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16 septembre 2009 3 16 /09 /septembre /2009 04:49

Rentrons tout de suite dans le vif du sujet : l’homosexualité étant encore, malheureusement, souvent tabou pour beaucoup – notamment et surtout quand elle touche directement sa famille – Virginie et Faudel nous ont demandés de ne pas diffuser les images que nous avions prises. À la place, nous avons travaillé ensemble sur un résumé de la situation afin tout de même de vous donner les informations utiles à la compréhension de l’évolution de leur sexualité.

 

Faudel pratique depuis quelques temps le rugby, autant pour les aspects virils de ce sport de contact, que pour son esprit de franche camaraderie.

Alors que jusqu’ici il côtoyait les autres joueurs dans les vestiaires des douches sans penser à mâle, il remarque que l’un de ses partenaires de jeu ne semble pas indifférent à son corps athlétique. Après un match difficile mais une victoire éclatante, la troisième mi-temps est forcément bien arrosée (sauf pour Faudel, qui boit juste un peu, histoire de ne pas se faire capter en flag’ par ses parents musulmans). Ce n’est qu’après toutes ces effusions de liesse que les joueurs vont enfin se doucher. Alors qu’ils ne sont plus que trois, un des joueurs va faire le guet à l’extérieur pendant que son pote est bien branché pour faire le gay avec Faudel. Allez savoir si cet incident fut intentionnel ou non (Faudel ne s’est pas étendu sur le sujet), toujours est-il que le savon de Faudel tombe. Quand il se cambre pour le ramasser, notre ami sent une main vigoureuse lui caresser tendrement les fesses. C’est son coéquipier, l’ailier droit, belle masse noire ébène. Faudel se retourne, autant surpris que ne sachant trop comment réagir : il comprend très bien que « terrain glissant, pine au tournant » mais justement, à priori, il ne mange pas de cette pine-là !!! Marcel lui glisse alors à l’oreille : « Si t’es gay, ris donc, si t’es pas gay pars ! ». Du coup, Faudel sent bien qu’il n’est pas tombé sur un gay tapant : il comprend vite qu’il s’agit plus d’une histoire de braquemard [1] que d’un traquenard ; il ne criera donc pas « au secours, Marcel m’harcèle !!! » !

Se demandant s’il ne serait pas trop gay car il est drogué à l’alcool, quelque peu échaudé par sa première expérience, hétérosexuelle, désastreuse, Faudel se laisse quand même finalement pénétrer par l’idée, droit comme un I grec qu’il l’a déjà ! Après tout, autant tenter le coup, chacun fête la niké [2] comme il le veut, et si l’occasion se présente, autant la saisir à pleine main : on ne juge pas ce qu’on ne connaît pas, et qui sait, cela pourrait bien être une révélation pour lui, d’autant qu’il est resté stressé par sa première première fois et qu’on dit qu’il n’y a qu’une personne du même sexe qui sait fondamentalement comment fonctionne l’autre et lui faire tout le bien qu’il pense de l’autre ! Pour autant, quand Marcel lui dit « Allez gars, tout schuss ? » (avec son fort accent des îles), Faudel ne manque pas de préciser (avec le même accent) « Jesus, mais yavalpa !!! » (pour une première fois, il estime qu’il ne faut tout de même pas pousser trop loin Pépé dans les zobs et pines) ! Gai et gay comme un pinson, tantôt passif, tantôt actif (tant dans le rôle de donné/donnant – autoreverse en somme, jouable dans les deux sens – que concernant son implication), chantant à cul-tête sous la douche, notre Crevette [3] s’est laissé séduire par ce Chub (aka Marcel) [4] d’un jour. Bref, toujours est-il que nos comparses se donnent à cœur joie, les premières appréhensions étant rapidement levées par les sensations fortes et douces à la fois. Sacré Marcel, de saillie en nouvelle vie qui s’ouvre à Faudel, merci pour lui !

 

 

De son côté, Virginie, a enchaîné les amours et la consommation de la chair afin de varier les menus plaisirs. Après Paul (« l’apôtre des gentils »), ont suivi Pierre, Jacques (le mineur), puis Marc, Matthieu, Luc, Jean, talonnés de près par Simon, André, Philippe, Barthélemy, Thomas, Jacques (le majeur), Jude (alias Thaddée) et Judas. Bref, elle s’est envoyé tous les apôtres, histoire de se moquer de son éducation catholique trop stricte !

Décidément trop enthousiasmée par son entrée en matière dans les sciences de la vie, ses parents décident de l’envoyer finir son lycée (première et terminale) dans un pensionnat de jeunes filles, histoire de calmer sa rébellion naissante et de la remettre dans le droit chemin … de Damas [5] !

Toutefois, quelques semaines à peine après son arrivée, Virginie fait la rencontre de Marie, une "sainte" loin d’être "ni touche" pas [6], mais plutôt une Marie couche-toi là [7]. Mais que les choses soient claires : Marie est une Étoile d’or [8] spécialement Butch [9]. Est-ce ce côté mi-figue féminine mi-raisin masculin qui a attiré Virginie dans sa guêpière ? Toujours est-il que ces deux écolières se sont tombées dans les bras l’une de l’autre, vivant une passion de courte saison, scolaire !

Quoi qu’à peine plus âgée qu’elle, Marie donne régulièrement à Virginie des cours d’anatomie féminine (notamment grâce au jeu du miroir visant à regarder en détail son corps) et lui prodigue ses précieux conseils concernant l’art sexuel, son livre de chevet étant plus le Kâma-Sûtra que la Bible ! Les nanas se tirent la bourre entre elles, se défrisent, se décoincent : lorsque les lumières du dortoir s’éteignent, l’une va rejoindre l’autre sous les couettes afin d’assouvir leurs désirs et plaisirs dans des frottis-frottas gomorrhéens, s’ébattant alors en ciseau [10] dans un chassé-croisé de jambes en l’air ! En attendant l’angélus de 18h, pour tuer le temps, les filles s’enfilent des perles, tantôt chinoises (boules antistress), tantôt en détournant leur chapelet de perles [elles serviront de boules de geishas (enfilade de perles de plus en plus grosses pour monter en jouissance)] et leur crucifix de leur vocation mystique première (quoique, dans beaucoup de religion autres que bibliques, le sexe est considéré comme une transe spirituelle, et on parle bien d’ailleurs de septième ciel, le huitième étant l’extase mystique de la rencontre avec le créateur). Tout en apprenant à maîtriser leur jouissance pour ne pas réveiller les autres filles, elles sexpérimentent, s’échangent des trucs et astuces, testent des idées de sensualité, bref s’initient et se perfectionnent mutuellement aux plaisirs lèche bien ! Virginie teste aussi son sexe à pile, ne pouvant que s’écrier (enfin murmurer plutôt) « Vive le vibro ma sœur ! Oh my gode [11], c’est énorme !!! », en arborant un exalté sourire aux lèvres, supérieures comme inférieures ! Marie lui donnera un précieux conseil : « garçon si t’enlève la cédille, ça fait gare aux cons, et gare à ton con ma fille quand les garçons enlèvent leur caleçon !!! »

 

 

Comme s’il cherchait à justifier une "incartade", Faudel nous précise que s’il n’est pas (pas encore du moins) le roi des cons, il reste un connard plutôt qu’un queutard, préférant (à priori) les conneries aux couillonnades ! Rappelons d’ailleurs à cet effet que con vient du latin cunnus, « vulve », qui provient en proto-indo-européen soit de *kust- (« intestin, rein, vessie »), soit de *sker- (« couper »), soit de *(s)keu- (« cacher ») ! Les origines possibles de l’étymon germanique *kunton donnant cunt sont : soit *gwneH2/guneH2 (« femme, cf. gynécologie, queen »), soit *gen/gon (« créer, devenir, cf. génétique, gamète »), ou encore *geu- (« creux, cavité ») ! En outre, au Moyen Âge, les diminutifs connil et connin (latin cuniculus) désignaient le lapin ainsi que les conduits et tuyaux. D’ailleurs, les lapins européens sont célèbres pour leurs capacités reproductives car les accouplements peuvent avoir lieu toute l’année : le mâle monte la femelle un bref instant puis s’écroule comme mort en clapissant (tout comme lorsque la femelle est en chaleur il peut émettre ce son, une sorte de vibration), le mâle/le « bouquin » couine (grince) également lors du bref coït avant de s’écrouler sur le côté pour se reposer alors que le lièvre vagit (crie comme un enfant au berceau). Le dérivé déconner avait jusqu’à la fin du XIXè siècle le sens premier de se retirer (son contraire enconner, signifiant pénétrer, est composé sur le même mode qu’enculer). Connasse, en revanche, désignait au départ et jusqu’au XXè siècle une prostituée de bas étage ou inexperte.

Loin d’être pédé comme un phoque (euh non, foc, car c’est la seule voile – voile d’étai triangulaire établie entre le mât bout-dehors et le mât vertical qui le suit – capable de prendre un vent arrière et qui permet aussi les virements de bords) affublé d’un triangle rose (équivalent homo de l’étoile jaune), Faudel n’a rien contre ceux qui sont des porteurs de jaquette [12]. Même si Faudel nous indique qu’il n’y a aucun mal à se faire du mâle, ses matières préférées à l’école étant surtout maths et dessins (héhé, coquinou celui-là alors), il n’est pas prêt de virer sa cuti [avoir une cuti-réaction positive au test BCG (Bilan Confirmé de Gay) : se dit d’un hétéro qui devient homo ou d’un comportement et revirement exceptionnel d’une personne] ! Comme couillon vient du latin populaire colea (« cacher, protéger »), comme en grec kaleos signifie littéralement « l’étui, le fourreau » (sachant que le terme vagin vient du fourreau de l’épée des romains), Faudel reste en cela plutôt d’accord avec Michelet (grand historien français) qui disait : « C’est une impiété inepte d’avoir fait du mot con un terme bas, une injure. Le mépris de la faiblesse ? Mais nous sommes si heureux qu’elles soient faibles. C’est non seulement le propagateur de la nature, mais le conciliateur, le vrai fond de la vie sociale pour l’homme » ! Pour autant, il est le premier à dire qu’il n’y a que les imbéciles connauds qui ne changent pas d’avis !!!

De son côté, Virginie relativise beaucoup plus ! Il faut dire que l’amour entre goudous rend fou les hommes, cons à fond ! Non seulement il y a moins souvent pénétration, mais en plus cela représente pour les hommes la finesse incarnée, d’autant s’ils peuvent se glisser entre les deux gouines/gougnottes [13]. Tout comme Faudel, elle ne regrette ni ne rejette absolument pas le fait d’avoir appris beaucoup de choses sur son propre corps en partageant tant d’échanges homosexuels. Mais, contrairement à lui, elle a pu développer et parfaire davantage son éducation biologique, sensuelle et sexuelle propre, grâce à la répétition de ses expériences saphiques [14].

On le voit bien ici, la nouvelle génération n’a plus honte de rechercher son plaisir partout où il peut se cacher, bouffant à tous les râteliers. L’important pour les jeunes est de savoir qui ils sont, de toucher du bout des doigts leurs limites. Leur devise est « on ne parle pas de ce qu’on ne connaît pas ; pour savoir il faut essayer, car le plaisir est souvent ailleurs, là où on ne l’attend pas forcément ! ». Après tout, tous les goûts sont dans la nature : il n’y a pas de mal à se faire du bien, les goûts et les couleurs (bleu, rose ou arc-en-ciel) ne se discutent pas, l’important est de sortir d’une vision étriquée des choses et d’élargir le champ des possibles afin de définir ses propres mœurs !!! Chacun se doit de devenir celui qu’il est, en toute connaissance de cause, quitte à passer outre certaines résistances d’une partie obtuse et obsolète de la société !




[1] Modèle d’épée du Moyen Âge, originellement un couteau qui était destiné à désherber – le gazon "maudit" –, ce dernier devant ainsi être robuste avec une courte lame, large et forte.

[2] « Victoire » en grec : dans la mythologie grecque, Nikê est une déesse personnifiant la Victoire. Fille du Titan Pallas et de Styx, elle est la sœur de Cratos (la Puissance), Bia (la Force) et Zélos (l’Ardeur), avec qui elle fait partie des proches de Zeus (ce hardeur). Niquer vient du mot latin fornicatio, de même sens, qui a pour racine fornix, « porche », cette forme de sexualité (relations sexuelles entre deux personnes non mariées) étant associée aux ébats et aux caresses expertes pratiquées par les prostituées qui s’abritaient sous un porche pour guetter leurs clients après les jeux et mises à mort dans les arènes. Dans les textes littéraires ou religieux, le terme fornication est le plus souvent employé dans un sens péjoratif : il est alors lié au péché de luxure et exprime le caractère supposé bestial, primaire de la sexualité.

[3] Jeune majeur de petit gabarit, mince et le plus souvent sans pilosité visible, glabre.

[4] Homosexuel de forte corpulence ayant un ventre proéminant tel un ours.

[5] Évocation de l’expérience de saint Paul qui, se rendant à Damas, eut une révélation qui en fit le principal prosélyte au début du christianisme.

[6] Une sainte-nitouche est une personne hypocrite qui prend des airs innocents et feint la pureté, alors qu’elle n’est pas la dernière à manger de ce pain-là.

[7] Une femme facile, débauchée – qui fait usage excessif ou déréglé de tous les plaisirs des sens.

[8] Lesbienne qui n’a jamais eu de relations sexuelles avec un homme.

[9] Ayant des traits physiques, de comportement, d’habillement, de coiffure, de langage, de passions... plutôt connotés viriles.

[10] Tribadisme, du grec « frotter ».

[11] De godemichet (« godemichou » est relevée en 1611 et viendrait de l’espagnol gaudameci – attesté depuis 1140 – pour « cuir de Ghadamès », une ville et une oasis du désert en Libye, à la frontière de la Tunisie et de l’Algérie), sachant que « Gaude michi » signifiait « réjouis moi » en latin médiéval.

[12] Veste de cérémonie dont les pans ouverts se prolongent par-derrière et laissent deviner les fesses masculines tout en les cachant, et laissent également possibilité de mettre la main au panier.

[13] Termes dérivés de gouine « prostituée », issu du terme goy, « non-juif, chrétien », ou peut-être du normand gouain (« salaud ») ; chez les mousses de la Marine, un gouin est un matelot d’une mauvaise tenue.

[14] Sappho est une poétesse grecque qui a vécu au -VIIè siècle à Mytilène, sur l’île de Lesbos. Sappho est connue comme étant « la Lesbienne », c’est-à-dire « la personne célèbre de Lesbos ». L’homosexualité féminine n’ayant jamais été tolérée dans l’Antiquité, le terme de lesbienne en est venu à désigner une femme homosexuelle seulement au cours de la seconde moitié du XIXè siècle. D’une même manière, les termes dérivés de son nom, comme l’assez rare saphisme et l’adjectif dérivé, saphique, dénotent plus souvent l’homosexualité féminine que ce qui a trait à la poétesse. Son amour pour les femmes est clairement lisible dans certains de ses poèmes, ce qui en a empêché la préservation par les scribes chrétiens médiévaux. Peu de poèmes de Sappho sont donc parvenus à notre époque, mais ceux qui le sont parlent de la vie quotidienne des femmes, de leur beauté, de leurs relations et leurs rituels. Si son "homosexualité" ne fait aucun doute, il faut se rappeler que le terme même est anachronique à cette époque où il n’a guère de sens. De plus, on sait qu’elle a été mariée et a eu une fille, Cléis, qu’elle dit avoir chérie plus que tout. Elle a vraisemblablement fondé puis dirigé à Mytilène une école pour jeunes filles où elle a enseigné la poésie et les mystères d’Aphrodite (déesse de l’Amour), jeunes filles parmi lesquelles elle devait compter ses amantes. Ses mœurs, parfois réprouvées à l’époque (les sources anciennes font remarquer qu’on l’a "accusée" d’entretenir des rapports honteux avec des femmes), ont aussi été l’occasion, au fil des siècles, de "salir" son image et de la tourner quelque peu en dérision. Pour autant, ses écrits n’ont pas soulevé de grande polémique de son vivant. Bien au contraire, très célèbre et appréciée dans l’Antiquité – dans une épigramme qui fut attribuée (sans doute par erreur) à Platon, l’auteur la qualifie de « dixième Muse » –, elle nous a laissé un Hymne à Aphrodite autant qu’elle a écrit des épithalames (poème lyrique composé en l’honneur d’un mariage), a été citée par le Pseudo-Longin dans son traité Du sublime décrivant une femme connaissant les affres de la passion en voyant celle qu’elle aime rire et se rapprocher d’un homme, a inspiré Jean Racine dans la description qu’il fait de la douleur de Phèdre dans sa pièce homonyme (acte I, scène 3, tirade commençant au vers 269 : ce poème, mêlant description des douleurs tant physiques que mentales endurées par une femme amoureuse sans être aimée en retour, est même devenu un véritable topos littéraire). Le papyrus d’Oxyrhynque 1800 (ville antique de Ouab Sep-meri sur la rive ouest du Nil, à environ cent soixante kilomètres au sud du Caire : la ville fut nommée par rapport à une espèce de poisson du Nil, très importante dans la mythologie égyptienne car le poisson en question était réputé avoir avalé le pénis du dieu Osiris) lui attribue même l’invention du plectre (médiator), ce qui semble a priori exagéré mais confirme que pour les Anciens Sappho était une grande poétesse.

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16 septembre 2009 3 16 /09 /septembre /2009 04:46

  • Alors Virginie, maintenant que tu as quinze ans, dis-nous tout de ta vie sentimentale.
  • Virginie : « Ouah, il y a tant à en dire ! Disons que je suis pas mal courtisée avec mon 90C et que je suis plutôt bonne … en cours ! Bref, un certain nombre de garçons me considèrent comme la star du collège, comme un canon, idéal de beauté, mais ça c’est eux qui le disent ! »
  • Et, comment le prends-tu ? Qu’est-ce que tu ressens avec cette abondance de propositions, plus ou moins indécentes j’imagine ?
  • V : « En fait, j’ai déjà embrassé quelques garçons : à force de sollicitations j’ai cédé et ça m’a de suite séduite ! Les garçons sont tellement attentionnés envers moi, même si je ne suis pas dupe de leurs arrière-pensées et que ça me met en porte-à-faux avec les autres filles ! Mais tant pis pour ces jalouses, moi j’en profite ! Enfin … je sélectionne, je ne pars pas à la chasse au bon homme puisque ce sont eux qui viennent à moi, et je fixe les limites qui me conviennent ! »
  • Les garçons proposent et toi tu disposes ! Et ? À quand le grand saut ?
  • V : « Quand je sentirai que c’est le bon moment et la bonne personne ! Je veux que nous soyons tous les deux vraiment amoureux pour que ma première fois se passe au mieux ! Je ne suis pas pressée, et ce n’est pas les courtisans qui manquent, mais je ne veux pas me donner au premier venu, qui ensuite ira crier sur les toits qu’il m’a accrochée à son tableau de chasse ! J’ai une réputation à tenir et je ne laisserai personne l’a ternir !!! »
  • Bon casting alors, on va continuer à te suivre discrètement.



Étant donné que ses parents sont forts occupés durant l’été avec la gestion des vendanges à venir, Virginie est envoyée les deux premières semaines de vacances en séjour linguistique en Angleterre. Pour autant, pas question pour elle, au-delà des cours de langues et spécialement du french-kiss, de crier « À nous les petits anglais ! », elle les bouterait hors de sa frange ! De retour au pays, ses parents veulent qu’elle apprenne la valeur du travail et elle se cassera donc le dos avec les autres ouvriers agricoles. Même si certains saisonniers lui tournent autour, ils se ravisent vite quand ils apprennent qu’elle est la fille de ses parents, les patrons ! De toute façon, ils ne sont que de passage, donc ils ne passeront pas sur elle ! Par contre, sortant le soir dans le village ou la ville voisine pour oublier les corvées de la journée, elle rencontre bon nombre de connaissances plus ou moins proches et d’autres personnes qu’on lui présente, certifiées « bien sous tous rapports ». Elle n’a plus qu’à « analyser » les satellites qui gravitent autour d’elle afin de séparer le bon grain de l’ivraie (ainsi que de l’ivrogne) et détecter celui qui est assez sérieux à ses yeux pour éventuellement jouer aux jeux amoureux.


À passer tout l’été à danser et chanter, Virginie a pas mal enlacé et emballé, mais elle garde toujours à l’esprit un jeune homme calme et discret, portant fière allure et qui n’a jamais tenté de jouer des coudes pour se faire mousser auprès d’elle. Il est sympa, attentionné, la fait rire, mais elle sent bien que tout ceci n’a rien de stratégique au contraire des autres garçons ; il est le bon copain, voire plus si affinité … qu’il ne recherche pas à tout prix.

Deux semaines avant la rentrée au lycée, elle a gardé le meilleur pour la fin des vacances ! Comme concernant le pouvoir, elle décide de donner sa chance à celui qui ne la recherche pas !!!

Quelque peu lassée de toujours traîner avec des petits jeunes boutonneux, Virginie propose à Paul d’aller s’éclater dans une boîte de nuit branchée de Bordeaux. Tout étonné que ce joli petit lot s’intéresse à sa personne discrète alors que tant de monde lui tourne autour, il lui sort le grand jeu en la conduisant dans le carrosse Merco de ses parents. Sur le dance-floor, montée sur les estrades, Virginie est vite entourée de beaux gosses frimeurs à la Aldo Maccione (mais pas classe du tout !). Paul est déçu, mais déçu, … terriblement déçu ! Il s’avoue enfin que tout ceci est bien normal, comment aurait-il pu imaginer une seconde qu’une si belle fille pouvait s’intéresser à un gars comme lui ?! Il se résout alors à admettre que Virginie l’a sollicité uniquement car lui avait le permis et une voiture. De fait, quand Virginie lui tend la main pour monter sur le podium et se trémousser avec elle, il décline, poliment mais quand même, l’invitation. Les serial-« lovers », guettant toujours qui est avec qui histoire de ne pas perdre leur temps, jettent un regard condescendant sur ce gars taillé dans une biscotte et pas franchement top tendance. Alors que l’un d’eux propose à Virginie un verre, elle ne le calcule même pas et descend de son piédestal (socle d’une statue) rejoindre Paul à son niveau. Fondamentalement, ce qu’elle adore chez lui c’est qu’il se comporte avec elle comme avec n’importe qui, qu’il lui résiste et ne cède pas à la moindre de ses volontés juste pour bien se faire voir et monter dans son estime : fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis !!! Quand arrivent les slows où on se love, un énième clubber tente sa chance avec elle, mais Virginie se jette dans les bras du timide venu (avec elle, et non à elle). Tournoyant sur une chanson prédestinée qui a tant permis d’emballer en boom, Virginie intercepte le regard fuyant (car ne sachant pas sur quel pied danser) de Paul, lui fait les yeux doux. Au moment du refrain, elle lui fait du charme de l’œil et répète le nom de la chanson : « Nothing else matters » (rien d’autre n’a d’importance), et embrasse délicatement mais tendrement (pour ne pas troubler Paul encore plus qu’il ne l’est déjà) son charmant cavalier. Toutefois, même si ils se connaissent depuis quelques temps déjà et qu’elle a fait le premier pas, Virginie n’est pas du genre à coucher le premier soir, mais plutôt le premier mois. Certes ils se peloteront avec effervescence dans la bagnole, mais ils en resteront là : même si Paul paraît être un mec bien, Virginie préfère voir si les lendemains chantent et laisse venir ; adviendra ce que pourra / voudra !


Justement, un mois plus tard, Paul et Virginie ont passé le reste des vacances ensemble à fricoter et se tripoter, puis se sont retrouvés dans le même lycée privé, elle en seconde et lui en terminale. Après avoir passé pas mal de soirée en privée ou avec des potes, Virginie est sûre que Paul est un gars bien puisqu’il n’étale rien à ses copains et ne se vante même pas : ça y est, Paul obtient son b.a.t. (bon à tirer), tout vient à point pour qui sait attendre ! Il avait déjà essayé de passer à la vitesse supérieure, mais voyant que miss n’était pas plus chaude que ça, il avait tout de suite respecté son choix et ainsi calmé ses ardeurs et cessé ses gestes « déplacés » (du moins à ces moments-là). À présent, la donne est toute autre, Virginie est prête à le faire, parce qu’il le vaut bien !

Comme à l’accoutumée, Paul attend Virginie dans sa voiture, stationné derrière le portail du château familial. Ayant déjà été intrigué les semaines passées par ce manège, monsieur père sort et aperçoit le carrosse. Il explique à son conducteur que Virginie n’est pas encore prête et lui propose de l’attendre dans leur salon. Les parents s’entretiennent alors avec ce jeune homme, plutôt bon chic bon genre, quand miss descend les escaliers dans une belle robe façon bal des débutantes. À présent que les présentations officielles ont été faites, les deux tourtereaux partent en soirée. Toutefois, étant donné que les cours ont repris, Virginie n’a plus dorénavant que la permission de minuit. Ils vont ainsi dans un bar branché, déguster un cocktail et danser. Après une heure seulement, chauffée à blanc, Virginie demande à Paul d’aller voir ailleurs comment cela se passe. Étonné, Paul se voit rassurer par un petit clin d’œil qui fleure bon la surprise « inattendue » mais tant espérée ! Et en effet, Virginie indique à Paul un petit coin tranquille, le belvédère fétiche des amoureux de la région, d’où la vue est sublime et l’atmosphère propice.

