses nymphes ayant trahi avec Zeus son vœu de virginité, Artémis la changea en ourse et Zeus la transporta au ciel, le lendemain où Phaéton faillit incendier le ciel et la terre. Venu inspecter les dégâts, Zeus aperçut Callisto, revenant de la chasse, fourbue et s’étendant à l’ombre d’un hallier (zone dense en buissons). Quelle aubaine pour un dieu comme Zeus ! La malheureuse a beau résister de son mieux, force lui est de s’incliner devant l’insistance du maître des dieux. Après quoi Zeus remonte au ciel sans plus se soucier de Callisto. Celle-ci dut subir la colère d’Artémis pour avoir enfreint son serment de chasteté, si bien que le jour où la faute devient trop visible, elle fut chassée du cortège de la déesse et mit au monde, en plein cœur de la forêt, un fils du nom d’Arcas. Comme chaque fois qu’une femme (déesse, nymphe ou mortelle) accouche sur la terre, Héra sent la jalousie la prendre. Callisto lui avoue le viol commis par Zeus. Folle de rage, Héra change Callisto en ourse et voilà cette dernière condamnée à errer sans fin dans les forêts. Elle survivra ainsi quinze ans, bête par les bêtes, tout en gardant sa raison et son intelligence de nymphe. Jusqu’au jour où elle rencontre son fils Arcas en train de chasser, ce dernier ignorant tout de sa mère et du drame provoqué par sa naissance. S’apprêtant à tuer l’ourse, Zeus les place dans le ciel et en fit deux astres voisins. La violation d’un interdit sexuel provoque, en châtiment, un enlèvement vers les cieux.

Dans une autre tradition, le fermier Sirius, à qui Dionysos avait enseigné l’usage du vin, provoqua un drame et fut rejoint aux cieux par sa fille sous la forme de la Vierge, une charrette de grappes de raisin prenant place dans la Grande Ourse.

La Voie Lactée est un fleuve.

 

 

Penthée : « la douleur, le chagrin »), fils d'Échion et d'Agavé (fille de Cadmos), est roi de Thèbes. Successeur de Cadmos sur le trône de Thèbes, il s'oppose à l'introduction du culte dionysiaque dans son royaume. Alors qu'il est caché dans un arbre du mont Cithéron pour épier la bacchanale, il est découvert et mis en pièces par les ménades, à la tête desquelles figure sa propre mère et ses deux tantes, Ino et Autonoé.

Roi de Thèbes, il est le fils d'Echion, l'un des Spartoi, les "hommes semés" par Cadmos à Thèbes. Sa mère est Agavé, fille de Cadmos. Il est donc le cousin de Dionysos, cependant, en refusant de reconnaitre sa divinité, il se brouille rapidement avec lui.

Suite à cela, les Thébaines furent frappées de délire. Dionysos les entraina alors sur le mont Cithéron où elles se mélèrent au cortège du dieu, les Bacchantes, venues d'Asie avec lui. Elles se livrèrent ensuite à des danses effrénées. Penthée arrêta et enchaina alors Dionysos, pour enfin l'enfermer dans une des tours de son palais comme imposteur.

Le dieu fit alors tomber la foudre sur le palais, brisa ses liens et, frappant Penthée de folie, il le conduit sur le Cithéron déguisé en femme. Il le fait monter sur un arbre pour que toutes la population soit témoin de sa folie. Agavé et ses tantes, le prenant pour un lion, le déchirèrent et ce fut une mort atroce pour Penthée.

Cadmos rapporta les restes du malheureux à sa fille encore sous l'emprise du délire. Quand celui-ci fut dissipé, elle comprit que Dionysos s'était vengé de Penthée et d'elle pour avoir autrefois calomnié sa soeur, Sémélé, mère de Dionysos.

Agavé, dont la joue est rose, Antonoé
Avec la belle Inô, ceintes de verts acanthes,
Menaient trois choeurs dansants d'ascétiques Bacchantes
Sur l'âpre Kythairôn aux Mystères voué. Et bâtissaient, unis par ces légères chaînes,
Neuf autels pour Bakkhos et trois pour Sémélé.
Puis elles y plaçaient, selon l'ordre et le rite,
Le Grain générateur et le mystique Van,
Du Dieu qu'elles aimaient la coupe favorite,
La peau du léopard et le thyrse d'Evan.

Malheur à l'insensé que le désir consume
De toucher à l'autel de la main ou des yeux !

Cette aventure s’étant répandue dans toutes les villes de la Grèce, rendit plus célèbre le nom de Tirésias, et donna plus de crédit à ses oracles. Le fils d’Échion, Penthée, qui méprisait les dieux, seul osa dédaigner son savoir fatidique. Il le raillait sur la perte de sa vue, et sur le sujet qui provoqua la vengeance de Junon. Alors le vieil augure secouant sa tête ornée de cheveux blancs : "Que tu serais heureux, dit-il, si privé comme moi de la lumière des cieux, tu pouvais ne pas voir les mystères de Bacchus ! Un jour viendra, et déjà je pressens qu’il s’approche, où le jeune fils de Sémélé paraîtra dans ces lieux.

Bacchus arrive, et au loin tous les champs retentissent de hurlements sacrés ; la foule se précipite au devant de ses pas ; ensemble confondus les mères, les époux, les enfants, et le peuple, et ses chefs, s’empressent à ces nouvelles solennités. "Dignes enfants de Mars, ô Thébains ! s’écrie Penthée, quelle fureur a saisi vos esprits ? le bruit de l’airain frappé contre l’airain, ces flûtes recourbées, et tous ces vains prestiges ont-ils tant de pouvoir ? Quoi ! vous que n’ont point effrayés le glaive des combats, la trompette guerrière, et les bataillons hérissés de dards, vous céderiez aux cris insensés de ces femmes, à ce vil troupeau qu’agite le délire du vin et le bruit des tambours ?

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