Avec notre équipement d’invisibilité, approchons-nous pour entendre ce qu’ils disent et utilisons notre analyseur de pensées pour connaître leur voix intérieure.


  • Virginie (après de longues minutes de baisers ininterrompus) : Excuse-moi de te demander cela, mais … tu l’as déjà fait ?
  • Paul : Hum, à dire vrai … pas tout à fait, je ne suis jamais allé jusque-là ! Mais avec toi ce n’est pas pareil, je me sens beaucoup plus à l’aise pour franchir le pas {depuis le temps que je me dis qu’à l’occasion je ferai bien reluire la carrosserie de cette pouliche en lui mettant un coup de polish}. Et … et toi ???
  • V : Idem, tout pareil !!! On va y aller en douceur si tu le veux bien. Par contre, pour ne pas tâcher les sièges de la voiture de tes parents, je te conseille de mettre une serviette pour … enfin tu vois ce que je veux dire !
  • P : Je vois oui ! {Bon, maintenant passons aux choses sérieuses, voyons voir ce qu’il y a sous le capot ! Montre-moi ces airbags que je saurai voir !!! Je déboutonne un peu et … ouah, ça c’est du décolleté généreux, elle est monté en 20 pouces ! Je vais basculer son siège passager, ce sera plus facile.}
  • V : {Le lion est lâché et sort ses griffes, il va rugir de plaisir, trop tard pour revenir en arrière. Fichtre, soit je me trompe de cible, soit il a un sacré levier de vitesse ! Ce n’est pas tout ça, mais faisons prendre l’air au piston ! Effectivement, il est plutôt bien équipé avec son démonte-pneu !!! Son arbre à came m’enflamme !!! Hum, pendant qu’il inspecte ma chambre de combustion à tâtons, je vais le tournevisser, au moins chacun aura expertisé le véhicule du 7è ciel de l’autre !!! Ah, il passe déjà la seconde ! Bon, je vais enfin voir ce que cela fait que de monter dans les tours !!! Oups, il a du mal à enfiler sa capote : prend ton temps mon grand mais dure pas trop longtemps !!!}
  • P : {Voilà, on est à l’abri, la berline des pines est capotée ! Faisons rugir de plaisir ce joli bolide, cette belle sportive racée ! Par contre je ne sais pas si ça rentre, ça paraît étroit pour garer ma titine dans son garage ! Ah beh si ! Hum, comme c’est bon cette chaleur moteur !!! Mais ce n’est pas franchement pratique comme popole position, essayons plutôt sur la banquette arrière ! Je ne sais quoi faire : comme le mélange est le feu orange envers l’autre, j’y vais ou pas, j’accélère ou je freine en attendant le prochain tour de cire quiqui ?}
  • V : {Aïe ! On ne peut pas dire qu’il fasse dans la mécanique de précision !!! À force de rester en seconde à haut régime, s’il continue comme ça le rupteur va … Et beh voilà, le moteur a déjà rendu l’âme ! c’est sûr qu’il n’est pas dragueur, mais là c’est carrément un dragster ! Forcément, il est parti si vite que, par manque de lubrification, il a coulé une bielle en chauffant puis fondant ! Mon moteur est neuf et ce Fangio l’a tellement poussé à fond dans les trente premières secondes que ça a fait un serrage à froid ! Comme le moteur tournait trop vite, trop rapidement, la chaleur a fait dilater son segment qui a grandi en diamètre et a raclé trop fort la chemise. Mon huile lubrifiante n’a pas eu le temps de revenir et, après quelques instants, le piston et la chemise se sont touchés assez fortement. Tout ça a fait grandir la partie où s’est produit le frottement et le côté opposé du piston a subi une telle pression que le serrage a eu lieu. Ça a bloqué immédiatement le segment au fond de la gorge et ça a provoqué la perte de compression du moteur. Le piston s’est bloqué brutalement dans la chemise, ce qui a provoqué l'arrêt instantané du moteur. Pfff, c’est parti sur les chapeaux de roue, ça a fini sur la jante !!! Pour une première fois, je ne pensais pas que ça ferait aussi mal, heureusement que ça n’a pas duré trop longtemps !!! Allé, un peu de tendresse après cette course de brute, mes caresses l’aideront à apaiser tous ses voyants au rouge !}
  • P : Ouah ! J’espère que, comme moi, tu as apprécié ce voyage vers le 7è ciel ! {même si j’ai tellement flashé sur elle que j’ai confondu vitesse et précipitation dans l’éjaculation}
  • V : Oh oui mon chéri, c’était très bien ! {Tu parles, j’ai plutôt l’impression qu’on s’est arrêté à mi-parcours ! À force de trop sous-virer, sa direction ne répondait plus et il est allé droit dans le mur ! Pourtant, je suis sûre qu’avec un peu de technique et surtout en dosant mieux, il sera capable de bien braquer et de réaccélérer plus facilement en sortie de virage ! La pause s’impose, mais avant qu’il ne me ramène chez moi, je veux reprendre la route, mais cette fois ce sera moi qui conduirai, histoire de vraiment voir ce qu’il a dans le (bas) ventre, en y allant progressivement, étape par étape !}.
  • P (après un break câlin d’une demi-heure, une heure avant la fin de la permission de sortie de Virginie) : Ah, te revoilà d’attaque pour repartir sur les chapeaux de roue ! Ça me fait plaisir {que tu redemandes le plein de super, sans plomb dans l’aile !}
  • V : Normal, mon conducteur d’élite ! {C’est vrai qu’il assure dans les petits virages, mais il est toujours le pied au plancher. Cette fois, sous ma conduite, on va prendre le chemin des écoliers, finie l’autoroute à fond à fond ! Déjà, je vais assurer un bon préchauffage du diesel en le faisant monter gentiment dans les tours puis redescendre à bas régime ! Un bon coulissage du piston du prépuce sur son gros cylindre, une bonne lubrification, voilà un bon rodage !!!}
  • P : {Hum, j’adore quand elle prend le levier ! Pour une nouvelle sur le circuit, elle masterise les essais qualificatifs ! Ah, c’est l’heure du grand prix, elle me place sur la grille de départ !}
  • V : {Cette fois je vais mieux régler son ralenti, à l’aiser sa mec à méga nique et bien dégripper sa durite en lustrant correctement sa bougie ! Ok, ça c’est fait ! Bon allé, je copilote, cette fois emboutie-moi le pare-choc !!! D’abord je le fais sortir des stands de maintenance en étageant les rapports jusqu’à de hauts tours-minute puis on enchaîne une grande ligne droite, à fond de 6è ! Je lui prends l’arrière-train, le fait ralentir et rétrograder, un petit virage et on accélère en sortie de courbe ! On reste en 5è, une chicane arrive. Un coup à gauche, ensuite je le fais braquer à droite et c’est reparti pour un tour ! Voilà, il gère la course, j’ai mon moteur turbo qui est au taquet, il ronronne et hurle plein gaz ! Un petit arrêt au stand baisers mouillés, ravitaillement en souffle. Un début d’accélération et maintenant je lui fais faire une sortie de (bi)route (je tenterai bien un tête-à-queue, mais je pense que ce serait trop pour lui ; lui appuyer sur le frein ferait trop vite sortir le liquide par pompage mais note pour la prochaine course) ! Hum, comme c’est bon quand il revient sur la piste et qu’il rentre dans le tunnel !!!}
  • P : {Ouah, c’est terrible quand elle crisse comme ça ! Ah, je sens le drapeau blanc, c’est le dernier tour avant l’arrivée ! Depuis le temps que je tourne, je vais donner un dernier coup de boost ! Mon pistolet envoie l’essence dans son réservoir, cette fois je l’ai vraiment fait vrombir de plaisir !!!}
  • V : {Argh, comme c’est bon, sacré empire des sens !!! Cette fois il s’est vraiment dépassé ! Enfin le drapeau à damier, j’ai cru que j’allais exploser ! Sur ce coup-là, il a bien maîtrisé le champignon en faisant une sorties de couple couplés !!! Sa conduite était plus spectaculaire (glissades, dérives, contre-braquages) en faisant tourner l'arrière de son engin plus vite que l'avant ! En maîtrisant comme un pilote averti le survirage, sa bête de course a bien glissé et son temps au tour était nickel : son moteur a un peu perdu des tours et de la puissance en accélération mais finalement c’est ça qui était bon !!! Par contre, pour qu’il s’enflamme de trop, va falloir que je lève la prise de pied pour pas qu’il s’habitue et devienne accro à mon flash !!!} Félicitations mon champion, tu mérites tous les lauriers et le champagne !
  • P : Merci à toi, tu es une sacrée préparatrice !!! {Tu m’étonnes Paul vu comme j’ai pris mon pied, à coups lisses en coulisse ! Par contre, la prochaine fois, j’aimerai bien prendre les chemins de travers, boueux !}



  • Alors Virginie, comment s’est passée cette première fois ?
  • V : « Honnêtement, je ne pensais pas que ça ferait aussi mal, mais il faut dire que Paul est parti au quart de tour, comme un lièvre ! Heureusement, la seconde fois, j’ai suivi mon instinct et on a réussi à trouver le bon rythme ! »
  • Quelles sont tes premières impressions sur « la chose » ?
  • V : « Passées les douleurs de la première pénétration et de la perforation de l’hymen, j’ai senti une grande vague de chaleur et de bonheur envahir tout mon corps ! J’en avais des frissons, mais qu’est-ce que c’était bon !!! En plus, ce n’était que mes deux premières fois, donc je pense que ce sera encore meilleur avec de l’expérience. Je suis ravie de l’avoir fait, avec lui, aujourd’hui ! »
  • Que comptes-tu faire à présent ?
  • V : « Recommencer d’ici peu de temps ! J’en parlerai à certaines copines qui l’ont déjà fait ou qui ont des grandes sœurs, histoire de s’échanger de bons tuyaux ! Sinon, ma curiosité et mon intérêt étant fortement éveillés, j’irai voir sur le net des positions et des conseils d’adultes. J’ai hâte de « remettre le couvert » – si vous me passez l’expression – car je sais qu’on va aller avec Paul de découvertes en découvertes {avec sa grosse baguette sous la braguette} ! »
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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 18:11
  • Quand on plonge son regard dans l’abîme, il plonge en nous
  • L’esprit sait se faire peur quand il le veut
  • l’art c’est comprendre sans savoir
  • l’art domine l’argent, sinon c’est de la pub, de la communication, voire de la propagande
  • Un rêve sans étoiles est un rêve oublié. [Paul Eluard]
  • Le cœur n'a pas de maître, il n'est pas un esclave, et de toute contrainte il sait briser l'entrave. Adam Mickiewicz
  • Ne remet pas à demain ce que tu peux faire après-demain
  • Le sens de la vie c’est qu’elle se finit, et pas sans séquelle
  • La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible (Woody Allen)
  • toucher avec les doigts ce qu'on dévore des yeux
  • en chair et en noce
  • entre animaux et bêtes furieuses, on se comprend et s’entend
  • j’aime mon amie (bel anal-gramme)
  •  « L’esprit n’est qu’un jouet pour le corps » disait Nietzsche.
  • Il a touché le fond mais il creuse encore
  • Pour être heureux en vivant dans le monde, il y a des côtés de son âme qu'il faut entièrement paralyser. Chamfort (Sébastien Roch Nicolas, dit Nicolas de)
  • "En politique, ce qu'il ya de plus difficile à apprécier et à comprendre, c'est ce qui se passe sous nos yeux." Alexis de Tocqueville, 1835
  • Beaucoup de suicides ne sont dus qu'à une minute de lucidité. [Marcel Jouhandeau]
  • Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue. [Albert Einstein]
  • «Mieux vaut encore subir l'injure que la commettre.» [ Socrate ]
  • «Dans tous les cas, mariez-vous. Si vous tombez sur une bonne épouse, vous serez heureux ; et si vous tombez sur une mauvaise, vous deviendrez philosophe, ce qui est excellent pour l’homme.»[ Socrate ]
  • «Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l’autorité et n’ont aucun respect pour l’âge. À notre époque, les enfants sont des tyrans.»
    [ Socrate ]
  • Il y a assez de tout dans le monde pour satisfaire aux besoins de l'homme, mais pas assez pour assouvir son avidité. [Gandhi]
  • Chaque chose à sa place (et en son temps), une place (et un temps) pour chaque chose
  • Beh pourquoi ? Bah, pourquoi pas ???
  • On utilise 110% de son cœur et seulement 10% de son cerveau quand on aime
  • Lucy bipède vers -3,2 millions d’années, adolescent du Turkana de -1,5 millions d’années (Nariokotome Boy) avait déjà une silhouette identique à la nôtre, beaucoup moins velue que les autres singes ; IDA, notre ancêtre commun à tous les primates (avec et sans queue), avait le talus, os du pied caractéristique des primates (il n’y a pas de paturon, le talus est un petit os que l'on rencontre sous la base du tibia, juste au-dessus de l'os calcis, vers la partie postérieure du pied)
  • Les ours, mêmes les grands mâles, sont naturellement tolérants envers les humains
  • La dette est l’anesthésie qui provoque l’euthanasie
  • mange des dattes et avale les jours, avant de chier une pendule d’heures
  • Il y a des jours avec et tellement de jours sans ...
  • Des jours vides... qui nous vident.
  • Nous devons assumer toute notre vie la non-responsabilité de l’acte sexuel de nos parents qui nous a engendré, et supporter le hasard qui a fait que ce soit tel spermatozoïde sur des millions qui a rencontré tel ovule, que le rapport fécondant ait eu lieu ce mois-là, que le corps maternel n’ait pas éliminé notre corps étranger dans la matrice.
  • La seule chose fausse ici c’est toi
  • être plus radical que la réalité ne l’est déjà
  • Descendre dans les abysses, toucher le fond, sans se noyer alors que touché et coulé
  • Jeter en pâture aux lions
  • L’opposé du pire n’est pas forcément le meilleur
  • Être rosse avec : (une rosse : Cheval sans force, sans vigueur) : être dur, méchant avec quelqu’un
  • Vie délurée (de déleurré, proprement « qui ne se laisse plus prendre au leurre » : Qui a l'esprit éveillé et libéré de tous préjugés) pleine de délires
  • Le chagrin est le plus puissant aphrodisiaque
  • J’ai un coup de chaud face à cette tiédasse qui essaye de refroidir mes ardeurs (Chaleur très vive. L'ardeur du feu : Vivacité ou vigueur que l'on apporte à faire quelque chose ; Passion amoureuse, désir ; Anges occupant un certain rang dans la hiérarchie céleste)
  • Tu veux quoi ? Toi !
  • C’est le pompon (C'est un comble, mais aussi ça m'épate, à ne pas confondre avec "avoir le pompon" c'est-à-dire être saoul sans pour autant être complètement bourré ou dans un coma éthylique, mais simplement être gai comme on disait dans le temps jadis. A propos, il parait que toucher le pompon d'un marin porte bonheur ?, à signaler qu'avoir le pompon, c'est aussi avoir de la chance au jeu par exemple, avoir la baraka), aux petits oignons (Avec beaucoup de soins et/ou d'attention : traiter un plat avec soin que de l'accommoder et le mitonner finement avec ces petits oignons de primeur, aussi onctueux que succulents)
  • Dromomane [du grec dromos : fuir, se déplacer et le morphème -mane (habitude, manie)] : Jean-Jacques Rousseau était dromomane, c'est-à-dire toujours prêt à marcher, à aller ailleurs, à fuir aussi puisque il n'hésita pas à abandonner ses mômes
  • Guindé : Qui a l’air contraint, qui veut paraître toujours grave.
  • Tantinet : un petit peu de
  • Peu ou prou (Plus ou moins) : Ni peu ni prou. Ni peu ni beaucoup, en aucune manière
  • Salmigondis (Croisement de salemine, lui-même provenant de sel, et de condir (« assaisonner ») : Repas festif où chacun des convives apporte un plat ou une partie du repas. Conversation, discours ou écrit où sont mêlées confusément toutes sortes de choses disparates. Personnes réunies au hasard.
  • Nervi (Du provençal nervi (« nerf, tendon », puis « force, vigueur »). : Au XIXe siècle, d'abord au sens de « portefaix » (1. Personne chargée de débarquer les marchandises des bateaux ; 2. estrémaduran Homme brutal et grossier), dans l'argot marseillais ; Homme de main, individu qui exerce des violences, exécute de basses besognes pour le compte d'autrui.
  • Abjecte (rejeter) : abaissement qui attire le mépris de tous.
  • Vieille rombière : Déformation phonétique du mot rambière, terme du jargon de marine désignant autrefois la figure de proue (sirène, déesse, etc.) des grands navires du temps de la Marine à voile, d'où les premières utilisations du mot dans la raillerie ... Vieille rambière ! (Familier) Femme d'âge mûr, bonne vivante et prétentieuse (un rombier est en Arg. milit. Un soldat, homme de troupe)
  • Viens que je te réveille, belle au bois dormant
  • le prince charmant et les princesses n'existent pas, c'est une fable pour faire croire aux petites filles qu'elles ne feront pas la vaisselle !!!
  • Un temps pour planter, un éclair pour s’arracher
  • Quand c’est parti, il faut aller jusqu’au bout
  • Une fois qu’on y a goûté, qu’on a posé ses lèvres dessus, il est déjà trop tard
  • L’action, le sexe, est en moi : j’ai une dépendance à vie pour le vice, que j’ai dans la peau
  • Les hommes veulent avoir la virginité, mais moi je suis loin de l’avoir encore
  • moucher la chandelle c'est souffler la bougie du désir, éteindre ce désir : "se masturber" (pour un homme)
  • tu m’as trop chauffé, j’étouffe de chaud dans ta touffe
  • cochonou coquinou, le bon saucisson comme on l'aime chez nous, pas mou du bout, qu’on mange même avec la peau
  • En s’unissant, qui plus est à l’unisson, les être font un voyage horizontal à deux
  • Curé d’Uruffe en 1956 et ses bâtards de l’église : Prêtre actif et plutôt apprécié de ses paroissiens, il s'illustre notamment en montant avec les jeunes garçons du coin une équipe de football. Mais parallèlement, Guy Desnoyers a des relations avec plusieurs femmes de la région et, en 1953, conçoit un enfant avec une adolescente âgée de quinze ans, Michèle L. Il persuade Michèle d'accoucher clandestinement et d'abandonner son enfant. En 1956, il a une relation avec Régine Fays, jeune fille d'Uruffe, âgée de 19 ans, séduite au cours de l'activité théâtrale qu'il avait créée, et qui tombe également enceinte. Desnoyers persuade le père de Régine que l'amant de Régine est un jeune homme du cru, parti pour la Guerre d'Algérie. Régine promet de garder le secret de la paternité de l'enfant mais refuse d'accoucher clandestinement. Le 3 décembre 1956, peu avant la date prévue pour l'accouchement, Guy Desnoyers prend peur et, sur une route, tire une balle dans la tête de sa jeune maîtresse. Après avoir tué Régine, il l'éventre pour pratiquer une césarienne et sortir l'enfant, de sexe féminin, qu’elle portait. Après avoir baptisé, puis tué le bébé, le curé lui taillade le visage afin de se prémunir contre une éventuelle ressemblance. Il organise le lendemain les recherches pour retrouver Régine mais, le 5 décembre, il finit par avouer son crime. Le 26 janvier 1958, il est condamné, par la Cour d'assises de Nancy, aux travaux forcés à perpétuité. Il est libéré en août 1978.
  • Le célibat des prêtres fut instauré après le 8è/9è siècle en Occident uniquement, pour faire en sorte que leur héritage revienne à l’église et pas à des enfants
  • Si je suis torride c’est pour combler ma peur du vide et des rides
  • Infusion de clous de girofle pour pimenter la soirée (et pour avoir meilleure haleine) : excitant, et un tonique utérin utilisé pendant l'accouchement. Fabriquer des diablotins appelés aussi pastilles aphrodisiaques de Naples. Il vous faut : 500 parties de sucre, 12 de mastic, 8 de safran, 1 de musc, 2 de gingembre, 2 de girofle, 4 d'ambre gris, et une quantité suffisante d'infusé de marum. Faites en des pastilles de 0,50 à 1 g, et prenez-en 4 à 5 fois par jour.
  • Drogues douces, bite dure ; drogues dures, bite molle
  • Soirée restera gravée dans les annales de ces dames
  • jouer des flûtes : s'enfuir rapidement (flûtes sont des jambes maigres)
  • jouer la fille de l'air : synonyme de fuir, s'esquiver, en souvenir de la Fille de l'Air, féerie en trois actes de MM.. Gogniard frères et Raymond, jouée aux Folies-Dramatiques le 3 août 1837. Une loi fatale, inscrite au livre des Destins, veut que la fille du roi des génies, parvenue à l'âge adulte, descende sur la terre pour y passer une année d'épreuve. Ce temps expiré, elle doit retourner dans le royaume des airs, à moins qu'un mortel n'ait su s'emparer de son cœur. Dans la féerie de MM. Cogniard, la jeune Azurine, pour s'être montrée trop sensible aux soupirs d'un villageois nommé Rutland, voit ses ailes tomber et est condamnée à achever sa vie sur la terre. Il peut paraître singulier qu'on ait dit « jouer la fille de l'air » par allusion à l'héroïne qui fait exactement le contraire de ce que ces mots expriment. Mais il faut admettre, si cette origine est réelle, que le public a été surtout frappé de la particularité qui caractérise le sort des filles de l'air. Et l'on rencontre plus d'un cas de ce genre dans l'histoire des expressions proverbiales. Il faut ajouter aussi que, le 21 décembre suivant, les Folies-Dramatiques donnaient un vaudeville de MM. Honoré et Michel Delaporte, intitulé la Fille de l'air dans son ménage, sorte d'épilogue de la féerie. La pauvre Azurine y faisait fort mauvais ménage avec Rutland, et, grâce à un talisman retrouvé par son compagnon aérien Aquilonnet, finissait par remonter au ciel, ce qui, cette fois, pouvait servir de justification au proverbe.
  • Bordel de Bordeaux (même origine) : les prostituées étaient à la fois exclues, vouées à l'errance surveillée et à la clandestinité, et parfaitement insérées dans l'économie générale de la sexualité et des échanges (Moyen Âge, VIIè siècle), autant comme une ressource pour les cités que pour l'accompagnement obligé des cours et des armées. Cette contradiction essentielle qui les définit a été en quelque sorte traduite dans l'espace avec les projets de cantonnements de leurs activités sur les bords de la ville (d’où le terme de bordel) et dans des quartiers réservés !
  • au bord d'elle je me suis allongé
  • "nous n'irons plus aux bois, les lauriers tcetera, hé bé ça vient de là... Plus de putes au bois, ni en bord'eau ! Rouvrons les maisons closes !
  • "Avant d'être aimé pas les autres il faut s'aimer soi-même. " [Tunisiano]
  • En se conformant à la coutume on passera toujours pour un honnête homme. On appelle gens de bien ceux qui font comme les autres. [Anatole France]
  • "La chance ne favorise que les esprits préparés." (Louis Pasteur)
  • Quand on n'a pas ce que l'on aime, il faut aimer ce que l'on a...
  • Grasseyer (grasseyant) : parler gras, prononcer de la gorge
  • Les filles mouillent sans même me toucher ou que je les touche, c’est fou comme je suis un trempeur du maillot en V
  • La chatte chaste est ouverte
  • Sésame ouvre-toi ; César lève-toi, Pompée redresse-toi !
  • Cette BCBG me jette un regard genre salope polie
  • Baise-en-ville : Petit nécessaire de voyage (sac, petite valise) qui contient ce qu'il faut pour passer la nuit hors de chez soi (donc strict nécessaire pour une petite virée hors du champ matrimonial)
  • « suivez-moi-jeune-homme » : nom qu’on donne aux longs rubans de certains chapeaux de femme qui flottent sur la nuque, romanesque à souhait…suivez la guide…
  • Un cinq à sept (en pipotant un truc, cinq heures on peut partir plus tôt du boulot, sept heures on peut arriver plus tard à la maison : ça laisse deux heures de marge pour se faire Marge)
  • Mariés 20 ans, fidèles 2 ans
  • Sucer les mamelles du pouvoir, juste pour voir
  • Je la colle et la marque à la culotte avant de la plaquer au sol
  • Je veux l’avoir à la régulière
  • Avoir ses orifices sans artifice
  • Un jouisseur, une terreur, nocturne
  • Je suis fan, Morgane de toi
  • Recharger les batteries pour remettre le compteur à 0
  • Je crois que je t’aime ! Cache ta joie !!!
  • Amourette, pas grand Amour
  • Ravissant ravisseur de mon cœur
  • On va être super heureux ensemble ! Pardon ? Je t’aime !!! Oups, boulette !
  • Dulcinée : Femme inspirant une passion romanesque sur laquelle on plaisante, par allusion à la dame des pensées de Don Quichotte (Dulcinée du Toboso)
  • Égérie [nymphe par qui le roi romain Numa Pompilius (deuxième roi légendaire de Rome (-715, -673), après la disparition de Romulus, le fondateur de Rome, et un interrègne de plus d'un an, les Romains appelèrent au pouvoir le gendre du roi Titus Tatius, un Sabin réputé pour ses vertus : Numa Pompilius. Ce faisant, ils se dotaient d'un roi qui serait loyal aux deux tribus qui habitaient maintenant Rome ; fondateur du temple de Vesta et de ses Vestales, vierges au feu du foyer du temple et de la maison) se prétendait inspiré lorsqu'il mit en place les institutions religieuses romaines. Pour l'historien Tite-Live, « ce stratagème est une tromperie pure et simple destinée à impressionner un peuple fruste et crédule ». Égérie, camène (nymphe : En leur qualité de prophétesses et de magiciennes, les nymphes pouvaient être doublement utiles lors des accouchements. On leur demandait de hâter la délivrance par leurs charmes et de fixer par leur science divinatoire la destinée de l'enfant. Les Camènes ont laissé ce rôle à Carmenta ou Carmentis, et à leur compagne Égérie ; Hyménée (dieu du mariage) était fils d'une Camène, on ne pouvait penser aux compagnes d'Égérie mais fils d’une Muse, camènes latines et muses grecques étant assimilées) révérée des Romains comme déesse des sources, habitait le bois d'Aricie, voisin de Rome. Numa Pompilius s'enfonçait dans ce bois sous prétexte de consulter cette nymphe, afin de donner à ses desseins l'autorité de la religion. Selon Ovide, Égérie était une jeune femme que Numa épousa, et avec laquelle il partagea les soins du gouvernement] : Femme qui est l’inspiratrice d’un homme politique, d’un littérateur, etc ; (Publicité) (Relation publique) Personne représentative (expert, célébrité, leader d’opinion, consommateur type) dont l’image et le témoignage est associé à une cause ou à un produit pour en renforcer sa crédibilité.
  • petit canaillou : Enfant facétieux, coquin, espiègle, malicieux
  • Gnian-gnian : personne qui craint de faire ou de dire quelque chose, personne molle, sans énergie, agissant avec peine et se plaignant toujours
  • Faire des frasques avec son froc : (frasques : Action extravagante, imprévue, soudain écart de conduite)
  • Flirt (Fleureter) : Relations affectives entre personnes de sexe opposé, dénuées de sentiment profond et pouvant servir, mais pas nécessairement, de prélude à l'amour ou aux relations sexuelles. Avoir un flirt; être en flirt avec qqn. Faire la cour sans but précis. Empr. à l'angl. to flirt (d'orig. onomatopéique) attesté dep. le XVIe s. au sens de « jeter brusquement; voleter, folâtrer; passer rapidement d'un objet à un autre, avec inconstance » (v. NED); p. ext. de cette dernière acception, to flirt a pris au XVIIIe s. le sens spéc. de « entretenir des relations de coquetterie; badiner; faire la cour » (ibid.).
  • conter fleurette [prénom d’une jeune fille rencontré par Henri IV lors d’un tournoi de tir à l’arc : à court de cible d’orange, le duc de Guise se saisit d’une rose qui brillait au sein d’une des jeunes filles qui assistait au spectacle, et la met en lieu et place de l’orange manquante. Le duc tire le premier, rate la fleur, mais la flèche d’Henri, qui lui succède, atteint son but. Henriot se saisit alors galamment de la fleur par la flèche qui lui sert de tige, et court la rendre à la jolie villageoise, sans la détacher : c’est le coup de foudre ! {dérivé par la suite en anglais sous le mot de flirt}] : Aspect platonique de l'amour mêlé de sentimentalité et de mièvrerie, tenir des propos galants à une femme
  • Garçonnière : petit logement loué par un homme qui le destine à des rendez-vous galants
  • Graveleux (mots hardis, les gauloiseries, les allusions graveleuses) : Qui est d'un caractère licencieux, proche de l'obscénité (de gravier, gravelle : # Affection caractérisée par la formation dans les reins ou dans l’urine de concrétions plus ou moins grosses, analogues à de petites pierres ; # Lie de vin passée ; # Marc séparé de la lie du vinaigre).
  • Déniaiser (du lat. *nidax, -acis, dér. de nidus «nid», proprement «pris au nid (en parlant du faucon)» : CHASSE. [En parlant d'un rapace, en partic. d'un faucon] Qui est encore au nid, qui ne sait pas voler ; Qui est sans expérience, qui est sot) : Faire perdre à quelqu'un son innocence dans les choses de l'amour, Faire perdre sa virginité à un jeune homme ou à une jeune fille.
  • Inverti (Renversé symétriquement) : Personne qui est attirée par une personne de son sexe
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10 septembre 2009 4 10 /09 /septembre /2009 18:35
  • Les femmes ne sont pas nos mères comme nous ne sommes pas leur père
  • La loi est là pour fixer des limites, pas des impossibilités de faire
  • Compenser X par Y, plus qu’on pensait
  • Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens
  • Je ne suis pas (à) la mode, elle me pourchasse
  • Nous sommes des plantes enracinées dans le hasard des causes/conséquences
  • Mieux vaut tard que jamais, mais le plus tôt sera le mieux (sachant que le mieux est l’ennemi du bien)
  • La drogue permet de rester jeune en restant immature
  • Tu avais besoin de mon argent, j’avais besoin de ta discrétion et de ton obéissance.
  • Le bonheur est salutaire pour les corps, mais c'est le chagrin qui développe les forces de l'esprit. Proust (Marcel)
  • La mémoire peut subordonner l'esprit mais pas le remplacer, mille souvenirs ne feront jamais une pensée
  • Tu es mon univers, sans toi mon monde n’existerait pas ! Tu es mon B(ig)-B(ang) : avec toi je suis car la lumière fut
  • "A vaincre sans péril on triomphe sans gloire."
  • Soyez polis envers tous, mais intimes avec peu ; et choisissez-les bien avant de leur faire confiance
  • Tu as su me séduire, tu as su me le dire, maintenant sais-tu si je compterais toujours autant pour toi...?
  • Celui qui dit du mal des autres, Médit de toi devant les autres.
  • En se résignant, le malheureux consomme son malheur. Balzac (Honoré de)
  • Je m’imagine toujours le pire car le meilleur me fait souffrir
  • Il faut des consignes pour les cons (qui) signent
  • L’humain étant un animal social, même si aucune dépendance n’est bonne, trop d’indépendance peut aussi être « nocif »
  • Être libre aux dépens des autres
  • Les gens communs restent dans la normalité car ils sont équilibrés
  • Le mouvement évoluera par nos (petits) enfants, voire par ceux qui ne sont pas encore nés
  • La forme d’origine de cette expression était « avoir maille à départir ». Le verbe « partir » doit se comprendre dans son sens ancien de « faire des parts », « couper ». La maille en question était au Moyen Âge le nom d’une monnaie de bronze, la plus petite du système divisionnaire de l'époque, et qui valait un demi-denier. On comptait des mailles parisis, des mailles tournois, etc. Or on comprend qu'il est impossible de partager une maille, ce qui amenait donc un conflit entre deux personnes (quoique des demi-mailles aient aussi existé…).
    • C’est sûr que ce n’est pas évident à gérer, mais ce n’est jamais que passager
    • On ne peut se juger qu’à la hauteur de sa (son propre niveau de) conscience
  • fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve
  • je veux quitter le monde des fous pour de bon, avant que je le devienne encore plus que les autres
  • un crime passionnel n’est pas un crime d’amour mais d’amour propre, d’orgueil
  • tarabuster : (Familier) Molester quelqu’un (Tourmenter de quelque manière que ce soit, inquiéter par des embarras suscités mal à propos ; Il signifie aujourd’hui plus ordinairement Houspiller, maltraiter quelqu’un en paroles ou en actions), le déranger, le tracasser, le traiter rudement.
  • Milieu feutré
  • « Blanchir sous le harnais » : Exercer longtemps le même métier, Acquérir une expérience reconnue dans un domaine (Le premier sens de l'expression était simplement "vieillir dans le métier des armes" puisqu'elle signifiait, mot à mot, "passer un long moment sous l'armure")
  • à quoi ça sert d’être en vie si on n’a pas de raison de l’être
  • Je ne peux laisser le droit à l’état de décider de ma destinée.
  • Les sports extrêmes sont des initiations au défi et au risque/danger.
  • Humains pas naturellement bons car se font des guerres de territoire comme des bêtes que nous sommes.
  • En mon d(r)ame et conscience
  • Les fractales sont des développements limités de l’infini
  • Il existe des possibles au-delà du champ des possibles
  • La différence entre hasard et opportunité est dans la gestion des possibilités du potentiel
  • Sélection des mâles les plus puissants et des femelles les plus résistantes
  • Elle noie sa non-alcoolémie dans la parole, mais je préférerai que sa parole soit noyée dans l’alcool, son côté folle serait alors plus cool
  • On boit quand on se voit
  • Cet ange mâle efficace la prend à tir d’elle, mais pas trop rapidement
  • Même si tu m’as oublié, moi je n’ai rien oublié de tout ce qui s’était passé
  • Cet ange déçu provoquera ma chute
  • C’est beau comme tu m’adores, c’est fou comme tu m’aimes
  • Une tocade avec une tocarde [Engouement, manie (dans le sens de « un peu dérangé sur le plan mental) pour une personne sans charme, sans attrait physique ou intellectuel].
  • Ça peut faire parler du monde, du monde peut en parler
  • Ce qui est fait n’est plus à faire
  • Son pire ennemi était souvent son meilleur ami
  • Si je n’avais pas raison tu ne serais pas d’accord
  • si l'amour donne des ailes faites attention au plafond
  • perché juste comme il faut, à la point trop (peu) n’en faut (non plus)
  • happy hippie family
  • nous sommes condamnés à vivre ensemble
  • comme un fait exprès
  • il t’en cuirait (Nuire, causer un dommage, une vive douleur).
  • regard à froid sur un sujet chaud
  • se développe à loisir
  • un immigré est un étranger qu’on a « intégré » sans connaître (intégré intègre Vs intégriste)
  • je veux bien remplacer le besoin par l’envie, mais si j’ai souvent envie alors ça devient un besoin, vitale
  • au début le sexe fait la relation, après c’est la relation et les émotions qui font durer le sexe
  • si t’en veux je vais t’en donner
  • tu vas pas tomber amoureuse de moi, manquerait plus que ça ! Trop tard !!!
  • âme-cœur
  • je vais te faire danser et après transer
  • L'adultère, c'est apprendre que son couple est un trio, avant que son conjoint infidèle n'apprenne que c'était en fait un quatuor
  • Elle est froide/fraîche, mais qu’est-ce qu’elle est bonne
  • Les femmes ne se battent pas que pour le droit d’exciter
  • babillard : Qualifie un oiseau parleur (Un perroquet babillard. Une pie babillarde) : pipe-lette [Du latin pipare (« piauler ») : Crier, en parlant des petits poulets ; Se plaindre en pleurant, en parlant des enfants]
  • nonchalant : de l’ancien français nonchaloir (« ne pas être concerné »), composé de non- et de chaloir (« être concerné par ») : Qui apporte de l’insouciance, un manque de zèle, d’ardeur à tout ce qu’il doit faire.
  • c'est la goutte d'eau qui fait déborder la vase
  • quand on le sent moyen pour aller plus loin, autant en rester là avant de devenir trop las !!!
  • arrêtez de vous discordez, accordez-vous
  • laisses toi faire, c'est de l'hypnose, je vais rentrer en toi
  • personne ne rentre dans mon esprit et il n’y a pas d’invitation, ni VIP ni autre
  • faire, défaire, refaire, faire faire... et ne pas laisser faire !
  • tout se qui monte, redescend ; svp, ne nourrissez pas les oiseaux
  • La patience est l'art d'espérer
  • C’est bien de prendre son temps, mais pas quand tes tout seul
  • Le chocolat provoque un plaisir plus long et plus fort qu’un baiser (neurosciences)
  • Faire des compromis pour le con promis
  • On est venu là pour se faire du bien avec du mâle
  • Enfile-toi une meuf sinon je t’en file une !
  • J’aime bien ses punchy balles
  • Taquiner la truite puis faire le cochon, pas taquiner le goujon en faisant le goujat [(de l’ancien provençal gojat (« jeune homme ») : (Désuet) Valet d’armée ; (Moderne) Homme mal élevé et grossier, en particulier avec les femmes]
  • Ferrer le poisson et le sortir de l’eau : je le vide et l’accroche à mon tableau de chasse
  • Elle est arrivée comme un moustique suceur de sang qui se colle au pare-bise
  • C’est l’histoire de l’aventure d’un soir
  • Arrête tes foufounneries
  • J’aime les femmes fruitées, bien charpentées, ronde en bouche avec une belle robe
  • Je veux finir ma vie entre le cul des filles et les culs de bouteille
  • Je reprends un coup à boire pour lui bourrer la gueule avec mon tire-cochonne
  • J’étais tout bourré, je crois que je l’ai bourrée ; défoncé je l’ai défoncée
  • Claque ta chatte, je m’en bats les couilles
  • Écluser les barres (une écluse est un vagin en portugais car c’est là qu’on gare le péniche)
  • Je glougloute ses gougouttes à lait à l’aise
  • Sa baguette de sarcier se met en branle quand il sent un coin humide
  • Il fait trempette avec son petit baigneur, mouillette avec sa baguette
  • Il sort son bazar du falzar [« culotte (sous-vêtement féminin) »]
  • La serveuse dresse le service-trois-pièces
  • tête-chercheuse, thermomètre à moustaches pour mesurer les chaleurs du four O
  • tringle : « baguette de bois plate, utilisée en menuiserie pour faire des moulures ou pour remplir des vides », «queue d'aronde » : Avoir la tringle. Être en état d'érection ; Se mettre la tringle. Se priver, se passer de (Trimer pour la tringle. Faire corvée).
  • Verge : « longue baguette droite et flexible » : Baguette, ornée d'ivoire ou d'argent à chaque extrémité, portée autrefois par les huissiers, les sergents ; Baguette servant à frapper, à corriger, à infliger une punition corporelle (Faire passer un soldat par les verges. Faire passer un soldat entre deux rangs de soldats armés de baguettes pour lui infliger un châtiment corporel ; Faire baiser les verges à qqn. Contraindre quelqu'un à reconnaître le caractère justifié d'une punition)
  • Si t’es gay ris donc, si t’es pas gay pars !
  • Terrain glissant, pine au tournant
  • Je la dunk et lui casse le panier à salade frisée (dunk=tremper : action de jeu au basket-ball qui consiste à marquer en s'accrochant à l'arceau, à une ou deux mains).
  • J’ai le cul qui est cocu
  • Je préfère le copinage au cocufiage
  • Bon rapport qualité/prix, je t’achète ! Fais gaffe, à la fin tout se paye !!!
  • Ils m’ont refait le pot d’échappement, la sonde tourne plein gaz
  • Tournée des grands (trous) duc
  • Il prend les devants en parlant du derrière
  • Elle tient plus debout, c’est l’heure de la mettre à quatre pattes
  • Une fois les quatre fers en l’air, la bête se laisse faire
  • Faire les folasses dans les bartasses (haies hirsutes)
  • Il lui met sa verge sur les berges du lit du torrent
  • Je fais grimper sa chatte aux arbres
  • J’ai les fesses qui s’affaissent
  • fesses-tival
  • j’ai arrêté le cul de la vieille, ça sentait le tonneau à grumeaux, la fermentation de la lie du lit (Résidu précipité laissé par un liquide ; mauvais éléments d'une population).
  • je ne compte pas pour toi : moi en parlant d’argent, toi en parlant de sentiment
  • il n’y a pas de petit profit de profiterole
  • je suis gourmande : si tu déballes je mange
  • profite de sa position dominante de dominatrice
  • là j’arrête, c’est trop dur pour moi
  • Bouche-trou qui tend une belle perche
  • Elle a un joli visage que t’as envie de maquiller/repeindre en blanc
  • Écume des lèvres, t’as du blanc qui mousse là
  • Enfoirer (de foire2 « diarrhée » : enfoirer « salir, souiller », repris début XXe s. comme part. passé subst. au sens de « bon à rien » ; s'enfoirer avec qqc. « s'embarrasser de quelque chose »] :Synon. de emmerder. « La flicaille, enfoirait tous les gniards [=de mignard « petit garçon, petite fille »] » ; La docum. atteste enfoirure, subst. fém. Terme d'injure. Nom de Dieu, bon Dieu d'enfoirure! ...
  • C’est open (ni)bards
  • faire grimper au jouitième ciel
  • Vit (Homon. de certaines formes conjuguées de vivre et de voir ainsi que du subst. vie. Du lat. vectis « levier, barre » : « membre viril »).

« La partie qui fait les empereurs et les rois, la garce et le cocu » dit le vertueux Pierre Richelet.

En voici la description, d’après l’auteur du « Noviciat d’Amour »

« Ce tube est le chef d’œuvre de l’architecture divine qui l’a formé d’un corps spongieux, élastique, traversé dans tous les sens par une ramification de muscles et de vaisseaux spermatiques. Il est, à son extrémité supérieure, surmonté d’une tête rubiconde, sans yeux, sans nez, n’ayant qu’une petite ouverture et deux petites lèvres couvert d’un prépuce [Empr. au lat. d'époque impériale praeputium comme terme d'anat. «fait de ne pas être circoncis»], retenu par un frein délicat qui ne gène point le mouvement d’action et de rétroaction : au bas de cet instrument précieux sont doux boules ou blocs, arrondis qui sont les réservoirs de la liqueur reproductive, qu’aspire ou pompe votre pariie dans le mouvement ou frottement du coït [cohit « acte d'accouplement chez l'animal », de coitus « action de se joindre, de se réunir » d'où « accouplement chez l'homme et l'animal »], id est, de la conjonction ; ces deux boules enveloppent deux testicules, d’où elles ont pris le nom et sont soutenus par le raphé [Entrecroisement de fibres musculaires, tendineuses ou nerveuses provenant d'organes symétriques, au niveau de leur ligne médiane : raphé du scrotum, raphé périnéal] ; on les nomme plus généralement couilles [coille « bourse des testicules, testicule » (Renart, éd. M. Roques, br. I, 2619); 1594 fig. « personne lâche » (Harangue du recteur Roz ds Satyre Menippee, éd. E. Tricotel, t. I, p. 93); 1847 couille molle (Dict. de l'arg. ou la Lang. des voleurs dévoilée, p. 129). Du lat. vulg. *colea soit forme fém. du class. coleus « testicule »]ou couillons » [coillons (GERVAISE, Bestiaire, éd. F. Meyer, 689); 2. 1813, 18 mars « homme peureux, lâche » (STENDHAL, Journal, t. 5, p. 21). B. 1560 coion « homme mou, sans énergie » (GRÉVIN, Les Esbahis, V, 4 ds GDF. Compl.); 1592 coyon (MONTL., Comm., I, 7, ibid.), forme encore inscrite ds Lar. 20e avec renvoi à couillon. A du b. lat. *coleonem acc. de *coleo (CGL II, 103, 29), class. coleus « testicule ». B empr. à l'ital. coglione proprement « testicule », au fig. « homme mou, balourd, sot »].

  • L’érosion du désir : beaucoup de couples "installés" en souffrent et se retrouvent ainsi au bord de l’impasse. Marie et Stanislas en ont fait l’expérience. Pour relancer leur couple, réveiller le désir, rétablir la communication, ils ont trouvé une solution qui pourra surprendre : l’échangisme. Elle s’est révélée efficace dans leur cas. Avec franchise, naturel et humour, Marie et Stanislas font découvrir une pratique qui, aujourd’hui, se démocratise. Ils mêlent leurs points de vue (celui de la femme et celui de l’homme) pour décrire et analyser ce qu’ils ont vécu et ressenti, évoquant aussi bien les découvertes que les déconvenues, et n’évitant pas les sujets qui fâchent : jalousie, panne sexuelle, remise en cause de l’ego masculin… Le récit croisé d’un homme et d’une femme qui s’aiment et veulent continuer d’animer leur flamme.
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10 septembre 2009 4 10 /09 /septembre /2009 18:20

Chapitre I : Premiers émois du Moi fusionnant avec l’Autre

 

  • Alors Faudel, maintenant que tu as seize ans, dis-nous tout de ta vie sentimentale.
  • Faudel : « Beh, y a pas grand-chose à en dire : les filles ne m’intéressent pas plus que ça, je préfère m’amuser avec mes potes ! Faut dire que des filles y en assez (et même trop) chez moi à la maison, et elles sont vachement chiantes ! Par contre, c’est vrai que mes potos commencent à me mettre la pression, se moquant de moi parce qu’ils ne m’ont jamais vu avec une fille ! »
  • Et, comment le prends-tu ? Qu’est-ce que tu ressens avec cette pression du groupe ?
  • F : « En fait, j’ai déjà embrassé une fille, juste comme ça pour voir ce que ça donne, mais ça m’a fait ni chaud ni froid, surtout que je l’ai à moitié embrassé sur le nez ! Mais maintenant qu’on me tanne avec ces histoires de bistouquettes, je crois bien que je suis obligé d’y passer, je n’ai plus trop le choix ! »
  • Tu le vis uniquement comme un rite initiatique, un passage obligé pour devenir un grand grâce à son gland ?
  • F : « Non, quand même pas : c’est sûr que je suis pas pressé de faire péter une petite fourrure, mais je suis quand même assez curieux de savoir ce que ça donne ! D’ailleurs, grand masturbateur devant l’Eternel et depuis longtemps ami fidèle de Madame Cinq (doigts), j’ai quand même déjà joué à touche-pipi, mister quiqui [« jeune coq », « petit zozio » dans le langage enfantin, quiquiriqui désignant le chant du coq] se prenant pour un docteur de la foufoune, même si c’était plus par curiosité que par réel intérêt ! Pour faire mon éducation j’aiDe toute façon la fille, plus grande, m’avait bien dit : « On joue au docteur, mais on ne jouit pas : tu es ton personnage, mais tu ne rentres pas dans mon personnage ! ». Par la suite, je me suis fait des prévisuels en m’abreuvant de films de boules : avec un peu de doigté, ça a pas l’air super compliqué ! J’ai la théorie, y a plus qu’à avec la pratique !!! fait feu de tout poil [se servir de tous les moyens, de toutes les ressources dont on dispose], mais quand je l’ai vue à poil je me suis demandé pourquoi on faisait tant d’histoire pour si peu de choses attrayantes. À présent, comme il faudra de toute façon tôt ou tard y passer, autant le faire maintenant, et c’est pour ça que je vais profiter des vacances de Pâques, loin de ma cité, pour tenter l’expérience : au moins, si ça se passe mal, personne ne le saura par chez moi et j’aurai pas la tehon, je pourrais toujours pipoter un truc ! »
  • Bonnes vacances alors, on va continuer à te suivre discrètement.

 

 

En vacances de Pâques dans la campagne du Tarn-et-Garonne avec ses parents, Faudel veut tenter son premier coup d’essai loin de chez lui, on ne sait jamais et le poids de la réputation peut vite devenir pesant pour un lycéen fraîchement émoulu et déniaisé. Toujours est-il qu’il joue à la pétanque avec les jeunes de Montauban (dont des montalbaises, euh montalbanaises pardon), tourne au jaune comme tout le monde (mais en toute discrétion), écume les fêtes de village en compagnie de ses compères et commères festivaliers. Justement, les informations sur ce bon p’tit gars rebeu de banlieue mais sympa circulent vite, d’autant plus qu’il squatte tout groupe de djeuns où il se sent à l’aise afin de rencontrer un maximum de personnes et pouvoir choisir en toute connaissance celle avec qui il se sentira suffisamment en confiance pour jouer au laboureur des champs virginaux.

 

Voyant la fin des vacances arriver, Faudel décide d’aller prendre l’air en se promenant avec son Dax dans l’arrière-pays, histoire de se mettre au vert après tellement de jaunes et de rouges. Roulant au milieu des champs de tabac, il sent bien qu’il pourra se la mettre sur l’oreille et la fumer dans un sacré bout de temps. Mais que se pastis ? Touf-touf, la bécane commence à faire des siennes ! Avec ce cadran qui déconne, il a mal jaugé sa réserve d’essence. Le voilà en panne sèche au beau milieu de nulle part. « Quand rien ne va, c’est la merde, c’est la merde, que voulez-vous, pfff !!! »

Faudel entend bien des tracteurs travailler au loin, mais le bruit est ténu donc ils sont effectivement hors de portée de marche, et Faudel ne veut pas laisser son Dax sans surveillance. Evidemment le portable ne passe pas et de toute façon, d’une ses parents ne viendraient pas le chercher, ça lui fera les pieds, c’est comme ça qu’on apprend à faire attention, et de deux lui-même ne saurait indiquer où il se trouve.

Après une heure passée à se déshydrater au soleil, voilà qu’arrive une princesse charmante, montant en amazone un fier destrier blanc.

Jamais avare de regards mâles placés, Faudel s’aperçoit vite que cette belle des champs est intégralement nue sous sa robe bleue à boutons. Non pas qu’elle soit spécialement frivole ou légère, mais tout bonnement parce qu’à la campagne on aime bien être en contact avec la Nature, les éléments, et se sentir Libre, sans contraintes autres que celles que l’environnement impose. Et là justement, de par les premières chaleurs printanières, Annabelle sent que certains textiles sont de trop.

Motivés par les ardeurs de ce printemps ensoleillé, nos deux inconnus s’apprivoisant sont comme la végétation environnante : les fleurs bourgeonnent et les arbres ont la sève qui monte !

Annabelle n’est pas du genre fille facile, mais à force de voir les animaux, tant de la ferme que de la nature environnante, se conter fleurette, parader comme les beaux gosses du village pour assouvir les instincts biologiques, elle aussi souhaite s’ouvrir à ce nouveau champ expérimental : bref, comme une grande majorité des êtres vivants, ceux sexués car tout le monde ne l’est pas, elle veut faire de la nature, voir la chose de près et tâter du gourdin.

Notre montalb(an)aise campagnarde se dit que plutôt que de s’offrir à un gars du patelin qui racontera à tous ses potes ce qu’il lui a mis, en surjouant au possible (d’où v’la la réput’ au pays), elle préfère les prétendues sciences d’un gars des villes.

 

Après avoir expliqué son problème moteur, la cavalière blanche (qui vient et qui vole au secours d’innocents) lui propose de le ramener chez elle chercher un bidon pour faire le plein et recharger les batteries (enfin le réservoir). Devant l’insistance de Faudel à ne pas vouloir abandonner là son Dax, Annabelle lui propose d’aller déposer l’engin plus loin, dans une petite grange à l’écart dans son verger !

Avec notre équipement d’invisibilité, approchons-nous pour entendre ce qu’ils disent et utilisons notre analyseur de pensées pour connaître leur voix intérieure.

 

  • Faudel : « Merci beaucoup pour ton coup de main, je sais pas comment j’aurais fait sans toi ! Si je peux t’être utile en quoi que ce soit, n’hésite pas !
  • Annabelle : C’est bien normal voyons, si on peut aider quelqu’un dans le besoin, il faut le faire ! Mais maintenant que tu en parles, je vois bien un moyen de me remercier : un baiser fougueux sera ma récompense pour ma b.a du jour !
  • F : {Ouah, trop de la balle, je vais lui en mettre plein la langue à cette Anna(top)bonne, mais faut juste que j’arrête de trembler comme une feuille. Bon allé je me lance ! Tu fermes les yeux, tu mouilles tes lèvres et feu, c’est parti pour la valse des langues !}
  • A : {Hummm, si on oublie qu’il a commencé par m’embrasser le bout du nez, il fait ça plutôt bien !}
  • F : {C’est qu’elle aime ça la coquine ! Je suis sûr en plus qu’il y a moyen si je la chauffe tranquille jusqu’à ce qu’elle bouillonne et qu’elle s’abandonne à moi ! On va commencer gentiment par lui caresser le dos, ensuite j’attaque les hanches et si elle bronche pas je file droit vers les fesses.}
  • A : {Mais c’est qu’il est chaud bouillant celui-là ! Bon, qu’est-ce que je fais ? Il a l’air de savoir y faire, même si il semble aussi timide/hésitant que moi. Allé, laissons-nous aller, on verra bien ce que ça donne, et au pire je ne le reverrai plus.}
  • F : {Glop glop, elle se laisse faire ! Je vais continuer de lui malaxer les fesses, quelques bisous dans le cou pour faire diversion et je palpe du nichon. Ouah ! Mais tâtez-moi ces gros melons de Miss Cavaillon, c’est vraiment du bon !!! Je déboutonne un peu et je fais prendre l’air à sa sphère orangère gauche. Elle me met vraiment la fièvre, je suis en sueur, mais quel bonheur ! Le soleil est au zénith comme ma bite, c’est l’heure de la sieste (de sexta, 6è heure du jour) crapuleuse. C’est l’heure d’expérimenter les amours adolescentes à l’ombre de la jeune fille en fleur : le papillon va enfin sortir de sa chrysalide !!!}
  • A : {Je le sens tout feu tout flamme, et son léchage intensif de mes récifs n’est pas là pour calmer ses ardeurs, ni les miennes d’ailleurs ! Moi qui ne connaissais des plaisirs de la vie que le concombre phallique, voyons l’effet que je lui fais ! Mazette, mais c’est qu’il est monté comme un étalon, un beau pur sang arabe ! J’ai hâte de sentir sa grosse courgette, ce qui ne devrait pas tarder vu qu’il commence à me défriser la chicorée en me mettant la main au panier à salade frisée !}
  • F : {Eh eh, je vois que la machine se met bien en branle, elle en a l’écume à la lèvre inférieure ! C’est le moment d’agir avec doigté pour la sentir ruisseler d’en bas comme moi de sous les bras ! Ouah, je pensais pas que ça lui ferait cet effet là !!! Ah non, c’est la barrière électrique qui la secoue comme ça ! En tout cas, vu comme elle s’agrippe à mon manche, c’est un peu le même genre d’électrochoc physique et émotionnel qui traverse son corps : les décharges électriques sont comme les hormonales !}
  • A : {Fatch, quitte à avoir mal en se faisant du bien, autant que je l’amène dans la grange lui montrer comment on sait s’amuser dans la campagne juste avec une botte de paille et une bite de taille !}
  • F : {Même si « qui va piano va sano » [qui va doucement va sûrement], vu comme elle me prend de courte jupe, ça risque de venir vite ! Tout s’emballe trop vite même si d’habitude j’aime emballer vite fait s’est pesé les bons fruits bien mûrs (au marché en tout cas). J’ai la queue touffue [qui est épais, bien garni] tout flamme. Mais ça va le faire, ça gère !!! Sympa l’idée du box : elle qui apprécie les chevaux, elle va aimer se faire monter comme une jument, non par un poney, mais par un furieux étalon !!! Tu vas voir comme je vais la mener à la cravache, cette bombe du milieu équestre ! Que je me rappelle comment ils font dans les films de boule ! Avec tous ceux que j’ai vus, j’arriverai à lui faire croire que j’en suis pas à mon coup d’essai, ce sera un coup de maître queue !!! Voilà, je te bascule sur la botte et tu m’offres telle une fleur ton bourgeon ! Je vais enfin découvrir son poteau rose clitoridien et introduire mon bâton rouge dans son pot aux roses [équivoque sur découvrir, « soulever le couvercle et trouver (un secret) », appuyée sur le pot (nom du plus banal des récipients), et renforcée par « aux roses », évoquant une préparation particulièrement rare (ou un secret, auquel les valeurs érotiques de rose – virginité, hymen – ne sont peut-être pas étrangères)] ! Donc là, il faut bien caresser son petit bouton de rose pour mettre de l’huile dans les rouages : dans la vie, petit homme, il faut que ça glisse ! Je vais lui emboucher son coing [fruit du cognassier : piriforme – en forme de poire – et volumineux, il est cotonneux en surface et, à maturité, est jaune et très odorant ; les coings crus ne se consomment qu'après blettissement, quand la chair du fruit est devenue plus que mûre et ramollie] en lui mettant mon dard dedans, cherchant la petite bête au fond du trou avec mon gros bâton ! Bon, c’est bien gentil tout ça mais justement, allons voir si la rose que j'ai cueillie il y a peu est éclose, que ma rosée l’arrose !!!}
  • A : {Maintenant qu’on est allongé dans la grange, je cherche l’aiguille faudellienne dans sa touffe de foin. Je prends en main le manche du bêcheur, enfin du pécheur plutôt vu comme il est déjà tout mouillé !}
  • F : {Hum, elle ouvre la cage à mon gros oiseau ; le regarder se lever c’est beau ! Euh, c’est bizarre, elle fait une « drôle » de moue devant mon bout ! Putain c’est quoi cette merde ??? Mon caleçon est taché, j’espère que ça va pas tout gâcher ! Bref, ne pensons plus à tout ça, l’important est de trouver le terrier, de suivre le lapin rose [con = cuni (lingus) = lapin en latin] et de l’apprivoiser avec ma grosse carotte. Tient ma belle, voilà du boudin, voilà du gourdin ! Bordel, elle est où cette putain d’entrée pour pénétrer la chaude clairière de la forêt « vierge ( ?) » humide ??? Dans les films de cul ça a l’air si facile, mais avec une vraie personne en face le passage réel à l’acte n’est pas si évident !}
  • A : {Mais qu’est-ce qu’il branle à avancer comme ça à tâtons, il tape sa gaule pour faire tomber les mirabelles ou quoi ???}
  • F : {Putain je comprends pas, j’ai même mis mes doigts pour guider mais ça suit pas ! Bordel, plus j’y pense et moins j’oublie et bande !!! Et tu crois qu’elle m’aiderait, en prenant la chose en main ??? Enfin c’est pas plus mal comme ça : un peu de concentration jeune homme, et tu vas voir, ça va bien se passer, tu es Robin de bois, l’homme qui envoie le bois !!! Et merde, voilà que ma bite me lâche et met le drapeau en berne ! C’est trop injuste toute cette impuissance alors que la belle s’offre au bête que je suis !!! J’ai même rien senti venir : j’allais lui lâcher le furet dans le terrier et finalement je passe pour un blaireau de mytho !!! Ça craint : si c’est sa première fois je lui aurai même pas péter la rondelle [hymen me suive], et si elle est plus vierge je passe vraiment pour un manche ! Bon, de toute façon je me casse demain, donc autant faire comme si et je m’arrache vite fait ! Tant qu’à lui donner le minimum syndical de plaisir, je vais continuer de la peloter et lui mettre trois doigts cette fois, ça fera un peu illusion et voilou !}
  • A : {Ah, c’est la débandade ! Quel mou du bout !!! J’aurai dû me méfier, il avait plutôt l’air d’un boute-en-train, le genre qui chauffe la jument pour céder sa place au dernier moment à l’étalon pour qu’il fasse saillie alors que l’autre canasson se contentera toujours de regarder !!! Bon allé, je me tortille un peu, je fais comme si de rien n’était ! Oh et puis zut, je suis dans un bon jour, je vais faire du social avec lui ; pour sûr, c’est dur d’avoir un tel coup de mou !}
  • F : {Cool, elle a rien capté et voilà que maintenant cette mutine butine mon Dard Des-Villes}
  • A : {Je veux bien être gentil mais quand même, ça craint le syndrome du poireau : déjà, la tête est blanche, mais en plus la queue reste verte, pas bonne à sucer ! Il m’aurait proposé un jus de carotte, j’aurai dit la carotte oui, le jus non, mais finalement j’aurai aucun des deux : pfff, tout dans la gueule du loulou, rien dans le slip !!! Ça m’aurait pourtant fait plaisir de lui faire plaisir ! Tant pis pour moi, mais au moins je n’ai rien perdu dans l’ « affaire » : j’ai pris du bon temps à défaut de mon pied, et il n’ira pas vanter ses « exploits » ! Y en a marre de, je le remercie pour « tout ça » et on y va, « affaire » classée !!!}

 

 

  • Alors Faudel, comment s’est passée cette première fois ?
  • F : « Ben à vrai dire, je pensais pas que c’était aussi compliqué de trouver le trou et de pénétrer une si jolie fille qui se donnait complètement à moi ! Je sais bien qu’il n’y a pas d’heure pour manger du bâton de berger, mais là ça devait pas être le bon moment : moi qui voulait la déflorer, je ne l’aurai qu’effleurée !!! Ce qui aurait pu être une journée faste s’est transformé en jour néfaste ! »
  • À quoi penses-tu que ça puisse être dû ?
  • F : « Si je le savais ! Mais je pense que le fait d’avoir qu’un testicule joue sûrement pas en ma faveur, n’étant ni sûr que ça marche correctement ni qu’elle ne capterait rien !!! J’étais tout stressé, tout tendu … enfin, sauf au moment où il fallait ! Au lieu de me relaxer et de bien me concentrer pour lui rentrer dedans, j’ai paniqué parce que je sentais bien que j’allais pas niquer !!! »
  • Pour information, ta mésaventure est plutôt banale pour une première fois car le vagin est composé de muscles contractés qu’une pénétration lente mais vigoureuse détend et écarte. Et justement, la première fois, on n’est ni patient ni raide à cause du stress ! Que comptes-tu faire à présent ?
  • F : « Déjà j’irai voir un sexologue, j’ai pas envie que cette embrouille de slip me prenne la tête du nœud, j’ai assez de soucis avec le bahut ! Ensuite, d’ici un bon bout de temps, quand je serai sûr que ça marche et que je peux rester droit comme un zizi, je réessayerai ! »
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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 18:03
  • Dame de cœur, à toi l’honneur ! Présente-toi à nous s’il te plaît.
  • « Bonjour, je m’appelle Virginie, j’ai douze ans et je viens de rentrer dans un collège privé catholique en 6ème dans une classe trilingue français-anglais-espagnol. J’habite Saint-Emilion, près de Bordeaux, et mes parents sont issus de l’aristocratie terrienne et viticole du cru. Plus tard je voudrais être doctoresse pour aider mes prochains à guérir ou au moins à mieux vivre leurs maladies ou troubles au sens large ».
  • Très bien. Après cette petite présentation, comme nous en avons discuté ensemble, nous allons te suivre de manière invisible dans ton parcours sentimental, amoureux puis sexuel au cours des vingt prochaines années. La cloche sonne, nous allons te laisser aller en cours et nous avec, incognitos bien sûr !

 

La première chose que l’on peut remarquer dans cette classe, c’est que Virginie est l’une des filles les plus formées de son âge, et d’ailleurs les garçons ne se privent pas de mâter ses petits tétés qui commencent à bien pointer le bout de leurs nénés. Que se passe-t-il ? À peine le cours commencé, Virginie demande à la prof de mathématiques si elle peut aller aux toilettes. Perplexe, l’institutrice estime qu’elle aurait quand même pu prendre ses précautions et faire sa petite affaire avant que tout le monde soit en classe. Devant la moue, l’attitude gênée et le visage tout rouge de Virginie, Mme Crapabelle se rend vite compte qu’il ne s’agit pas d’une simple envie pressante. D’ailleurs Virginie se rend au petit coin, d’un pas alerte certes, mais à reculons tout de même.

 

  • « Je suis dég ! Je ne sais pas ce qu’il m’arrive. J’avais depuis quelques jours une impression bizarre de bouffées de chaleur, une douleur dans le ventre et dans ma poitrine, mais rien d’assez grave pour en parler à mes parents et les inquiéter (moi-même je pensais que c’était dû au stress de la rentrée scolaire, au collège, dans un nouvel établissement en-dehors de mon village). Et là ce matin, à peine la journée de cours commencée que j’ai senti quelque chose de chaud et visqueux qui coulait le long de ma cuisse. Sacré début pour une rentrée scolaire ».
  • Tu ne sais pas de quoi il s’agit ?
  • « Je crois que j’en ai une vague idée, mais vous savez dans mon genre de famille (un peu coincé pour dire les choses vite), on n’aborde pas trop ce genre de sujets. Mais là c’est évident que je vais devoir en parler à ma mère ».
  • Et ? Comment te sens-tu à l’idée d’en parler avec ta maman ?
  • « Je ne suis pas très à l’aise, mais quand il faut il faut ! C’est vrai que et mes parents et moi-même avons toujours éludé voire refoulé la question, mais à présent c’est mon corps qui se manifeste et donc nous sommes au pied du mur. Ce n’est quand même pas de ma faute si mes hormones (déjà exprimées avec mes débuts de seins et de poils) font que je deviens une vraie jeune femme à partir d’aujourd’hui ».

 

Visiblement troublée et mal à l’aise par l’irruption de sa féminité, Virginie demande et obtient de l’infirmière scolaire de pouvoir quitter l’école pour la journée. Cette dernière lui propose également de dégrossir la thématique de la puberté et plus précisément des menstruations, mais Virginie préfère s’en entretenir, pudibonderie et intimité obligent, directement dans le cadre familial, du moins dans le giron maternel.

 

  • « Comme tu es coquette ma fille : à peine rentrée de l’école que tu changes déjà de pantalon !
  • Euh, mère, ce n’est pas ce que vous croyez !!! J’ai eu ma première … "fuite" aujourd’hui !!!
  • [Madame mère, au teint subitement blafard] : D’accord, bon, assieds-toi, il faut que nous ayons une petite discussion entre femmes de bonne famille. Que sais-tu à ce sujet ? As-tu déjà appris des choses à l’école à ce propos ?
  • Certes, je connais les bases biologiques, la notion de cycle menstruel d’ovulation puis d’expulsion d’un ovule non-fécondé, mais ce qui me préoccupe est davantage lié à comment cela va influencer ma vie future ... à tous les niveaux et concernant les différents pans de vie qui s’ouvrent à moi !
  • Hum ... bien, eh bien ... disons que tout ce que tu as besoin de savoir est que ... ton corps se transforme afin que tu deviennes une femme ! L’important à partir d’aujourd’hui est que tu te connaisses assez, hum ... en terme de ressenti physique global, pour savoir interpréter les signes avant-coureurs des règles et limiter ainsi les maux qui y sont liés comme des crampes dans le bas-ventre ou la poitrine douloureuse.
  • Oui bien sûr, mais ... je voulais savoir aussi que faire face à ... vous savez bien mère ... la sex...
  • Parbleu, tu es bien jeune pour te poser ce genre de question !!! Si tu t’appelles Virginie, c’est bien parce que ton père et moi-même avons de hautes valeurs en la matière et que nous ne voulons pas que ta beauté soit entachée avant que nous ayons trouvé le gendre idéal ! Allons déjà acheter des serviettes hygiéniques, tu auras tout le temps pour trouver le mari adéquat, celui qui te comblera et à qui tu voudras offrir ton bien le plus précieux en vue de pérenniser la lignée ! »

 

Le soir venu, alors que Virginie s’endort perplexe face à son désir d’avenir de femme et à la pression morale de la part de ses parents, sa mère met son père au parfum.

 

  • « Édouard, cela me gêne de vous dire cela, mais notre fille unique devient une femme à présent !
  • Et oui Marie-Hélène, elle grandit, ainsi va la vie !
  • Je crains que vous ne m’ayez pas très bien saisie très cher : Virginie a eu ses premières règles aujourd’hui, son fruit défendu commence à mûrir, sachant que ses seins ont déjà bien pris la forme de pommes !!!
  • Comment ?!?!?! Fichtre, voilà que ce que nous craignions le plus arrive à grand pas ! Même si elle est une fille sérieuse et de bonnes mœurs, nous nous devons de la préserver de tous ces prédateurs qui pourraient roder autour d’elle ! Même si son collège a très bonne réputation, et c’est bien pour ça d’ailleurs qu’elle y est, nous devons prendre garde à ses fréquentations. Tous les élèves ne sont pas issus de familles aussi honorables que la nôtre, la preuve en est que certains ont été arrêtés en détention de drogue ! Il nous faut à tout prix veiller à ce qu’elle reste loin des déesses tentation de Satan, le sexe et les stupéfiants, qui ont déjà perverti trop d’âmes égarées !!!
  • Seigneur dieu, ne la laissez pas succomber aux tentations du mâle et du Malin, mais délivrez la du mal des plaisirs charnels et émotionnels artificiels !!!
  • Amen, que votre prière soit entendue ! Sur ce, ne nous inquiétons pas trop non plus, nous lui avons donné une éducation morale rigoriste qui saura la détourner des chemins de travers ! Bonne nuit Marie-Hélène [petite bise sur la bouche], et ne vous tracassez pas trop, nous avons largement le temps de voir venir.
  • Bonne nuit Édouard [baiser sur le front], votre chambre séparée est à nouveau chauffée, la chaudière est réparée ! »


Pendant ce temps-là, à mille lieux de là.

 

  • Roi de pique, à toi la suite ! Présente-toi à nous s’il te plaît.
  • « Bonjour, je m’appelle Faudel, j’ai douze ans, je viens d’arriver en France de ma Kabylie natale et j’entre au collège ZEP de Sarcelles. Mon père est arabe musulman, travaillant à l’usine, et ma mère est berbère animiste. Plus tard je voudrais être dans les affaires pour assurer à ma famille une vie correcte et être bien intégré ».
  • Très bien. Après cette petite présentation, comme nous en avons discuté ensemble, nous allons te suivre de manière invisible dans ton parcours sentimental, amoureux puis sexuel au cours des vingt prochaines années. La nuit tombe en cette période de Ramadan, nous allons te laisser aller te restaurer et rejoindre ta famille et nous avec, incognitos bien sûr !

 

À peine entré dans l’appartement, on s’aperçoit que Faudel est choyé voire même couvé par sa mère. Alors que le père travaillait depuis quelques années déjà en France, il a enfin pu faire venir sa femme et ses cinq enfants, trois filles dont l’aînée et deux garçons dont Faudel, le petit dernier. En ce jour de fête, on lui présente d’ailleurs sa cousine (du côté maternel), la très charmante Bouthaïna (notre Bettina, « femme à peau douce »), en vue de les marier comme le veut la tradition du bled. Le simple fait de lui toucher la main provoque chez Faudel une érection et des joues rouges qu’il a du mal à dissimuler. Il préfère s’éclipser un temps dans sa chambre.

 

  • « Je suis dég ! Je sais pas ce qu’il m’arrive. Je m’étais déjà réveillé en pleine nuit ou au petit matin avec le zizi tout dur, mais jamais j’avais ressenti ça en pleine journée juste en touchant quelqu’un. En plus, je viens tout juste de m’apercevoir que j’en ai mouillé mon caleçon avec un liquide blanc gluant. Sacré début pour un premier contact avec une fille ».
  • Tu ne sais pas de quoi il s’agit ?
  • « Je crois que j’en ai une vague idée, mais vous savez dans mon genre de famille (un peu coincé pour dire les choses vite), on n’aborde pas trop ce genre de sujets. Mais là c’est évident que je vais devoir en parler à mon père, ou plutôt à mon frangin ».
  • Et ? Comment te sens-tu à l’idée d’en parler avec ton frère ?
  • « Je suis pas très à l’aise, mais quand il faut il faut ! C’est vrai que et mes parents et moi-même avons toujours esquivé voire censuré la question, mais à présent c’est mon corps qui se manifeste et donc nous sommes au pied du mur. C’est quand même pas de ma faute si mes hormones (déjà exprimées avec ma voix cassée et mes débuts de poils) font que je deviens un vrai jeune homme à partir d’aujourd’hui ».

 

Visiblement troublé et mal à l’aise par l’irruption de sa masculinité, Faudel mange en silence et loin de sa cousine si perturbante. Son oncle, bien conscient de l’effet que fait cette petite (qui n’est pas sa nièce) sur Faudel, lui propose de dégrossir la thématique de la puberté et plus précisément de l’érection et de l’éjaculation, mais Faudel préfère s’en entretenir, « honte » et intimité obligent, dans le cadre familial restreint, du moins dans le giron fraternel.

 

  • « Alors frérot, qu’est-ce qu’il t’est arrivé tout à l’heure ? Je t’ai vu devenir rouge comme une tomate, le sang t’est monté à la tête ???
  • C’est pas ce que tu crois frangin ! Le sang m’est pas monté à la tête, mais plus bas !! J’ai eu mon premier jet aujourd’hui !!!
  • [Le grand frère de trois ans de plus, aux yeux subitement pétillants] : D’accord, bon assois-toi, il faut que nous ayons une petite discussion entre jeunes de bonne famille. Que sais-tu à ce sujet ? As-tu déjà appris des choses à l’école à ce propos ?
  • Disons que j’avais déjà vu au bled des ânes avec le sboub dur puis qui crachait, qu’Eric Cartman dans le dessin animé South Park disait que pour coucher avec une fille il fallait introduire son sexe et lui pisser dedans, mais ce qui me préoccupe est davantage lié à comment ça va influencer ma vie future, à tous les niveaux !
  • Hum ... bien, eh bien ... ce n’est pas la meilleure période pour aborder cela, en plein Ramadan consistant à lutter contre ses désirs humains, à combattre l’homme intérieur, même si c’est aussi le moment de faire le point sur tes faiblesses personnelles. Même si certains courants musulmans estiment que le plaisir est un don d’Allah, il faut pour autant savoir ne pas abuser des bonnes choses ! Tout ce que tu as besoin de savoir est que ton corps se transforme afin que tu deviennes un homme ! L’important à partir d’aujourd’hui est que tu te connaisses assez, hum ... en terme de ressenti physique global, pour savoir interpréter les signes avant-coureurs de l’érection et limiter ainsi les gênes qui y sont liées comme la bosse dans le pantalon ou l’angoisse de la tache blanche.
  • Oui bien sûr, mais ... je voulais savoir aussi que faire face à ... tu sais bien frangin ... la sex...
  • La hachuma [honte sur toi] ! Même si c’est la nuit et qu’on a de nouveau le droit, tu ne dois pas parler de cela !!! Je sais que tu seras fou d’elles Faudel, mais papa m’avait dit quand j’avais ton âge : « tu sais, les filles méfie-toi, c’est pas ce que tu crois ! », et pour moi, elles sont toutes des taspé !!! Ce qui compte pour les parents, c’est que tu fondes une famille avec une femme bien sous tous rapports, notamment concernant la religion. Mais tu as encore bien du temps devant toi avant de trouver, par toi-même ou offerte par une famille amie, celle qui sera assez honorable pour intégrer notre clan dans
    ce nouveau pays ».

 

Le soir venu, alors que Faudel se rend compte que son membre se durcit simplement en le touchant et qu’il peut cracher sur commande, son père (informé par le frère) met sa mère au parfum.

 

  • « Fatima, je suis heureux de t’apprendre que Faudel notre dernier fils sera un homme !
  • Je sais bien Aziz, la vie et les poils poussent vite !!!
  • Mais non, c’est pas ce que je voulais dire : Faudel a eu ses premières pertes blanches aujourd’hui en saluant sa cousine Bouthaïna. Si c’est pas mignon, d’ici quelques temps ils nous feront un beau garçon !
  • Ou belle fille Aziz !!! Tu sais très bien que pour nous berbères animistes, c’est la femme qui décide et l’homme qui fait appliquer !
  • Oui oui, mais pour nous arabo-musulmans c’est le contraire !!! En tout cas, ce que nous attendions le plus arrive enfin à grands pas ! Faudel est un bon garçon, et s’il s’agitait moins il pourrait aller loin ! Nous nous devons de le calmer un peu pour qu’il se concentre sur ses études pour s’en sortir et ne pas tourner mal comme tous les garçons de la cité ! Puisque son collège a plutôt mauvaise réputation, nous devons prendre garde à ses fréquentations et éviter qu’il ne devienne un tarout [impie, rebelle] en buvant de l’alcool. Quand il sera avec une fille bien qu’il épousera ensuite, ça ne pourra que l’assagir et le remettre dans le droit chemin !
  • Tout ceci est vrai, d’autant qu’une fille pourra accompagner Faudel dans son intégration dans ce nouveau pays si différent, mais il faudra aussi se méfier qu’elle soit à la hauteur de mon fils ! Sa future femme devra être de chez nous, pas une de ces filles de la seconde génération qui vivent comme les françaises insolentes, et surtout bien rester à sa place car je reste la femme la plus importante pour son bien !!!
  • Inch Allah [si dieu le veut], mais ne nous inquiétons pas trop non plus, nous lui avons donné une bonne éducation morale qui saura le garder sur la bonne piste ! Faisons l’amour avant de nous dire bonne nuit, et ne te tracasse pas trop, nous avons largement le temps de voir venir.
  • Tu as raison, profitons de cette douce nuit pour oublier nos soucis et remercier Allah de nous avoir fait comme nous sommes ».

 

Nous voici donc de retour en plateau avec Virginie et Faudel pour savoir, avec le recul des années, comment ils ont vécu ce passage délicat de l’enfance à l’adolescence.

  • Bonjour Virginie. Alors, comment regardes-tu ces images aujourd’hui ?
  • « Bonjour. Ça me fait bizarre, surtout que même si les choses se sont tassées entre-temps avec ma famille, je comprends mieux d’où je viens et par quoi je suis passée ! Les premières règles sont toujours un cap délicat à passer pour une jeune fille, d’autant plus dans un contexte familial où tout ce qui a trait au sexe est tabou. J’étais "contente" de devenir une femme, mais en même temps je m’inquiétais de savoir comment les choses allaient se passer par la suite. D’autant que les gars faisaient déjà une fixette sur mes formes, qui n’avaient plus rien de juvéniles ! »
  • Bonjour Faudel. Et toi, quel est ton point de vue sur cette époque charnière ?
  • « Bonjour. Hum, ça me met mal à l’aise d’être présenté sous cet angle d’entrée de jeu ! Je reviens aussi de loin au final, même si mes parents ont assez vite lâché l’affaire au sujet du mariage avec ma cousine. Sinon, c’est vrai que j’étais peut-être un peu impulsif quant à mes pulsions mais bon, je me suis vite soigné ! »
  • C’est-à-dire ?
  • « Euh, pour maîtriser la bête, je suis vite devenu un adepte du fait de se tutoyer l’invertébré, de se branler la nouille quoi ! C’était ma façon à moi d’apprendre à connaître et à maîtriser mon corps !!! »
  • D’accord, nous allons justement reprendre la suite du documentaire et voir comment s’est passé votre première fois respective. Magnéto Serge !
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8 septembre 2009 2 08 /09 /septembre /2009 16:11

Chers téléspectatrices et vidéomateurs, bienvenue dans le documentaire « Immersion Totale : Qui veut la peau du sexe ? ». Nous allons pénétrer ensemble les milieux les plus tabous et pourtant si présents, quoique cachés pour ceux qui ne savent ou ne veulent pas les voir. L’objectif est de décrire, sans juger, le mode de fonctionnement des humains en général, et d’une catin et d’un libertin en particulier (ces esclaves – plus ou moins consentants ou manipulés par leurs hormones – sexuels car sexués), afin d’aborder franchement et sans détour les questions et interprétations des fondamentaux de la vie, à savoir la sexualité, la reproduction, les couples infernaux de l’Amour et de la haine, du plaisir sensuel et de la douleur du manque ou du trop-plein, tout ceci étant le rectal-versal de la même médaille !

 

Comme je vous le disais, nous allons suivre, en Immersion Totale comme le nom l’indique, deux individus, "représentants" de la gente féminine et masculine et personnes symptomatiques de tous les temps mais aussi de notre société occidentale qui se perd à tenter de se trouver sans s’accepter avec ses travers (plus ou moins de porcs). Habillés de vêtements d’invisibilité, nous les filmerons dans leurs activités (à ce propos, la sensibilité des plus jeunes ou des plus prudes risquerait d’être perturbée par certaines scènes : nous vous avertirons par une montée en puissance de symboles en bas de votre écran indiquant le côté froid, tiède, chaud ou bouillant des images ou des dialogues) puis nous les laisserons s’exprimer librement. Nous n’interviendrons que très ponctuellement afin de préciser ou d’orienter les interrogations : en effet nous privilégions l’aspect "divan" (dans lequel vous êtes sûrement à l’heure actuelle affalés) et vivant des commentaires à chaud.

 

Commençons par le commencement en introduisant le sujet : nous allons aborder le premier épisode pour connaître un peu nos deux compères à l’heure où les choses du sexe se révèlent à eux, avant de les suivre pas à pas dans leurs (més)aventures d’une heure, d’une nuit, d’une vie.

Sur ce, nous vous laissons pour 52 mn en Immersion Totale afin de savoir « Qui veut la peau du sexe ? ». Bon film, tchi-tcha !

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8 septembre 2009 2 08 /09 /septembre /2009 08:49

 

Révoltes paysannes contre les maîtres
Télécharger le fichier : 03 - Les crépuscules des dogmes


Quel que soit le contient, le régime politique, les paysans se sont toujours, à un moment ou à un autre, Soulevés contre ceux qui vivaient sur leur dos.
En 861, une Révolte paysanne, d´abord victorieuse, est écrasée en Chine. De 874 à 883, les paysans se Soulèvent à nouveau contre la classe dominante. Ils conquièrent de larges fractions du territoire, y compris la capitale. Ils partagent les biens entre les pauvres. Mais, ils sont finalement écrasés par les armées de l´empereur.

Alors que le franc Charlemagne avait restauré un empire au niveau européen, ses fils s’entre-déchirent et certaines populations se Soulèvent pour rétablir leurs Libertés, Droits et anciens rites religieux, païens.
De 841 à 852, la Révolte « Stellinga » des paysans et serfs saxons sévit contre leurs maîtres.
En 755, Charlemagne établit deux garnisons franques, puis une troisième à Karlsburg. Ainsi, un triangle de postes fortifiés et un segment de territoire occupé jalonnaient le cœur du pays de Saxe.
Au même moment, une organisation administrative civile et ecclésiale commencèrent à se mettre en place, au moyen des comtes, évêques et des abbés introduits en Saxe.
La méthode de réduction du pays fut exactement la même que celle employée par Pépin plus tôt en Frise. Bien que les Francs aient été chassés maintes et maintes fois, ils sont toujours revenus et ont finalement épuisé la Résistance des Saxons dans la soumission à la règle franque et au christianisme. Mais le Soulèvement continuel et désespéré des Saxons, uni à la Protestation humanitaire d’Alcuin, induisit graduellement Charlemagne à modérer la nature drastique du gouvernement en Saxe. Alcuin était un savant et religieux anglais. C’était l’un des principaux amis et conseillers de Charlemagne, et un artisan important de la renaissance carolingienne au VIIIè siècle et au IXè siècle. Il a mené de grandes réformes et il fut un des premiers à défendre l’idée d’une identité européenne qui s’appuie sur la civilisation antique plutôt que sur les héritages barbares. Il insistait notamment sur le rôle des prêtres qui est de prêcher en confiance, tandis que les puissants doivent écouter avec humilité. L’opposition entre les richesses de ce monde et la richesse intérieure, le caractère éphémère du pouvoir politique, le rationem reddere (rendre des comptes) comme horizon d’attente de tout acte politique, la responsabilité écrasante du gouvernant et les dimensions téléologiques (étude des causes finales) de son pouvoir sont les leitmotive qui habitent ses lettres, qu’elles soient adressés à des religieux (insistant aussi sur le devoir d’agir en songeant toujours au Jugement de dieu comme terme de l’action) ou des administrateurs (paroles qui corrigent, auxquelles le pouvoir royal se soumet avec gratitude). Chez Alcuin, théorie et pratique du pouvoir sont intrinsèquement liées. La correspondance est dictée par un impérieux devoir de parler et d’avertir.

Les Saxons étaient trop inflexibles (gens dura) pour être tout à fait réduits, et ont dû transiger de certaines manières. Le changement se mesure en comparant et contrastant le capitulaire féroce De partibus Saxoniae (785) avec une nouvelle loi proclamée en 797, qui fut évidemment le résultat d’une longue négociation entre l’empereur, le clergé, les nobles, les comtes et les leaders saxons eux-mêmes. Il est très significatif que les Saxons de 797 étaient autorisés à tenir des assemblées publiques et à maintenir leurs propres lois héréditaires et coutumes. Le pays a perdu son indépendance et a été incorporé dans le grand empire franc. Mais les Saxons préservaient toujours plusieurs de leurs mœurs indigènes et coutumes, trop invincibles pour céder. Le changement principal en Saxe a été effectué par la conquête en matière de religion. Cependant, le paganisme germanique antique a persisté et était fort en Saxe pendant beaucoup d’années.
Charlemagne, avec ce jugement infaillible qui l’a distingué, quand l’assujettissement des Saxons a été accompli, traita les nobles de Saxe avec une grande considération, et nous trouvons bon nombre d’entre eux à sa coupe dans les dernières années de son règne. Mais la classe des humains Libres (pas si grande que ça) fut lentement incorporée dans le système militaire franc.
Quand la conquête franque s’acheva, le paysan dépendant était déjà la règle. Lorsque des possessions paysannes étaient données à un monastère, le donateur n’était pas le paysan cultivateur mais son petit propriétaire terrien, qui cédait la terre et le paysan. Ce qui arrivait à cette époque carolingienne n’était pas la naissance du noble propriétaire terrien, mais un nouvel allotement (répartition des lots) des paysans dépendants permanents, menant à la formation d’un nombre relativement restreint de grandes seigneuries (moins difficiles à gérer) au lieu de nombreuses petites (qui se Soulèvent plus facilement).

En effet, roi de Bavière depuis 817, ayant participé à la révolte contre son père en 830 puis en 831, obtenant l’Alémanie et la Saxe, Louis II s’était à nouveau révolté en 838 contre son père puis, à la mort de ce dernier en 840, livra une véritable guerre civile contre ses autres frères avant de devenir roi de Germanie en 843. Trente ans de guerres amères et de désolation entre Francs et Saxons, alors que cela créait une aristocratie de guerriers nobles parmi les Saxons, laissaient également dans son sillage des milliers d’humains Libres, de serfs et d’esclaves cassés. Cette nation est divisée en trois classes : les nobles (aedhillingi), les humains Libres (frilingi) et les serfs (lazzi).
Dans les différends entre Lothar et ses frères (fils de Charlemagne qui devaient se partager l’empire selon la coutume franque), les nobles étaient divisés en deux factions, une suivant Lothar, l’autre, Louis II. Ceci étant, Lothar percevant qu’après la victoire de ses frères le Peuple qui avait été avec lui souhaiterait l’abandonner, contraint par diverses exigences, chercha de l’aide là où il pouvait. Il distribua les terres de la couronne pour son propre avantage, il donna la Liberté à certains et promis qu’il la donnerait à d’autre quand il aurait gagné. Il envoya même des messagers dans la Saxe et promis aux humains Libres et aux serfs, dont le nombre était immense, s’ils le soutiendraient, qu’il réinstaurerait la loi que leurs ancêtres avaient possédé quand ils étaient des adorateurs des idoles.
Gagnées par ces pensées, ces classes formèrent en 841 une ligue, adoptèrent un nouveau nom pour elles-mêmes, Stellinga (camarade), et après avoir conduit presque leurs maîtres hors du pays, commencèrent à vivre selon la loi que chacune appréciait après les coutumes antiques des Saxons.
Mais Louis II supprime les Rebelles en Saxe tant par des processus légaux (des confiscations et des déchéances) que par des exécutions.
Que fut la Stellinga ? Est-ce un exemple des anciennes guildes (assemblée de personnes pratiquant une activité commune, et dotée de règles et privilèges précis) qui survivent en Saxe, mais que Charlemagne et l’église ont écrasé chez les autres Germains ? Cela semble plutôt soutenir la ressemblance avec les conjurations servorum (serment commun de serviteurs pour exorciser un mal) qui ont existé dans les marais salins de la Flandre et de Frise, et que la législation de Louis II (« le pieu ») condamna en 821. Si tel est le cas, alors ce fut la Rébellion d’humains Libres et de serfs épuisés. Il n’y a aucun doute que la Stellinga fut un mouvement Insurrectionnel en Saxe, qui visait à assurer la restauration des Libertés et Droits que la conquête avait supprimé ou détruit.
L’empereur Louis II le pieu restaura nombre de Saxons qui avaient souffert sous son père dans leurs Libertés et leurs Droits, et cette restauration des Saxons nobles rendit furieux la paysannerie, qui n’était pas partie-prenante de la clémence impériale et qui endura les exactions de l’église et de la féodalité, menant à la Rébellion. En outre, la tyrannie de la dîme fut une source permanente de leur mécontentement.
En 843, on en est de nouveau venu aux mouvements de Rébellion, qui ont toutefois été terminés également rapidement. Il est significatif qu’en 852 il y ait un enregistrement d’une troisième Révolte de la Stellinga. La conquête de la Saxe par Charlemagne fut le point de départ d’énormes changements politiques, économiques et sociaux. Mais le conservatisme des Saxons était plus étanche contre les poussées et les pressions imposées par la féodalisation croissante des choses que toute autre région d’Allemagne.
Le tissu social était le résultat du système agricole. Tandis que les conditions des manoirs et les pratiques ont prévalu sur les terres de l’église et celles des plus grands nobles, d’un autre côté il y avait des milliers de propriétaires fonciers allodiaux (terre dont quelqu’un avait la propriété absolue, et où le propriétaire n’avait donc aucun seigneur à reconnaître ni redevance à payer) en Saxe et de grandes portions de terre à propriété foncière perpétuellement Libre. En un mot, les propriétés Libres, sans bail, étaient la règle. D’ailleurs, la ténacité des familles et la persistance têtue de l’esprit du vieux groupe de clan ont donné protection et appui à cette condition.
L’isolement du petit propriétaire foncier était sa perte, depuis que cela le rendait incapable de résister à des circonstances défavorables, telles qu’une mauvaise année, un feu, la peste parmi ses bêtes, ou une incursion piratesque sur sa ferme. C’est tout à fait vrai du petit propriétaire foncier isolé, mais ce n’est pas le cas du petit paysan propriétaire qui s’est entouré d’un apparenté. Dans les régions où l’apparentement a préservé la Solidarité, ce serait moins facile pour un riche propriétaire foncier, ou même pour des bases ecclésiastiques, d’exploiter les difficultés financières et sociales d’un pauvre voisin en acquérant ses terres, ou en imposant des droits sur lui en profitant de périodes de besoin.
C’est exactement ce que l’on trouve au début de la Saxe, jusqu’aussi tard que la fin du douzième siècle, tandis que dans tout reste de l’Allemagne cette condition avait disparu plusieurs siècles avant.
Les restes de la municipalité primitive germanique sont évidents dans les « plowlands » (terres de labour) se rattachant à chaque chef de famille, et les prés et les étangs communs étaient partout visibles en Saxe jusqu’au Moyen-Age tardif. Des formes de labourage devenus désuètes dans la vieille Allemagne survécurent en Saxe, comme l’ancien système d’un-champ et de deux-champs, côte à côte avec le système de trois-champs.
La même vitalité caractérise la persistance des institutions sociales primitives. Le comitatus (l’antique bande de guerre germaine, ou
« suite » d’un chef de guerre ou d’un Herzog) peut être clairement tracée dans l’Histoire saxonne, longtemps après que ce soit dissout dans le féodalisme le reste de l’Allemagne. La nature têtue du tissu social des Saxons a toujours cédé tellement lentement à la pression féodale de la structure sociale autour d’elle. Le Sachsenspiegel a maintenu une force en Allemagne du nord longtemps après que la loi des Souabes et des Bavarois ait adopté la manière du féodalisme.
Mais la Stellinga fut également une réaction païenne. Après cinquante ans de christianisme professé, ce n’était qu’une couche de peinture brillante en Saxe. Profondément au-dessous de toute profession extérieure de la foi de conquête, les mémoires du vieux culte et des vieilles victoires étaient dans les cœurs des Saxons, que la religion imposée ne pouvait pas effacer.
Toute énergique que la conquête de la Saxe avait été, la trempe des Saxons indigènes était trop vigoureuse pour être complètement changée. L’influence de l’organisation de l’église n’extirpa pas complètement l’antique Gau-système. L’église ne réussit pas non plus à éradiquer les pratiques religieuses païennes immémoriales des Saxons.

Après des succès initiaux, Louis II réussit à terminer les Rébellions. Il assura sa domination en Saxe et tint un tribunal correctionnel terrible contre les Rebelles. Par le découragement de la Rébellion, l’intégration durable de la Saxe dans le royaume franc a réussi.
Pour autant, dans la dissolution de l’empire franc au IXè siècle, les institutions originales des Saxons ont affirmé leur suprématie sur les institutions externes et exotiques des Carolingiens que Charlemagne leur avait imposé.

La plus grande partie de l’Allemagne actuelle, nommée alors Germanie, ne connut pas la domination romaine. On peut considérer que les territoires germaniques entrèrent dans le Moyen Âge non avec la chute de l’empire romain, mais avec la domination franque et son corollaire, l’évangélisation catholique. Avec les Francs le monde germanique passe d’un ensemble de peuples, de tribus, de clans à une mosaïque d’états, de royaumes, de duchés nationaux, de comtés et de marches.
Suite à une Révolte de serfs dans le Mecklembourg (Allemagne) en 955, des serfs slaves se Soulevèrent victorieusement en 983 contre la domination allemande et la christianisation, dans le Brandebourg (Allemagne). Le 29 juin, les sièges épiscopaux de Brandebourg et de Halberstadt sont détruits.

En France, de nombreuses Révoltes paysannes jalonnent le Moyen Âge. En 997, c’est la première Révolte paysanne connue en Normandie.
Après la mort de Louis le Pieux, l’empire carolingien se morcelle et s’affaiblit considérablement freinant l’élan culturel. L’empire se divise en principautés reconnaissant le roi mais Autonomes de fait. Les comtes, qui sont au départ des représentants de l’autorité impériale, nommés de manière temporaire, se fixent sur un territoire. La seule richesse à l’époque est la possession de terres. Charlemagne, pour garder la fidélité de ses comtes, leur faisait prêter serment, mais il fallait les rémunérer. On leur concédait donc des terres. Quand les fils de Louis le Pieux s’entredéchirent pour le partage de l’empire, ils doivent s’assurer la fidélité de leurs vassaux en monnayant leur Autonomie. C’est ainsi que se crée le système féodal. Plus le pouvoir central faiblit, plus les comtes doivent prendre en charge la défense des territoires contre les envahisseurs (Normands, musulmans ou Hongrois) et plus ils prennent d’Autonomie dans les faits. L’ancrage des comtes à une terre se matérialise par la construction de nombreux châteaux. D’autre part, les évêques, qui sont souvent des laïcs, sont nommés par les princes et échappent souvent à l’autorité du pape. Avec l’affaiblissement de l’autorité impériale et papale, l’empire se morcelle en une multitude de principautés Autonomes bien que reconnaissant leur autorité.
Si au IXè siècle les pillages des Vikings ont notablement ralenti l’économie, il devient plus rentable pour eux de s’installer sur un territoire, recevoir un tribut contre la tranquillité des populations et commercer plutôt que guerroyer dès le Xè siècle. C’est ainsi que Alfred le Grand ayant vaincu les Danois leur laisse le nord est de l’Angleterre (Danelaw) en 897 ou que Charles le Simple accorde la Normandie à Rollon en 911. Ils sont christianisés, s’intègrent de fait à l’occident féodal et en deviennent des éléments moteurs.

À la mort de son père, le duc Richard Sans-Peur, Richard II de Normandie (dit tantôt Richard l’ « Irascible » ou Richard le « Bon ») est semble-t-il, encore mineur, ce qui laisse le champ libre à une vague de Troubles politiques dans le duché normand.
Il y a tout d’abord une grave Révolte de paysans en 996/997, qui décident de former des assemblées pour se gouverner eux-mêmes.
Guillaume de Jumièges : « Dans les divers comtés du pays de Normandie, les paysans formèrent d’un commun accord un grand nombre de petites réunions dans lesquelles ils résolurent de vivre selon leur fantaisie, et de se gouverner d’après leurs propres lois, tant dans les profondeurs des forêts que dans le voisinage des eaux, sans se laisser arrêter par aucun droit antérieurement établi. Et afin que ces conventions fussent mieux ratifiées, chacune des assemblées de ce Peuple en fureur élut deux députés, qui durent porter ses résolutions pour les faire confirmer dans une assemblée tenue au milieu des terres. Dès que le duc en fut informé, il envoya sur-le-champ le comte Raoul avec un grand nombre de chevaliers, afin de réprimer la férocité des campagnes, et de dissoudre cette assemblée de paysans. Raoul, exécutant ses ordres sans retard, se saisit aussitôt de tous les députés et de quelques autres hommes, et leur faisant couper les pieds et les mains, il les renvoya aux leurs ainsi mis hors de service, afin que la vue de ce qui était arrivé aux uns détournât les autres de pareilles entreprises, et rendant ceux-ci plus prudents, les garantît de plus grands maux. Ayant vu ces choses, les paysans abandonnèrent leurs assemblées, et retournèrent à leurs charrues ».
En 1 172 un trouvère normand, Wace, publie Le Roman de Rou (Rou = Rollon, duc de Normandie) qui, avec ses 16 000 vers, est une « amplification » poétique de l’Histoire des Normands de Guillaume de Jumièges.
« N’avait encor guère régné, Ni duc guère n’avait été, Quand au pays monte une guerre, Qui dut grand mal faire à la terre.
Les paysans et les vilains, Ceux du bocage et ceux du plain, Ne sais par quel entichement, Ni qui les mut premièrement, Par vingt, par trentaines, par cent, Ont tenu plusieurs parlements, La devise vont conseillant, S’ils pouvaient la mettre en avant, Et la faire porter en tête : « Notre ennemi, c’est notre maître. »
Ils en ont parlé, en secret, Et plusieurs l’ont entre eux juré, Que jamais par leur volonté, N’auront de seigneur ni d’avoué [l’avoué est un seigneur laïque, exerçant à la place d’un vassal ecclésiastique le service d’ost – service militaire dû au suzerain par les vassaux ; dès le haut Moyen Âge, cette obligation s’imposait à tous les hommes Libres – et chevauchées –long raids dévastateurs sur plusieurs centaines de kilomètres et sur un front de plusieurs kilomètres –, contraires à la loi chrétienne], Ont des seigneurs mauvais renom. Ils n’ont jamais contre eux raison, N’ont jamais ni gain [terre labourable], ni labour, Vont à grand douleur chaque jour, En peine sont et en ahan [effort pénible], L’autre an fut mal et pis cet an. Tous les jours leurs bêtes sont prises, Pour les aides et les services [les aides et les services étaient des droits/impôts seigneuriaux], Tant y a plaintes et querelles, Coutumes vieilles et nouvelles (...)
Ne peuvent une heure être en Paix. Sont chaque jour cités en plaid [assemblée des grands, comtes et évêques à l’époque carolingienne, elle siège souvent à l’automne (plaid restreint) et au printemps (plaid général). En pratique, elle coïncide souvent au printemps avec la convocation de l’armée. C’est au plaid que le roi juge, entouré de sa cour, et qu’on élabore et promulgue les décisions les plus diverses, formulées ensuite en capitulaires. Par la suite, le terme de plaid est utilisé à propos de la réunion (simple assemblée ou audience) des habitants d’une communauté, à la demande du seigneur, chaque année]
Plaid de monnaie et de forêt, Plaid de corvée et plaid de guet [service d’entretien/embellissement et de garde du château], Plaid de chemins, plaid de clôtures, Plaid d’hommages, plaid de moutures [usage du moulin banal], Plaid de fautés [liens féodaux], plaid de querelles, Plaid d’aides et plaid de gabelles [droits/impôts sur les denrées, plus tard sur le sel], Tant y a prévôts [agent du seigneur ou du roi chargé de rendre la justice et d’administrer le domaine qui lui est confié] et bedeaux [employé laïc préposé au service matériel et à l’ordre dans une église], Tant de baillis [représentant de l’autorité du roi ou du prince, chargé de faire appliquer la justice et de contrôler l’administration en son nom] vieux et nouveaux, Qu’ils n’ont pas une heure en repos.
On leur en met tant sur le dos, Qu’ils ne peuvent gagner leur cause, Chacun tire d’eux quelque chose.
Pourquoi nous laissons-nous manger ? Mettons-nous hors de leur danger ; Nous sommes hommes comme ils sont.
Unissons-nous par le serment, Nous et nos avoirs défendons, Et tous ensemble nous tenons ; Avons bien, contre un chevalier, Trente ou quarante paysans, Maniables et combattants. Par le nombre que nous serons, Des chevaliers nous défendrons.
Ainsi pourrons aller aux bois, Trancher arbres à notre choix, Aux viviers prendre les poissons, Dans les forêts la venaison De tout ferons nos volontés, Par les bois, les eaux et les prés.
Par ces dits et par ces paroles, Et par d’autres encor plus folles, Ont marqué leur assentiment, Et se sont juré par serment, Qu’ensemble tous se tiendront, Et ensemble se défendront ; Ont élu, ne sais où ni quand, Les plus adroits, les mieux parlant, Qui par tout le pays iront, Et les serments recueilleront.
Assez tôt, Richard entend dire, Que vilains Commune faisaient [révolte assimilée à celle des bourgeois, contemporaines et recevant le même nom], De ses droits le dépouilleraient, Lui comme les autres seigneurs, Qui ont vilains et vavasseurs [vassal d’un vassal (arrière-vassal) et donc possesseur d’un arrière-fief. Les vavasseurs faisaient partie de la classe la plus inférieure de la noblesse, avec les chevaliers].
Raoul s’emporta tellement, Qu’il ne fit pas de jugement ; Les fit tous tristes et dolents ; A plusieurs arracher les dents, Et les autres fit empaler, Arracher les yeux, poings couper, A tous fit les jarrets rôtir, Même s’ils en devaient mourir ; D’autres furent brûlés vivants, Ou plongés dans le plomb bouillant, Les fit ainsi tous arranger.
La commune est réduite à rien, Et les vilains se tinrent bien ; Se sont retirés et demis.
De ce qu’ils avaient entrepris, Par peur devant les Conjurés, Qu’ils virent morts ou torturés.
Mais les riches se rachetèrent [ce passage marque nettement la différence de sort : celui qui a de l’argent est dépouillé, ce qui veut dire qu’ils participaient aussi à l’Insurrection à tendance Anarchiste contre le pouvoir seigneurial ; celui qui n’a que sa vie est mis à mort], Et de leur bourse s’acquittèrent ; On ne laissa rien à leur prendre ; D’autant qu’on put, on les fit rendre. Tels procès firent leurs seigneurs, Qu’on n’en put faire de meilleurs.

En 1 008 Geoffroi de Normandie meurt au cours d’un pèlerinage à Rome. Sa régence est confiée à Havoise, qui doit concéder la suppression du servage après une nouvelle Révolte rurale en Normandie.
Durant le règne des premiers carolingiens, la structure de la société agricole s’est transformée. Les domaines fonciers francs dérivés de l’antiquité utilisaient des esclaves comme main d’œuvre. Ces derniers, non intéressés au rendement, sont peu productifs et sont coûteux en saison morte. Quand vient la Paix, nombreux sont les hommes Libres qui choisissent de poser les armes pour le travail de la terre, plus rentable. Ceux-ci confient leur sécurité à un protecteur contre ravitaillement de ses troupes ou de sa maison. Certains arrivent à conserver leur Indépendance, mais la plupart cèdent leur terre à leur protecteur et deviennent exploitants d’une tenure (ou manse) pour le compte de se dernier. Dans le sens inverse les esclaves sont Emancipés en serfs et deviennent plus rentables (cette évolution se fait d’autant mieux que l’église condamne l’esclavagisme … entre chrétiens). La différence entre paysans Libres et ceux qui ne le sont pas s’atténue. L’introduction du denier d’argent est un progrès énorme : le paysan peut alors vendre des surplus, il devient intéressant de produire plus que ce qu’il suffit pour survivre (après avoir reversé la partie de la production due au seigneur). La diffusion de la monnaie est une puissante motivation pour augmenter la production dans le domaine agricole que ce soit par l’extension de la surface exploitée ou par l’amélioration technique. Avec cette évolution, les paysans Libres ont une productivité bien supérieure aux esclaves qui n’ont aucun intérêt à produire plus. Les grandes invasions vont chasser les paysans serviles des exploitations pillées, ils se réinstallent à leur compte en défichant leurs propres parcelles, ou se mettent sous la protection d’un seigneur : au total les invasions ont accéléré le processus de mutation du monde agricole, qui devient plus porté sur la productivité afin de dégager des surplus vendables. Il en résulte de nombreux défrichage et des progrès techniques qui se traduisent par une forte croissance démographique. D’autre part, l’augmentation des surplus agricole va permettre d’augmenter les capacités d’élevage et de produire plus de richesses et une alimentation plus variée ce qui a aussi un impact sur la croissance démographique.

       
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8 septembre 2009 2 08 /09 /septembre /2009 08:47

03 - Les crépuscules des dogmes

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L’esprit de changement, de Révolution, est intrinsèque à l’humain : l’herbe est toujours plus verte dans le champ du voisin, donc il faut changer ses méthodes pour être meilleur !
Même si, malheureusement, l’être humain n’est pas naturellement bon (comme tous les autres animaux, qui ne connaissent d’ailleurs pas cette notion), qu’il a besoin de valeurs de vie en société (mais aussi donc d’institutions pour régler les problèmes, mais non hiérarchisées – d’égal à égal), il n’est pas prêt à abandonner sa Liberté. Ainsi, tout système politique (qui gère la cité) ne peut abuser des contraintes imposées aux humains très longtemps. La gestion humaine est un art du compromis de chacun pour vivre en société ; mais lorsque les compromis deviennent compromettants pour le Respect de sa dignité humaine, « l’Insurrection est pour le Peuple, et pour chaque portion du Peuple (les individus), le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. Un Peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer sa constitution. Une génération ne peut être assujetti aux lois des générations précédentes » (Constitution Française).


Ainsi, vers -2200 de l’autre ère, la première grande Révolution Sociale se produisit en Égypte : « La Sublime salle de justice, ses écritures sont enlevées, les places secrètes sont divulguées. Les formules magiques sont divulguées et deviennent inefficaces, parce que les humainss les ont dans leur mémoire. Les offices publics sont ouverts ; leurs déclarations (titres de propriété) sont enlevés ; malheur à moi, pour la tristesse de ce temps !... Voyez donc : des choses arrivent qui n’étaient jamais advenues dans le passé : le roi est enlevé par les pauvres... Ce que cachait la pyramide est maintenant vide. Quelques hommes sans foi ni loi ont dépouillé le pays de la royauté. Ils en sont venus à se Révolter contre l’Uraeus (cobra dressé, symbole de la royauté) qui défend Râ (dieu du Soleil) et pacifie les Deux Terres (Haute et Basse Egypte)... Les pauvres du pays sont devenus riches, tandis que les propriétaires n’ont plus rien. Celui qui n’avait rien devient maître de trésors et les grands le flattent. Voyez ce qui arrive parmi les humains : celui qui ne pouvait se bâtir une chambre, possède maintenant des (domaines ceints de) murs. Les grands sont (employés) dans les magasins. Celui qui n’avait pas un mur pour (abriter) son sommeil est propriétaire d’un lit. Celui qui ne pouvait se mettre à l’ombre possède maintenant l’ombre ; ceux qui avaient l’ombre sont exposés aux vents de tempête. Celui qui ne s’était jamais fabriqué une barque a maintenant des navires ; leur (ancien) propriétaire les regarde, mais ils ne sont plus à lui. Celui qui n’avait pas une paire de bœufs possède des troupeaux ; celui qui n’avait pas un pain à lui devient propriétaire d’une grange ; mais son grenier est approvisionné avec le bien d’un autre... Les pauvres possèdent les richesses; celui qui ne s’était jamais fait de souliers a maintenant des choses précieuses. Ceux qui possédaient des habits sont en guenilles ; mais celui qui n’avait jamais tissé pour lui-même a maintenant de fines toiles. Celui qui ne savait rien de la lyre possède maintenant une harpe ; celui devant qui on n’avait jamais chanté, il invoque la déesse des chansons... La femme qui n’avait même pas une boîte a maintenant une armoire. Celle qui mirait son visage dans l’eau possède un miroir de bronze... Les esclaves (femmes) parlent tout à leur aise, et, quand leurs maîtresses parlent, les serviteurs ont du mal à le supporter. L’or, le lapis, l’argent, la malachite, les cornalines, le bronze, le marbre... parent maintenant le cou des esclaves. Le luxe court le pays; mais les maîtresses de maison disent : « Ah ! si nous avions quelque chose à manger ». Les nobles dames en arrivent à avoir faim, tandis que les bouchers se rassasient de ce qu’ils préparaient pour elles ; celui qui couchait sans femme, par pauvreté, trouve maintenant de nobles dames. Le fils d’un homme de qualité ne se reconnaît plus parmi d’autres : le fils de la maîtresse devient fils de servante... » (selon les Admonitions d’un vieux sage, du scribe Ipuwer). En effet, à la faveur des troubles qui marquent la fin de l’Ancien Empire, les interdits religieux ne sont plus respectés, et la richesse change de mains. Le pharaon et les possédants furent destitués de leurs privilèges. Les rapports de propriété furent abolis.
Au bout d´une trentaine d’années, cette première tentative Révolutionnaire pour établir une société où les travailleurs et les paysans se gouvernent eux-mêmes échoua. Il faudra attendre des siècles pour que d´autres Révolutions permettent de nouveau aux travailleurs et aux paysans de pouvoir récolter et maîtriser le fruit de leur labeur.

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7 septembre 2009 1 07 /09 /septembre /2009 19:45
Quelles que soient les traditions, le monde naît du divin ! Le hasard, s’il existe, part d’un dieu créateur et y ramène : souvent, celui-ci jaillit d’un œuf, forme parfaite symbole de l’unité génératrice et réservoir illimité des possibles. Le véritable commencement du monde s’identifie à l’acte qui transforme la matière primordiale en cosmos. La procédure suit trois modèles : le premier fait référence à la procréation, à la génération sexuée ; le deuxième met l’accent sur le savoir-faire artisanal ; le troisième fait appel à la thèse du pouvoir, créateur de la parole divine.
Les dieux créateurs des premiers âges donnent tous naissance à des monstres. Les récits fondateurs n’imaginent pas d’emblée un monde parfait, mais un Univers en gestation où les premières créatures, symboles des éléments naturels (l’eau, la terre, le feu, la sécheresse, le froid, etc.) sont des dragons immondes. Ces monstres, souvenir peut-être des gros lézards de la préhistoire (le serpent est l’une des figures les plus fréquentes, pouvant se déplacer sur terre comme sur l’eau et grimper, logeant également sous terre, donc en rapport avec toutes les grandes forces naturelles), se disputent et s’entredévorent sous le regard agacé de leurs géniteurs, eux-mêmes repoussants.
La vision des premiers âges est toujours violente : le choc des éléments est symbolisé par le combat des enfants des dieux créateurs. Ils se querellent tant et si bruyamment, que le père décide de s’en débarrasser (comme les humains avec le Déluge). Mais l’un des fils le tue : le meurtre familial est l’une des constantes des mythes fondateurs, pour que puissent commencer, après le temps des monstres, l’organisation du monde et l’âge des humains ! En tuant le père, propriétaire exclusif du harem, le fils permet aux membres de la tribu de se partager les femmes et assurer ainsi leur descendance. Après le meurtre, acte fondateur par excellence, le père devient totem et donc tabou : nul ne peut le toucher ! Ainsi naît la loi, à travers un événement traumatique, fondateur du mythe.
Violence sans fin ? Non, nouvelle étape. Si un fils peut supprimer un dieu créateur, c’est qu’il jouit d’une qualité nouvelle, indispensable à l’organisation du monde : l’intelligence ! Le fils criminel est ainsi le plus « sage », et le plus « capable ». Libérés des forces brutes, les dieux « sapiens » peuvent organiser le ciel et la terre et préparer la venue de l’humain. Ces conceptions véhiculent l’idée que le créateur et sa création partagent la même essence ! La création de l’humain est donc la marque de la naissance des dieux ! Cette dernière se fonde sur la division qui seule peut permettre l’établissement d’un ordre stable et définitif à partir d’un désordre qui confine à l’informe. Le monde naît ainsi de la tension entre l’unité et la division : sa mise en ordre peut soit aboutir à l’établissement d’un pouvoir qui se perpétue à l’aide de la violence et de la persuasion, soit elle est sans cesse remise en cause par un mouvement qui va de l’un au multiple et vice-versa. Souvent, les premières divinités naissant du chaos sont le résultat d’une reproduction non sexuée. Par la suite, lors du premier rapport sexuel créateur d’autres divinités, une forte proximité se crée : cette étreinte est beaucoup trop rapprochée, empêchant la venue au jour des enfants et arrêtant ainsi le processus de division en cours. Pour que ce processus reparte, il faut que le fils rompe l’union parentale par un acte d’une extrême violence, la castration du père, qui permettra l’établissement d’une bonne distance entre dieux et déesses : le masculin et le féminin sont alors bien définis ! Mais la distance instaurée risque de déclencher une réaction inverse (comme souvent, d’un extrême à l’autre), une séparation trop grande : lorsque le masculin et le féminin sont séparés, leur union devient en effet problématique. Un nouveau type de proximité entre les êtres est alors établi : au sexe vécu dans la violence va ainsi succéder l’Amour né de la persuasion ! Avec la castration, la sexualité n’est pas abolie (risquant alors d’entraîner la disparition de l’humanité), elle change d’allure ! Ce n’est plus la peur (souvent les hommes, ou les femmes, étaient échangés pour créer des réseaux d’alliance), mais le désir qui rapproche les sexes. De surcroît, dans le jeu du désir, les deux partenaires tiendront dans la relation amoureuse un rôle qui relèvera de leur initiative.

Dans un système fondé sur la concentration, la ville est un noyau humanisé, un paysage artificiel. Une ville est un lieu où les habitants se considèrent comme des citadins. Derrière la boutade, il y a une réalité. De grosses agglomérations paysannes ne sont pas des villes : une cité est caractérisée par la diversité sociale de ses habitants. Ces citadins, comme ceux qui, autour de la ville, assurent sa subsistance, instaurent entre eux des relations d’un type nouveau : la cité est la tête et le centre d’un nouveau système social. Le monde « civilisé » (en terme étymologique) ne peut fonctionner sans ces cités : la ville est un centre de relations et de décisions où se rencontrent les humains, où s’échangent les marchandises et où se diffusent les idées. C’est donc un système d’habitat particulier, concentré, qui permet à une société complexe de résoudre des problèmes spécifiques qui ne peuvent être réglés à l’échelon individuel ou familial. Les relations de dépendance personnelle apparaissent comme antérieures à l’état et jouent un rôle fondamental dans son émergence. Il y a une différence colossale entre un citadin-citoyen et un parent (dans le cadre d’une chefferie lignagère) : la relation seigneur-citoyen est une relation totale, non partagée. Les parents sont des partenaires, avec des droits et des devoirs réciproques, tandis que dans le cas du citoyen, tout est dans la main du seigneur.
La ville, avant d’être une forme d’habitat spécifique, est un lieu où se tissent entre les gens des relations particulières, directement liées à l’ampleur de la population qui y habite. Le corps social étant très vaste, des relations de voisinage s’ajoutent à celles, traditionnelles, de parenté et d’alliance (qui d’ailleurs se schématisent), et une part d’anonymat s’installe donc entre les gens. Surtout, l’ampleur de la population entraîne sa hiérarchisation, car l’appareil qui contrôle la société doit s’adapter à la nécessité de gérer des effectifs accrus. Une élite héréditaire s’est dégagée peu à peu de la masse, au point de constituer un groupe relativement à part, dominé par un personnage plus important que les autres, et que l’on appelle le seigneur.

Le temple, tel qu’on le connaît en Mésopotamie à l’époque historique, n’émerge qu’à Eridu (puis Uruk) dans le courant du -Vè millénaire. Il y eut certes des lieux de culte auparavant, mais, sous sa forme construite, le temple apparaît comme un phénomène strictement lié à la cité. En effet, Enki, le dieu d’Eridu, aurait apporté la civilisation à Sumer par le biais d’Adapa/Adamu : il servait fidèlement son dieu, qui l'avait créé pour qu'il soit capable de faire de nombreuses choses pour son plus grand plaisir et c’est lui qui introduisit les arts de la civilisation dans cette ville. Adapa est souvent désigné comme conseiller auprès de la mythique première royauté (« Après que la royauté fut descendue du ciel, Alulim devint roi, et il régna pendant 28 800 ans » : premier roi d’Eridu et premier roi de Sumer, il fut le premier roi du monde). En plus de ses fonctions de conseil, il a servi comme grand prêtre et exorciste, et après sa mort il prit sa place parmi les Sept Sages [apkallu : lié au chien, vient du sumérien Abgal (Ab = eau, Gal = grand homme)], bien qu’il brisa les ailes de Ninlil le Vent du Sud, qui avait renversé son bateau de pêche.

Au même moment, de vastes bâtiments émergent, parfois ornés de manière recherchée : l’art est devenu propagande, aux seules fins de pouvoir, non plus accessible au commun des mortels. A cette époque apparaissent définitivement des représentations humaines « enfin » réalistes : la révolution urbaine est une révolution humaniste en ce sens que l’humain, enfin reconnaissable (alors que la femme et son principe naturel reproducteur l’est plus ou moins depuis les Vénus préhistoriques de -35 000 environ, en Europe), s’assure dans le monde des représentations figurées la place éminente qu’il ne quittera plus et qu’aucune figurine néolithique n’avait occupée à ce degré. Sur ce point aussi cette époque marque une rupture. L’anthropomorphisme des représentations figurées permet l’avancée notable des conceptions religieuses. La charnière du -IVè au -IIIè millénaire est l’époque où s’élaborent les premières esquisses théologiques et où sont définies les premières figures divines.
L’enracinement religieux de la reproduction des rapports sociaux ne concerne pas seulement les sociétés les plus simples, relativement peu différenciées. Il est encore plus fortement impliqué dans l’émergence de hiérarchies d’ordres ou de classes sociales. Différents degrés de stratification ont été observés, allant vers une séparation croissante des fonctions politico-religieuses. Le clan le plus noble tire sa position de la divinisation de son ancêtre.

Après le règne d’Alalgar qui dura 36 000 ans, la royauté passa à Bad-Tibira, le « mur des travailleurs du cuivre ». Le troisième roi fut Dumuzi, l’aïeul auquel tous les rois se réfèreront par la suite.
Le pouvoir a longtemps été considéré comme devant être consacré par les puissances divines pour affirmer sa légitimité. Cette reconnaissance se faisait par l’intermédiaire de mariages sacrés (hiérogamies) où, en s’accouplant avec l’énergie de la déesse-mère et tutélaire (les deux regroupées dans Inanna/Ishtar), le roi devient son amant et accède de la sorte au statut de fils et de parèdre (alter ego). À travers cet inceste symbolique, c’est la fécondité du royaume et la fertilité de son sol qui sont recherchées (fécondité qui représente le premier devoir du souverain). Il s’agissait ainsi, par la mise en scène du désir et de l’amour consommé, d’assurer la fécondation des matrices par l’ « eau du cœur » (le sperme) en répétant les ardentes noces de la déesse Inanna et de l’antique roi berger Dumuzi. Les chants sacerdotaux sont d’ailleurs explicites. Soulevée de passion, Inanna chante : « Quant à moi, à ma vulve, à mon tertre rebondi, Moi, jouvencelle, qui me labourera ? Ma vulve, ce terrain humide que je suis, Moi, reine, qui y mettra ses bœufs de labour ? ». À quoi on lui répond : « Ô Inanna, c’est le roi qui te labourera, C’est Dumuzi qui te labourera ! ». Et la déesse d’exulter : « Laboure-moi donc la vulve, ô homme de mon cœur ! ». C’est l’expression de ce désir et l’union qui en résultait que le roi réel devait répéter pour son propre compte avec une prêtresse d’Inanna qui en jouait le rôle et en qui la déesse était incarnée pour la circonstance (dans certaines cultures, si la déesse est un animal, le roi doit donc s’accoupler avec elle dans un acte de zoophilie sacré). Fondamentalement, le but de ces unions n’était pas tant d’assurer la fertilité des terres et l’abondance des récoltes (autant que la reproduction animale et humaine), que de ratifier la souveraineté du roi.

Dumuzi le berger devint le nom d’un dieu de la fertilité et de la végétation qui, en tant que tel, mourait et ressuscitait, invitant l’ensemble de la nature à suive le cycle des saisons. Un récit mythologique l'oppose d'ailleurs à Enkimdu, dieu de l'irrigation et de l'agriculture (fils d'Enki le dieu de la sagesse, identifié avec Enbilulu, « l'inspecteur des canaux ») auquel il dispute les faveurs de la déesse Inanna.
Bien que la déesse lui préférait l’agriculteur, aux vêtements moins rugueux, l’hésitation initiale de la déesse en ce qui concerne la personnalité de son futur époux, berger ou fermier, aboutit au choix du berger comme amant (comme dans Caïn et Abel), et ainsi comme roi de la communauté humaine. Ce choix fait écho à la présence de groupes humains aux modes de vie différents et à la légitimation, à un moment donné, de la montée sur le trône du représentant des bergers (Enkimdu s’inclina, acceptant que Dumuzi fasse brouter son troupeau de chèvres sur ses propres terres), reflet dès cette époque reculée d’une métaphore assimilant troupeau et communauté humaine, métaphore qui restera attachée à la personnalité royale et, plus loin, aux guides des Peuples, fussent-ils religieux. Ce passage illustre l’importance du rôle divin dans la légitimation des pouvoirs.
Élu du cœur de la déesse, Dumuzi l’épousa, épisode heureux qui servit de fondement au rite de la hiérogamie, dans lequel le roi jouait le rôle de l’époux d’Inanna en lieu et place de son ancêtre héroïque Dumuzi. Ce rituel garantissait symboliquement la fertilité de la terre et du bétail, mais désignait aussi Inanna comme source du pouvoir royale. Toute la mythologie sumérienne insiste sur la fécondité des femmes et des vaches, sur le lait qui sort des seins et des déesses-mères, sur la crème riche qui nourrira les humains (c'est encore sa « crème » et son beau « lait jaune » que le berger Dumuzi propose à Inanna lorsqu'il lui fait la cour ; ambivalence de cette substance, éminemment masculine mais présentée comme un produit féminin parce qu'il est celui des brebis).

Inanna, souveraine du « Grand Royaume d’En Haut », décide de descendre aux Enfers pour supplanter sa sœur aînée Ereshkigal, souveraine du Monde Inférieur. Elle s’apprête et revêt ses sept parures, symboles de ses pouvoirs. Mais pour accéder au royaume des Morts, elle doit franchir sept portes et, chaque fois, y déposer un de ses atours en paiement de son passage. Finalement, elle se présente nue devant sa sœur et s’installe sur son trône. Sur ordre d’Ereshkigal, elle est aussitôt condamnée à mort et les Sept Juges des Enfers (Anunnaki) la tuent. Le cadavre d’Inanna est suspendu à un clou. La disparition d'Ishtar provoque un arrêt de la fécondité sur terre. La servante d’Inanna, sans nouvelles, va chercher du secours auprès d’Enki. Celui-ci, ne supportant pas que sa sœur soit ainsi traitée, façonne deux créatures capables d’accéder sans difficulté au royaume des Morts. Ces messagers asexués raniment Inanna avec le « breuvage de vie » donné par un kalaturru (kalû/keleb signifie « chien », mais aussi esclave ou serviteur ; chienne signifie « inverti – homosexuel – sacré » : ces musiciens imberbes avec chapeau étaient des lamentateurs kalû ; il n’existait pas d’équivalent féminin pour les lamentateurs kalû, bien qu’au -IIIè millénaire ce métier ait pu également être exercé par des femmes) et la « nourriture de vie » donnée par un kurgarru ( catalogué parmi les chanteuses, ils avaient leur place fixe dans les temples, et sont à identifier avec des figurants qui dansaient, chantaient ou jouaient lors de cérémonies cultuelles). Obéissant à la loi qui dit que quiconque pénètre en Enfer ne peut revenir sur Terre, les Anunnaki ne la laissent pas partir. Inanna doit fournir un remplaçant. Elle revient sur terre accompagnée de démons et après diverses recherches, elle trouve Dumuzi confortablement installé sur le trône de la cité et ne pouvant contenir sa colère, elle le fait envoyer au royaume des Morts. Geshtinanna, déesse du Vin et sœur de Dumuzi, propose de prendre sa place. C’est ainsi que Dumuzi et Geshtinanna passent, alternativement, la moitié de l’année au royaume des Morts (sous un autre de ses aspects, que l'on retrouve notamment dans le Mythe d'Adapa, Dumuzi est l'un des deux gardiens du palais céleste d'Anu, avec Ningishzida). Le retour de Dumuzi sur terre est vu comme le début du renouveau de la nature (Dumuzi avait donné son nom au sixième mois de l'année à Lagash sous les Dynasties archaïques, le calendrier mésopotamien des époques postérieures comprend un mois nommé Dumuzi/Tammuz, le quatrième). Cela est notamment marqué dans les rituels mésopotamiens par le mariage sacré (hiérogamie), dans lequel les rois sumériens interprétant Dumuzi s'unissaient rituellement à la déesse Inanna, pour marquer le retour du printemps. Il dispose d’ailleurs de son sanctuaire dans celui de sa parèdre Inanna à Uruk.
Sargon d’Akkad (-XXIVè siècle), qui fut d’abord soumis au roi de Kish, s’est lui aussi placé sous le patronage d’Inanna, introduisant son culte dans sa nouvelle capitale. En effet, il doit son ascension politique à la déesse qui, s’étant éprise de lui, lui a toujours accordé son aide. Inanna, choisissant de s’établir à Akkad, y bâtissant son temple, attire toutes sortes de prospérité sur la ville grâce à la prostitution « sacrée ». Au -XXIè siècle, les souverains d’Ur, dont la dynastie est originaire d’Uruk, reprennent la thématique du roi aimé et même amant de la déesse.
Il est à noter que la puissance féminine d’Inanna gouverne dans un même temps, dans une sexualité souvent désordonnée et dépassant les cadres moraux et légaux des humains, les forces naturelles qui assurent la fertilité de la terre et l’esprit guerrier qui en garantit l’intégrité (le sol de la province, du royaume, étant lui-même compris comme le corps de la Mère). Ainsi, au-delà de garantir la prospérité du territoire, les rois (« suprêmes) »doivent aussi le gouverner avec sagesse et mesure, devant donc être capable de discernement, d’ordre spirituel.

Le mariage est le symbole de la réunion des extrêmes, ou couple d’opposés, qui dès lors se complètent et accèdent ainsi à une unité plus haute, comme un tout qui signifie plus que la simple somme de ses parties. Ainsi, le mariage sacré symbolisait l’union créatrice du Ciel et de la Terre, du dieu de l’élément masculin (le roi) et de la déesse de l’élément féminin (Inanna).
Le mariage et l’union sexuelle sacré symbolise donc l’union des éléments originels, qui forment alors un être androgyne, accédant de ce fait à une unité plus haute, primordiale. La dualité originelle du soleil et de la lune, de Mars le guerrier et de Vénus l’aimante, se résout alors dans l’union de la force et de la sagesse.
L’être androgyne représente la totalité de l’âme et de l’être humain : la tension entre les deux pôles n’a pas toujours revêtu une signification sexuelle, elle peut même être interprétée selon d’autres couples d’opposés dont les images sexuelles ne sont que les signifiants. L’androgyne représente en fait l’union des contraires en une unité autonome et parfaite, le retour à l’unité originelle (celle de l’œuf, d’avant le chaos), à la totalité du monde maternel et paternel dans sa perfection divine, où se dissolvent toutes les oppositions.
C’est de cette façon qu’on pouvait garantir la fertilité et l’ordre cosmique pour l’année à venir (cette union se faisait lors de la fête qui marquait le début de l’an nouveau).
Par le mariage, la femme est pour l’homme le seul moyen d’avoir des enfants et d’assurer ainsi une certaine forme d’immortalité. Mais pour nourrir sa famille, l’homme doit travailler la terre et récolter des céréales. L’espèce humaine peut donc se perpétuer, mais à la condition d’établir entre les hommes et les femmes des relations génératrices de maux associés à la mort et au travail. La lutte contre la mort exige que la femme souffre en enfantant, tandis que l’homme perd sa vie en travaillant. À travers les mythes s’expriment aussi ce que ne peut connaître l’expérience humaine, le royaume des morts. Avec la partition annuelle du séjour d’une divinité (souvent féminine) en Enfer, on assiste alors à un compromis, organisant la relation entre le monde d’en-haut et celui d’en-bas, dans le souci de respecter à la fois l’intérêt des récoltes qui naissent de la terre et celui des morts qui y sont enterrés. Le cycle végétatif (pendant l’hiver, les graines sont sous la terre, invisibles et comme mortes ; au printemps, des tiges commencent à sortir, puis les plantes se forment et poussent avant d’être récoltées) associé à la vie humaine peut également alors faire naître l’espoir d’une survie de l’âme humaine, telle une graine (sachant que les humains vivent sur la terre en dérobant le grain dans le sol) : la vie ne se termine pas avec la mort, elle se poursuit à travers elle !
Finalement, le roi se mariant à Inanna se sacrifie pour, après avoir toute sa vie fait exécuter les ordres venus d’en-haut, être condamné au séjour éternel aux Enfers afin que la déesse puisse continuer à prodiguer l’Amour (mais aussi la guerre) ! Explication bien « humaine » qui cache le mystère de la mort rituelle du roi pour assurer la fertilité universelle. En fait, Inanna regroupe différents aspects de la Grande Mère et de Lilith. Elle est la femme d'action présente chez l'homme qui a du mal à s'affirmer et s'attache surtout à des femmes qui le dominent. Elle est également la femme de la sublimation, celle qui apporte à l’homme à la fois vie, et mort ; elle est alors synonyme d'initiation et de destruction. Elle représente certains désirs, certaines attentes, arrangées dans un système de relation érotique.

Il faudra attendre le courant du -IIIè millénaire et l’apparition des premières dynasties pour entrer dans une ère nouvelle, celle de l’état fondé sur un pouvoir héréditaire, quand les textes transmettront des lignées de « rois ».
Les dieux apportent alors la civilisation, débarrassent l’humain des êtres monstrueux, fauves/rapaces et serpents, et mettent à sa disposition les animaux dont il peut se nourrir grâce à la chasse ou l’élevage, autant qu’ils enseignent la culture des végétaux. Avec tous ces changements, on cherche un monde ouvert, à ordonner ! Et l’on commence par le plus simple : la communauté élémentaire, la famille, le clan, puis la cité. Ces entités assurent leur identité grâce à la généalogie que racontent les récits fondateurs : sont ainsi fondés l’origine, le rattachement à un territoire, la parenté, les liens d’amitié comme les rapports de haine ! Les sociétés polythéistes s’ordonnent et se limitent grâce aux mythes, qui les aident aussi à se problématiser. Essentiels sont les mythes de succession, qui, à travers l’ordre des dieux, nous amènent à l’ordre du monde.
En-men-dur-ana de Sippar (ou également Enmeduranki) fut le septième et avant-dernier roi du pays de Sumer prédynastique. Son nom signifie « chef de la compétence de Dur-an-ki », qui signifie « le lieu de rencontre du ciel et de terre ». La ville de Sippar était associé avec le culte du dieu-soleil Utu, appelée plus tard Shamash dans la langue sémitique. Un mythe écrit dans une langue sémitique raconte qu’il fut emporté au ciel par les dieux Shamash et Adad, qui lui ont enseigné les secrets du ciel et de terre. En-men-dur-ana est extrêmement important pour les Sumériens : il a été l'ancêtre de tous les prêtres qui ont dû être en mesure de retracer l'ascendance généalogique. Il est parfois lié au patriarche biblique Énoch : fils de Yared (lignée de Seth), il initia le décompte des temps. Arrière-grand-père de Noé, il est le septième des patriarches de la lignée dont Adam est le premier et Noé le dixième. Il est réputé pour être à la fois le père de l’écriture, de l’astronomie et de la maîtrise du fer.

Ngushur fut le premier roi de Sumer après le Déluge, effectuant la mise en place de la première dynastie de Kish. Il marque donc le début de la période Dynastie archaïque II de Sumer, ce qui correspond à peu près au début de l’Âge de Bronze II, soit vers -2 900.
Kalibum de Kish fut le septième roi sumérien dans la première dynastie de Kish vers -2800. Ce nom est dérivé de l’akkadien « chien ».
Etana fut roi de Kish, « le pasteur, qui est monté au Ciel et a mis de l'ordre dans tous les pays ». Au -IIIè millénaire, dans toute l’antiquité, on bascule vers un roi dynastique. Etana vole le secret de la fertilité, institutionnalisant la masculinisation de la reproduction. Le développement du pouvoir royal semble s’accompagner d’un abandon progressif des anciens rites de fertilité, au profit d’un nouveau culte rendu à la puissance physique (les représentations de la femme sont désormais quasi inexistantes). Succèdent alors aux grandes stèles anthropomorphe celles du guerrier : une forme d’organisation (aberrante pour les Anciens) va se fonder, une personnalité armée, avec ses tendances agressives, imposant ses aspirations à l’ensemble de la communauté. Le mythe de la force, stérile, ennemi même de la vie, allait s’imposer. La structure sociale devient alors patriarcale, patrilinéaire et la psyché est guerrière. Chaque dieu est également un guerrier. Les déesses féminines sont les jeunes mariées, les épouses ou jeunes filles sans pouvoir et sans créativité, à part Inanna/Ishtar.

Le mythe d’Etana est une légende sumérienne ayant pour personnage principal Etana, le roi de Kish, qui tente désespérément d’obtenir un fils pour lui succéder.
Le récit commence par l’histoire d’un serpent et d’un aigle, liés d’amitié avant que le second ne mange les enfants du premier. Celui-ci va chercher conseil auprès d’Utu, le dieu-soleil, qui lui dit de piéger l’aigle en se cachant dans le cadavre d’un bœuf, et d’attendre que le volatile s’approche, pour le capturer. C’est ce que le serpent fait, avant de jeter l’aigle dans un trou après l’avoir molesté pour l’empêcher de s’envoler, et il dépérit. C’est alors qu’entre en scène Etana, le roi de Kish. Celui-ci désire ardemment un fils. Pour cela, il fait une demande à Utu, qui est aussi prié par l’aigle de lui venir en aide. Faisant d’une pierre deux coups, il dit à Etana que la solution serait d’obtenir une « plante d’enfantement », qui se trouve au Ciel, là où résident les dieux. Pour se rendre dans ce lieu inaccessible aux mortels, le dieu lui conseille de sortir l’aigle du trou, de le soigner, et qu’alors celui-ci l’aiderait à la trouver. Dans un premier temps, l’aigle ne veut pas l’aider. Il ne cède qu’après qu’Etana l’ait longuement imploré. Etana s’envole donc vers le Ciel sur le dos de l’aigle.
Finalement, Etana trouve dans le Ciel la déesse de la féminité (Inanna) à qui il demande le don de la fertilité (« plante d'enfantement »). Celle-ci accepte. Avec le don de la fertilité Etana s'assure le pouvoir de la succession : la Liste royale sumérienne indique qu’Etana a eu un fils comme successeur, Balih (également nom d’un affluent de la rive gauche de l’Euphrate, cours d’eau peu considérable avec maigre débit). Etana devient le premier roi dynastique de l'histoire. Ce mythe exprime la version masculine du culte dédié à la féminité, il marque l’affirmation de la supériorité du pouvoir masculin (et la reconnaissance de son rôle dans la reproduction), même si le matriarcat en tant que tel n’a jamais existé (nulle part). Les déesses-mères agricoles deviennent alors des dieux-rois métalliques (cuivre et bronze) représentés par des statuettes à tête d’aigle.

Ces légendes apparaissent bien tard dans les palais de Mésopotamie, puisque le Mythe d’Etana apparaît à la fin du -IIè millénaire, 600 ans après que la civilisation d’Aratta les ait dessinées.
La pensée humaine, sa vision du beau et du terrible, sa quête d’une organisation sociale, son exploration chaotique d’un principe supérieur, tout cela a pris forme quelques siècles avant Sumer, 1000 km plus au sud, à Jiroft, en Iran, véritable paradis oriental. Cette région qu’on croyait habitée à cette époque par des nomades était en réalité le cœur d’une civilisation prodigieusement avancée. Elle abritait une population dense et hiérarchisée au cœur d’une chaîne montagneuse avec désert, à mi-chemin entre Mésopotamie et Indus, en face d’Ormuz en Arabie Saoudite, non loin de la route de l’opium venu d’Afghanistan.
Aratta avait un art plus élaboré qu’en Mésopotamie. L’artisanat étant au cœur des échanges de cette civilisation, de par son talent exceptionnel dans la gravure des sceaux (créativité et originalité), ses produits voyageaient avec les idées qui y sont rattachées. Ainsi, quatre des plus anciennes légendes sumériennes parlent d’Aratta dont les Sumériens enviaient la puissance et la richesse (pierres dans un périmètre de 100 km autour du site, puis stockées dans le palais). La région, plus riche que fertile, ne dispose pas de matières premières : du limon, du bitume, des roseaux, rien d’autre. Ce peuple mésopotamien doit donc circuler, commercer, voyager (aussi bien aux Indes qu’aux marches de l’Europe), et il suppléé ses carences naturelles par des trouvailles techniques et intellectuelles. Les Sumériens, venus peut -être par la mer du golfe Arabo-persique, semblent avoir coupé les ponts avec leur patrie d’origine. Les Sémites en revanche s’enracinent dans un puissant arrière-monde, remontant jusqu’à la Syrie. Plus dynamiques, plus nombreux, constamment alimentés de sang frais, même s’ils semblent avoir été moins inventifs, ils « décollent » grâce à leur contact avec les Sumériens. Réciproquement, les Sumériens profitent de l’extraordinaire vitalité des Sémites. Il faut aussi compter sur d’autres Peuples, déjà présents sur les lieux, qui nous ont légué de nombreux noms propres tels que Lagash, Uruk, Ur. Nous sommes donc en présence d’une civilisation dynamique, composite. Le choc de l’écriture va la précipiter (dans le sens chimique du terme) dans un double mouvement : l’organisation d’une mythologie et celle, complémentaire, d’un certain esprit « scientifique », les deux se liant.

Des vases décrivent l’affrontement entre l’homme-lion et l’homme-scorpion. L’humain de Jiroft se cherche. Il teste ses forces et ses peurs. Sera-t-il le lion ou le scorpion, le dominé ou le dominant ? Il existe en effet une hiérarchie des puissances surnaturelles au sommet de laquelle se place l’homme-lion, seul capable de dominer le mal incarné par l’homme-scorpion (l’orgueil contre la reptation – le fait de « ramper »).
Le danger pour l’homme vient du scorpion et du serpent, de la panthère aussi, mais à un moindre degré (elle se renverse sans façon devant l’humain porteur d’une parure protectrice et devient même son allié contre le serpent, aux côtés de l’aigle). Ainsi, les forces, bonnes, mauvaises ou neutres, sont clairement identifiées.
Le dieu scorpion protège la montagne sacré ! L'image de la montagne traduit l'union du Ciel et de la Terre, autant qu'elle évoque le sexe féminin de la terre dans laquelle un pénis divin peut s'enfoncer : c'est le lieu de conjonction, union sexuelle où le Ciel « verse la semence » dans le sein de la Terre comparée à une « vache féconde qui donne naissance aux plantes de vie ». D’ailleurs Ishhara (Inanna/Ishtar prend ce nom en tant que déesse présidant aux accouplements) a pour symbole un scorpion. Le signe du Scorpion est lié à l’élément classique de l’eau (symbole de fertilité) et son opposé polaire est le Taureau. L’axe Taureau-Scorpion est d’ailleurs l'axe de la pulsion : le Taureau se définit par « La vie est sur Terre. Je crée et je possède », par opposition à la phrase du Scorpion « La vie passe par la mort. Je détruis pour transcender ».
Les fauves et les rapaces font allusion au pouvoir destructeur de la divinité, de telle sorte que l’association fréquente des uns et des autres dans des scènes conflictuelles évoque la mort qui s’abat sur les humains. Ici, dans une conception cyclique du temps, la mort est toujours annonciatrice d’un renouveau. Le héros dompteur de fauves (ou « Maître des animaux ») représente la royauté maîtrisant les forces délétères (nuisible, dangereuses pour la santé, qui peuvent causer la mort), une des fonctions royales étant en effet de garantir l’ordre sous toutes ses formes.
Le « Maître des animaux » (silhouette humaine dont la tête est sommée de cornes de capridés, le corps ocellé – avec des taches rondes, comme sur le pelage, le plumage, de certains animaux – et les mains pourvues de trois doigts), fait d’ailleurs suite à la « Maîtresse des animaux », la Grande Mère.
Cet homme, protégé par des parures (ou bracelets, colliers, bandeaux), maîtrise des serpents ou renverse des panthères ; un lion (pouvoir masculin) se bat contre de longs serpents (pouvoir féminin) qui cherchent à l’étouffer dans leurs anneaux, mais il n’offre en revanche qu’une résistance assez molle au « Maître des animaux » paré qui le soulève de terre et le renverse d’un doigt indifférent.
À une époque qui précède celle de la structuration des villes et de l’écriture, ce personnage se distingue des autres. Certaines de ses parures ou de ses attitudes le relient au monde animal. On peut le mettre en rapport avec l’apparition d’une hiérarchie dans le cadre d’actes qui ne relèvent pas de la sphère quotidienne : ce personnage est ainsi la représentativité d’une autorité supra-humaine (ancêtre héroïque, esprit voire dieu).

En complément, les œuvres d’Aratta décrivent jusqu’à l’obsession les enlacements des serpents qui s’enroulent et se dévorent dans des entrelacs interminables (le serpent – animal du chaos originel, opposé en tout, jour/nuit, bien/mal, vie/mort, féminin/masculin – est le fondateur du monde terrestre, lorsqu’il pondit l’œuf primordial).
Le monde naît du divin. Un dieu créateur sort de l’œuf, forme parfaite et réservoir illimité des possibles. Les dieux créateurs des premiers âges donnent naissance à des monstres, symboles des éléments naturels (eau, terre, feu, sécheresse, froid, etc.). Ces monstres se disputent et s’entredévorent sous le regard agacé de leurs géniteurs, eux-mêmes repoussants. Le serpent est l’une des figures les plus fréquentes : à Sumer, c’est une femme qui est à l’origine du monde, femelle reptilienne et sauvage, Tiamat. Être gigantesque et destructeur, elle est le symbole de la prolifération encore désordonnée de l’énergie vitale, sexuelle.
Le serpent a le même signe qui désigne la vie constamment renouvelée (ouroboros : le serpent se mord la queue, ce qui donnera plus tard le nœud gordien, l’infini grec), il symbolise la société en cela que la femme est seule capable de relier le masculin au féminin (acte sexuel) et de produire soi du même (bébé féminin) soi du différent (bébé masculin).
Le serpent, le féminin, ne s’oppose pas au masculin, il contient et réunit les deux aspects récepteur et émetteur.
La femme, symbole du renouvellement, est aussi celle qui dispense les soins. Les idéogrammes MI (femme) et NIN (féminin) sont abondamment employés dans les textes concernant les soins de l’âme et du corps où interviennent la miséricorde, la pitié, la tendresse du cœur, le secret. L’antériorité, la préséance du féminin éternel est indiquée par un sexe féminin voilé, prononcé NIN. Ce n’est pas une personne, c’est une énergie, une réalité profonde, symbolisée par des figures féminines dont la beauté est perçue comme une présence du divin créant l’amour dans l’humain, éveillant en lui le désir de la pénétration métaphysique. Dès la plus ancienne époque sumérienne, même les noms des divinités masculines sont précédés par l’idéogramme NIN, qui signifie Féminin. Une des fonctions essentielles du Féminin est de soigner. Selon les Sumériens, la maladie est un moyen salutaire pour inciter l’humain à se transcender dans une quête d’immortalité toujours renouvelée. La femme, symbole de ce renouvellement, est celle qui dispense les soins. Thérapeute et prêtresse, elle agit afin d’aider son patient à trouver la Vie (c’est-à-dire la santé) à travers les épreuves (crises curatives), qui préparent à des renaissances.

Après le retour d’Etana sur la terre ferme, avant qu’il n’ait un fils, voici la suite de l’histoire, manquante sur les tablettes mais présente sur les vases de Jiroft. L’humain étatique (en somme le personnage, Etana, justificateur de la religion, donc du roi), s’épuise à combattre le serpent, tentateur de la connaissance du bien (et forcément du recto de la médaille, du mal – mais qui peut être le « bien » perçu par les humains de la servitude volontaire, celle du monde civilisé). L’aigle et la panthère sont les « preux » qui, à ses côtés, étouffent la bête immonde (du véritable bien, celui de la société d’avant où on respectait les femmes comme donneuses de vie et gardiennes de savoirs). Et, pourtant, l’immonde est un monde envoûtant. L’artiste est habité par ses anneaux luisants. Le serpent est à la base du décor, incrusté de bleu et de feu : s’il est le « mal », il est aussi la beauté. Au poignet des Persanes et des Mésopotamiennes d’aujourd’hui scintille toujours sa tentation en bracelets graciles.
Dans une société sédentaire bien alimentée, qui fait plus d’enfants, qui meurent moins souvent, on ne peut avoir les mêmes attitudes face à la sexualité qu’une société nomade à faible natalité (puberté et sevrage plus tardifs) et fort taux de décès périnatal.

L’aigle est le roi des oiseaux, qui descend du ciel pour s’abattre sur la terre. Il est symbole de puissance et de combattivité, mais aussi d’âme qui s’envole vers le ciel rejoindre les dieux.
Animal capable de regarder le soleil sans ciller des yeux et d’évoluer dans le ciel inaccessible aux humains, tueur de serpent, l’aigle est le symbole masculin de la victoire de la lumière sur les forces obscures, c’est pourquoi il est souvent représenté tenant dans son bec un serpent, symbole féminin. Il représente finalement la puissante vertu de la justice.
Pour certains, une première période de la royauté aurait vu l’existence de centres urbains dominés par des divinités féminines, dont les rois, des « en », auraient été les princes consorts. Par la suite, les états du -IIIè millénaire possédant presque tous une double capitale (Girsu et Lagash, Umma et Zabalam, Nippur et Tumal), la capitale religieuse aurait été la plus ancienne, celle qui avait une déesse à sa tête, doublée d’un époux humain, l’« en » de la cité. Pour des raisons militaires, les capitales politiques se seraient développées en miroir avec un dieu masculin à leur tête, un « ensik » (statut du roi, vicaire, par rapport au propriétaire divin de sa cité). Cette situation expliquerait qu’à terme, le roi de l’époque Dynastique archaïque finale ait pu être tout à la fois époux de la déesse (« en »), vicaire d’un dieu masculin (« ensik ») ou encore homme fort de l’état (« lugal »).
Les rois reçoivent du plus puissant des dieux le sceptre (crosse de berger) et le fléau (flagellum du bouvier ?), ou une couronne (forme très particulière et adéquat du couvre-chef, placée sur la tête elle domine le corps humain – donc la matière – et participe du ciel vers lequel elle s’élève, établissant un pont entre l’humain et l’azur).
Les rois d’Uruk, comme les héros d’épopées, revendiquent des liens très forts avec Inanna et voient volontiers en elle la source de leur pouvoir. Il en va de même des souverains de Kish, dans la partie nord de la plaine, autre centre du culte de la déesse et première dynastie d’après Déluge, lieu de naissance d’Etana. Ainsi, Eannatum de Lagash (vers -2 450), lorsqu’il prend le titre de roi de Kish, explique : « Inanna, parce qu’elle aimait Eannatum, gouverneur de Lagash, lui a donné de gouverner Lagash et d’être roi à Kish ».

Finalement, le choix d’un roi procédait du dieu tutélaire de la cité, par élection ou par naissance. Toutefois, le dieu Enlil lui-même conférait également la royauté, tandis que l’amour de la grande déesse Inanna pour le roi est également censé confier et légitimer le pouvoir royal. Les titres royaux traduisent la nature intermédiaire attachée au souverain, mettant en valeur le principe de réciprocité des relations entretenues avec les dieux. Le roi est donc dans la posture subalterne d’un régent (qui gère au nom de), en même temps qu’il est l’élu et le chéri des dieux, nourri par la grande déesse, façonné par les dieux. Le sentiment du roi à l’égard des dieux est à la fois centrifuge et centripète (donc qui attire et qui écarte), fondé non seulement sur la crainte, le respect et l’obéissance, mais aussi sur une grande proximité, établie sur une forme complexe d’assimilation au monde supérieur doublée de la certitude d’un légitime amour en retour.

L’épopée de Gilgamesh fait figure d’un des tout premiers poèmes et des prémisses (pour ne pas dire préliminaires) de la littérature érotique. On y évoque la mort, l’amitié mais aussi l’amour physique, parfois de manière assez crue. Le désir y est abordé comme un des moteurs de l’Histoire. La morale de l'Épopée est qu'on ne peut échapper à la mort, symbole de la condition humaine, et qu'il vaut mieux chercher à profiter au maximum de son existence sur Terre.

Uruk (-4 300 à -3 100) était au cœur d’un vaste réseau de relations et d’échanges dont le développement est étroitement lié aux mutations que connaît alors l’ensemble du monde mésopotamien. Uruk était ainsi le centre très actif d’un important réseau de villages et de petits bourgs situés le long des chenaux de l’Euphrate. On a lié la révolution urbaine à une croissance démographique que la rente agraire de Sumer rendait possible. En effet, installées sur les bras du cours combiné du Tigre et de l’Euphrate, les cités sumériennes exploitent au prix d’un effort humain limité les ressources exceptionnellement riches d’une niche écologique, un immense delta, qui offre d’abondantes ressources de poissons, des roseaux et l’eau de l’irrigation. Bref, nous disposons là de tout un faisceau de contraintes qui expliquent en partie son dynamisme. De plus, les pluies de moussons affectaient jusque vers -3 500 le pays de Sumer. En revanche, à partir de cette époque, les conditions climatiques actuelles (aridité extrême) se mettent en place, et ces modifications climatiques ont pu nécessiter un encadrement accru des populations.
Tel le jardinier de la vie et l’organisateur de son pré carré, on remarque l’image du seigneur, souvent plus grand que les autres (selon une convention appelé à un long avenir). Il n’est pas symbolisé ou idéalisé, mais représenté de façon réaliste, humaine : c’est un personnage historique et non une idée ou un concept. Le fait qu’il apparaisse en même temps que des signes écrits, qui permettront plus tard le souvenir d’évènements historiques, n’est pas le fait du hasard. Alors que l’on avait affaire à une gestion très poussée dans le cadre des chefferies, on passe avec l’urbanisation à un contrôle de plus en plus absolu des productions et des échanges. Le terme gestion est plus neutre car il ne présume pas d’objectifs. L’idée d’organisation y est implicite et par-là même celle de prises de décision, au moins individuelles, voire au niveau du groupe, supposant alors une volonté ou un objectif communs. Le terme contrôle, quant à lui, contient l’idée d’objectifs à atteindre, de maîtrise, de domination et donc de pouvoir sur les choses ou les êtres. Le seigneur de la cité a alors quasiment un droit de propriété sur ses possessions, ses femmes, ses subordonnés. Le fait de disposer de gens, fidèles et dévoués, est un instrument de pouvoir efficace sur le reste de la société. Parmi les stratégies les plus courantes utilisées pour acquérir du pouvoir et d’autres bénéfices basés sur la production, on trouve le prix payés pour les époux/ses, l’investissement dans les enfants (pour augmenter leur valeur comme époux/ses), l’établissement de tabous, d’amendes et contrôle dans la résolution des disputes, la manipulation des valeurs culturelles (contrôle de la fertilité et de la richesse, besoin alliances pour se défendre, acquisition des épouses par le paiement).

Le site d'Uruk fut occupé à partir de la fin de la période d'Obeid, vers la fin du -Vè millénaire, sur le bord de l'Euphrate. Identifié à l'Erech de la Bible, cette ville joua un rôle très important sur les plans religieux et politiques pendant quatre millénaires. Elle passe pour être la plus ancienne agglomération (environ 30 000 habitants) à avoir atteint le stade urbain dans la seconde moitié du -IVè millénaire : c'est sous la Période d'Uruk (environ -3 800 à -2 900) que la cité s'épanouit. Sept grands temples datent de la fin de la période d'Uruk, au niveau IV A (fin du -IVè millénaire), et c'est le niveau IV de l'Eanna qui a livré les plus anciennes tablettes (de comptabilité) écrites retrouvées en Mésopotamie, ce qui paraît confirmer la tradition sumérienne voulant voir dans Uruk le lieu de naissance de l'écriture.
Le site est organisé autour de deux entités, qui correspondent à deux villages unifiés pour former la cité d'Uruk : Kullab à l'ouest (mort du soleil), et Eanna à l'est (naissance du soleil), séparés d'environ 500 mètres seulement, localisés au centre du tell.
Kullab ou Kullaba était à l'origine un village doté d'un temple consacré au dieu sumérien Anu (dieu suprême du Ciel). La déesse Ninsun, qui signifie dame de la vache sauvage, est une divinité mineure de la mythologie sumérienne, mais sous son appellation Rimat-Ninsun (la sage, l'intelligente, l'omnisciente, la grande reine, la vache sublime), on peut la relier à la Grande Mère. Son culte était également rendu à Kullab. Là se dressait un sanctuaire : sur une plate-forme de 13 mètres de haut et d'une quarantaine de mètres de côté avait été bâti un sanctuaire de 18 m sur 7 m, le « Temple blanc ».
L'Eanna (« la maison du Ciel ») est le temple principal de la déesse sumérienne Inanna (Ishtar chez les Akkadiens et Babyloniens) dans la ville d'Uruk. À Uruk, le centre de la cité est son cœur politique. L’Eanna est une acropole où se pressent les bâtiments prestigieux dus à la volonté de l’élite de la cité, dorénavant unie autour d’un seigneur reconnaissable. C’est tout l’ensemble de l’Eanna qui est le palais d’Uruk. Son maître, le seigneur, chef de la cité, garantit la prospérité du pays, la fertilité des plantes et des troupeaux, il nourrit – ou vivifie – les troupeaux. Inanna (Ishtar en akkadien) est la plus grande déesse du panthéon mésopotamien. Elle est liée à la fertilité et à l’amour. C’est l’amante, la sœur, l’épouse et la mère de plusieurs divinités. Elle acquiert progressivement un caractère guerrier, très agressif, fournissant aux souverains les armes et se tenant à leurs côtés pendant les combats. Identifiée à Vénus, la plus brillante des étoiles / planètes, elle peut être figurée sous la forme d’un astre, d’une femme nue dévoilant ses charmes ou au contraire vêtue mais armée, des masses d’armes émergeant de ses épaules.

L’Épopée de Gilgamesh est un des textes majeurs traitant de la royauté et de sa définition au travers d’une prise de conscience de sa nature par une confrontation à celle des dieux et à leurs prérogatives. Ce chemin initiatique est voulu par les dieux, qui cherchent ainsi à lui faire comprendre et accepter sa condition de roi, certes placé au-dessus de ses sujets, mais devant exercer sur eux un pouvoir juste et mesuré, dans le cadre d’une finitude humaine. Le récit vise également à assurer la pérennité de la civilisation en stigmatisant ceux qui vivent comme des sauvages.
Les problèmes sociaux issus de la densité de population furent résolus d’abord par le développement des villes : vers -3 000, sur un territoire grand comme la Suisse, existent le long de trois grands chenaux de l’Euphrate et du Tigre une série de micro-états (une quinzaine), qui exploitent chacun une partie du réseau et développe les champs alentours. Au-delà même de la pratique agricole, le système social qui s’est mis en place implique des réseaux de parenté irremplaçables (c’est la couverture sociale de l’époque, avec la garantie entre autres de trouver un conjoint pour procréer de futurs aides de champs), une structure politique capable d’assurer l’ordre et la sécurité, des monuments qui sont l’expression même de la prospérité Commune. Avec le temps, les communautés s’amplifient encore et la hiérarchie s’accentue. On aura bientôt affaire à des micro-états, gouvernés par une élite à la tête de laquelle se trouve un seigneur.
Cette dynamique a un caractère relativement irréversible (même si on a vu des retours au nomadisme ou au moins semi avec la reconversion de certains vers le pastoralisme) car, lorsque s’est constitué au fil des siècles un réseau d’irrigation de plus en plus étendu et performant (permettant la survie de ces agglomérations « obligatoires »), nul ne peut espérer se passer d’un tel héritage sans remettre radicalement en cause son mode de vie.
Tous ces avantages, réels ou subjectifs, sont propres à dissuader de partir tandis qu’à l’inverse, les agglomérations les plus importantes (les plus prospères, les mieux organisées, celles qui se sont dotées de bâtiments les plus impressionnants) constituent des pôles d’attraction vers lesquels convergent les populations des campagnes environnantes.

« Kish fut soumise par les armes, sa royauté à Eanna (Uruk) fut transportée. À Eanna, Meskiangasher, fils d’Utu (dieu du soleil, frère d’Inanna/Ishtar, comme il dispense la lumière, il est rapidement vu comme le dieu de la vérité, du droit et de la justice ; il tend au souverain les emblèmes du pouvoir, le bâton et le cercle et règle aussi le cours des saisons), devint grand-prêtre et roi. Il devint le soleil en entrant dans la mer et en sortant par la montagne. Enmerkar, fils de Meskiangasher (roi d’Uruk qui construisit la ville en fusionnant les deux entités de Kullab et d’Eanna) devint roi.
Suivi le divin Lugalbanda, puis Dumuzi (un autre, pêcheur). Le divin Gilgamesh (son père était un démon lilû, un esprit maléfique qui hantait les déserts et grands espaces, son action était particulièrement néfaste aux femmes enceintes et aux enfants), grand-prêtre de Kullab devint roi ».
Gilgamesh est le cinquième roi de la première dynastie d'Uruk (où il aurait régné vers -2 600), présenté comme le fils d'un démon lilû (jeune homme décédé avant d'avoir pu se marier) et de la déesse Ninsun (dans l'épopée de Gilgamesh, elle apparaît comme reine et non comme déesse, épouse du roi Lugalbanda). Lorsque l’accouplement surnaturel concerne une femme et un esprit, le fruit d'une telle union a des dons exceptionnels : cela ouvre la possibilité d'engendrer, pour une femme chamane lorsque l'union se fait avec un esprit, un enfant qui pourra se réclamer plus tard d'une nouvelle lignée chamanique. Gilgamesh est ainsi deux tiers dieu, un tiers homme, et est grand, beau et fort, même capable de séduire une déesse, Inanna/Ishtar.
Gilgamesh est un despote qui se veut l’égal des dieux : brutalité, tyrannie, soif de plaisir sans limite. Homme intrépide qui veut se mesurer au monde entier et qui aspire à l’immortalité, d’origine noble, il apporte plus d’intérêt au luxe, à son bien-être et aux orgies, qu’à ses devoirs de roi.

Gilgamesh est un grand roi mais la complainte des habitants de sa ville d’Uruk monte trop souvent auprès des dieux du ciel qui sont assaillis par les mêmes prières continuelles. Ils viennent se plaindre au père des dieux, Anu, d’avoir créé un tel homme, fils d’une déesse (la patronne ou la Dame des buffles), de n’avoir pas ignoré ces actions futures et la façon dont il maltraiterait les gens de sa propre ville. Ce roi est insupportable car il ne laisse ni garçon, ni fille à leurs parents. Il emploie les uns aux travaux et à l’armée et à l’encontre des filles, il exerce un droit de cuissage rigoureux (allusion possible à un rite de défloration sacrée dans le cadre de la prostitution toute aussi sacrée au sein du temple d’Inanna : Hérodote dit que « la plus honteuse des lois de Babylone est celle qui oblige toutes les femmes du pays à se rendre une fois dans leur vie au temple d’Inanna pour s'y livrer à un inconnu. (...) Les femmes sont assises dans l'enceinte sacrée d’Inanna, la tête ceinte d'une corde, toujours nombreuses, car si les unes se retirent, il en vient d'autres. Les femmes n'ont pas le droit de retourner chez elles avant qu'un homme ne les ait choisies, en leur jetant quelque argent sur les genoux, en prononçant ces mots : "J'invoque la déesse Mylitta/Inanna/Ishtar". Quelle que soit la somme offerte, la femme ne refuse jamais, elle n'en a pas le droit et cet argent est sacré. Elle suit le premier qui lui jette de l'argent et ne peut repousser personne ») et il les emploie aux multiples travaux féminins que nécessitent le palais et les temples : tissages, filages, broderies, service des cuisines et de boulangerie… Anu le père des dieux ne pouvait ignorer tout cela.

Gilgamesh prend place sur le plan de l’abus sexuel et l’abus de ses pouvoirs de demi-dieu, roi qui s’impose à tous dans tous les domaines de sa cité. Les plaintes du peuple de la ville d’Uruk ne cessent de monter vers les dieux qui en ont les oreilles rebattues. Ils tiennent une assemblée pour déterminer la conduite à tenir envers Gilgamesh. Ils convoquent la déesse Aruru, qui avait déjà formé l’humanité, pour qu’elle façonne un être d’un seul bloc, sur le patron de l’ouragan, aussi puissant que Gilgamesh. Cet être s’empoignera avec Gilgamesh, le terrassera et la complainte cessera.
Aruru fit Enkidu à l'image d'Anu le dieu du ciel, de la végétation ainsi que de la pluie (il était le père de tous les dieux ; on disait de lui qu'il avait le pouvoir de juger tous les criminels) et de Ninurta le dieu de guerre, de la fertilité, de l'irrigation, du labour et du vent du sud (connu pour apporter sécheresse et famine en saison sèche, et des inondations lors de la saison humide) en tant que soleil du matin et du printemps. Elle le façonne à partir d’un lopin d’argile, velu par tout le corps, ses cheveux longs (plutôt même une crinière) comme ceux des femmes ne sont pas noués sur ses épaules, au contraire des habitants civilisés de la ville. Il vit dans la steppe en compagnie des gazelles, broute l’herbe avec elles, boit dans les aiguades ou les rivières avec elles. Voici une naissance hors du commun mais qui ressemble à la formation de la race humaine selon les divers textes de création de l’humain que nous possédons et provenant du Moyen Orient antique.
Né sans mère (absence compensée par la vie avec les gazelles), il a été élevé à l’écart des hommes et de la société, par des bêtes sauvages. Il a vécu toute la première partie de sa vie à l’écart de la société des hommes et des femmes, ignorant la vie de la société des hommes, les femmes, les plaisirs, les joies et aussi les peines des humains. Enkidu (ce nom n’évoque pas la vie animale, mais plus simplement la créature d’Enki) vit comme les gazelles et se sent un être comme elles, qui agit comme elles. Cet homme né hors du commerce naturel des hommes et des femmes est un isolé, volontaire ou involontaire.
Enkidu a un rôle important à jouer dans son royaume. La vie à l’écart qui le caractérise ne peut durer sans dommage pour les habitants du pays. Né dans les steppes, Enkidu est découvert par un homme qui hante les steppes, un chasseur (Enkidu vit isolé, tout comme le chasseur qui le découvre vit isolé, l’isolement du chasseur étant dû à son seul métier). La surprise de cet homme n’a d’égal que son désarroi face à cet être aux cheveux longs dénoués et qui vit avec les gazelles mais qui démonte tous ses pièges de chasseur ou comble toutes ses trappes pour prendre les animaux sauvages ou qui leur permet de s’échapper ou de se tirer du piège qui les retenait. Le chasseur qui l’a vu dans la steppe, s’inquiète car trappes, pièges et filets n’ont plus d’effet. Le chasseur prend conseil de son père qui l’envoie au roi d’Uruk car il est plus habitué à courir la steppe qu’à vivre en ville (le père du chasseur habite sans doute un village proche de la steppe plutôt que près de la ville). Le chasseur va demander à son roi le conseil pour savoir que faire de l’homme étrange qu’il a vu dans la steppe. A Uruk, le roi décide seul de la conduite à tenir et de celle qui exécutera la mission. La décision de Gilgamesh a pour but d’attirer Enkidu à la ville. Ce roi renvoie le chasseur dans la steppe en compagnie d’une courtisane (une prostituée en somme), qui aura pour mission de se mettre nue devant Enkidu et de lui dévoiler ses charmes (le père du chasseur lui avait déjà donné le même conseil). La harde de gazelle avec quelle il vivait lui deviendra alors hostile. Ainsi, le conseil des dieux sumériens visait un homme à corriger, alors que l’homme à corriger envoie une courtisane.
Tout advient comme Gilgamesh l’avait dit. La venue de la courtisane lui fera perdre la tête et il agira en mâle avec la fille, envoyée expressément à cet effet. Enkidu, homme innocent qui ignore l’amour des femmes, succombe aux charmes de la courtisane. Quand elle se dévêt devant lui en laissant apparaître ses charmes féminins et son sexe, elle attire l’homme pour coucher avec lui immédiatement dans la steppe, sans retenue, et ce pendant une semaine (comme des bêtes pourrait-on dire). La courtisane le mêlant ainsi à la société des hommes (Shamat est venue pour « corrompre » l'homme sauvage : elle civilise Enkidu en l'initiant aux rites sexuels de la déesse Inanna/Ishtar, en tant que prostituée du temple, prêtresse de la déesse), les animaux le rejetteront et il ne pourra plus vivre avec la harde de gazelles dont il partageait la vie et qui désormais ne le reconnaît plus pour l’un des siens (une harde est un troupeau d'ongulés sauvages, notamment de ruminants. Ce terme est souvent utilisé pour évoquer un groupe de cerfs mais, selon les pays, pour multiples animaux : une harde de chevaux est un groupe, un troupeau, de chevaux sauvages ; une harde désigne également les liens attachant les chiens quatre à quatre ou six à six. Attention à ne pas confondre « harde » et son cousin « horde », ce dernier terme s'appliquant uniquement aux groupes humains). La réussite des actes de la fille de joie (qui s’appelle justement Lajoyeuse) tient plus du fait que les gazelles abandonnent leur ancien partenaire parce qu’il appartient désormais au monde des humains, à la civilisation qu’il ignorait (autant que les villes et les attraits de la vie en société). Amadoué par la courtisane, Enkidu devient un homme digne de vivre parmi les hommes civilisés (il a perdu en force mais il s'éveille à l'intelligence), et entend parler du roi d’Uruk en bien et en mal (comportement abusif du roi). Avec elle, Enkidu part vers Uruk, passe près des huttes des bergers et des vachers. La courtisane s’arrange pour que les bergers et les vachers leur offrent de la nourriture ou de la boisson. Mais Enkidu ignore ce qu’est la nourriture des hommes, faite à partir des plantes qu’ils ont cultivées : le raffinement ne peut pas être le même, puisqu’il vivait comme une gazelle dans la steppe et n’avait aucune idée de ce qu’était la civilisation. Il refuse les galettes ou la bière d’orge et il faut tout l’entregent de la courtisane pour les lui faire prendre, goûter et accepter. Se plaisant dans son nouveau statut, il gardera les troupeaux pendant un temps en déchirant les lions ou les loups qui viennent assaillir les brebis ou les vaches. On peut en déduire que les bergers et vachers louaient hautement son aide et ses connaissances des animaux de la steppe, car il leur facilitait la tâche et leur donnait un répit important dans la surveillance de leurs troupeaux.

L’arrivée d’Enkidu est précédée dans l’épopée de deux rêves de Gilgamesh. Quand Enkidu entre dans la ville, il est heureux de voir la ville de ce roi puissant, il est heureux de découvrir la civilisation qu’il n’avait jamais connue auparavant. Toute la ville se presse pour voir ce nouvel arrivant qui a une prestance semblable à celle de leur roi, Gilgamesh. Enkidu croise une noce et comprend que Gilgamesh va s’arroger le devoir de l’époux avec la jeune épousée. Enkidu va alors agir vis-à-vis de Gilgamesh comme s’il était personnellement touché par ses abus sur les filles des habitants. Enkidu pouvait déchirer les lions et les loups, mais quand il voit Gilgamesh se parer comme l’époux à la place de celui-là, il l’empêche d’entrer dans la chambre nuptiale et le combat. Les deux hommes en viennent aux mains et se battent dans la rue. Après s’être battus toute la nuit, le roi n’est pas vaincu mais il compose avec cet homme aussi fort que lui et qui avait osé lui résister. Au lieu de le prendre en ennemi, il s’en fait un allié. Gilgamesh comprend ses propres limites et qu’il ne doit plus abuser de son pouvoir.
Enkidu devient l’ami ou le double de Gilgamesh (il le cajole même comme une épouse et le traite à égalité – même la mère de Gilgamesh traite Enkidu à égalité avec son fils, voire ils règnent en tandem sur Uruk et sont même un couple charnel) : Enkidu, qui a couché sept jours durant avec la courtisane, agit sur la sexualité débridée du roi d’Uruk en ne lui laissant pas procéder à son coutumier droit de cuissage, éhonté, objet des supplications du peuple auprès des dieux de la ville. Le rôle d’Enkidu a échoué, en partie du moins, mais Gilgamesh a abandonné par la suite son comportement abusif vis-à-vis des enfants des habitants de la ville d’Uruk (il s’amendera et conduira son royaume à la prospérité). Aucune nouvelle prière n’arrive auprès des dieux.
Il ne faudrait pas voir dans le récit de Gilgamesh le recours au sauvage pour mater le civilisé, mais plutôt l’intervention de la force sauvage pour museler l’abus de pouvoir en tout domaine du demi-dieu. L’objectif est la réalisation d’une civilisation parfaite, d’une société policée qui connaît la prospérité par la douceur de vivre sous un bon gouvernement, sans abus ni défaut. Les dieux tentent, par un moyen détourné, qui ne nuira qu’à l’intéressé, de mettre un point final, non pas à la vie du héros, mais à son comportement hautement abusif et objet de tant de prières qui méritent d’être exaucées. Gilgamesh est arrogant et abusif, sexuellement parlant mais aussi sur le plan de l’embrigadement de tous les enfants de la cité. Enkidu est excessif en couchant sept jours d’affilé avec la courtisane, mais ensuite, il refuse la nourriture des bergers et garde les troupeaux comme les bergers ne savent pas les garder (en tuant les bêtes fauves à mains nues). Les deux sociétés sont de nouveau correctement gérées et dirigées au plus grand bonheur des dieux et des hommes.
On peut d’ailleurs voir Gilgamesh (ou Enkidu, les deux étant interchangeables, chacun ayant pris le meilleur de l’autre après avoir rejeté le pire de soi), serrant sur son cœur un lion vivant, symbole de la force assimilée par l'Initié qui, dans les sables brûlants du désert, a su maîtriser la bête royale et dompter sa puissance, choisissant ainsi de capter et réguler son énergie jusqu'alors destructrice, plutôt que de la tuer et de s'affubler de sa dépouille : symbole, en somme, de la Force mise au service de la Sagesse (Enkidu naturel et Gilgamesh culturel, les deux définissent le passage de l’un à l’autre).
Enkidu peut être interprété comme l’incarnation des forces brutes de la nature avant la conquête de la civilisation, celles de la vie instinctive sans frein (ce qui n’était pas le cas, car toute culture – même chez les autres animaux – connaît et dicte des limites), exprimant la nostalgie d’une libération des désirs. De bien des façons, la métamorphose d'Enkidu peut représenter la puissance de séduction exercée par les ville-États de Mésopotamie. Ses origines (la steppe) et sa vie au milieu des bêtes sauvages suggèrent le chasseur-cueilleur vivant en marge du territoire des premiers fermiers de l'Irak méridional. Sa transformation et l'acceptation de la vie citadine représente la lente assimilation de cette population nomade par la civilisation agricole. Pour autant, Enkidu, commençant à dépérir, maudit le chasseur et la courtisane envoyée pour le civiliser (importance sociale et rôle positif de la prostitution dans la civilisation). Peu avant sa mort, suite aux paroles du dieu Utu (dieu solaire de justice) qui lui reproche son ingratitude envers elle, il finit par la réhabiliter : certes Shamat l’avait arraché à l’innocence de sa vie première, mais elle lui avait somme toute apporté beaucoup de bien tout de même (elle l'a vêtu, abreuvé et nourri, lui a procuré un compagnon tel que Gilgamesh). Mais dans certaines versions, le terme de catin est employé pour désigner Shamat. L'utilisation de ce mot apporte à son rôle une connotation très différente. Il véhicule peut-être l'idée que la transformation d'Enkidu ne lui a pas été totalement salutaire.

Inanna est déesse d’Uruk, de l’amour, de la fécondité, de la guerre et de la mort. Gilgamesh lui érigea le plus grand temple d’Uruk, la ziggourat de l’Eanna, pour y célébrer chaque année le rituel de fertilité qui lui est dédié. Le roi s’unit sexuellement avec une prêtresse vierge qui l’attend dans le temple. Il doit accomplir ce rite juste après son retour de la forêt des cèdres (du Liban), mais Inanna apparaît auréolée des flammes de la passion. Elle veut séduire et s’unir elle-même avec le roi en devenant son épouse, plutôt qu’une prêtresse le fasse à sa place. Surestimant encore une fois ses forces, Gilgamesh s’oppose à la déesse et refuse d’épouser Inanna, en lui reprochant d’avoir toujours provoqué le malheur de ses amants, mettant ainsi en avant les aspects violents et dévastateurs de la personnalité de cette déesse de l’Amour, mais aussi de la guerre.
Elle fait tomber malade Enkidu, qui succombera d’une terrible fièvre. Enkidu descend aux Enfers pour y chercher les insignes de royauté donnés par Inanna à Gilgamesh, que celui-ci y a laissé tomber. Enkidu est alors retenu aux Enfers, mais son esprit revient raconter à Gilgamesh ce qui se passe dans le monde des morts.
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